Ecrit le 18 avril 2011
La prime ...
c’est comme le jeu des Mille Francs : beaucoup de questions-pièges, beaucoup qui espèrent et seuls quelques-uns qui gagnent. Mais ça amuse la galerie ! Le « candidat du pouvoir d’achat », qui est le président-des-ressources-en-baisse, a sorti un nouveau lapin de son chapeau : une prime de 1000 euros pour tous les salariés dont les entreprises distribuent des dividendes à leurs actionnaires. Autant dire pas beaucoup ! Et ce seront encore les travailleurs pauvres qui feront ceinture.
Notons quand même qu’il y a longtemps que certaines entreprises (Team Plastiques par exemple à Châteaubriant) ont compris que le salaire est un élément motivant du travail et qu’il est bon de distribuer des primes quand la situation de l’entreprise le permet.
Fête du pissenlit
(Communiqué) Le samedi 30 avril 2011, comme chaque fin de mois, ça fera déjà dix jours que nous serons à découvert.
Nous sommes salarié-e-s au SMIC, en CDD, en Intérim, à temps partiel, en Contrat Unique d’Insertion, stagiaires de longue durée à 30% du SMIC, bac + 5 en Service Civique à 540 € par mois, auto-entrepreneurs, pigistes, intermittents, chômeurs en intérim, travailleuses au black au RSA , travailleurs au black, jeunes n’ayant pas droit au RSA , saisonniers, étudiants-salariés
Nous galérons pour trouver un emploi et un logement, pour payer le loyer. Nous galérons pour remplir le caddie. Nous voulons vivre, pas survivre. Nous voulons payer des impôts. Nous voulons payer nos restos, aller au ciné, partir en vacances, arrêter de taxer nos parents, avoir le temps et la place pour élever des enfants, nous doucher avec du gel douche bio, manger du filet de bœuf plutôt que des surgelés, aller chez le dentiste pour retrouver le sourire.
Notre précarité est une insulte au passé, alors que nos parents et nos grands-parents ont travaillé pour notre accès à l’éducation, à la sécurité sociale, pour le droit du travail, et pour notre liberté. Privés de stabilité et soumis à la flexibilité, notre avenir est hypothéqué. « C’était mieux avant » , on finit par le croire.
Parce que nous refusons cette fatalité, nous ne nous laissons pas abattre par ce manque de perspective. Nous sommes des millions ! On se croise tous les jours dans la rue, dans le métro, au boulot, dans les facs, à Pôle Emploi ou à la CAF, ou à l’heure de l’apéro.
Nous sommes éparpillé-e-s et isolé-e-s ? Le samedi 30 avril, rassemblons-nous. A défaut de se payer notre brin de muguet du 1er mai, célébrons le pissenlit pour ne pas le manger par la racine. Avant la fête des travailleurs, retrouvons-nous pour la journée du Pissenlit, fête des précaires. Ce jour là , rendons nos galères visibles.
Source : http://fetedesprecaires.org/ et appel à une manif à Paris.
Paris, c’est loin.
Mais la situation est la même partout. Alors, bien sûr, nous n’irons pas à Paris, mais peut-être au rassemblement du Premier Mai (quand nous en saurons les modalités), histoire de nous retrouver avec les copains, comme aux plus beaux jours des manifs contre la réforme des retraites ...
Ecrit le 4 mai 2011
La fête du 30 avril 2011
A la veille de la traditionnelle Fête du Travail et du Muguet, célébrée en France chaque 1er mai, des rassemblements festifs ont eu lieu dans 17 villes de France et à Lisbonne (Portugal). L’objectif : attirer l’attention de l’opinion, non pas sur la situation des travailleurs, mais sur celle des sans-emplois, vacataires, stagiaires, intérimaires, tributaires des minima sociaux et de toutes les personnes touchées, d’une manière ou d’une autre, par la précarité.
Tandis que grimpent les salaires des patrons du CAC 40 (24 % de plus qu’en 2009), les intérimaires augmentent aussi en nombre : 800 000 stagiaires en 2008, 1 200 000 en 2009 et 1 500 000 en 2010. De qui se taper la tête contre les murs. Autrefois on disait aux jeunes « passe ton bac d’abord » et tu pourras vivre à ta guise. Maintenant on dit aux jeunes : « bosse et tais-toi. Et si tu veux survivre, demande l’aide de tes parents, jusqu’Ã 25 ans, 30 ans au moins ».
Maxime raconte : « un de mes copains a passé un entretien d’embauche. Il a été retenu pour un CDD. Et au dernier moment on lui a dit : on a changé de politique, on vous embauche en stage ». Tu parles, pour un stage le patron n’a rien à payer. Et le stagiaire est corvéable à merci, tant qu’il espère décrocher enfin un emploi.
« Car ce n’est pas le travail qui fait défaut, c’est l’emploi (rémunéré) qui manque ». « Moi je suis saisonnier, explique Nicolas, je travaille 6 à 10 mois sur 12, ici l’été, ailleurs l’hiver. Et, à cause du statut des saisonniers, je subis une réduction sur les indemnités de chômage que j’aurais dû avoir ».. « Moi, dit Romain, je suis salarié agricole. LÃ il y a du travail, mais pas de salaire convenable. Au point que, il y a deux ans, j’ai perçu, de l’Etat, une prime de 200 € en tant que travailleur pauvre. J’aimerais mieux avoir un salaire convenable et que l’Etat ne me verse rien » - « Moi, dit Ludo, je n’ai pas trouvé de travail à Châteaubriant. J’ai dû partir à Nantes ».
Les jeunes sont une variable d’ajustement de la crise. Comme la jeunesse n’est bonne qu’Ã trinquer pour les incompétences notoires des uns et des autres, elle s’en donne à cœur joie ! Il faut bien que jeunesse précarité se passe .
Ecrit le 1er juin 2011
génération précaire
La jeunesse espagnole subit comme dans beaucoup de pays européens des mesures austères et inefficaces. 45 % des jeunes sont au chômage, (en France 25 % Sans compter les auto-entrepreneurs, les services civiques, les emplois à temps partiel imposé et les stagiaires, non moins précaires que ceux qui entrent dans les calculs statistiques).
Après avoir touché la Tunisie puis l’Égypte, un air de jasmin souffle petit à petit sur l’Europe. En Grèce d’abord en décembre dernier, puis au Portugal à la mi-mars, voilà que la jeunesse espagnole elle aussi suit le mouvement.
génération précaire soutient les mouvements de protestation spontanés de cette jeunesse européenne et appelle à la mobilisation pour que l’on cesse de brader la jeunesse tout en consolidant un système qui a été sauvé sans contrepartie sociale.
En France, l’Etat, dans son actuelle incapacité à régler la situation sociale, affirme sa volonté d’être plus ferme vis-Ã -vis des plus fragiles : chômeurs au RSA , jeunes sans travail ou stagiaires surexploités, élèves, malades... Et refuse d’encadrer les très hauts salaires.
Solidaires de ces jeunes Espagnols qui ont eu le courage de se lever pour dire « stop », nous sommes à leurs côtés, et nous refusons le bizutage social actuel, tout en revendiquant une société ouverte à son avenir.
(Communiqué)