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Ecrit le 7 novembre 2007
Confrontés à une pénurie de main d’œuvre qualifiée, les entrepreneurs du Pays de Châteaubriant commencent à changer leur façon de voir et à comprendre que l’image de l’industrie n’est pas bonne.
A l’occasion de la parution d’un Livre Blanc Industrie les Chambres consulaires CCI de Nantes et St Nazaire, veulent faire passer trois messages :
– 1- l’industrie a un rôle fondamental pour l’économie régionale,
– 2- l’industrie doit s’insérer harmonieusement sur le territoire sans porter atteinte à l’activité agricole et à l’activité touristique,
– 3- Il faut favoriser l’orientation des jeunes vers les métiers de l’industrie.
Ces messages s’appliquent plus particulièrement à la région de Châteaubriant qui souffre nettement d’un déficit d’image (injustifié).
décideurs et bureaux d’études
Il y a quelques années, à l’initiative du Comité de Bassin d’Emploi (devenu « Conseil de développement ») des « décideurs » nantais étaient venus découvrir la région de Châteaubriant et ses entreprises. La Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) et l’Association Des Industriels (ADIC) ont renouvelé cette opération, le 18 octobre 2007, en invitant 15 bureaux d’études.
Ils s’appellent AJILON ou AXIOME, SERITEL ou SEGULA, CERGI ou DELTA, leur rôle est de construire des usines ou de concevoir des outils (moules ou machines) et à les faire fabriquer par des sous-traitants, en s’adressant aux entreprises qu’ils connaissent.
Encore faut-il les connaître : il a été question par exemple d’un bureau d’études situé à Ancenis, qui n’avait aucune idée du tissu industriel du Pays de Châteaubriant ! Et pourtant Ancenis n’est qu’Ã 45 min de Châteaubriant. En ce siècle d’hyper-communication (internet et bataclan), l’info passe mal !
Le but de la journée était donc de leur faire connaître les entreprises du Pays de Châteaubriant : 28 d’entre elles avaient accepté d’ouvrir leurs portes.
« Notre territoire a des atouts. Il n’est pas si loin des grands centres. Ici il y a des terrains à des prix abordables, de l’espace, une bonne qualité des sols » a expliqué Guy Lehembre. Il n’a pas ajouté « ... et des salariés »
Espérons que ces échanges auront des retombées intéressantes.
Livre Blanc
![](local/cache-vignettes/L461xH508/IMG_2302-CCI-2d2f0.jpg?1728726711)
La Chambre de Commerce et d’Industrie a profité de cette journée pour présenter son Livre Blanc Industrie qui cherche à prévoir l’avenir en tenant compte de cinq constantes :
– le vieillissement des populations,
– l’attractivité des zones littorales,
– l’accroissement de la mobilité,
– la montée des préoccupations environnementales,
– la raréfaction des ressources énergétiques fossiles.
Chacune de ces constantes peut avoir des conséquences positives et négatives, par exemple, dit M. Gendron, « le vieillissement des populations peut présenter d’incontestables opportunités de développement de produits nouveaux adaptés aux besoins des populations âgées. Mais il signifie aussi : menaces de pénurie de main d’œuvre notamment sur les métiers les moins attractifs et nécessité d’adapter les postes de travail et les métiers pour les salariés âgés ».
Réseaux
Sans surprise, la CCI accepte, sans les remettre en cause, les évolutions de l’économie industrielle, notamment la concentration des entreprises, l’internationalisation. Elle en conclut : " la performance d’un territoire se lit dans deux dimensions
– une connexion forte au reste du monde,
– une spécificité locale visible issue d’une coopération réussie entre réseaux économiques, institutionnels ... ".
NDLR : De ce point de vue la région de Châteaubriant est dotée d’une structure, l’ADIC, qui vise à renforcer la coopération entre les industriels à l’échelle du Pays.
Il est seulement dommage que cela ne se conjugue pas avec une volonté politique forte : la Com’Com’ de Châteaubriant préfère cultiver un isolement aussi splendide que stérile .
Zones d’activité
La CCI remarque qu’il y a à la fois « trop et pas assez de zones d’activités ». « La création et/ou l’extension de zones d’activités ne peut être un levier de développement économique que si elle résulte d’une vision stratégique » (...) « la qualification des zones d’activités et leur bonne intégration paysagère, deviennent des enjeux dans la compétitivité des territoires ».
NDLR : d’où l’importance de mener une réflexion globale sur la qualification et la hiérarchisation des zones d’activités. Mais c’est actuellement impossible au sein du Pays de Châteaubriant dans la mesure où les élus de la Com’Com’ du Castelbriantais se refusent à penser « collectif ».
Salariés
Sur l’ensemble de la Loire-Atlantique, le document CCI évoque un « départ massif des populations jeunes » .... C’est un phénomène constaté aussi dans la région de Châteaubriant. Reste à savoir pourquoi ils partent ...
Le document de la CCI ne s’intéresse aux salariés que de façon secondaire, pour signaler les départs en retraite, les besoins de formation et les difficultés de logement dans les agglomérations. L’aspect salaires n’est guère envisagé, sauf dans le secteur du bâtiment où il est dit que « les négociations collectives sur les salaires d’embauche ont contribué à revaloriser ces métiers ».
La CCI voudrait « restaurer une image industrielle positive en particulier auprès des jeunes » par la formation, le tutorat des jeunes, le maintien au travail des plus de 55 ans. Mais elle n’évoque ni l’amélioration des conditions de travail et de salaire, ni l’amélioration des relations sociales dans les entreprises. Tout se passe comme si l’entreprise était une entité abstraite qui n’avait pas besoin de salariés pour se développer !
Ecrit le 7 novembre 2007
Les boss parlent aux profs
Si les jeunes ont une mauvaise opinion des entreprises, c’est sûrement de la faute des enseignants. Le MEDEF a donc deux solutions. Soit les flinguer soit leur faire des risettes. C’est cette dernière méthode qu’il a choisie en créant une semaine école-entreprise intitulée « Les Boss invitent les profs » (sic !), du 19 au 23 novembre 2007.
Cela s’adresse à tous les professeurs de troisième ou quatrième des collèges et notamment à ceux qui s’occupent de l’option « découverte professionnelle ». « Un chef d’entreprise invite un (ou plus) enseignant(s) à déjeuner, pour échanger sur la vie en entreprise, sur la réalité et les évolutions des métiers, sur les pratiques de recrutements et de stages, sur l’orientation des jeunes en collèges ».
« Nous préconisons un style détendu et convivial. Il ne faut pas avoir peur de dire les choses comme elles sont. Les discussions franches et directes ... » etc. Ce baratin montre bien qu’il y a, pense-t-on, une hostilité « Le chef d’entreprise sera très attentif à l’image que vous avez vous-même de l’entreprise, dites-le lui sans détour » .
Et à la fin du repas, on pose ? : « la couverture médiatique de l’événement aidera à faire savoir que des contacts entre le monde économique et le monde éducatif sont réels ». Eh bien voilà , La Mée a assuré la couverture médiatique .... BP