Ecrit le 27 février 2013
Quatre jours et demi ? Quand ? Octobre 2013 ? octobre 2014 ? La question inquiète les maires, les parents et les instituteurs. Ce sont les maires qu’on a entendus le 2 février dernier lors de leur rencontre avec le député Yves Daniel et avec son collègue Michel ménard qui suit plus particulièrement ces questions à l’Assemblée Nationale.
Le gouvernement a envoyé aux maires un guide pratique à ce sujet, il précise ceci :
La France cumule :
- "¢ un nombre de jours d’école qui est le plus faible d’Europe et largement inférieur à celui des autres pays, à savoir 144 jours seulement contre 187 jours en moyenne au sein de l’OCDE ;
- "¢ un volume horaire annuel d’enseignement très important, qui s’élève à 864 heures par an contre 774 heures à 821 heures en moyenne : selon l’âge des écoliers : au sein de l’OCDE.
- "¢ une semaine particulièrement courte avec 4 jours d’école par semaine, contre 5 voire 6 chez la plupart de nos voisins européens ;
- "¢ une année scolaire concentrée sur seulement 36 semaines ;
donc moins de jours d’école mais plus d’heures d’école !
Une enquête internationale, sur la maîtrise de la lecture, a été menée en mai 2011 dans 45 pays dont 23 pays européens. En France, 4 438 élèves répartis dans 277 classes de CM1 de 174 écoles élémentaires ont été évalués. Ils appartiennent à la génération qui a débuté sa scolarité en 2008, au moment de la mise en œuvre de la semaine de quatre jours. Les résultats de cette enquête, rendus publics en décembre 2012, révèlent la situation dégradée de notre École : avec un score de 520
points, la France n’arrive qu’en 29e position sur 45 pays, en-deçà de la moyenne européenne, qui est de 534 points, pour ce qui est des performances en lecture des élèves de CM1.
Autre constat particulièrement préoccupant : cette baisse de niveau n’est pas le fait des seuls élèves les plus en difficulté mais concerne l’ensemble des écoliers.
Un rapport de janvier 2010 de l’académie de médecine, a invité à repenser les rythmes scolaires.
préconisations
Le gouvernement a donc fait les préconisations suivantes :
- "¢ revenir à une semaine de quatre jours et demi, avec une priorité au mercredi matin scolarisé ;
- "¢ avoir une approche globale du temps de l’enfant prenant en compte la nature des trois temps qui composent les 24 heures de la journée, à savoir les temps familiaux, les temps scolaires et les temps récréatifs, sociaux, associatifs, sportifs, artistiques, culturels passés en dehors de la famille et de l’École ;
- « ¢ tendre vers un système d’alternance régulière des plages scolaires et des périodes de vacances ; à cet égard, l’alternance dite » 7-2 ", c’est-Ã -dire sept semaines de classe suivies de deux semaines de vacances, fait globalement consensus ;
- "¢ penser l’école comme un lieu de vie et d’éducation, au-delà du lieu essentiel d’instruction qu’elle constitue.
Des expériences de rythmes scolaires différents ont déjà été menées. On peut citer, à titre d’exemple, des communes comme Brest, Angers , Nevers : les enseignements y sont dispensés sur neuf demi-journées, dont le mercredi matin, et, après 15h30, des ateliers permettent aux enfants de prendre part à des activités sportives ou culturelles.
Les principes
A partir d’octobre 2013 (ou 2014) :
- "¢ l’enseignement sera dispensé dans le cadre d’une semaine de neuf demi-journées incluant le mercredi matin (sauf dérogation).
- "¢ tous les élèves continueront de bénéficier de 24 heures de classe par semaine durant 36 semaines ;
- "¢ la journée d’enseignement sera de 5 heures 30 maximum et la demi-journée de maximum 3 heures 30 ;
- "¢ la durée de la pause méridienne ne pourra pas être inférieure à 1 heure 30.
Projet éducatif territorial
Par ailleurs, des activités pédagogiques complémentaires viendront s’ajouter aux 24 heures d’enseignement hebdomadaires. Ces activités seront organisées par les enseignants et se dérouleront en groupes restreints d’élèves.
Il pourra s’agir d’une aide aux élèves rencontrant des difficultés dans leurs apprentissages, d’un accompagnement du travail personnel des élèves ou d’une activité prévue par le projet d’école, le cas échéant, en lien avec le projet éducatif territorial.
Les activités pédagogiques complémentaires ne sont pas obligatoires pour les enfants, mais les élèves inscrits à ces activités s’engagent à y être présents.
Il n’y aura pas de devoir écrit à la maison (comme maintenant) il reste en revanche possible qu’un élève ait, par exemple, hors temps scolaire, à apprendre une leçon ou à effectuer une lecture.
L’organisation du temps scolaire devra être concertée au niveau des territoires afin de prendre en compte les atouts et les contraintes de chacun d’entre eux et de leur permettre de mener à bien leurs ambitions éducatives. Cela pourra se faire au niveau de chaque commune, ou au niveau des communautés de communes.
Ce projet pourra concerner les horaires d’entrée et de sortie des écoles, la durée de la pause méridienne, ainsi que les modalités d’articulation des temps d’enseignement et des temps périscolaires. Le maire ou le président de la collectivité propriétaire des bâtiments de l’école peut organiser dans ces locaux des activités à caractère sportif, culturel ou socioéducatif pendant les heures où ils ne sont pas utilisés pour les activités d’enseignement. Les études surveillées mises en place par les communes le soir après la classe peuvent être intégrées dans le cadre des activités périscolaires.
Les communes pourront, si elles le souhaitent, mettre à disposition des équipes enseignantes des intervenants extérieurs, comme elles le font déjà parfois dans le cadre des 24 heures d’enseignement obligatoires. Ces interventions s’inscrivant dans le cadre du projet pédagogique du professeur, elles s’effectueront sous la responsabilité de ce dernier.
Les écoles privées ne seront pas concernées par la décision du maire d’appliquer la réforme à la rentrée 2013 ou à la rentrée 2014. En effet, selon le code de l’éducation, les écoles privées organisent librement la semaine scolaire. Il semble que l’enseignement privé en Loire-Atlantique est prêt à appliquer les neuf demi-journées par semaine (qu’il réclame depuis 2009) dès septembre 2013 avec des emplois du temps souples « autour de projets d’écoles ou bien liés à la vie de la commune, pour ouvrir à d’autres formes d’apprentissage » dit Eric Billet, chargé de mission pour le 1er degré.
Le coût de ces activités ? L’enseignement privé l’estime à 150 € par élève et par an et espère obtenir une aide des communes. Celles-ci vont recevoir 50 € par élève (du public et du privé) si elles appliquent la réforme en 2014.
Dans la Com’Com’ du Castelbriantais, les maires ont décidé, ensemble, de n’appliquer la réforme qu’en 2014. Ils ont décidé sans en parler à leur Conseil Municipal ? C’est vrai en tout cas pour Châteaubriant.
Qu’il y ait des difficultés d’organisation, c’est certain ! Belle occasion pour voir, dans les communes, comment il est possible d’y faire face avec les associations locales. Depuis que la semaine de 4 jours a été instituée, la Com’Com’ a mis en place 8 animations pour le samedi matin, dont 7 à Châteaubriant et une à Soudan. Et le reste de la Com’Com’ rien du tout !
Mais les habitants hors Châteaubriant ne se plaignent pas : et les maires non plus. Alors pourquoi se gêner ?