Ecrit le 6 juin 2001 :
Offensive contre la culture
A Châteaubriant , dans le journal l’Eclaireur, dirigé par le beau-frère du maire, à noter un grand article sur « Le théâtre de Verre, un bel outil » (...) qui « coûte cher à la ville » . Et voilà , l’offensive est lancée, la culture ça coûte trop cher. Encore une pierre dans le jardin de la future médiathèque dont on dira plus tard qu’on l’abandonne car elle risquerait de coûter trop cher.
L’Eclaireur a l’air de faire une découverte en annonçant que le théâtre de Verre coûte environ 140 F par habitant et par an, mais s’il avait bien lu le bulletin municipal d’avril 2000, il aurait noté les coûts suivants :
328 F* : la piscine
371 F* : police municipale et pompiers
395 F* : l’école de musique (créée par Xavier Hunault)
415 F* : le développement économique
420 F* : vélodrome, terrains de sports et gymnases
837 F* : enseignement
231 F* : le Centre de Loisirs
642 F* : le Centre Communal d’action
sociale, le Centre de Soins et l’aide à domicile des
personnes âgées
1387 F* : éclairage public, voirie,
espaces verts
(F* : en francs par habitant et par an)
Et si le théâtre de Verre coûte trop cher, peut-on nous dire aussi pourquoi, dans ces conditions, la nouvelle municipalité a décidé la gratuité de la location du théâtre de Verre et de la Halle de Béré ? N’y-a-t-il pas là une contradiction ?
Il est normal que les services aux habitants aient un coût, c’est à cela que servent les impôts locaux. Faut-il rappeler que, en douze ans, l’ancienne municipalité a réduit de 45,5 % la dette globale de la ville, sans augmenter le taux des impôts locaux, et trouvé le moyen de faire des économies pour financer une partie de ses nouveaux investissements ? Espérons qu’il en sera de même dans les années à venir.
écrit le 4 juillet 2001 :
Plus de 60 points à l’ordre du jour pour le Conseil Municipal du 27 juin 2001 : voilà ce qui se produit quand on fait un conseil municipal tous les trimestres seulement. Commencé à 20 h, le Conseil de Châteaubriant, le premier depuis le 29 mars 2001, a duré jusqu’à 23 heures, sans rien de bien passionnant qui donne lieu à des débats et ouvre des perspectives sur l’avenir
Les six minoritaires
A propos, rappelons définitivement la liste des élus minoritaires : Martine Buron, Claude Amice, Françoise Gentil, Pascal Bioret, Jean Pierre Le Bourhis et Danièle Catala.
Certains s’étonnent qu’il ait fallu atteindre la 15e de la liste pour compléter la représentation. Rappelons que, au contraire de 1989 et 1995, les listes devaient alterner hommes et femmes, ce qui ne préjugeait pas des « poids lourds » prêts à relever le défi d’une opposition ferme. De plus, n’oublions pas qu’en 1989, quand Martine Buron a enlevé la mairie à Xavier Hunault, celui-ci a théoriquement accepté de siéger mais a laissé son siège vacant pendant quasiment 2 ans et qu’il a fallu aller jusqu’au 14e de la liste pour trouver la représentation minoritaire de la Droite. La situation actuelle n’a donc rien d’extraordinaire.
(ndlr : depuis mars 2004, les six minoritaires sont :
Martine Buron, Jean-Louis Faucheux, Françoise Gentil, Pascal Bioret, Jean Pierre Le Bourhis et Danièle Catala.)
Police : Toujours par deux
Soixante points à l’ordre du jour, donc, et pourtant l’impression d’un conseil « léger ». Les élus en place ont mis l’accent sur 6 points :
1) La sécurité, avec la création de deux emplois dans la police municipale, permettant de prolonger jusqu’Ã 19 h ou 20 h l’horaire de travail des agents, avec présence tournante le samedi après-midi. Il y aurait ainsi 9 agents de police au lieu de 7.
On peut se demander si une autre organisation du travail n’aurait pas permis de faire aussi bien avec le même nombre d’agents. On s’étonne toujours de voir les agents toujours par deux, y compris pour faire des rondes en ville ou pour dresser des PV pour stationnement gênant. Faut-il rappeler qu’Ã Paris les « Pervenches » (qu’on appelle peut-être aussi des Aubergines, on ne sait plus), qui sont des femmes, sont seules à surveiller le stationnement ? Mais changer les habitudes de la police municipale est une tâche difficile que nul n’a encore réussi à faire, pas plus Martine Buron que Xavier Hunault.
Z.P.P.A.U.P.
2) Une ZPPAUP (zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbanistique et Paysager) : ça c’est une excellente chose dont l’adjointe à l’urbanisme, du temps de Martine Buron rêvait déjà il y a 10 ans. Mais à l’époque il n’y avait pas de Plan d’Occupation des Sols (Xavier Hunault n’ayant quasiment rien fait à ce sujet) et pas les fonds suffisants pour entreprendre une telle étude qui, pour être efficace, doit définir rue par rue, presque maison par maison, les règles architecturales à respecter. Que cette étude soit lancée en même temps que la révision du POS (qui va s’appeler désormais un PLU , plan local d’urbanisme), est une excellente chose.
développement industriel
3) développement industriel : les Éts MALGOGNE qui comptent déjà 50 salariés dans le domaine du transport, et qui ont obtenu un terrain supplémentaire de 10 000 m2 le 25 septembre 2000, sollicitent 8268 m2 supplémentaires, en vue d’étendre la plateforme logistique qu’ils exploitent, avec réalisation d’un nouvel entrepôt de 3000 à 4000 m2. Le problème, c’est qu’ils ont demandé et obtenu une partie de l’emprise foncière qui était réservée pour faire une voie de liaison entre la route d’Issé et la route de Nantes, et qui aurait pu permettre de diminuer le flux des véhicules passant au rond-point de la Ville en Bois. La municipalité a reconnu qu’un plan de circulation était nécessaire dans ce secteur mais a accordé tout de même le terrain réservé pour une route. « Tout ce que demanderont les entreprises, nous l’accorderons » a dit le Maire. Même au détriment éventuel des intérêts publics ?
Une jeune femme, Mme DOGAN, a obtenu 3000 m2, rue Martin Luther King pour y implanter une activité de maçonnerie.
N’oubliez pas Focast !
M. MARCHAND, actuellement installé dans la pépinière d’entreprises, sollicite 4000 m2 en zone industrielle nord pour asseoir définitivement son activité de serrurerie-métallerie. Enfin la société CHIMIREC sollicite l’achat du site de 8000 m2, qu’elle loue actuellement en zone industrielle nord, pour la collecte des huiles usagées.
A propos de ces deux dernières entreprises, Martine Buron a fait remarquer que leur implantation avait pour conséquence de réduire l’espace disponible en zone industrielle Nord, espace justement prévu pour le cas où l’entreprise FOCAST chercherait une délocalisation du Centre Ville. C’est vrai qu’actuellement c’est le flou de ce côté-là « Mais on doit toujours espérer et ne pas mettre en péril un projet industriel en vendant des petits bouts de terrain dans ce secteur » d’autant plus que le terrain en question jouxte un bâtiment qui appartient à la Focast et que FOCAST a besoin de 17 000 m2 de surface couverte. « Il y a du terrain de l’autre côté de la route » a répondu l’adjoint M. Garnier. On voit mal une entreprise lancer des installations neuves des deux cotés d’une route.
Enfin on a appris incidemment que l’entreprise Hervé, qui avait sollicité et obtenu un terrain en zone industrielle sud le 29 mars dernier, y a renoncé par lettre recommandée... C’est sans doute parce que l’entreprise Thermi-Centre est intéressée (revoir La Mée du 4 avril 2001).
4) Commerce-artisanat, centre ville : la municipalité actuelle a décidé de poser sa candidature pour l’octroi d’un label de « Ville Moyenne », mais il faut pour cela déposer un dossier dans lequel la ville présente sa zone d’influence et de rayonnement, ses atouts et ses faiblesses. La SELA (société d’équipement de Loire-Atlantique) sera chargée, dans un délai de 5 mois, du montage de ce dossier et de la réalisation de « fiches d’actions » pour un coût de 180 000 F subventionnable à 50 %. La demande, pour l’instant, est limitée et floue, on ne sait pas en particulier le niveau de précision des fiches d’action.
Giratoire : La DDE est devenue intelligente
5) Mise en giratoire du carrefour de la Ville en Bois. Cela fait des années que cette demande était formulée mais la DDE (direction départementale de l’équipement) répondait toujours que c’était impossible pour des raisons de configuration des lieux et de manque d’espace. Apparemment « la DDE est devenue intelligente » a ironisé Martine Buron. A signaler quand même que l’aménagement global de la rue du Général Patton (c’est-Ã -dire la route de St Nazaire) est estimé à 25 000 000,00 F. En euros ça paraîtra moins mais ce sera aussi lourd.
Le problème c’est que l’accès à la route d’Issé restera conditionné par des feux tricolores. A quelques mètres du rond point ça fera drôle, sauf si les automobilistes comprennent qu’ils ont intérêt à passer par le nouveau rond-point rue du Québec (près du magasin But).
En tout cas, on nous annonce qu’un aménagement provisoire du rond point de la Ville en Bois sera mis en place pour fin juin. En trois jours ? Va falloir aller voir ça !
Des détails
Pour le reste du Conseil : des détails, comme la démolition du bâtiment verrue situé à l’entrée du Parking Pasteur, (voir photo), démolition demandée depuis longtemps à l’architecte des Bâtiments de France, et refusée à Martine Buron mais accordée à Alain Hunault. C’est drôle comment certaines administrations (service départemental de l’urbanisme, direction départementale de l’équipement voire services de gendarmerie et de sous-préfecture), sont soudainement « coopérants » quand la municipalité passe à droite. Au nom de la démocratie, sans doute et du respect du vote des électeurs.
A signaler aussi la poursuite de projets de l’ancienne municipalité : un parking pour l’école de musique (coût 404 000, 00 F pour une quarantaine de places) et d’une plateforme d’échange pour les cars scolaires.
Vente de terrain en recettes, dépenses d’aménagement vont générer un besoin de financement de 145 000 F, qui vont être pris pour 45 000 F sur les crédits « dépenses imprévues » et pour 100 000 F sur les frais de personnel.
départs
Cette baisse des frais de personnel s’explique par la non-reconduction de certains contrats de travail (ce qui complique la tâche des personnels restants) - et par le départ de cadres de la mairie : le directeur du service finances, la directrice adjointe du service culture, le directeur adjoint du service économique, le chargé de mission à la télévision locale CLA9, l’emploi-jeune chargé des relations internationales. Ces personnes ne seront pas remplacées, ou seront remplacées par du personnel de niveau inférieur. Il n’est pas sûrque la qualité du service y gagne.
Confirmation
A la demande de Martine Buron, qui interrogeait Marie Jo Havard, adjointe en titre du CCAS , Jean Seroux a répondu que les attributions d’aides exceptionnelles ont toujours été faites dans la transparence et sans complaisance pour telle ou telle catégorie de population. La campagne électorale des élus en place s’est pourtant appuyée sur des « rumeurs » à ce sujet, rumeurs qui se révèlent totalement infondées.
Tchi-tchi fou, Tagada, Tagada ...
« Tchi-tchi fou » faisait le train sur la ligne Châteaubriant-Rougé, pour ramener du minerai de fer de la mine de la Brutz. Inexploité depuis 1988, ce bout de chemin de fer a été retranché du réseau ferré national par décret de 18 juillet 2000.
Tagada, tagada, tagada : « nous l’achèterions bien pour y faire une allée équestre », se dit la ville, sauf qu’on ne sait pas à quel prix la SNCF va vendre le terrain d’emprise. Le Conseil Municipal a adopté, non pas un accord de principe, mais un « avis favorable » à l’acquisition de ce terrain. Sans savoir ce que cela peut coûter à acheter, à aménager, à entretenir ?
En tout cas, 4,5 km de voies, sur une largeur minimum de 4 m, en supposant que cela fasse 10 F du m2, cela peut représenter 180 000 F de frais d’acquisition. C’est pas donné, sauf si la Société des Courses rembourse les 182 777 F qu’elle doit à la ville. Faudra demander au président de la dite société.
Ne tombez pas dans le panneau
Autre détail, le Conseil Municipal a décidé de mieux signaler les établissements scolaires, sous prétexte qu’il y a 3741 élèves dans les lycées et collèges et 1539 élèves dans les écoles maternelles et primaires. Franchement, on aurait pu faire l’économie de cette dépense. Les élèves apprennent vite la route de leur école (et s’ils s’en écartent, c’est par humeur buissonnière). Vous croyez qu’Ã Nantes, par exemple, toutes les écoles sont signalées ? Les plans de ville, ça sert à quoi ?
Graffitis
Autre détail : il a été décidé de mettre en place un dispositif « anti-graffiti » : la ville nettoierait les « tags » qui fleurissent de temps en temps sur certains immeubles, sans faire payer les propriétaires privés. La ville est gentille et bonne fille, mais qu’elle commence déjà par balayer devant sa porte et effacer les graffitis sur ses propres murs, par exemple sous le passage Sophie Trébuchet ! Et puis on peut se demander, comme Claude Amice, si ce n’est pas mettre le doigt dans un engrenage : par exemple si un groupe de jeunes vient casser toutes vos jardinières de fleurs (c’est arrivé !), sera-ce à la ville de payer les pots cassés ? Si un automobiliste imprudent défonce le mur de votre maison, sera-ce à la ville de payer ? L’intervention de fonds publics sur des propriétés privées peut être sans fin. S’il faut jouer du carnet de chèques à chaque fois l’endettement de la ville va vite croître et embellir.
9 F de plus pour les scolaires
« En augmentant sa participation financière pour les élèves demi-pensionnaires, la Ville accompagne l’effort consenti par le Conseil Général » : cette phrase ronflante signifie : 9 F. En effet le Conseil Général a décidé de prendre en charge 83 % des frais de transports scolaires, au lieu de 78 %, ce qui fait que le coût du transport, par élève et par trimestre va passer de 332 F à 280 F. Sur cette somme, la ville participait à hauteur de 182 F. Maintenant cela va être 185 F. Il va donc rester 95 F par élève et par trimestre à la charge des familles au lieu de 150 F. La mesure est spectaculaire, mais elle ne coûte à la ville que 3 F par élève et par trimestre ! (« En Ille et Vilaine, le Conseil Général prend tout à sa charge, la Loire-Atlantique s’en rapproche progressivement », a commenté Martine Buron).
En revanche, la ville fait un effet plus important en décidant de baisser de quelque 20 % les tarifs d’inscription à l’école de musique-danse-art dramatique, ce qui va augmenter de 180 000 F environ le déficit de cette école, sans compter l’embauche de près de 3 nouveaux professeurs. Pour compenser, il faudra trouver 120 élèves de plus, ou faire un trou dans le budget général