Ecrit le 17 février 2010
Dans la peau d’une femme de ménage
Inscrite au chômage « avec pour seul bagage déclaré un baccalauréat », elle a multiplié les contrats précaires, pointé au Pôle emploi et vécu avec moins de 700 euros par mois. Et ô surprise ! Florence Aubenas, dont le portrait a été affiché dans toutes les grandes villes de l’hexagone lorsqu’elle était otage en Irak, n’a pas été reconnue : dans la France des invisibles, les médias pèsent peu (et vice-versa...).
Dans son livre « le quai de Ouistreham » elle explique son travail de femme de ménage sur le ferry d’Ouistreham (« tous en disent la même chose, cette place-là est pire que tout »). Elle décrit son corps ravagé (« en un quart d’heure, mes genoux ont doublé de volume, mes bras sont dévorés de fourmis... »). Elle parle de ces hommes et ces femmes dont, pendant six mois, elle a partagé la vie, la fatigue, les horaires hachés, une heure par-ci, une heure par là Son témoignage sera-t-il entendu ? Ou bien les « grands » de ce monde continueront-ils à mépriser les « petits » ?