Accueil > Thèmes généraux > télémédecine : 118 dont Yves DANIEL
Ecrit le 25 septembre 2019
118 élus, de tous bords politiques, ont publié un manifeste pour défendre les téléconsultations. Parmi eux : Yves DANIEL, député de notre circonscription :
"Nous, élus de tous bords politiques, souhaitons interpeller l’ensemble des pouvoirs publics sur l’accès aux soins des Français. Les solutions existent, certaines sont mises en place, alors que d’autres, comme la télémédecine, peinent à émerger. Nous posons la question : pourquoi ?
Nous entendons de plus en plus de nos concitoyens s’inquiéter du manque de médecins sur nos territoires. La France se transforme en un vaste désert médical, et, à cet égard, un seul chiffre doit nous guider : ce phénomène concerne aujourd’hui plus d’une commune sur trois.
Les solutions récemment proposées par les pouvoirs publics produiront leurs effets sur le long terme : la suppression du numerus clausus ne sera par exemple efficace que dans une dizaine d’années.
La téléconsultation permet de prendre en charge tant de situations du quotidien
Face à l’urgence de la situation, notre responsabilité collective est de tout faire pour mettre en œuvre des leviers d’action immédiats et efficaces pour les Français. Parmi ceux-ci, la téléconsultation, qui permet de prendre en charge tant de situations du quotidien : pour le patient chronique à qui il faut éviter des déplacements inutiles, pour les patients en désert médical qui n’ont plus accès aux soins, ou pour les parents inquiets pour la santé de leur enfant et qui n’ont d’autre choix que de se rendre aux urgences en fin de journée. Si la téléconsultation ne peut pas tout et doit trouver sa juste place, elle apporte des solutions concrètes pour les motifs qui conduisent souvent à l’engorgement des salles d’attente des médecins et à la saturation des urgences.
Pour tous ces patients, pour tous ces Français, la télémédecine constitue une solution : elle permet d’apporter un médecin à ceux qui n’y ont plus accès. Mais aussi de répartir le temps médical sur tout le territoire national sans remettre en cause la liberté d’installation chère aux médecins.
Afin de concrétiser la volonté des gouvernements successifs de déployer la télémédecine pour favoriser l’accès aux soins, son remboursement a été voté par le Parlement à l’automne 2017. l’assurance maladie a récemment communiqué sur son application concrète : en six mois, seuls 7 939 actes de téléconsultation ont été remboursés. L’objectif des 500 000 initialement prévus pour 2019 semble donc inatteignable.
Sur les territoires, la téléconsultation est encore loin d’être une réalité, et ce alors même qu’elle constitue un pilier de la stratégie française d’accès aux soins. Nous sommes confrontés au quotidien à la détresse des Français aussi bien qu’Ã la surcharge des médecins exerçant encore dans nos territoires
Au-delà de la téléconsultation, dont le faible développement à ce jour doit nous interroger collectivement, c’est bien l’accès aux soins dans notre pays en 2019 qui nous inquiète.
Alors que l’impulsion politique et transpartisane existe, certaines décisions des parlementaires sont aujourd’hui limitées dans leur mise en œuvre concrète. Concernant le remboursement de la téléconsultation, force est de constater que des blocages administratifs limitent la portée de ce remboursement qui n’est aujourd’hui pas à la hauteur des objectifs fixés. Par exemple, pourquoi l’assurance maladie souhaite-t-elle limiter la téléconsultation aux médecins proches du patient, alors même que son remboursement a été voté pour venir en aide aux patients qui n’ont précisément pas accès aux soins près de chez eux ?
Dans la mise en œuvre des décisions, c’est une exigence de pragmatisme et d’efficacité qui doit nous guider. Il est de notre responsabilité de nous assurer que les décisions prises soient appliquées, de façon efficace. l’accès aux soins des Français en dépend." fin de communiqué
télémédecine ?
La télémédecine permet à un médecin d’ausculter un patient à distance par l’intermédiaire d’un ordinateur ou d’une tablette équipée d’une caméra, pour une gastro, une otite, une infection urinaire ou même un simple renouvellement d’ordonnance quand les patients n’ont pas trouvé de médecin de libre. Lors de la consultation, le patient peut scanner des documents, envoyer des photos et recevoir en échange son ordonnance avant de payer sur la plateforme.
Cet acte médical, réalisé par vidéo interposée, entre un smartphone et l’écran du praticien, répond aux mêmes critères de qualité et aux mêmes exigences qu’une consultation physique. Le médecin peut poser les questions permettant d’établir un diagnostic en demandant à son interlocuteur d’exécuter les gestes ou montrer les images des zones affectées avec la caméra du smartphone. Il s’agit pour le coup d’opérations passant par la prise de température que chacun peut réaliser à son domicile et l’observation demandée par un médecin habitué à gérer à distance ce genre de situation.
Dans les zones désertées par les médecins généralistes et éloignées des centres hospitaliers, des cabines équipées d’appareils de prise de tension et d’auscultation plus perfectionnées ont même été installées, dans des pharmacies ou dans des mairies, pour faciliter la télémédecine et combler un vide en matière de santé.
Après écoute des symptômes, le médecin guide à distance le patient dans le maniement des différents appareils présents dans la cabine (oxymètre, thermomètre, stéthoscope, balance, dermatoscope). Une fois qu’il s’est auto-ausculté, le diagnostic est posé par le praticien et l’ordonnance est directement télétransmise et imprimée dans la cabine. Mais nous n’avons pas encore de telles cabines dans la région de Châteaubriant.
Le 20 juin 2019, la Haute autorité de santé (HAS) a rendu publique une série de documents pour rendre opérationnel le déploiement de la téléconsultation, de la téléexpertise et de la téléimagerie. On peut les consulter ici : www.has-sante.fr
Les problèmes qui se posent encore :
– la formation des médecins
– le haut débit..
Une enquête, il y a deux ans, révélait que seul un médecin sur trois s’estimait « très bien formé » pour l’utilisation de son propre système informatique"‰ ; une proportion tombant à 16 % pour ce qui concerne l’usage du numérique dans les échanges avec les confrères. Alors la relation avec le patient par écran interposé n’est pas évidente.
Et il faut tenir compte de l’obstacle des territoires comme le nôtre, mal ou non desservis par le très haut débit nécessaire pour assurer cette télémédecine.
Et enfin il faudra s’assurer que tout le monde puisse accéder à la télémédecine, en possédant un smartphone, en sachant utiliser un ordinateur sinon la fracture numérique actuelle accentuera les inégalités sanitaires.
Mais jusqu’où ?
Mais jusqu’où aller pour ne pas aller trop loin ? Demain, avec les objets connectés, un médecin pourra tout savoir : qualité de sommeil, alimentation, nombre de pas par jour une photographie en temps réel de l’état de santé de sa patientèle. c’est peut-être bien (mais attentatoires aux libertés personnelles). Mais ces données chiffrées constituent-elles l’essentiel de la vie humaine ?
Jusqu’où aller en matière d’adoption des technologies modernes en sachant que le frein le plus fréquemment évoqué reste le risque de perte de contact humain ?