Accueil > Thèmes généraux > Chômage, emploi > Crise 2008 à 2015 > Qui sème la rigueur récolte la récession
Sommaire
- Des erreurs continuelles dans (…)
- Le triple A de la France
- « La faillite n’est plus un mot (…)
- " Nous avons les prélèvements (…)
- 67 milliards en une année
- 171 + 181 + 1325
- Grimpette de la dette
- 7 novembre 2011 : Un plan de (…)
- détails et commentaires sur le (…)
- 1. La réduction des dépenses
- 2. l’augmentation des recettes
- Quelques épargnés
- Trichet Premier Ministre (communiqu
- Des erreurs continuelles dans (…)
- Le triple A de la France
- « La faillite n’est plus un mot (…)
- " Nous avons les prélèvements (…)
- 67 milliards en une année
- 171 + 181 + 1325
- Grimpette de la dette
- 7 novembre 2011 : Un plan de (…)
- détails et commentaires sur le (…)
- 1. La réduction des dépenses
- 2. l’augmentation des recettes
- Quelques épargnés
- Trichet Premier Ministre (communiqu
Ecrit le 16 novembre 2011
Eh bien voilà ! Les banques ont spéculé, les banques ont fauté, tout le monde paiera ... et vous ne m’ôterez pas de l’idée que tout a été voulu, pensé, pour ôter aux peuples le peu de confort qu’ils avaient conquis.
Dans notre région de Châteaubriant, La Mée est sans doute le seul média à pouvoir vous faire entendre un son de cloche différent ... Evidemment nous ne sommes pas capables de faire, nous-mêmes, de grandes analyses économiques. Nous faisons donc appel à d’autres. Par exemple Jean-Jacques Chavigné, dans « démocratie et socialisme ».
Aujourd’hui, à six mois de l’élection présidentielle, pendant que Nicolas Sarkozy fait des risettes à Obama, F. Fillon se charge de la sale besogne et annonce le budget le plus rigoureux « depuis 1945 ». Tout cela afin de préserver le triple A de la France sans lequel Sarkozy, selon ses conseillers, « serait mort ».
Le plan d’équilibre des finances publiques, présenté lundi 7 novembre 2011 par François Fillon, prévoit 7,9 milliards d’euros de hausses d’impôts supplémentaires en 2013 (... après les élections présidentielles !)
soit 5 milliards de façon directe et 6,8 milliards au total, en intégrant l’effet indirect, sur les consommateurs, du relèvement des taux réduits de TVA.
Les hausses d’impôts pèseront à 86 %
sur les ménages.
Des erreurs continuelles dans les prévisions de croissance
La droite s’est trompée régulièrement dans ses perspectives de croissance en 2012 et 2013 : de 2,25 % cette perspective est passée à 1,75 % puis à 1 %. Ce qui de l’avis d’Ã peu près tous les économistes est encore beaucoup trop optimiste. Et à chaque fois, la droite a ajouté un nouveau plan de rigueur.
En août 2011, le gouvernement qui estimait encore la future croissance à 1,75 % avait fait voter un plan de rigueur dont les principales mesures étaient la révision de la taxation des plus-values immobilières ; le doublement (pour atteindre 7 %) de la taxe sur les contrats de santé « responsables », ceux qui ne fixent pas leurs cotisations selon l’état de santé de l’assuré ; la hausse du prix du tabac, de l’alcool et des sodas ; une taxe sur les hauts revenus (3 % à partir de 500 000 euros) qui devrait rapporter 200 millions d’euros, soit dix fois moins que les 2 milliards d’euros de réduction de leurs impôts accordés aux contribuables les plus riches lors de la révision, quelques mois auparavant, de l’impôt sur la fortune.
Le plan du 27 août 2011 devrait permettre d’économiser 12 milliards d’euros en 2011 et 2012. Le plan du 7 novembre 2011 devrait permettre une économie supplémentaire de 7 milliards en 2012 et de 11,6 milliards en 2013. Il s’agit, au total, d’arriver à économiser 100 milliards d’euros pour arriver à 0 déficit en 2016.
Mais attention, si les perspectives de croissance continuent à se détériorer, un nouveau plan de rigueur est d’ores et déjà annoncé.
Le triple A de la France
Tout cela pour « rassurer les marchés financiers » et permettre à la France de garder sa note AAA. Mais en semant la rigueur, la droite risque fort de récolter la récession, comme en Grèce, en Irlande, au Portugal ou en Espagne.
Le risque est d’autant plus important que les mesures de rigueur se généralisent à toute l’Europe, diminuant, pour chaque pays aussi bien sa demande intérieure que sa demande extérieure.
Cette généralisation de la rigueur a toutes les chances de se transformer en récession généralisée qui augmentera mécaniquement le montant des déficits et des dettes publiques et fera tomber les AAA survivants comme feuilles en automne. Car le problème avec les marchés financiers, c’est qu’ils veulent à la fois la rigueur et la croissance et le tout, tout de suite.
« La faillite n’est plus un mot abstrait »
F.Fillon jubilait en prononçant cette petite phrase.
La faillite est en tous les cas, un mot qui ne convient pas lorsqu’il s’agit d’un État. Soit Fillon confond le droit commercial privé qui régit les entreprises et le droit international public qui régit les États. Soit il emploie le mot « faillite » pour tenter d’effrayer et de faire avaler le détestable brouet de sa politique de rigueur.
Un État, en effet, ne fait pas faillite, il fait défaut. c’est un droit souverain qui appartient à tout État : il peut annuler sa dette sans que ses créanciers puissent le dépecer comme le font les créanciers d’une entreprise privée.
c’est justement parce que la Grèce ne fait pas défaut de sa dette que les multinationales européennes se partagent les dépouilles de ses services publics et que la troïka fait la loi à Athènes. Si le gouvernement grec avait annulé sa dette, il aurait pu exiger des membres de la troïka qu’ils choisissent aussitôt leur prochaine destination (Washington, Bruxelles ou Francfort) et débarrassent illico le sol de la Grèce.
Certes, la Grèce n’aurait plus reçu aucun fonds de l’Union européenne et du FMI. Mais en quoi en aurait-elle eu besoin ? n’ayant plus d’intérêts à payer ni de capital à rembourser, elle aurait parfaitement pu faire face à toutes ses dépenses courantes et développer son économie après avoir nationalisé ses banques. Les « aides » accordées à la Grèce n’ont aujourd’hui qu’une seule fonction, lui permettre de placer de nouveaux titres de la dette grecque pour lui permettre de rembourser ceux qui arrivent à échéance.
Les seuls qui auraient eu à se plaindre auraient été les créanciers de la Grèce : les banques et les assurances, en particulier allemandes et françaises.
" Nous avons les prélèvements obligatoires parmi les plus élevés du monde "
Oui et c’est une excellente chose.
Cela signifie que la santé est financée par les cotisations sociales ou la CSG et qu’il ne faut pas, comme aux États-Unis, s’assurer auprès d’assurances privées (dont le coût n’entre pas dans les « prélèvements obligatoires » puisqu’ils sont facultatifs) ou payer de sa poche la moitié ou les ¾ des dépenses de soins.
Cela signifie que les retraites sont financées par les cotisations retraites et non par l’abondement de fonds de pension dont le coût n’entre pas dans les « prélèvements obligatoires » puisque, eux aussi, sont facultatifs mais qui laissent sur la paille des centaines de milliers de retraités à chaque krach boursier.
Il serait parfaitement possible d’avoir les prélèvements obligatoires les plus élevés du monde et ne pas avoir une dette de 86,2 % du PIB. Il aurait suffi pour cela
- - d’augmenter les cotisations sociales patronales,
- - de ne pas diminuer le nombre de tranches de l’impôt sur le revenu en faisant passer la tranche supérieur de 65 % à 40 %,
- - de ne pas diminuer le taux de l’impôt sur les sociétés de 50 à 33 %
- - et de ne pas multiplier les niches fiscales pour ces mêmes sociétés.
67 milliards en une année
Selon le rapport d’octobre 2010 du Conseil des prélèvements obligatoires « Entreprises et »niches« fiscales et sociales », les trois niches les plus coûteuses concernent l’impôt sur les sociétés et représentent, pour la seule année 2010, un total de 62,4 milliards d’euro.
Si l’on ajoute à ces 3 « niches » fiscales la défiscalisation des heures supplémentaires, la baisse de la TVA sur la restauration (de 19,6 à 7 % !) et le bouclier fiscal : on aboutit à plus de 67 milliards de baisse des recettes fiscales des entreprises pour cette seule année 2010.
Ce n’est pas de la hausse des dépenses que vient l’augmentation considérable de la dette publique depuis que la droite est au pouvoir (de 57 % du PIB à la fin de 2011 à 86,2 % du PIB à la fin du 1er semestre 2011) mais de la baisse continuelle des impôts des ménages les plus riches et des sociétés.
La sécurité sociale et les Collectivités territoriales mises en cause
Il n’a vraiment aucune vergogne le Premier ministre de Nicolas Sarkozy. Il somme les collectivités territoriales et la sécurité sociale de s’aligner sur l’État en matière d’économie, oubliant ainsi les données les plus élémentaires de la composition de la dette publique en France.
La dette publique est la somme des dettes de l’État, de la sécurité sociale, des collectivités territoriales et des organismes d’administrations centrales : RFF, météo France, Opéra Elle s’élève à 1693 milliards d’euros à la fin du premier semestre 2011.
171 + 181 + 1325
La dette des Collectivités territoriales représente 171 milliards d’euros, soit 80 % du budget total des collectivités territoriales (environ 200 milliards) alors que les collectivités territoriales réalisent plus des ¾ de l’investissement public français.
La dette de la sécurité sociale s’élève à 181 milliards d’euros, soit 40 % du budget de la sécurité sociale (450 milliards d’euros).
Mais la dette de l’Etat, celle du haut de laquelle Fillon donne des leçons, représente 1325 milliards d’euros et correspond à 450 % du budget de l’État (290 milliards) ! <:p>
Grimpette de la dette
En 1997, la dette s’élevait à 59,5 % du PIB. A la fin 2001, après 5 ans de gouvernement de Lionel Jospin, la dette plafonnait à 57 %.
Entre 2001 et 2011, avec la droite au pouvoir, la dette publique augmente de 34 points de PIB.
Durant la période où gouverne Sarkozy (de 2007 à 2011) la dette publique augmente de 22,4 points. Du fait de l’accentuation de la baisse des impôts des riches et des sociétés, déjà bien entamée sous le quinquennat de Jacques Chirac et de son ministre de l’Économie et des Finances, Nicolas Sarkozy. Du fait aussi de la récession généralisée de 2008-2009 mais sans que les effets aient pu en être effacés.
Ecrit le 16 novembre 2011
7 novembre 2011 : Un plan de rigueur équilibré ?
Le poids essentiel du plan repose sur les salariés et sera proportionnellement d’autant plus lourd que ces salariés ou ces chômeurs sont plus fragiles :
- - accélération de la réforme des retraites ;
- - nouveau blocage des dépenses de santé
- - indexation des prestations sociales (allocations familiales, allocations logements) non plus sur la hausse des prix mais sur la croissance du PIB ;
- - ajustement (aux calendes grecques) du prêt à taux zéro ;
- - augmentation du taux de la TVA réduite de 5,5 % à 7 %.
Les ménages plus aisés seront impactés par la suppression des avantages de la loi Scellier en cas d’achat de logements locatifs et le gel du barème de l’Impôt sur le revenu.
Les entreprises qui ont bénéficié de plusieurs dizaines de milliards de niches fiscales chaque année depuis 2002 pour atteindre plus de 65 milliards d’euros pour la seule année 2010 auront en tout et pour tout une majoration de 5 % de l’impôt sur les sociétés. Cette majoration dérisoire n’est que temporaire (2012 et 2013) et ne concernera que les entreprises dont le chiffre d’affaires est supérieur à 250 millions d’euros.
Voilà l’équilibre selon Fillon. Étonnons-nous après cela qu’avec ce gouvernement tout aille de travers !
Ecrit le 16 novembre 2011
détails et commentaires sur le plan de rigueur
du 7 novembre 2011
1. La réduction des dépenses
La date du passage à l’âge légal de départ en retraite à 62 ans est avancée d’un an, de 2018 à 2017
La date du passage à l’âge légal pour l’obtention du taux plein à 67 ans est avancée d’autant. Cela devrait se traduire par « quelques mois supplémentaires de travail pour les générations nées entre 1952 et 1956 ».
Quelques mois, on voit bien que ce n’est pas F.Fillon qui aura à travailler derrière un marteau piqueur ou devant une classe surchargée.
Et sans doute ignore-t-il aussi que les 2/3 des salariés qui partent en retraite dans le secteur ne sont plus au travail : ils sont au chômage, en maladie ou en invalidité
L’économie serait de 4,4 milliards d’euros sur la période 202-2016 selon Fillon. Ce dernier avait pourtant annoncé qu’avec la « réforme » de juillet 2010, l’équilibre des régimes de retraite était assuré jusqu’en 2018.
Une progression moins rapide des dépenses de santé
La progression des dépenses de santé de l’assurance maladie sera ramenée de 2,8 % à 2,2 %. Une économie de 700 millions d’euros par an selon F.Fillon qui ne semble pas se soucier que de plus en plus d’habitants de notre pays se privent de soins faute de moyens pour payer ce qui leur reste à charge.
Auparavant, le gouvernement n’avait pas hésité à augmenter le coût de la consultation des généralistes (une base électorale sûre) de 22 à 23 euros.
La revalorisation des prestations sociales indexées sur la croissance du PIB
Les prestations sociales étaient, jusqu’Ã maintenant, indexées sur l’inflation. Certaines d’entre elles, notamment les allocations familiales et les allocations logement, seront « Ã titre exceptionnel en 2012 » indexées sur la croissance. Le chiffre annoncé de leur augmentation est de 1 % mais si la croissance est de 0,5 % les prestations sociales concernées n’augmenteront que de 0,5 %.
Pourquoi le gouvernement n’a-t-il pas plafonné le montant des dividendes perçus par les actionnaires en fonction de la croissance du PIB en prenant, par l’impôt, tout ce qui dépassait ces 0,5 ou ces 1 % ? Cela aurait eu un double mérite.
- - d’abord de dégager des sommes beaucoup plus importantes qu’en bloquant ces prestations sociales.
- - Ensuite, en tarissant une partie des capitaux qui vont spéculer contre les dettes publiques européennes.
Cette mesure est extrêmement dangereuse. Elle annonce l’indexation du Smic, des retraites, de l’ensemble des prestations sociales sur la croissance du PIB. c’est un des chevaux de bataille des libéraux. Les retraites ont d’abord été indexées sur les salaires puis, à partir de la fin des années 1980, elles ne furent plus indexées que sur l’inflation (1 point perdu chaque année). Si elles étaient indexées sur la croissance, la paupérisation des retraités s’accélérerait dangereusement.
N.Sarkozy n’a pas touché aux montants des retraites de ceux qui sont déjà en retraite parce que l’élection présidentielle est proche et que la tranche d’âge des plus de 65 ans est la seule où il soit encore majoritaire. Mais s’il devait être réélu, l’indexation de toutes les prestations sociales, les retraites comme les autres, seraient en ligne de mire.
La réduction des salaires du président de la République et des ministres
Sarkozy a multiplié son salaire par près de 2,5 lorsqu’il a été élu. Que lui importe dans ces conditions un gel de ce salaire jusqu’en 2016. d’autant que, légalement, son salaire comme ceux de ses ministres devraient être bloqués puisqu’ils augmentent, en principe, dans les mêmes proportions que les salaires des fonctionnaires « hors échelle » et que ces salaires sont bloqués depuis deux ans. d’autant, surtout, qu’Ã partir de 2012 il aura toutes les chances de ne plus être président
2. l’augmentation des recettes
La hausse du taux réduit de la TVA
Le taux réduit de la TVA était de 5,5 % ; Il passera à 7 %. Dans l’immédiat seront concernés tous les produits et services sauf ceux de première nécessité dont la liste risque de se réduire comme peau de chagrin. Sont dores et déjà concernés : l’hôtellerie, la restauration (y compris la restauration rapide), le bâtiment, les livres, la culture, les transports
L’impôt indirect est l’impôt le plus injuste qui soit. Il est proportionnel au lieu d’être progressif et frappe beaucoup plus durement ceux qui sont obligés de dépenser chaque mois tout ce qu’ils gagnent pour joindre les deux bouts, que ceux qui peuvent épargner.
Après avoir baissé considérablement l’impôt sur les revenus, le plus juste car progressif, au profit des ménages des plus riches, la droite augmente maintenant la TVA.
Le gel des barèmes de l’impôt sur le revenu.
Pour les deux prochaines années, les barèmes de l’impôt sur le revenu et de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) ne seront pas modifiés en fonction de l’inflation.
Ceci signifiera une hausse de ces deux impôts et dans certains cas, pour les revenus de ceux qui ne sont pas déjà dans la tranche d’imposition à 41 %, un passage pour une partie des revenus dans une tranche d’imposition supérieure.
Les contribuables qui paient l’ISF et qui ont vu le montant de leur impôt diminuer très sensiblement ne seront guère émus par cette mesure.
Le prélèvement forfaitaire libératoire
Un contribuable peut choisir entre ajouter les dividendes qu’il perçoit ou ses revenus d’épargne à son revenu (il paie alors en fonction de sa tranche d’imposition la plus élevée) ou payer un prélèvement forfaitaire libératoire.
Ce prélèvement forfaitaire était égal à 19 % des revenus d’épargne ou des dividendes perçus, il passe à 24 %.
Mais comme le taux d’imposition le plus élevé est de 41 %, les contribuables les plus riches qui choisiront le prélèvement de 24 % resteront encore très avantagés.
Nous sommes très loin de l’alignement de l’imposition des revenus salariaux et des revenus du capital tel que l’annonce pourtant F.Fillon.
La réduction de certaines niches fiscales de l’impôt sur le revenu
Le dispositif Scellier pour l’achat de logements locatifs sera supprimé à la fin de
2012 au plus grand regret des agences immobilières et des spéculateurs.
Montrant tout l’intérêt qu’il porte au « développement durable », Sarkozy balaiera sous le tapis les derniers traces de son « Grenelle de l’environnement » en diminuant de 20 % le crédit d’impôt qui permettait d’aménager des logements dans cette perspective.
Sarkozy ne croit plus à son slogan de 2007 « Les Français tous propriétaires » et en tire les conclusions en « recentrant » vers des horizons inconnus le prêt à taux zéro.
Mais les niches fiscales les plus importantes (65 milliards d’euros pour la seule année 2010) qui concernent l’impôt sur les sociétés ne seront même pas effleurées.
L’Impôt sur les grandes sociétés sera relevé
Mais rassurez-vous, de 5 % seulement pour les entreprises dont le chiffre d’affaires est supérieur à 250 millions d’euros par an et temporairement : en 2012 et 2013.
Curieusement, le passage de l’âge légal de la retraite à 62 ans n’est pas, au moins dans l’esprit de Sarkozy et Fillon, conçu comme temporaire.
Jean-Jacques Chavigné
(Source : démocratie et Socialisme)
Ecrit le 16 novembre 2011
Quelques épargnés
Nuits de luxe : Aussitôt votée, aussitôt abandonnée. La taxe de 2% sur les nuits dans les hôtels de luxe va être supprimée, selon les hôteliers, qui assurent avoir reçu un engagement dans ce sens de la part du secrétaire d’Etat au Tourisme , Frédéric Lefebvre. C’est vrai que payer 4 € sur une nuit à 200 €, c’est dur ! Et payer 20 € de plus sur une chambre d’hôtel à 1000 €, c’est in-sup-por-table !
Retraités : autre catégorie relativement épargnée : les retraités. Sans parler d’un prélèvement sur les retraites dépassant un certain seuil, un simple alignement de la CSG des retraités sur celle des salariés aurait permis de dégager au moins 5 milliards d’euros par an. Mais le gouvernement a voulu ménager une des dernières parties de l’électorat qui lui est acquise.
Demain : le plan de rigueur du 7 novembre a été calculé pour que les efforts demandés soient relativement limités avant l’élection de mai 2012. Ainsi le gouvernement se protège contre l’impopularité qu’aurait déclenchée une rigueur massive et immédiate, et il préserve les chances de N. Sarkozy pour 2012 [Mais la Commission européenne demande des mesures supplémentaires ...]
Activité : François Fillon a fait l’impasse sur la stimulation de l’activité. « Le soutien à court terme de la croissance et de l’emploi », pourtant recommandé par le FMI, a été oublié.
Ecrit le 16 novembre 2011
Trichet Premier Ministre (communiqué)
En dépit de l’accord européen du 27 octobre 2011, qui devait, une fois de plus, résoudre la crise de la dette, les marchés financiers, toujours insatiables et insatisfaits, ont poursuivi leur œuvre de spéculation contre les dettes européennes, notamment celle, très ancienne, de l’Italie.
Sous la pression de la rue, Papandréou a été acculé à proposer un référendum, puis sous la pression des marchés, à y renoncer et à assumer une alliance avec l’opposition conservatrice, pour former une coalition d’Union nationale qui appliquera les nouveaux programmes d’austérité. Le Premier ministre sera Lucas Papademos, ancien vice-président de la Banque centrale européenne.
Alors que Berlusconi avait réussi cet exploit de coaliser une quasi-unanimité contre lui (syndicats, patronat et église catholique) tout en se maintenant au pouvoir avec une majorité parlementaire plus que fragilisée, la spéculation contre la dette italienne aura raison de lui.
Le favori pour lui succéder dimanche soir est Mario Monti, ancien commissaire européen chargé du marché et de la concurrence durant neuf ans, ayant aussi bien servi dans les gouvernements de Berlusconi que de Massimo d’Alema (Parti démocratique et ancien communiste).
Jeudi 10 novembre, les marchés s’en sont pris à la dette française portant la différence de taux entre la France et l’Allemagne à 1,7% alors qu’elle naviguait antérieurement entre 0,2 et 0,4%. Immédiatement après l’annonce des mesures d’austérité de Fillon qui frappent une fois de plus les classes populaires, la Commission européenne, par la voie d’Olli Rehn, estime que la France doit prendre « des mesures supplémentaires pour corriger son déficit public excessif ».
Ces derniers développements montrent l’ampleur de la crise de la démocratie représentative, système politique dans lequel les élus n’ont de compte à rendre qu’ au moment de leur réélection. La nomination de « techniciens », tous au minimum co-responsables et chantres de la véritable dictature de la finance sur la société et n’ayant pas vocation à se présenter électoralement, nous montre aussi l’ampleur du coup de force du capitalisme financier pour sauvegarder les intérêts des possédants et gouverner contre les peuples.
Alors, demain, Trichet premier ministre ? L’homme devrait plaire : Après huit an-nées à la tête de la Banque centrale euro-péenne, Monsieur Trichet, affirmait encore il y a quelques semaines « Augmenter les salaires est la dernière bêtise à faire en Europe. ». Ne serait-il pas l’homme de la situation ?
(fin du communiqué des Alternatifs 44)
NOTES:
La dette de la France (d’après gérard Filoche) :
1980 : 20,7 % du PIB
1986 : 31 % du PIB. Augmentation due à la 1re récession généralisée de l’économie néolibérale en 1981-1982.
1991 : 36 % du PIB.
1995 : 55,5 % du PIB. Augmentation due à la deuxième récession généralisée de l’économie néolibérale en 1992-1993.
1997 : 59,5 % du PIB.
2011 (après 5 années de gouvernement Jospin) : 57 %.
Entre 2001 et 2011, avec la droite au Pouvoir, la dette publique augmente de 34 points de PIB.
Entre 2007 et 2011 (Présidence de Sarkozy) la dette publique augmente de 22,4 points.
Du fait de l’accentuation de la baisse des impôts des riches et des sociétés, déjà bien entamée sous le quinquennat de Jacques Chirac (l’un de ses ministres des Finances ne fut autre que Nicolas Sarkozy).
Du fait, aussi, de la 3e récession généralisée de l’économie néolibérale, celle de 2008-2009.