Ecrit le 5 juin 2019
LREM : la République en marche (Macron)
RN : rassemblement national (Le Pen)
EELV : Europe Ecologie les Verts
LR : Les Républicains
Voir, ci-contre, les résultats du vote aux Européennes du 26 mai 2019.
Globalement, pour la Loire-Atlantique, cela donne :
LREM : 25,6 %
EELV : 18,9 %
RN : 14,7 %
PS Glucksmann 8,2 %
LR : 7,7 %
Mais les résultats sont très contrastés dans les communes. Dans les 33 communes du Pays de Châteaubriant on note :
11 communes ont mis LREM en tête
19 communes ont mis RN en tête
3 communes ont mis EELV en tête,
Ainsi 58 % des communes ont placé le RN en tête, c’est moins qu’en moyenne française (70%). Aucune commune n’a mis les Républicains en tête. Les scores de ce parti qui tient les rênes de la Région et de nombreuses communes, va de 2,5 % (à Soulvache) et 2,8 % (à Vay) jusqu’à 13,7 % à Fercé. C’est un effrondrement considérable, historique, étonnant à dire vrai.
Le Parti Socialiste, qu’il soit représenté par Glucksman ou par Hamon a quasiment disparu, de même que le Parti Communiste. Les listes autour des Gilets Jaunes n’ont obtenu aucun score notable. La France insoumise, en revanche, s’est placée en 4e place à Soulvache (avec un score exceptionnel de 15%), Louisfert, Mouais, St Vincent des Landes, Marsac sur Don, Abbaretz, Saffré et Vay avec 8 à 9 % à chaque fois. Ce fut sans doute le vote-refuge des protestataires qui ne voulaient pas voter RN.
Depuis 2014 l’évolution est sensible.
2014, l’UMP en tête dans 14 communes.
2019, LR en tête nulle part.
2014, le FN en tête dans 17 communes,
2019, le RN dans 19 communes.
2014, le PS en tête dans une commune
(Mouais, la Patrie d’Yves Daniel), 2019 le PS n’est en tête nulle part et Mouais a voté RN à 24,7 %.
2014, les Vers en tête dans une seule commune, La Grigonnais. Ils sont maintenant en tête à La Grigonnais, Saffré, Vay et les scores obtenus dans toutes les communes (sauf Soulvache et Moisdon) dépassent les 10 %. Signe sans doute que les électeurs prennent conscience des enjeux climatiques.
« La France est fracturée entre une France jeune qui a voté EELV, une France aisée et âgée qui a voté LREM et une France aux revenus modestes qui a massivement voté RN », analyse Gaël Sliman, président d’Odoxa. L’extrême droite a toutes chances d’être une donnée durable. A moins que la gauche social-écologique, qui n’a pas manqué de représentants au scrutin de dimanche, retrouve les chemins de l’union.
Ces résultats vont-ils influencer les municipales de 2020 ? oui sans doute, au niveau des idées, sans doute aussi dans les communes d’une certaine importance. Mais dans les petites communes, les électeurs prennent en compte d’autres critères en se demandant s’il y aura des candidats, si ces candidats sont sympas et abordables et si on peut les juger capables d’administrer une commune (ce dernier critère n’arrive souvent qu’en fin !)
Au niveau européen, certes les cartes ont été rebattues, par exemple parce que l’extrême-droite arrive en tête en France, en Italie et en Angleterre. Pour autant les choses ne vont pas beaucoup bouger.
Conservateurs 217 175 ↓
Sociaux-démocrates 186 149 ↓
Droite nationaliste 116 115
Centristes, libéraux 68 107 ↗
Ecolog. Régionalistes 52 78 ↗
Gauche radicale 52 38 ↓
Extrême droite 37 58 ↗
Autres 22 31
Inquiétudes
C’est au niveau national qu’on peut s’inquiéter. La disparition des ‘grands’ partis est à la fois une bonne et une mauvaise chose.
Une bonne chose car il était nécessaire de faire le ménage, d’éliminer tous les professionnels de la politique, ignorants des réalités concrètes et plus préoccupés par leur carrière que par le service à apporter aux citoyens.
Une mauvaise chose car les décisions à prendre demandent une réflexion approfondie, une confrontation des idées pour ne pas adopter la dernière idée à la mode et pour ne pas céder aux réactions épidermiques de quelques citoyens.
Il y a donc une reconstruction à faire, on ne sait pas où cela nous mène. On sait seulement qu’elle doit tenir compte des besoins humains d’abord, ceux du plus grand nombre, et pas des besoins financiers d’une oligarchie. Qui sera capable de mener cette opération ? On s’inquiète car le personnel politique en place est bien pauvre en idées ….
ESS
(Communiqué) : Les élections européennes du 26 mai 2019 constituent une opportunité historique d’assurer la participation des citoyens dans la construction de l’avenir de l’Union européenne. Dans ce contexte, l’économie sociale et solidaire (ESS) est déterminée à contribuer au façonnement d’un avenir basé sur le développement durable et sur le progrès économique et social à travers une Union européenne fondée sur la coopération, la démocratie, la solidarité et le respect de sa diversité, l’innovation et la citoyenneté active.
La gauche largement en tête à Treffieux
Sur les cartes publiées par les journaux, Treffieux apparaît, ainsi que la plupart des petites communes rurales du pays de Châteaubriant , comme dominée par le Rassemblement national, dont la liste arrive en tête.
Cette représentation réductrice fausse la réalité. Bien sûr, il y a à Treffieux un électorat stable qui se reconnaît dans un populisme identitaire, cultivant la peur de l’étranger et le repli sur soi.
Mais si on additionne les scores des listes de gauche qui affirment une sensibilité écologiste et ouverte à l’accueil des réfugiés (Jadot, Hamon, Aubry, Glucksmann), on voit que cette sensibilité est largement en tête avec un total cumulé de 85 voix, soit 36,32% des voix exprimées. Donc loin devant le RN (57 voix et 24,36%) et LREM (39 voix et 16,67%).
Le fait que Yannick Jadot arrive largement en tête des listes de gauche est renforcé par le fait qu’une « petite liste », « Urgence écologie » de D. Bourg, qui n’a même pas distribué de profession de foi à tous les électeurs, réalise un score égal à celui qui représentait un PS sur le déclin (12 voix et 5,13%).
En vue des prochaines municipales - où je ne serai pas candidat – j’invite toutes les personnes de bonne volonté qui veulent s’investir dans la vie municipale à se rencontrer pour construire un projet qui poursuive le renouveau de la commune et qui la rende plus accueillante pour tous.
René Bourrigaud,
maire de Treffieux