Ecrit le 17 novembre 2010
Pas d’environnement pour l’agriculture
Le lait, le porc, le bœuf, demain la volaille : qu’est-ce qui fonctionne bien en agriculture en ce moment ? Ce secteur est victyime de la crise financière, comme tous les autres. Et, de plus, il se demande comment il va être traité lors de l’élaboration de la prochaine PAC (politique agricole commune).
La PAC est en révision et donc les discussions ont démarré. La commission Agricole Européenne doit sortir un rapport le 17 novembre, puis il y aura des débats, discussions, pressions dans les couloirs de Bruxelles. Les consultations sur la PAC auront lieu de janvier à mars 2011 et en juillet 2011 auront lieu les premières propositions législatives, puis le débat au parlement européen aura lieu fin d’année 2011 ; car, depuis le traité de Lisbonne, le parlement européen est co-décisionnaire.
Le ministère de l’agriculture dit ce qu’il en pense de la future PAC, la FNSEA aussi. La Confédération Paysanne est très active au niveau national et européen. c’est dans ce cadre que Marie Noë ll Orain, de Châteaubriant, a participé la semaine dernière à une réunion à Bruxelles organisée par ECVC (Coordination Européenne de la Via Campésina) et a rencontré Dacian Ciolos, commissaire européen à l’Agriculture.
La contribution publiée ...
Un rapport réalisé par le ministère de l’environnement par Borloo et Jouanno donne également son point de vue : il parle d’une agriculture durable, fondée sur trois principes :
– la garantie d’une base de revenu stable aux actifs agricoles travaillant à partir des ressources du vivant de façon durable et reposant sur cette double justification sociale et environnementale
– la rémunération des services environnementaux rendus par les systèmes de production mis en place
– le soutien à la transition agro-écologique entreprise par les agriculteurs avec les autres acteurs des filières et des territoires vers la durabilité
la contribution retirée
Cette contribution ne plaît pas, mais pas du tout, à la FNSEA qui considère que le ministère de l’environnement n’a rien à voir avec l’agriculture ! Elle va jusqu’Ã traiter Borloo et Jouanno, de « fauteurs de troubles » dans ce qu’elle qualifie de « écart de conduite institutionnel ». Rien que ça ! Si bien que le ministère a retiré le dit rapport de son site internet. Cependant on peut le voir sur le site de la Confédération Paysanne.
Celle-ci déclare : " L’orientation générale affirmée pour une agriculture durable, celle que nous revendiquons dans notre projet d’agriculture paysanne, apparait satisfaisante. c’est une avancée formidable de lier les soutiens publics à l’actif et à l’emploi. Dans le contexte social désastreux du monde agricole, cette évolution marquerait un net réajustement de la répartition des soutiens publics.
Nous restons toutefois inquiets face à l’imprécision du plafonnement annoncé pour la rémunération des services environnementaux. Plus encore, les éléments budgétaires présentés semblent reconnaître l’avancée inéluctable des thèses libérales, en se privant de moyens sérieux de régulation, seuls capables de maintenir les prix à des niveaux rémunérateurs.
Aujourd’hui, ce texte, mis sur le site du ministère le 25 octobre dernier n’y est plus, suite à des pressions professionnelles. La réflexion sur l’avenir de la PAC ne peut s’accommoder de ce genre de pratiques et cette contribution doit redevenir publique ".
Il est évident que la PAC n’est pas seulement une question agricole : les citoyens doivent être informés de ce que sera la politique agricole et alimentaire car ce sont eux qui payent , et qui subissent les évolutions de la planète !
Ecrit le 17 novembre 2010
réponse à J. Lemaître
Jacques Lemaître, agriculteur de Rougé et président de la Chambre d’Agriculture, a répondu aux questions du journal L’Eclaireur ce qui a fait réagir un lecteur de La Mée qui déclare :
On ne peut nier les difficultés actuelles des agriculteurs. Mais la politique agricole suivie depuis de nombreuses années a bien été celle de la FNSEA. l’agriculture allemande (article édifiant paru dans Ouest- France du 18/19 sept) est devenue une puissance agricole de premier plan, malgré des subventions européennes moins importantes. Elle s’est développée avec un état d’esprit industriel : maîtrise des coûts de production, énergies nouvelles, traitement des lisiers, méthanisation(et pas seulement par les bas salaires de sa main d’œuvre immigrée), adaptation à la fin prévue des quotas laitiers l’agriculture allemande a moins de « bouse sur ses godasses » (expression de J. Lemaître)
La FNSEA n’est pas un modèle dé démocratie quand on sait que 30% des agriculteurs affiliés aux autres syndicats sont écartés de toute négociation, même s’ils sont assujettis à des cotisations obligatoires qui profitent à la seule FNSEA. Remarquons toutefois que beaucoup de producteurs laitiers ont mis les pieds dans le plat, ce qui met mal à l’aise J-M Lemétayer actuel président de la FNSEA !
CONSOMMATEURS : L’intérêt porté aux consommateurs n’a pas été toujours une priorité pour la FNSEA. Rappelons la crise provoquée par l’affaire du veau aux hormones quand le ministre de l’agriculture de l’époque déclarait « si j ’étais éleveur je porterais plainte contre l’association de consommateurs (la revue que choisir). Rappelons aussi la crise de la vache folle. Je cite le président J Chirac et son ami Luc Guyau (président de la FNSEA) » ce n’est pas la vache qui est folle, ce sont les journalistes ". Le même Luc Guyau est actuellement président d’un organisme contre la faim dans le monde (reconversion réussie)
LES RETRAITES : La cour des comptes a épinglé la MSA (mutualité sociale agricole) en disant que la réduction de la population agricole aurait dû conduire à la réduction du nombre de caisses. Par ailleurs les autres régimes sont appelée en renfort pour le régime social agricole : le transfert se montait déjà en 2006 à 5 milliards d’euros.
c’est l’agriculture qui compte (en proportion, bien entendu, du nombre d’actifs) le plus de fonctionnaires ou de permanents(ministère, chambres d’agricultures, organismes divers, pléthore d’experts et de conseillers en tous genres).
POLITIQUE : J. Lemaître tresse des louanges au premier ministre F.Fillon ,élu et ancien président des Pays de la Loire pendant de nombreuses années. Après avoir poussé dehors le président O.Guichard (qui voulait rempiler pour un nouveau mandat) F. Fillon a fait un beau discours lors des obsèques du vieux baron. Rappelons que F Fillon a pris position contre la première mesure sociale de la gauche à la région : la gratuité des livres scolaires. Son action pour le développement économique et les communications pour le nord du département n’ont pas laissé un souvenir impérissable. Il a fallu l’arrivée de la gauche pour voir aboutir les projets de la rocade sud de Châteaubriant et du tram-train.
Ecrit le 17 novembre 2010
Foutage de gueule
Ce qui se passe en viande bovine est grave et illustre bien comment l’absence de politique agricole met à mal les producteurs totalement impuissants devant les géants de la viande qui ont le monopole et qui font exactement ce qu’ils veulent.
L’interprofession bovine réunie le mercredi 10 novembre a entériné une hausse de 2 cts par kg pour les vaches de réforme laitières et 5 cts d’euros par kg pour les races spécialisées viande.
« Il s’agit là d’un » foutage de gueule « , en effet pour une carcasse de 400 kg ça fait 20€ ! En fait d’accord, il n’en est rien car les 2 et 5 cts correspondent aux hausses saisonnières habituelles de fin d’année. Nous n’avons donc encore rien obtenu. Rien ne permet aujourd’hui d’ouvrir une perspective de redressement sérieux des prix à la production » dit la Confédération Paysanne en appelant à une nouvelle manifestation le 16 novembre « pour que les prix payés aux producteurs soit en cohérence avec la réalité du marché et les coûts de productions »