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Ecrit le 3 novembre 2010
Faut pas empêcher les gens d’aller travailler
« C’est pas en bloquant, en empêchant les gens d’aller travailler qu’on va faciliter les choses... Parce que si on empêche les entreprises comme la vôtre de travailler, qui va payer ? » () a dit Nicolas Sarkozy en déplacement dans l’Eure et loir, le jeudi 21 octobre 2010. « Et c’est encore une fois les petits qui vont trinquer pour les autres ! », a-t-il réitéré un peu plus tard devant les élus.
Oui, il a sûrement raison et une manifestation va avoir lieu le 29 novembre à Nantes, devant la préfecture, pour protester contre les blocages. Oui oui.
Parce que, des blocages, il y en a, et plus qu’on ne croit ! Et ce sont effectivement les petits qui trinquent. Mais « Nicolas » n’a aucune larme pour eux.
Il existe, il existait des « contrats aidés » CUI -CAE , pouvant aller jusqu’Ã 35h et renouvelables jusqu’Ã 24 mois, ayant pour objet de faciliter et d’accompagner l’insertion professionnelle des personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales et professionnelles particulières, que ce soit dans le secteur marchand ou non marchand.
Et, autre avantage, cela faisait sortir ces personnes des chiffres du chômage.
Or une note de la DGEFP (délégation Générale à l’Emploi et à la Formation Professionnelle), en date du 7 octobre demande aux préfets de Région, aux services déconcentrés de l’État et à Pôle Emploi de « ralentir le rythme de prescription des CAE ». Et boum ! en Pays de la Loire le renouvellement ou la signature de près de 700 contrats sont bloqués. Les chantiers d’Insertion de Châteaubriant, Blain, Rougé, Ligné, Bonnœuvre, Bain de Bretagne ne peuvent pas faire rentrer les salariés que Pôle Emploi, ou la Mission Locale leur envoient.
Ainsi tout est bloqué jusqu’Ã la fin de l’année, sauf si les protestations qui montent de partout sont écoutées. Des manifestations ont déjà eu lieu à ce sujet le 26 octobre à Rennes, le 27 octobre à Quimper. Mais aussi Mulhouse, Cambrésis et Nantes bientôt.
Dans une lettre à la préfecture, les responsables des structures des Pays de Loire déclarent : « Nous ne pouvons accepter qu’une partie de la population, notamment celle qui rencontre des difficultés sociales et professionnelles particulières, soit ainsi sacrifiée sur l’autel de la rigueur budgétaire et appelons l’Etat à respecter ses engagements en consacrant les moyens nécessaires pour permettre aux associations la réalisation de leur mission ».
Ironie : le 30 novembre 2010 se termine l’année européenne de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale
Ecrit le 3 novembre 2010
200 jeunes en otages
Les manifs sur la réforme des retraites durent trop longtemps au gré des grands médias qui préfèrent les infos-flash aux réflexions en profondeur. Et puis, parler du carburant qui manque, des automobilistes « pris en otage » n’est-ce pas plus amusant ?
Otages, otages. Voici une histoire (un extrait seulement). Ca s’est passé le 21 octobre à Lyon. La police a arbitrairement séparé en deux le groupe de personnes se rendant à la manifestation, bloquant place Bellecour ceux qui ne répondaient pas aux critères du « bon manifestant » (la peau claire, pas trop jeune, pas de survêtement ni capuche). « On est plusieurs centaines sur la Place. Celle-ci est relativement calme. On attend, éparpillés par petits groupes sur l’ensemble de la place. Les flics disent qu’on pourra ressortir quand la manifestation sera partie. On attend. L’hélicoptère tourne au-dessus de nous dans un bruit assourdissant. Il y a quelques mouvements de foule mais la scène reste calme. A vrai dire, on se fait chier () Vers 18 heures, les flics nous informent qu’on peut sortir dans l’angle nord. Tout le monde s’y rend. Ils nous répondent par de la lacrymo. On y retourne. Les gens crient, mains en l’air : » on nous a dit qu’on pouvait sortir par là ! « . Rebelotte. Fusée lacrymo, dispersion. A la troisième tentative, on nous laisse approcher. Effectivement, les flics nous laissent enfin sortir. Ils font sortir les gens un par un, relèvent les noms, prénoms, adresses, puis font une fouille au corps (palpation disent-ils), et vident les sacs. Comme nous sommes plus de 200 personnes, cela prend beaucoup de temps. On se serre, docilement, pour faire la queue, tête baissée. Alignés, ils rabattent tous les prisonniers à l’extrémité de la place. Ils nous disent qu’on sortira tous, mais au compte-goutte. On attend. Ceux qui n’ont pas leurs papiers d’identité sont mis de côté. On finit par nous laisser passer. Pendant qu’elle me » palpe " elle me dit qu’elle va faire ça vite. Je suis écœurée.
Cela fait presque 6 h que les policiers ont reçu l’ordre de ne laisser sortir personne de la place Bellecour. 6 heures qu’environ 200 personnes (et je pense dire cela au bas mot) sont privées de leurs libertés essentielles : circuler, manger, boire, aller aux toilettes. 6 heures que l’on est retenu sur une place publique, sonnés, dans l’incompréhension, avec plus d’une centaine de policiers qui nous encerclent, pointent sur nous leurs armes au moindre mouvement de foule et les utilisent et l’hélicoptère qui tourne quasiment en permanence. Le flic qui contrôle l’identité de mon amie lui dit « au moins, hein, vous avez plus envie de recommencer ! ».
Source : http://pjjp44.blogspot.com/2010/10/temoignage.html
Ecrit le 8 décembre 2010
Dehors par un froid de canard
Mais dieu qu’il faisait froid ce lundi 29 novembre à Nantes ! Cela ne dégelait pas et un millier de manifestants sont restés stoïques plus de 3 h, debout, devant la préfecture. Cependant un certain tropisme conduisait insensiblement le groupe à reculer vers les endroits ensoleillés... Une quarantaine de personnes de l’aCPM (actions pour les chômeurs du Pays de La Mée) y participaient. La délégation a été reçue à la préfecture mais pas par le préfet. . Pour le budget 2011 on craint toujours la suppression de 60 000 postes de contrats aidés au niveau national et la réduction du temps de travail de 26 h à 22 h.par semaine. Mais une demande pressante est faite auprès du préfet pour que cela ne s’applique pas en Pays de Loire.
Les manifestants continuent à ne pas comprendre : une personne qui travaille en chantier d’insertion coûte moins à la société qu’une personne au chômage : moindre coût financier et surtout moindre coût social, psychologique, mental et même médical. L’ACPM reste mobilisée. Elle tient par ailleurs à rassurer ses clients : tous les chantiers signés seront honorés.
Ecrit le 22 décembre 2010
Heureux résultats
En octobre dernier, le préfet de Région décidait, de façon unilatérale, de ne pas renouveler et de refuser de signer de nombreux contrats de personnes employées dans les chantiers d’insertion des Pays de la Loire, pour les mois de novembre et décembre 2010. Cette décision, qui allait à l’encontre des engagements pris par l’Etat, renvoyait au chômage des personnes en passe d’en sortir.
Face à cette attitude, pour le moins étonnante pour ne pas dire plus, les associations d’insertion de la région se sont mobilisées dans le cadre d’un inter-réseau porté par les fédérations COORACE, Chantier Ecole, Réseau44 et FNARS. c’est ainsi que le 29 novembre, une délégation accompagnée de plus de 1000 représentants de toutes les structures concernées, était reçue par la Direction du Travail à la préfecture à Nantes.
Ce jour là , les salariés et les bénévoles de l’aCPM (Actions pour les Chômeurs du Pays de la Mée : Châteaubriant), au nombre de 30, étaient présents et la « mobilisation fut payante ». Les six contrats en suspens, dont le refus de si-
gnature par l’Etat aurait remis en question l’ensemble des actions menées par l’aCPM depuis plus de 20 ans, ont été reconduits.
Satisfaction, certainement, mais passagère, car aucun engagement n’a été pris par les instances gouvernementales pour l’année 2011, alors que ces dernières ne cessent d’exiger des structures d’insertion qu’elles soient de plus en plus performantes, dans un monde du travail ô combien sinistré ! Ne parle-t-on pas, en haut lieu, de réduction d’horaire, donc de rémunération, pour des personnes déjà en grande difficulté financière ? Pour cela l’aCPM reste plus que jamais vigilante et saura, de nouveau, se mobiliser.
(communiqué)