Ecrit le 27 avril 2011
Après la Tunisie et L’Egypte, et tandis que se poursuit la folie meurtrière du Président Kadhafi en Lybie, d’autres territoires connaissent des manifestations violentes. La Palestine bien sûr, mais aussi la Syrie et le Yémen, en attendant que, peut-être, l’Arabie Saoudite ….
Sur les chemins de Beit Ommar
Fort de 400 adhérents, le Comité Palestine Israël Méditerranée du Pays de Châteaubriant a fait salle comble lors de son assemblée générale, début avril 2011, pour entendre d’une part le compte rendu du voyage effectué par 19 adhérents du Pays de Châteaubriant et des Mauges en octobre dernier et d’autre part le témoignage d’Attalah MANSOUR, journaliste et auteur israélo-palestinien.
Le groupe a égrené les notes d’un voyage de découverte. L’un d’eux résume « nous sommes revenus avec plus de questions que nous n’en avions au départ ». Au fil des visites, les voyageurs ont pris conscience de la réalité : un pays morcelé, avec des zones géographiques aux statuts différents et le sentiment que les Palestiniens sont les oubliés de l’histoire. « La priorité c’est la poursuite des échanges sur le plan humain, il faut continuer à se rendre en Palestine Israël pour les soutenir et faire connaître la réalité de leur quotidien », affirme Louis DAVID, Président de l’Association.
Le Comité a choisi d’aider une association de résistance non-violente, PSP (Pales-tine Solidarité Projet), située à Beit Ommar (17 000 habitants), qui a pour objectif de soutenir les familles de prisonniers en aidant à financer les frais de justice. Parmi eux : le fils de Nasri Sabarna, maire de la ville, emprisonné, comme tant d’autres, sans justification.
Le comité s’est engagé par ailleurs dans le soutien à l’opération « construction de chemins », ces chemins qui permettent aux paysans palestiniens d’accéder à leurs champs. Pour le maire, Nasri SABARNA, résistant pacifique, ces chemins sont très utiles « car un territoire non cultivé risque d’être transformé en colonie ». Actuellement dix huit colonies israéliennes cernent la commune.
« Il n’y a pas de place dans deux peuples dans ce pays. Il n’y a d’autre moyen que de déplacer les Arabes dans les pays voisins, tous les Arabes » disait Y.Weitz le 19 décembre 1940
Attalah Mansour
Si la paix est une affaire de rencontres , la solution est d’accepter l’autre. Attalah MANSOUR a été le premier palestinien d’Israêl à rejoindre le journal Haaretz. Ecrivain et journaliste israélien, Atallah Mansour est le seul arabe-chrétien devenu membre du comité de rédaction du grand journal israélien Haaretz. Il a également été le premier à écrire en hébreu et le premier à publier un roman en hébreu. Né en 1934, il faisait partie de la petite minorité de Palestiniens qui purent rester dans l’Etat d’Israël, après la partition de la Palestine en 1948. Vivant, depuis, au sein de cet Etat d’Israël qui souhaite que sa population soit exclusivement juive, il porte un regard sans concession sur chacun des deux protagonistes, sur la situation en Palestine, dans un ouvrage autobiographique intitulé « Waiting for the Dawn » (En attendant l’aube).
Pacifiste convaincu, il a des amis aussi bien chez les Palestiniens que chez les Juifs Israéliens. « Si nous voulons avancer, il faut gagner l’opinion israélienne et mondiale » pour aller vers une solution viable pour les deux parties. A moyen terme, « deux Etats » lui semble être la solution la plus réaliste, ce qui évidemment doit entraîner le départ des colons de la Cisjordanie. Mais Israël étant gouverné par des hommes politiques d’extrême droite, il est sans illusion sur la durée du processus … Pour lui le droit doit s’imposer. Il en va de la survie d’Israël.
Ecrit le 27 avril 2011
La moitié de la Mosquée
Mercredi 16 décembre 2010, à 4h du matin, un contingent de soldats israéliens accompagne un groupe de colons à Beit Ommar. Ils réveillent le gardien de la Vieille Mosquée (800 ans) et exigent qu’il leur ouvre la porte. Une fois entrés dans la mosquée, les colons prennent des photos en disant au gardien qu’ils souhaitent diviser la mosquée et utiliser leur moitié pour y prier trois fois par semaine. Les habitants de Beit Ommar sont fortement opposés à ce projet. Beit Ommar est situé en Zone B et donc sous contrôle palestinien. Ses habitants redoutent que cette utilisation de leur lieu saint provoque de nouvelles tensions entre les habitants de Beit Ommar et les colons de Karmei Tsur, avec lesquels les relations sont déjà très mauvaises du fait que la colonie illégale est construite sur des terres appartenant aux fermiers palestiniens locaux. Les résidents pensent que la revendication provocante sur la mosquée n’est qu’un prétexte pour des saisies de terre supplémentaires.
Une punition collective
« Il est vrai qu’il y a un petit groupe de jeunes du village qui jettent des pierres sur les voitures israéliennes passant sur l’autoroute 60, et nous sommes farouchement contre cela » a dit le maire Nasri Sabarna « Mais pourquoi tous les habitants de Beit Ommar ont-ils à souffrir à cause de cela ? ». En effet les forces armées israéliennes ont pratiqué un blocus de la commune, le 23 mars. « Bloquer ainsi la ville, ne fait qu’accroître l’hostilité des habitants. ».
« Nous n’avons pas le contrôle total de tous les résidents. Nous essayons de réduire le niveau de violence, mais quand un colon jette des pierres sur les Palestiniens, l’armée bloque-t-elle l’entrée de son établissement ? » dit encore M. Sabarna.