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Ecrit le 24 mars 2021
Marie-Annick Frémond
Tricoter. L’origine du mot serait liée à « bâtons ». Frapper quelqu’un avec une trique c’est tricoter les côtes. Plus tard on parlera de « tricoter des jambes » : courir. Et plus généralement de tricoter du fil ou de la laine pour en faire un vêtement.
« J’aurais aimé être vendeuse dans un magasin de laine » dit Marie-Annick Frémond qui fut, dans le passé, institutrice et assistante maternelle. « J’ai tricoté pour mon mari et mes enfants et aussi pour la famille et les amis » dit-elle en se rappelant de sa première machine à tricoter « Ã simple fonture » qu’elle a toujours et où elle ne pouvait faire que du point jersey. « Maintenant je viens d’acheter une machine à double fonture qui travaille avec des cartes perforées ».
Des laines de toutes les couleurs
Alors c’est simple le tricot puisqu’il y a des machines ? Eh bien non ! « Il faut d’abord savoir ce qu’on veut faire, pour qui on tricote, cela conditionne le choix de la laine. Parfois c’est la laine qui donne des idées ».- « Puis il faut faire un échantillon, à la main ou à la machine pour savoir comment se comporte la laine. » « Et puis connaître les mensurations de la personne et calculer : combien de mailles dans un rang, combien de rangs ? ». C’est un calcul mathématique basique qu’on appelle une « règle de trois » parce que la connaissance de trois nombres permet de calculer le quatrième. Il existe pour cela des calculateurs tout faits.
Calculateur de tricotage
« Des chaussettes, je n’en avais jamais fait. Je m’y suis mise il y a un an, au début du premier confinement ». Des chaus-settes peuvent se faire avec cinq aiguilles à double pointe « mais moi je les fais à plat, avec une couture sur le côté ». Il faut savoir faire les diminutions, resserrer des mailles, faire des mailles glissées et des rangs raccourcis, tout un art exigeant de la persévérance et encore des calculs. Mais le résultat est là . La chaussette se pare de rayures multicolores ou de dessins, mais surtout elle tient chaud !
Marie-Annick sait faire beaucoup de choses. Elle s’occupe de son jardin, elle a rénové elle-même une bonne partie de sa maison. Mais c’est le tricot qui l’attire le plus, une véritable passion. « La télé-vision, je l’écoute mais je ne la regarde guère. J’aime trop mon tricot ». Comme addiction, il y a pire !
Marie-Annick Frémond
Marie Annick vient d’acheter une machine à tricoter neuve, « Ã double fonture » dit-elle. La fonture est la grille dans laquelle viennent se loger les aiguilles. c’est également sur la fonture que circule le chariot pour actionner les mailles. La machine double fonture possède deux rangées d’aiguilles positionnées face à face. Ce type de machine permet de tricoter des côtes mais également de tricoter en circulaire ou demi-circulaire. Elle permet aussi plus de points fantaisie.
Outils : poussoir à aiguilles, crochets
Mais c’est tout un art pour faire des points en relief, des trous-trous, des torsades, voire d’utiliser un chariot-dentelle. Il y a un gros travail de mise au point de précision en utilisant le poussoir à aiguilles, les poinçons à un ou deux ou trois chats, le poinçon remailleur sans oublier, pour les finitions, l’aiguille ou le crochet simple.
Les petits poids pour régler la tension de la laine
Le poussoir à aiguilles
La machine à tricoter ça fait du beau travail mais c’est un travail minutieux, un travail de patience et les résultats ne s’obtiennent pas d’un simple claquement des doigts. Même avec une longue habitude, il faut parfois défaire et refaire ! « Cela ne m’arrive pas souvent » dit Marie-Annick, « parce que je fais de nombreux calculs avant de me mettre à la machine ». Le cahier sur lequel elle relève ses croquis, ses patrons, voire ses coups de main, en témoigne. C’est vraiment de la création artistique.
A part ça, à part son jardin où lèvent les petits pois, à part ses poules qui lui donnent des œufs, Marie Annick fabrique des petits sacs en tissu pour aller faire ses courses. « je ne prends plus les sacs en papier du magasin, j’achète le plus souvent possible en vrac. Que voulez-vous, je suis un peu écolo ! ».
En tout cas Marie-Annick semble heu-reuse et ses tricots font merveille dans son entourage.
BP
Le tricot est une activité typiquement humaine, on a retrouvé des chaussettes égyptiennes remontant à 400 ans avant notre ère. Le tricot est toujours pratiqué de nos jours par de nombreuses per-sonnes, femmes ou hommes. Qu’on se souvienne de Simone M. à la Ville aux Roses qui tricotait des chaussons de nuit pour ses voisins ou de Bernadette S. à Renac qui tricote des mitaines pour les ateliers d’Aciah, et de tant d’autres.
La physique du tricot
Le tricot est un métamatériau. A partir d’un fil simple on fabrique quelque chose de plus complexe, selon les dimensions que l’on veut, avec des propriétés d’élasticité permettant de s’adapter à la forme d’un pied, d’une main ou d’une tête Les éponges à récurer, les filtres utilisent la technique du tricot, de même que des masques de protection ou les filets anti-grêle pour les viticulteurs ou les filets de pêche Un film intéressant
il parle des propriétés des tricots, d’un fil à mémoire de forme, du paradoxe de l’écharpe et des tremblements du tricot qui sont analogues aux tremblements de terre. Eh oui !