Ecrit le 4 février 2009
1200 manifestants le 29 janvier 2009, sans doute la plus forte manif depuis mai 68. Secteur public, secteur privé, retraités, secteur santé, quelques commerçants, quelques agriculteurs, trop peu de jeunes cependant. Une foule calme, comme d’habitude. « Nous venons vous accompagner, pour éviter que des cons vous foncent dessus » a dit un représentant de la police municipale. Des cons qui nous foncent dessus ? D’aucuns pensent au service d’ordre de Fillon, six jours plus tôt ….
Sur la place de la mairie, la sono s’entend peu. Qu’importe ! La foule est là pour se faire voir. Le défilé dans la rue est impressionnant, trop calme peut-être. Va falloir acheter des sifflets camarades, et utiliser des bidons comme tambours.
Les orateurs se succèdent, comme d’habitude. Plus inhabituel : des témoignages de « militants de base » : pompier, postier, infirmier, défenseur de sans-papiers, ouvrière de la FMGC.
Serge Adry
Pour la CGT : « La crise est un prétexte pour le patronat pour accélérer son processus de dévalorisation du travail et par là même diminuer le coût du travail. Pas un seul secteur n’est à l’abri, pas un seul salarié n’est en sécurité »
Serge Adry s’interroge en outre : « la venue du 1er ministre a coûté combien de milliers d’euros ? pour quoi faire ? Rien. Pour le plaisir de qui ? de la population castelbriantaise ? eh bien non ! Cherchez la réponse, vous n’aurez pas trop de mal à trouver ».
Bernard Gaudin
Pour la CFDT : « Quand tout va bien, les décideurs « s’occupent de tout » et s’en mettent plein les fouilles et quand ça va mal on demande aux plus modestes de se serrer la ceinture ».
Notre région n’est pas épargnée, dit-il
« Des licenciements chez RBL, un plan social en cours chez SOTIRA à Pouancé avec une prévision de 85 licenciements, des mesures de chômage partiel chez Team plastiques à la FMGC et depuis l’automne des fins de contrats intérim en très grand nombre. Au point que la zone d’emploi de Châteaubriant vient d’enregistrer 398 nouveaux demandeurs d’emploi entre novembre 2007 et novembre 2008, dont 307 demandes pour la seule période comprise entre septembre 2008 et novembre 2008 ».
Franck Allain
Pour Franck Allain, FO, « les plans sociaux se multiplient à un rythme jamais vu, à tel point que certains commentateurs annoncent 1 million de chômeurs de plus à la fin de l’année et un recul des richesses produites en 2009, une première depuis la guerre ». Il évoque un plan social en prévision à la FMGC.
« Les services publics sont de moins en moins présents dans nos communes (EDF, PTT, TRESOR PUBLIC, etc) et on nous annonce pourtant 30 000 suppressions de postes dans la fonction publique ».
Serge Depaigne
Pour la CFTC, le Président de la République, maniant l’ironie et la provocation, disait « Maintenant, lorsqu’il y a une grève, personne ne s’en rend compte ». Le nombre massif des manifestants du 29 janvier lui apporte un démenti cinglant.
« Le MEDEF et ses alliés actionnaires demandent à l’Etat de mettre les banques sous perfusion, de sauver leur système en oubliant une chose : les hommes ». Pour la CFTC c’est inacceptable « Il faut exiger que la priorité soit la défense de l’emploi dans le public et le privé et non le versement de dividendes aux actionnaires ».
Gilles Barracand
Pour Solidaires, « Le visite de Fillon laissera au moins une trace dans la tête des Castelbriantais : nous n’avions jamais vu un tel déploiement de force pour museler toute contestation. Nous ne pensions pas faire si peur aux Barons du régime et à ses lèche-bottes locaux. Cela montre la détermination du Pouvoir à casser ce qui reste de nos acquis et droits sociaux, mais cela montre aussi qu’ils ont peur de nos mobilisations, qu’ils ont peur de la rue ».
« Car que veut Fillon ? Hormis congratuler les jumeaux et la smala locale ? ».
Sous les ordres de l’Elysée, moderniser le pays c’est :
Travailler le dimanche et détricoter le droit du travail
Privatiser La Poste et fermer les bureaux des petites communes
Réduire les services publics
« Rationaliser les soins » avec moins de personnels soignants et toujours plus à payer pour les malades.
Remplacer un vrai tribunal par une maison de justice, etc
C’est ce à quoi les manifestants, massivement à Châteaubriant et en France, ont dit non.
Sarkozy : j’écoute
A la suite de la grève du 29 janvier, N.Sarkozy a déclaré que la crise suscitait une « inquiétude légitime » et imposait aux pouvoirs publics un « devoir d’écoute » et de « dialogue ». Et il se propose de poursuivre les réformes.
Mais le 20 janvier à Provins il a dit : « J’écoute, mais je ne tiens pas compte ». Qui croire ? Nicolas ou Sarkozy ?
Une minute = 1 journée de salaire.
L’imprudent député Eric Ciotti, chargé par l’UMP de proposer une « amélioration » du dispositif de service minimum, s’est livré dans les colonnes du Parisien le jour même de la grève : « Je propose que chaque minute de grève aboutisse à une retenue salariale d’une journée ».
Vous avez bien lu. Une minute = 1 journée de salaire.
Ciotti aux ciottes, et tirez bien la ciasse !