Accueil > Intercommunalité et diverses communes > CCCD - ComCom’ De Châteaubriant-Derval > CCCD 2017 > Du beau monde autour des panneaux
Ecrit le 20 décembre 2017
Ya pas à dire, le maire de Châteaubriant sait y faire. Naguère il invitait des ministres qui se succédaient dans sa bonne ville, dispensant bonnes paroles et compliments à l’édile local. Mais le vent a tourné et, plus de ministres ! Mais du beau monde quand même : gérard Mestrallet président du Conseil d’Administration d’Engie, Nicole Klein préfète des Pays de Loire ; Bruno Lechevin président de l’aDEME, Yves Daniel député et tout le ban et l’arrière ban des associations castelbriantaises : anciens combattants, comité des fêtes, résidence jeunes, conseil de développement, foire de Béré, élus anciens et actuels de la ville et des environs.
C’était le 15 décembre 2017, nous inaugurions la centrale solaire thermique, « un projet novateur en France », 2200 m2 de panneaux solaires qui chauffent l’eau de retour du réseau de chaleur urbain. Ce préchauffage réduit les besoins énergétiques de la chaudière-bois du quartier de la Ville aux Roses. Un stockage de 210 m³ restitue de la chaleur accumulée la veille aux heures où la demande est faible et la production solaire la plus forte.
Le champ de capteurs solaires a coûté 1,5 million d’euros. l’aDEME a financé à 70 %, la ville supporte la part restant des travaux. La société Engie assure le pilotage et l’exploitation de la centrale solaire après sa construction.
Un système de cogénération est installé sur le site de la chaufferie-bois. Son coût est estimé à 2 millions d’euros, pris en charge par Engie. Cette cogénération consiste à produire de la chaleur et de l’électricité à l’aide d’un moteur à gaz.
Normalement cela devrait conduire à une baisse des tarifs applicables aux utilisateurs du réseau de chaleur, du moins sur la partie eau chaude. Baisse espérée : 5 %.
Moins vertueux
Dans un communiqué, le groupe d’opposition « La voie citoyenne » explique :
Centrale solaire thermique, ne pas tomber dans le panneau !
Certes ce projet est novateur, mais la centrale de cogénération mise en service par la société Cofely fonctionne au gaz pour produire de la chaleur réinjectée dans le réseau chaleur et de l’électricité vendue à EDF. En novembre 2015, lors du vote en conseil municipal, nous avions qualifié le projet de centrale solaire et de cogénération de « confus », car il ne permettait pas d’identifier la plus-value réelle en terme écologique. En effet, alors que la centrale solaire thermique contribuera à la production de chaleur du réseau à hauteur de 3 %, la centrale de cogénération y contribuera à hauteur de 17%. Le taux de couverture énergie renouvelable (bois et solaire) est donc réduit de 14% au profit du gaz (énergie fossile non renouvelable).
Les performances du réseau chaleur déjà loin de l’optimum en terme de production à partir d’énergie renouvelable vont être dégradées. En votant pour ce projet, malgré ses messages contradictoires, nous avons fait le choix de jouer notre rôle d’élus vigilants quant au suivi de la délégation de service public confiée à l’entreprise Cofély. C’est dans cet esprit que nous complétons le plan de communication de la municipalité. Les mises en service concomitantes d’une centrale thermique solaire et d’une centrale de cogénération au gaz forment un seul et même projet, beaucoup moins vertueux qu’il n’y paraît.
Signé : B. Gaudin, Marie Humeau et Nelly Boucherie.