Ecrit le 25 septembre 2001 :
CCFD Comité Catholique contre la Faim
et pour le développement
Le CCFD met en garde contre une logique de guerre. En ces heures dramatiques, nous demandons instamment à nos dirigeants de donner la priorité à la préservation de la paix dans leur réaction à cet événement d’une portée mondiale. L’idéologie et la conception délirante de l’action politique qui ont inspiré ces crimes de masse doivent être condamnées, mais il est de notre responsabilité de ne pas entrer dans le cycle de la haine et de la violence.
Tout doit être mis en œuvre pour identifier et arrêter les responsables de ces attentats. Ils devront répondre de leurs crimes devant des instances judiciaires. Entrer dans une logique de guerre ne ferait qu’exacerber les tensions et les ressentiments dont les entreprises terroristes se nourrissent pour chercher leur légitimité et recruter leurs exécutants.
S’il semble que les auteurs et les commanditaires présumés des attaques soient à rechercher du côté d’activistes se réclamant d’une idéologie islamiste radicale, ils ne représentent qu’une infime minorité parmi un milliard d’êtres humains de confession musulmane.
Le CCFD dénonce tout recours à des amalgames, toute présentation des faits, toute réaction qui stigmatise les musulmans et les pays arabes. Nous dénonçons également une interprétation qui voit dans ces événements un affrontement entre l’Occident et le monde musulman. Nous refusons de voir dans ces abominables attentats contre des lieux à haute valeur symbolique, l’acte inaugural d’une guerre entre « la civilisation et la barbarie », le « Bien et le Mal ». Une telle vision manichéenne ne peut être invoquée pour justifier un recours à la force armée.
Alors que le CCFD est mobilisé sur le thème de la paix et du développement dans sa mission de solidarité avec les plus pauvres, il sera vigilant et en appelle à la sagesse de chacun pour ne pas attiser les tensions et les fractures entre les peuples.
CCFD
médecins Sans Frontière
Des milliers de personnes massacrées alors qu’elles vaquaient à leurs occupations quotidiennes : l’horreur au cœur de New York.
Nous nous sommes réveillés ce matin dans un monde bouleversé et plus dangereux. Une rupture vient de se produire dans l’équilibre mondial. Mais à la différence du tournant qui s’était opéré en 1989 avec la chute du mur de Berlin, les changements qui viendront nous semblent peu porteurs d’espoirs. déjà nos téléviseurs résonnent de déclarations de guerre où le sort des civils vivant dans des territoires sous influence des apprentis sorciers à l’origine de l’attaque contre les Etats-Unis paraît déjà scellé. La colère, la rage, le désir de vengeance sont annonciateurs de drames futurs.
Depuis trente ans, nous sommes confrontés à des drames de grande ampleur. Notre rôle est de secourir le mieux possible ceux qui sont broyés par les politiques guerrières qui prétendent toujours être l’affirmation du bien contre le mal. Ces références à une juste cause s’accompagnent le plus souvent d’une cruauté sans limites. Nous serons aux côtés de ceux qui la subiront.
Nous sommes mobilisés. D’abord pour que les secours se poursuivent auprès de ceux qui ont rarement le douteux privilège d’être au cœur de l’actualité internationale. Ensuite, pour exiger que les civils, d’où qu’ils viennent et où qu’ils vivent, ne fassent pas les frais des logiques de guerre et de confrontation.
Docteur Jean-Hervé Bradol
président de médecins Sans Frontières
Pas au nom de notre fils
Par M et Mme Rodriguez. Copie d’une lettre envoyée au New York Times
" Notre fils Greg fait partie des nombreux disparus dans l’attaque contre le WTC. Depuis que nous avons entendu la nouvelle, nous avons partagé bien des moments de douleur, de réconfort, d’espoir et de désespoir ainsi que des souvenirs heureux avec son épouse, les deux
familles, nos amis et voisins, ses collègues de travail et toutes les familles affligées qui se réunissent tous les jours.
Notre peine et notre colère se retrouvent chez tous ceux que nous croisons. Nous ne pouvons guère prêter attention au flot continu d’informations, mais nous avons néanmoins perçu que notre gouvernement s’engageait dans la voie de représailles violentes, avec comme perspective la mort d’autres innocents et donc des parents, des amis, des fils, des filles qui souffriront aussi et auront de nouvelles raisons de nous en vouloir. Ce n’est pas la bonne voie. Cela ne vengera pas la mort de notre fils. Pas au nom de notre fils.
Notre fils est mort victime d’une idéologie inhumaine. Nos actions ne devraient pas servir au même but. Partageons notre peine. Réfléchissons. Trouvons ensemble une réaction rationnelle qui apporterait la paix et la justice au monde. Mais n’ajoutons pas , en tant que nation, à l’inhumanité de notre époque ".
M. et Mme Rodriguez
Lettre au New-York Times
Note du 11 septembre 2006 :
Et si ce n’était qu’une horrible machination ?
Il y a des éléments troublants
Une autre vidéo pose des questions
Si vous préfèrez la version originale en anglais, c’est ici :
http://video.google.fr/videoplay?docid=1336167662031629480&q=Painful+Deception