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Ecrit le 30 avril 2012
Le vrai de vrai travail, il y a 71 ans
Mais oui, mes amis, nous rajeunissons ! Voici l’affiche éditée par le gouvernement du Maréchal pétain, pour le 1er mai 1941.
Et s’il faut emprunter ses idées à pétain, voyons ce qu’il écrivait cette année-là :
« Que veulent-ils donc au juste, les ouvriers () Ils veulent d’abord s’évader de l’anonymat où ils ont été jusqu’ici trop souvent confinés. Ne pas vendre leur travail comme une marchandise, ne pas être traités comme des machines, mais comme des êtres vivant, pensant, souffrant, avoir avec leur chef des relations d’homme à homme »
« Le travail est le moyen le plus noble et le plus digne que nous ayons de devenir maîtres de notre sort. Un homme qui sait accomplir une tâche avec courage et expérience représente toujours une valeur pour ses semblables. La plus saine fierté que l’on puisse trouver est de se sentir utile par le travail bien fait. Aucun privilège de nom et de fortune ne donne à quelqu’un autant de confiance dans la vie et de bienveillance à l’égard d’autrui. ».
La fête de la demande d’emploi

Il a raison, Philippe pétain, du moins dans ces paragraphes-là ! Mais où en est le droit au travail quand le chômage grimpe pour le 11e mois consécutif ?.
« La baisse tendancielle de la hausse du nombre de chômeurs », annoncée par Nicolas Sarkozy lors de la publication des chiffres du chômage de février, ne s’est pas confirmée en mars. Selon les statistiques publiées, jeudi 26 avril, par le ministère du travail, l’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi s’accélère à nouveau.
Les chiffres de mars 2012 montrent une nouvelle fois que les plus de 50 ans sont les plus touchés par la hausse (+ 1,1 %), suivis des moins de 25 ans (+ 0,9 %). Evolution certainement la plus inquiétante, le nombre d’inscrits depuis plus de trois ans progresse à nouveau très fortement (+ 1,4 %). Sur un an, la hausse de cette catégorie augmente de 22,8 %.
En revanche, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie E - qui regroupe notamment les contrats aidés, dont le nombre a été fortement augmenté par le gouvernement avant la présidentielle - bat un nouveau record historique, en s’établissant à 371 700 personnes.
Dissonances
Jean-Pierre Raffarin, Dominique de Villepin, Etienne Pinte, Jean-René Lecerf ou encore Chantal Jouanno... les voix dissonantes se multiplient au sein de la majorité. « Le 6 mai, que chacun vote en pensant à la France et à ce qu’elle a toujours porté de meilleur, à ses valeurs de respect, de dignité et d’humanisme » dit Dominique de Villepin.
Ecrit le 30 avril 2012
Le vrai travail ?
Il a « raison » Nicolas quand il parle de vrai travail, de ceux « qui travaillent dur, ceux qui sont exposés, qui souffrent, et qui ne veulent plus que quand on ne travaille pas on puisse gagner plus que quand on travaille ». A qui pense-t-il ?
Jetons ...
A des gens qui travaillent dur : quelques réunions de conseils d’administration dans l’année, payées par des « jetons de présence » lorsqu’ils assistent à un conseil ou un comité d’entreprise. Par exemple, selon Le Parisien du 20.05.2011, la banque « Société Générale » a une quinzaine d’administrateurs qui gagnent individuellement 83300 € par an. Selon le cabinet Proxinvest, qui apporte ses conseils aux investisseurs, les administrateurs du CAC40 ont gagné en moyenne 71000 € en 2010.
Selon la revue Challenges du 22.02.2012, le jeton moyen au sein des conseils d’administration des géants de la Bourse de Paris atteint 73.564 euros, soit 3,4% de plus qu’en 2010. L’entreprise la plus généreuse a été EADS avec un jeton de présence moyen versé de 169.000 euros, suivi de STMicroelectronics (155.819 euros) et ArcelorMittal (154.148 euros).
L’ administrateur français le mieux payé en 2012 a été Antoine Bernheim (692.195 euros) parce qu’il est administrateur dans six sociétés. Cela fait une bonne rémunération pour un travail pas trop dur, sans risque de maladie professionnelle, sans risque d’accident du travail ...
Jetés ...
Le « vrai » travail ? Les travaux les plus durs sont les plus mal payés, bâtiment, restauration, nettoyage, transports, entretien, industries.
Le « vrai » travail ? Celui qui bosse dur pour survivre misérablement ou celui qui exploite dur les autres pour vivre dans des palais dorés, avec des millions aux Iles Caïman ?
Le « vrai » travail ? Celui des actionnaires, des rentiers, des riches, des banksters du Fouquet’s qui gagnent 600 SMIC par an en dormant ?
Le « vrai » travail ? Celui de Maurice Levy patron qui se ramasse 16 millions d’euros d’argent de stocks option de poche pillés sur les richesses produites par les salariés. Il dit que cette rémunération correspond à 9 années de travail. Il considère donc que c’est normal de gagner 148 000 euros par mois ? Les salariés au SMIC sont donc des anormaux ?
Qu’est-ce qu’il y connaît ?
Le « vrai » travail ? Qu’est ce qu’il y connaît ce cul doré de Sarkozy ? Lui qui n’a jamais passé la serpillière dans une cantine ni poussé un chariot.
Qu’est-ce qu’il a fait, en 5 ans, pour les « vrais » travailleurs ? Il a repoussé l’âge de la retraite : 67 ans pour avoir le taux plein ! Et il n’a pas fait évoluer la prise en compte de la pénibilité au travail. Selon une étude de l’Institut national des études démographiques, publiée le 19 avril 2012, l’espérance de vie sans incapacité (EVSI) des hommes est passée de 62,7 ans à 61,9 ans entre 2008 et 2010 ; et de 64,6 ans à 63,5 ans pour les femmes. Ainsi, en 2010 les hommes pouvaient espérer vivre en bonne santé 79,1 % de leur espérance de vie totale contre 80,6 % en 2008 et les femmes 74,4 % contre 76,1 %.
Le travail dur
Le « vrai » travail ? C’est celui des 600 accidents mortels, des 4500 mutilés du travail par an ? Celui des droits violés, des licenciements sans motif et des heures supp’ impayées ?
Le « vrai » travail ? Celui des maladies professionnelles, amiante, TMS, surdité, cancers, qui augmentent, sont sous-déclarées, sous réparées ?
Le « vrai » travail ? Et les milliers d’ouvriers désamianteurs que Sarkozy laisse en ce moment mourir sans protection par refus d’un moratoire ?
Le « vrai » travail ? Celui de l’ouvrier de 55 ans devant son marteau piqueur ? De l’instituteur de 62 ans pour sa 41e rentrée devant sa classe d’enfants ? De l’infirmière qui soigne encore à 65 ans ? De ceux pour lesquels le travail est devenu si pénible depuis le report de l’âge de la retraite ?
Le « vrai » travail ? Celui des mini-jobs, des stages, des emplois saisonniers atypiques, des 3 X 8, des 4 X 8, des 5 X 8, des intérims et CDD répétés ?
Le « vrai » travail ? Celui des millions de précaires ? « La vie, la santé, l’amour sont précaires... pourquoi le travail ne le serait-il pas ? » (Parisot/Sarkozy)
Le « vrai » travail ? Celui des millions de travailleurs pauvres mal logés qui n’arrivent pas à vivre avec leurs salaires ?
Le « vrai » travail ? Celui des jeunes à 25 % au chômage et à 80 % en CDD ?
Le « vrai » travail ? Celui des seniors licenciés, deux sur trois à partir de 55 ans et qui ne peuvent cotiser que 35 annuités alors que 42 sont exigés dorénavant pour une retraite décente ?
Le « vrai » travail ? Celui soumis à la spéculation de la finance, des fonds de pension cyniques et rapaces, celui des Molex, de Sea France, de Gandrange et Florange, de Continental, Freescale, de Lejaby, de pétroplus, ou des Fonderies du Poitou, de toutes celles et ceux qui ont dû se battre pour le garder ?
Le « vrai » travail ? Celui des conventions collectives, vieillies, foulées aux pieds par un patronat qui ne les négocie plus ?
Le « vrai » travail ? Celui du partage féroce et forcé du temps de travail entre sur-travail, sous-travail et sans-travail, avec des milliards d’heures supplémentaires, trois millions de temps partiels subis, trois millions de précaires, cinq millions de chômeurs ?
Le « vrai » travail ? Celui des cadres casques oranges de chez Bouygues, des contremaitres qui appellent leurs manœuvres de la « viande » ?
Le « vrai » travail... sans loi ? Celui sans état de droit dans trop d’entreprises, sans protection des contrats, sans promotion dans les carrières, sans garantie de l’emploi ?
Le « vrai » travail sans syndicat ? Sans syndicat il n’y aurait rien, pas de Smic, pas de durée légale, pas de congés payés, pas de sécurité sociale, pas de code du travail
Le « vrai » travail ? Sans CHSCT, sans hygiène sécurité, sans médecine du travail renforcée et indépendante ? Sans délégué du personnel, sans comité d’entreprise ?
Le « vrai » travail ? à France télécom, des dizaines de suicides, faute inexcusable du patron de combat qui licencie, stresse, harcèle, casse.
Le « vrai » travail ? Parlons en ! Stress, risques psychosociaux, harcèlement, souffrances, suicides, chantage à l’emploi, management de combat ?
Le « vrai » travail ? Celui des auto-entrepreneurs, qui se font exploiter comme faux salariés, à bas prix et sans protection sociale ?
Le « vrai » travail ? Celui soumis au chantage à l’emploi, aux licenciements sans cause réelle et sérieuse, abusif, boursiers et incontrôlés ?
Le « vrai » travail ? Celui des fausses externalisations, de la fausse sous-traitance, du marchandage, du prêt illicite de main d’œuvre, des marchés truqués ?
Sous-payé, mal considéré
Le « vrai » travail ? Celui de Maurice Levy patron qui se ramasse 16 millions d’euros de stocks-options pillés sur les richesses produites par les salariés. Il dit que cette rémunération correspond à 9 années de travail. Il considère donc que c’est normal de gagner 148 000 euros par mois ? Les salariés au SMIC sont donc des anormaux ?
N.Sarkozy veut rendre hommage au vrai travail ! Mais un vrai travail, ça se paie. Un vrai travail cela se reconnaît. Qui connaît un ouvrier, travaillant dur, ayant été récompensé par une légion d’Honneur ? Qui connaît un petit patron, travaillant dur, ayant été distingué par une légion d’Honneur ? Le travail « dur » en France est méprisé, sous-payé, et on voudrait, une seule journée, faire des risettes aux « vrais » travailleurs ? Mais de qui se moque-t-on ?
(texte inspiré par « démocratie et socialisme »)
Nicolas Sarkozy a bien parlé de « vrai » travail, une bonne dizaine de fois
Assistée, je ne participerai pas à votre fête
Attention : vrai travail et fausses affiches - comme quoi il faut toujours se méfier du Web