Ecrit le 7 mars 2018
A l’institut européen du salariat (IES) deux chercheurs Mathieu Grégoire et Claire Vivés ont analysé l’évolution du taux de couverture de l’indemnisation chômage de 1985 à nos jours. Cette analyse montre que la part des chômeurs bénéficiant d’une indemnisation est aujourd’hui à son point le plus bas.
Or les statistiques officielles ont récemment opté pour l’affichage d’une nouvelle définition du « taux de couverture » qui certes prend en compte, comme auparavant, les chômeurs indemnisés, mais aussi les « indemnisables » même s’ils ne perçoivent aucune indemnité. Ce nouvel indicateur passe sous silence l’augmentation massive sur la même période de la part des chômeurs non-indemnisés.
Dans un contexte où les chômeurs n’ont jamais été aussi nombreux, on semble ainsi faire de moins en moins cas de la fonction première de l’assurance chômage : indemniser. Ce changement est surtout symptomatique d’une Assurance chômage qui se conçoit de moins en moins dans sa fonction d’indemnisation et de plus en plus dans sa fonction d’activation des chômeurs.
Plusieurs raisons justifient qu’un allocataire soit indemnisable mais non indemnisé : sanction, période de carence ou d’attente, congé maternité, arrêt maladie, activité réduite, etc. Cependant, une des raisons est devenue très largement majoritaire ces dernières années et explique l’augmentation du nombre d’indemnisables non indemnisés : le fort développement de l’activité réduite.
En juin 2003, moins de 50 % des allocataires indemnisables mais non indemnisés sont concernés par une activité réduite.
Fin juin 2016, parmi les indemnisables par l’assurance chômage non indemnisés, ils sont plus de 88 % à travailler. c’est donc l’explosion du nombre de chômeurs qui travaillent qui explique la hausse du nombre des non indemnisés.
Les chômeurs en activité réduite sont enregistrés comme demandeurs d’emploi dans les catégories B (ayant exercé une activité réduite courte de moins de 78 heures par mois) et C (ayant exercé une activité réduite de plus de 78 heures par mois). Ils peuvent percevoir différents types d’allocation : l’aRE (assurance chômage), l’aSS (dispositif de solidarité) ou le RSA . En matière d’indemnisation, le principe consiste à verser à l’allocataire un pourcentage de l’allocation qu’il percevrait s’il n’avait pas repris d’emploi. Ce pourcentage est calculé en fonction de trois seuils : un seuil horaire, un seuil en rémunération et un seuil de durée. Quand un ou plusieurs seuils sont dépassés, l’allocataire peut rester inscrit mais il ne peut être indemnisé
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