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Ecrit le 28 avril 2004 :
Bachelot-Hunault
Bras de fer ou cinéma ?
Au grand match des européennes :
Roselyne : 1
Michel : 0 voir les résultats page suivante
On sait que Michel Hunault, le député Ducoin, a les dents longues à en rayer les planchers. Comme on ne prête qu’aux riches on dit que, lors de la constitution du gouvernement Raffarin III, on dit qu’il avait dans ses poches deux téléphones portables de façon que l’un d’eux soit toujours disponible pour le cas où, ...
Après sa déception de n’avoir eu aucun poste de sous-ministre, il comptait bien mener la liste des Européennes pour le compte de l’UMP, dans l’une des huit grandes régions électorales. Un conflit l’opposait à Roselyne Bachelot, ministre débarquée, qui affirmait avoir le soutien présidentiel. Michel Hunault affirmait avoir, lui aussi, le soutien présidentiel et commençait à constituer sa liste... Même la presse régionale se faisait l’écho de ce dramatique conflit politique (voir Ouest-France du 21 avril).
Le verdict est tombé jeudi 22 avril, ce sera Roselyne Bachelot. Mais Michel Hunault n’en a cure : par voie de presse il annonce son intention de constituer sa propre liste. Dissidence ? Bras de fer ? « Je me passerai de l’investiture UMP s’il le faut » dit-il. Qui va gagner ? Est-ce la fin d’une ambition, d’une grande saga familiale castelbriantaise : Michel député européen (puis sénateur, pourquoi pas ?), laissant la place toute chaude à son frère Alain cumulant, comme Papa, les responsabilités de maire de Châteaubriant et de député à l’Assemblée Nationale.
En tout cas, Michel Hunault recrute : il a déjà sollicité Annick du Roscoat (extrême- droite, sans être Front National ou MNR). Ce choix en dit long !
Roselyne Bachelot est aussi un élément d’une saga angevine : fille de l’ancien député Narquin elle dit elle-même qu’elle est allée à 9 mois à sa première réunion politique. Sans doute y a-t-elle pris goût. Mais son père n’a pas voulu par la suite lui faire de cadeau : « II m’a envoyé dans une circonscription »pourrie« » dit-elle. A croire que les électeurs de gauche sont, pour elle, des pourris !
On peut remarquer en passant que son fils est attaché parlementaire ; bon sang ne saurait mentir !
Ecrit le 10 juin 2004 :
Le M.R.C. (Mouvement Républicain et Citoyen) de Jean-Pierre CHEVENEMENT ne sera exceptionnellement pas présent aux élections européennes du 13 juin 2004. Ceci appelle quelques explications et un certain nombre de considérations :
UNE ELECTION JOUÉE D’AVANCE !
« Les premiers sondages concernant les élections européennes du 13 juin montrent qu’avec le nouveau mode de scrutin régionalisé, où il faut réunir environ 7 % des voix pour obtenir un élu au Parlement de Strasbourg, les forces émergentes ou les petits partis sont impitoyablement laminés, comme ils le sont déjà , à travers la répartition des financements publics et des temps d’antenne à la télévision. C’est ainsi que crédité de 5 % des voix par un récent sondage, le M.R.C. ne pourrait avoir un seul élu. La France sera donc essentiellement représentée par des députés U.M.P, P.S, et U.D.F, TOUS ARDENTS SOUTIENS DU PROJET dit de Constitution européenne, (et qui s’entendent comme larrons en foire à Strasbourg, notamment pour se répartir la présidence du Parlement : après vous ma chère ; chère amie je n’en ferai rien !), et un brelan de députés lepénistes incarnera l’opposition à l’Europe maastrichtienne, dont 49 % des Français ne voulaient pas, il y a 12 ans. Plus que jamais le système sera ainsi verrouillé. De la pseudo-constitution européenne, il sera à peine question : par un subterfuge qui en dit long sur la sorte de démocratie qui prévaut en Europe, la date de la conférence intergouvernementale préposée à son adoption a été repoussée au lendemain de l’élection européenne elle-même, les 17 et 18 juin prochains » (Tribune de Jean-Pierre CHEVENEMENT parue dans Libération du 25 mai 2004.)
LA DEMOCRATIE
ETRANGLEE PAR LE FRIC
On ne voit pas dans ces conditions l’intérêt pour le M.R.C. d’aller faire de la figuration dans une élection présélectionnée. On voit d’autant moins cet intérêt que si le M.R.C. dispose largement de militants jeunes ou chevronnés de dimension nationale ou régionale (dont 4 anciens ministres) parfaitement capables d’assumer un mandat de député européen, à commencer par ses députés européens sortants, dont le spécialiste des questions européennes et internationales qu’est Sami NAàR, le M.R.C. ne vit que des cotisations de ses adhérents et ne dispose pas des moyens financiers de financer une campagne inutile... A ce sujet, il n’est peut-être pas inutile de rappeler qu’Ã la présidentielle de 2002 J.P. CHEVENEMENT avait réalisé 1,5 millions de voix, soit 5,33 % des exprimés (plus que le candidat vert et que le candidat communiste) et un tiers des suffrages réunis par Lionel JOSPIN. Cela n’a valu au M.R.C. que 3 % du financement public alloué au P.S.
Cela aurait pu être différent si un accord pour une liste commune était intervenu entre le M.R.C. et le P.C.F.. « Il est clair que le M.R.C. et le P.C.F. partageaient le même point de vue critique sur de nombreux points (ce qui a fait l’objet de nombreux communiqués communs) (...) La direction du P.C.F. a préféré un mini arrangement avec la gauche dite »mouvementiste« , notamment en Ile-de-France, sur le modèle de la liste »Bouge l’Europe« de 1999. La Charte citoyenne pour une autre Europe proposée par le P.C.F. juxtapose les voeux pieux mais ne porte aucun projet conséquent de redressement de la construction européenne : Elle s’inscrit dans une logique fédéraliste ». (Tribune de Jean-Pierre CHEVENEMENT dans Libération).
Il faut ajouter que les Communistes italiens, le P.C.F, les Allemands du P.D.S, les Grecs du Synapismos, les Espagnols de Izquierda Unida et la gauche anticapitaliste d’Autriche, de Tchéquie, d’Estonie, du Luxembourg et de Slovaquie ont fondé les 8 et 9 mai 2004 à Rome le Parti de la Gauche Européenne (P.G.E.) dirigé par l’Italien Fausto BERTINOTTI qui a été chargé de la plate-forme commune des élections européennes. Et il faut dire enfin que Marie-George BUFFET, qui souhaitait répartir équitablement les têtes de listes européennes entre les communistes et leurs partenaires issus du mouvement social et alter-mondialiste a été désavouée par les fédérations du P.C.F.
UNE CONSTITUTION INCOMPATIBLE
AVEC L’EUROPE SOCIALE.
Toujours selon la déclaration de Jean-Pierre CHEVENEMENT, il n’en demeure pas moins que « Le projet de »Constitution Européenne« qui perpétue les critères de Maastricht et le pacte de stabilité budgétaire, asphyxiants pour la croissance, institutionnalise le pouvoir exorbitant d’une banque centrale indépendante dont la politique frileuse a contribué à l’immobilité, depuis trois ans, de l’économie européenne ».
C’EST CETTE PSEUDO-CONSTITUTION QU’IL FAUT D’ABORD COMBATTRE, EN COMMENCANT PAR EXIGER UN REFERENDUM . C’est pourquoi il est TOUT A FAIT HYPOCRITE DE PRETENDRE FAIRE APPROUVER CETTE CONSTITUTION EN « BRANDISSANT LE DRAPEAU DE L’EUROPE SOCIALE ». Il y a une totale incompatibilité entre une Europe Sociale et cette philosophie folle selon laquelle on n’a pas besoin d’État, de services publics, de sécurité Sociale ! « Mais revenons à ces fameuses élections européennes : il y a lieu de s’interroger sur la création de ces grandes régions électorales inaugurées pour les élections européennes au détriment d’un scrutin de listes national. Ne serait-ce pas un ballon d’essai destiné à affaiblir encore plus l’État républicain au profit de l’Europe fédérale, c’est-à -dire, au risque de se répéter, de l’Europe des marchés, des marchands, des financiers, des banquiers et des lobbies ? Il est de bon ton d’ironiser sur la République des Jacobins, une et indivisible. Ne vaudrait-il pas mieux s’inquiéter du pouvoir grandissant et excessif des » girondins " , c’est-à -dire de la bourgeoisie et des affairistes qu’on retrouve non seulement à l’U.M.P.et à l’U.D.F. mais aussi parmi nombre d’éléphants du P.S, et que symbolisent Pascal LAMY, ou bien FABIUS ou bien STRAUSS-KAHN ? La décentralisation est une chose nécessaire à condition qu’elle fonctionne de façon démocratique (et pas comme certaine Communauté de Communes Castelbriantaises). Mais la Régionalisation n’est trop souvent que la reconstitution d’un pouvoir féodal s’érigeant en lieu et place de l’État protecteur et de la Nation tutélaire.
Alstom :
LA FRANCE PIEDS NUS
ET LA CORDE AU COU
L’Europe supranationale qui se prépare, et que nous subissons déjà , c’est l’Europe du fric, l’Europe des inégalités accentuées, l’Europe « d’au plus fort la poche », à la discrétion des banquiers et des patrons. Est-il normal que des ministres français soient contraints de négocier pied à pied avec les fonctionnaires de Bruxelles le sauvetage de l’entreprise française ALSTOM et qu’on leur impose le refus de toute alliance avec des entreprises du secteur public ? ? Comment en est-on arrivé là ? quel abandon, quelle honte ; quelle dérision !
Quant à la politique étrangère d’une Europe fédérale parlons-en : Que serait-il sorti d’autre que de la bouillie de chat, si une Europe fédérale avait eu à faire échec à la politique américaine concernant l’intervention militaire de celle-ci en Irak ? Et comme la politique militaire intégrée (chère à CHIRAC) n’est que le bras armé de la diplomatie, peut-être aurait-on vu des contingents militaires européens en Irak ? - Posons-nous la question : une armée européenne pour quelle politique ?
Une autre question, qui n’est pas dénuée d’intérêt, se pose aussi : Nos chères têtes blondes (ou brunes, ou rousses) parleront-elles encore Français dans cinquante ans ? Ou le Français sera-t-il devenu une langue optionnelle ? (A la place de la poignée d’autonomistes bretons qui jouent l’Europe contre la France, je me méfierais d’ailleurs : s’il est à craindre que le Français disparaisse au profit de l’Anglo-Américain, il est très improbable que la langue bretonne soit relancée par l’Europe : pas assez commercial, pas assez rentable !)
LA SAINTE EUROPE
On dit qu’il est question de béatifier Robert SCHUMAN, l’un des « pères » de l’Europe ; mais il faudrait un miracle : selon un dévot, ce miracle existe : c’est la création de l’Europe ! En tous cas, le pool charbon-acier, acte de naissance schumanien de l’Europe, en a pris un sacré coup : les mines de charbon ont fermé les unes après les autres ; quant à l’acier (sidérurgie), il a rétréci comme peau de chagrin. On dit aussi que le Pape revendique, dans la pseudo-constitution, la référence de l’origine chrétienne de l’Europe : il a un sacré culot ! Le Christianisme est loin d’avoir l’antériorité religieuse dans ce continent. Il est venu dans les wagons de l’Empire Romain lorsqu’il eut acquis droit de cité chez ce dernier, en supplantant, et parfois récupérant des religions plus anciennes, et s’est étendu, notamment en Gaule et en Armorique par différentes techniques comme la conversion spectacle de l’envahisseur germanique CLOVIS (déjà !), ou l’organisation de sanguinaires croisades, avant d’en arriver à l’inquisition qui conduira des centaines de « sorcières » au bûcher.
A ce propos d’aucuns récusent l’entrée en Europe de la Turquie, qui est un état laïc et dont l’Histoire est intimement liée à celle des Pays d’Europe (peut-être justement pour des prétextes religieux ?)Pourquoi refuser la Turquie, dans le cadre d’une Confédération européenne, évidemment. Mais il faudrait aussi intégrer la Russie, vieux pays d’Europe, s’il en est, tel que l’avait proposé en son temps Mikhaïl GORBATCHEV, dans le cadre d’une « Maison Européenne ».
Il est aussi une autre question au sujet de laquelle les partis de gauche, et notamment le P.S, se voilent pudiquement la face :
OÙ VA LA CLASSE OUVRIERE ?
Les ouvriers, socle naturel de la Gauche, représentent 27 % de la population active et une part prépondérante des retraités. Or nombre d’entre-eux, désorientés par les choix politiques de la gauche, votent pour le Front National fascisant de LE PEN et ses discours démagogiques : IL Y A DONC UN DIVORCE HISTORIQUE ENTRE LA SOCIAL-DEMOCRATIE ET LA CLASSE OUVRIERE qui se réfugie dans l’extrême-gauche, l’absentéisme, voire l’extrême-droite.
Cela seul justifie déjà amplement l’existence du jeune M.R.C. (Mouvement Républicain et Citoyen, ex M.D.C.) qui s’efforce de réhabiliter et de promouvoir les valeurs complémentaires de la République et de la Gauche véritable, cette République que les ouvriers appelaient « la sociale », et les bourgeois « la gueuse », bradée à l’encan par les tenants du libéralisme et du fédéralisme européen.
On comprend pourquoi dans ces conditions une majorité des dirigeants du P.S. (Il ne s’agit pas ici bien sûrde ses militants de base) s’acharne à empêcher le M.R.C. de conserver des députés ou des conseillers régionaux (sauf quelques exceptions dont la Région Parisienne) persistant à faire porter le chapeau de l’échec de JOSPIn à J.P. CHEVENEMENT, Christiane TAUBIRA ou Olivier BESANCENOT, alors que l’échec de JOSPIN n’est principalement dû qu’Ã lui-même, tant il y a un monde entre son discours d’investiture fermement républicain (faire l’Europe sans défaire la France), et sa politique d’abandon aussi bien à Nice qu’Ã Barcelone (recul du départ à la retraite), sa tentative de morcellement de la République en Corse et pour finir l’affirmation que son programme n’était pas socialiste : En attendant, la grande voix de CHEVENEMENT est absente de l’Assemblée Nationale, comme celle de Sami NAàR sera absente demain du Parlement Européen.
LES YEUX COMMENCENT A SE DESSILLER.
Sans doute le M.R.C. a-t-il commis quelques erreurs de stratégie. Sans doute n’était-il pas nécessaire pour ce jeune Parti de changer de sigle. Sans doute est-il parfois trop bavard, trop discutailleur, pas assez concret, ce qui est le propre de la jeunesse ; sans doute a-t-il une communication de masse insuffisante (liée à l’insuffisance de ses finances) ; sans doute a-t-il connu quelques départs, aussi fracassants que limités, qui ne mènent nulle part... (sauf à la négociation d’un retour au P.S. !)
Mais il n’empêche qu’Ã ce jour le M.R.C. DEMEURE, avec le P.C.F, mais chacun à sa façon, LE SEUL RECOURS ET LE SEUL AVENIR DE LA GAUCHE REPUBLICAINE en France, ce qui est incontournable : petit à petit, les yeux se dessillent, découvrent qu’on les a abusés, qu’on leur a menti, et qu’IL FAUT FAIRE L’EUROPE AUTREMENT, SUR D’AUTRES BASES, celle des Peuples et des Nations et que cela urge. Les Français sont de plus en plus nombreux à refuser la capitulation devant l’Europe libérale : Ils se demandent seulement comment faire pour se « désengluer » : L’EUROPE DE DEMAIN, L’EUROPE SOCIALE PASSE IMPERATIVEMENT ET EXCLUSIVEMENT PAR LA RENEGOCIATION DU TRAITE DE MAASTRICHT ET LE REJET CATEGORIQUE DE LA ’CONSTITUTION’ GISCARD
En attendant, que ferons-nous dimanche prochain ? Nous, (membres du groupe local du MRC), nous n’avons guère le choix : nous voterons Communiste. Et vous ?
Jean GILOIS
Elections du 13 juin 2004 :
21 listes
Au niveau national, sur les 8 grandes circonscriptions interrégionales créées, 168 listes ont été enregistrées soit une moyenne de 21 listes par circonscription.
3432 candidats pour élire 78 députés (et non plus 87 comme précédemment). Le record est battu en Ile de France : 28 listes. En 1999 où l’on votait dans un cadre national, il n’y avait que 20 listes qui n’ont réussi à mobiliser que 46,8 % des électeurs.
La circonscription Ouest (Bretagne, Pays de Loire, Poitou Charentes) doit élire 10 personnes. Les listes en présence sont
Parti des travailleurs
Lutte Ouvrière-Ligue Communiste LCP
Parti Communiste Français
Parti Socialiste
Parti radical de gauche
Les Verts/UDB
Chasse pêche nature traditions
France d’en Bas
Parti des socioprofessionnels
France Unie
Europe démocratie Espéranto
Vivre mieux avec l’Europe
Parti fédéraliste
UDF
UMP dissident, l’Ouest au cœur
UMP
RCF (Miguet, anti-impôts)
Pôle des libertés
Listes de Villiers
Alliance Royale
Front National
Politique spectacle
En ce qui concerne le candidat UMP dissident, il a choisi Morgane Poivre d’Arvor en deuxième position. Celle-ci, dans Le Monde du 1.06.2004 vole la rôle de vedette à la tête de liste dont le nom n’est même pas cité !
Armor-Magazine de juin 2004 donne aussi la parole à cette demoiselle qui prend clairement position à propos de la réunification de la Bretagne historique : La Loire-Atlantique « pour moi, ce n’est pas la Bretagne » dit-elle. Au moins c’est clair.
Ecrit le 10 juin 2004 :
Interview de Stephane Le Foll
Stephane Le Foll, troisième de la liste emmenée par Bernard Poignant (PS) a eu l’occasion de préciser sa conception d’une Europe Sociale et d’une Europe Politisée.
« Nous sommes actuellement à la croisée des chemins, a-t-il dit. Après avoir fait le marché commun, puis le marché unique et la monnaie unique, il nous faut aller vers l’Europe Sociale, grâce à un traité social qui fasse converger les législations vers le haut. Il faut assurer une solidarité des pays riches envers les pays pauvres, en matière de normes sociales »
Pour lui, cela ne pourra pas se faire d’un seul coup : « Imposer le même SMIC aux Français et aux Polonais, cela n’aurait pas de sens. Il faut converger, par étapes. Le social relève des Etats. Il nous faut avoir, au Parlement Européen, une majorité assez forte pour pousser les Etats à augmenter le niveau des normes sociales »
Pour lui, il est nécessaire d’avoir une Europe politisée : « Si nous obtenons une majorité de gauche, nous pourrons imposer un Parlement européen fort, face au Conseil des Ministres. Actuellement les ministres sont désignés par les gouvernements. Il faut que, très vite, le président de la Commission Européenne, soit issu de la majorité du Parlement européen. ».
Stéphane Le Foll est favorable au Traité de Nice, favorable au projet de Constitution Européenne, et défend l’idée d’une Europe fédérale.
Des débats au PS
S’ils battent les mêmes estrades, pour cette campagne électorale, les courants du PS ne sont pas d’accord entre eux. Les uns sont favorables au projet (élaboré par Giscard) de Constitution Européenne. Les autres sont contre. « parce qu’elle inscrit dans le marbre un modèle social et économique, celui du libéralisme » dit Henri Emmanuelli.
Les uns se réjouissent de l’élargissement à 25 membres sans réforme préalable. Les autres critiquent « un monstre paralytique à 25 ». Pas simple.
Ecrit le 10 juin 2004
Les avancées sociales sont toujours des conquêtes
Le 5 juin 2004 étaient rassemblés à Bruxelles des manifestants syndicaux et mutualistes. A ce sujet, Raoul-Marc Jennar a déclaré :
« L’Europe sociale. On nous la promet à chaque scrutin, à chaque traité. En 1992,déjà , Jacques Delors affirmait : » adoptez le traité de Maastricht et nous ferons l’Europe sociale tout de suite après ". On attend. Encore et toujours. Mais entre-temps, ils ont fait l’Europe de la finance avec une Banque Centrale sur laquelle le pouvoir politique, c’est-Ã -dire le pouvoir qui tire sa légitimité de la souveraineté populaire, a perdu tout contrôle. Nous voulons l’Europe sociale parce que l’Europe sans la solidarité, ce n’est pas l’Europe, c’est une société fondée sur l’inégalité, c’est la copie du modèle de société américain. C’est une société du chacun pour soi où l’éducation, l’accès aux soins de santé, la culture, les sports et un certain nombre de services auxquels tous ont droit ne sont accessibles qu’Ã ceux qui peuvent les payer.
Mais, nous en sommes conscients, nous n’aurons l’Europe sociale que si nous nous battons pour l’arracher à ceux qui la refusent comme à ceux qui la promettent sans jamais la réaliser. L’Histoire nous l’apprend : les avancées sociales ne sont jamais des cadeaux ; ce sont toujours des conquêtes. Nous voulons l’Europe sociale, et c’est parce que nous la voulons que nous rejetons le projet de Constitution européenne qui renforce, légalise et pérennise l’Europe des marchés et des marchands. On ne peut pas, en même temps, servir les patrons et le peuple "