Ecrit le 18 octobre 2006 :
Loi handicap du 11 février 2005
Sentiment de pitié ou infantilisation, sous-estimation des aptitudes, méconnaissance de leurs conditions de vie ... les comportements envers les personnes handicapées sont souvent discriminants. Un simple détail : lorsqu’une personne en fauteuil roulant est accompagnée d’une personne valide, l’interlocuteur s’adresse plus facilement au valide qu’à la personne handicapée.
Quant à fournir un travail aux personnes handicapées ! N’en parlons pas ! La loi a pourtant prévu un quota obligatoire de 6 % pour tout établissement de 20 personnes et davantage.
En 2006, en Loire-Atlantique, 1921 entreprises ont plus de 20 salariés.
46 % remplissent leur obligation d’emploi
29 % remplissent partiellement cette obligation
25 % n’ont réalisé aucune action en faveur de l’insertion ou du maintien dans l’emploi des travailleurs handicapés.
Lorsque l’obligation n’est pas remplie, la loi impose une taxe qui se monte, en 2006, à 400 fois le taux horaire du SMIC pour chaque place manquante.
Par exemple, pour une entreprise de 35 salariés il faudrait : 35 x 6% = 2 salariés handicapés. Si elle n’en a qu’un, l’entreprise devra payer 400 fois le SMIC à l’AGEFIPH soit 3308 €.
1500 fois le SMIC
Cette taxe va augmenter : d’ici 2010 c’est 1500 fois le SMIC horaire qu’il faudra verser, pour chaque place manquante. C’est pourquoi l’AGEFIPH mène des réunions d’information à ce sujet. Elle était à Châteaubriant le 10 octobre et avait invité 90 entreprises de plus de 20 salariés. Il en est venu ..... sept ! Beau succès !
Il est possible de réduire cette taxe :
en recrutant du personnel handicapé,
en effectuant des dépenses au profit des salariés handicapés (travaux d’accessibilité, transports adaptés, matériels adaptés etc).
En accueillant un stagiaire handicapé
Etc.
Jusqu’à maintenant il existait des salariés reconnus handicapés par la « COTOREP »
Ils étaient classés en A, B ou C. C’est désormais changé. Ils sont maintenant classés « handicapé » ou « lourdement handicapé ». La classification « lourdement handicapé » n’est pas absolue : elle est relative au poste de travail.
Par exemple : un salarié opéré d’un cancer de la gorge peut devenir muet, ou presque. Il sera lourdement handicapé s’il doit être animateur de jeux à la télévision. Mais il sera seulement handicapé s’il doit être réalisateur de cinéma.
Une femme qui n’a qu’un bras sera lourdement handicapée si elle veut être assistante maternelle. Mais elle sera seulement handicapée si elle doit être hôtesse d’accueil.
On imagine toujours : personne handicapée = fauteuil roulant. Mais ce sont des cas extrêmes ! Pour 95 % des personnes handicapées, rien ne se voit. Il s’agit souvent de problèmes de dos ou de troubles musculo-squelettiques qui limitent l’emploi sur certains postes mais qui, heureusement, n’interdisent pas tout travail.
Des aides
Lorsqu’il embauche une personne handicapée, l’employeur doit faire reconnaître le « handicap lourd » par la Direction départementale du travail. Il peut bénéficier alors d’une minoration de la taxe versée à l’AGEFIPH, ou d’une aide à l’emploi.
L’AGEFIPH peut attribuer des subventions à l’entreprise, pour l’aider à adapter le poste de travail. Par exemple, si un salarié mal-voyant est embauché sur un poste de secrétariat, l’AGEFIPH ne financera ni le bureau, ni l’ordinateur, parce que c’est du matériel de travail « normal ». Mais elle pourra subventionner un dispositif amplificateur de son, ou un clavier-braille, ou un logiciel de synthèse vocale ...
L’AGEFIPH finance la formation des personnes handicapées et aide celles-ci à créer leur propre emploi. Elle peut aussi financer un diagnostic dans les entreprises.
« Cap-emploi » est une structure qui procède à des expertises sur site pour évaluer et chiffrer précisément ce qu’il faudra acquérir comme équipements pour accueillir un salarié handicapé.
D’autre part, « Cap-emploi » sert de médiateur entre l’entreprise et l’organisme l’Agefiph qui financera l’installation. « Cap-emploi » peut aussi agir comme un cabinet de recrutement et présenter une liste de candidats en fonction des demandes.
Coordonnées
AGEFIPH, Hubert de Rigaud, délégué régional Nantes - 02 40 48 94 40,http://www.agefiph.fr/
CAP EMPLOI Nantes 02 51 72 98 85