Ecrit le 10 février 2010
La Com’Com’ de Nozay organise, plusieurs fois par an, un petit-déjeuner destiné aux chefs d’entreprise, sur des thèmes variés. Le 29 janvier c’était : l’immobilier d’entreprise à vocation artisanale. Ce qu’on appelle communément les « villages d’artisans ». Et, justement, la Com’Com’ de Nozay a un projet de ce type. Elle souhaitait donc connaître les attentes et perspectives des artisans. La réunion était menée par Jean-Luc Grégoire (élu communautaire et artisan lui-même) et par la Chambre des métiers (Joë l Fourny, Virginie Cassaigne et David Batard).
Selon l’enquête menée par la Chambre des métiers, en juin-juillet 2008, 353 entreprises artisanales (dont 9 dans le Pays de Châteaubriant ) envisageaient, à moyen terme (délai maximum de 5 ans), de réaliser un projet immobilier.
Mais c’était avant la crise ! On peut penser que, lorsque celle-ci sera finie, les mêmes besoins se feront sentir.
De nouveaux locaux
Les principales motivations à l’origine des
projets sont :
– Agrandir les locaux actuels (15 %)
– Avoir de nouveaux locaux (65 %)
– Un local supplémentaire (17 %)
– Autre (3 %)
Pour l’essentiel, les entreprises exprimaient un besoin immobilier en réponse à des problématiques de développement interne (activité, équipement, effectif salarié).
Les entreprises artisanales se distinguent par un fort attachement à leur territoire. Ainsi, 86% des entreprises souhaitent réaliser leur projet à proximité de leurs locaux actuels. 42% d’entre elles souhaitent rester sur la même commune. Cette demande s’explique notamment par la relation de proximité qu’entretiennent les entreprises avec leur marché et leur clientèle. Face à cette demande de forte proximité, les territoires doivent être en mesure de proposer une offre immobilière adaptée.
Quitter le milieu urbain
Trois entreprises sur quatre envisagent une implantation dans une zone d’activités économiques (artisanale, commerciale ou industrielle) dont 60% comme choix prioritaire. Alors que 60% des entreprises sont actuellement implantées en centrebourg, centre-ville ou quartier d’habitat, elles ne seraient plus que 31% à vouloir y rester.
Ce mouvement concerne l’ensemble du secteur artisanal. c’est logique pour la construction et l’artisanat de production (pour des contraintes de surfaces ou de nuisances) mais, fait plus marquant, l’artisanat de proximité (alimentation, services à la personne) n’est pas étranger à ce désir de quitter l’environnement urbain.
Indépendamment de la crise, les entreprises connaissent des difficultés pour réaliser leur projet immobilier. La principale cause : l’insuffisance ou inadaptation de l’offre de locaux et de terrains. La charge financière ou les difficultés à emprunter ne viennent qu’ensuite.
c’est pourquoi la Com’Com’ de Nozay, dans le cadre de sa compétence économique, a lancé un nouveau projet de Zone d’Activités de Proximité. Il s’agit pour la collectivité, d’offrir aux artisans locaux désireux de distinguer leur lieu d’activités de leur lieu d’habitation, des zones d’activités de taille humaine et localisées à proximité des bourgs et de leurs services.
Ainsi, deux nouvelles zones vont prochainement voir le jour : l’une à Nozay de 18 000 m2 environ, au lieu-dit « le pré St Pierre » ; une seconde à la Coquelinais à Abbaretz, d’une surface de 29 000 m2.
Destinés aux petites entreprises, avec des parcelles d’environ 2 000 m2, ces parcs devraient dynamiser la vie locale, favoriser la transmission des entreprises et le rapprochement des artisans. La commercialisation sera effective au premier semestre 2010.
Se regrouper
La création d’un village d’artisans présente des avantages : surfaces modulables, accès et parkings communs, implantation et image de qualité.
Mais aussi des limites : prévoir l’évolutivité des locaux, la mise en place de règles de bon fonctionnement collectif. Il faut aussi lever des freins psychologiques et ne pas hésiter à innover. En effet, si les artisans conçoivent bien quelques avantages communs (le gardiennage par exemple), ils n’ont pas encore envisagé une mutualisation des moyens : par exemple un service de transport du personnel, ou un service de halte-garderie destiné aux enfants du personnel voire des clients.
La Com’Com’ de Nozay a donc le mérite d’engager la réflexion avec les artisans eux-mêmes. Non sans cacher que la collectivité a un rôle de portage à jouer et que « la suppression de la taxe professionnelle, si elle est une bonne chose pour nos entreprises, pose un sacré problème pour les collectivités territoriales et risque d’enchérir le prix des terrains » a dit Jean Luc Grégoire.