Ecrit le 13 novembre 2013
Notre-Dame des Landes : Moderniser Nantes-Atlantique, c’est possible
La commission du dialogue, nommée par le Premier ministre pour entendre, enfin, toutes les parties concernées par le projet du nouvel aéroport, a retenu la proposition suivante : « La commission recommande que les services de l’État approfondissent l’évaluation des coûts de réaménagement de Nantes Atlantique avec maintien de la piste actuelle ou avec création d’une piste transversale ».
Le service technique de l’aviation civile (Stac) a piloté cette étude. Il s’est assuré du concours d’autres services (la direction du transport aérien, le service navigation aérienne et la direction de la sécurité de l’aviation civile ouest) et de la direction départementale des territoires et de la mer de la Loire-Atlantique.
Cette évaluation est basée sur les hypothèses de trafic aérien présentées lors de la réunion du 28 octobre 2013 et disponibles sur le site internet du ministère. Elle examine des perspectives à 5, 7 et 9 millions de passagers. Il est possible de la consulter ici
Les rapports d’experts (on voit cela dans tous les procès) sont le plus souvent contradictoires. C’est bien le cas, encore une fois. Par exemple, en 2006, la DGAC avait déjà réalisé une première étude, affirmant que l’actuel aéroport de Nantes-Atlantique ne serait jamais en mesure de faire face à la croissance du trafic. Aujourd’hui, elle admet que ce serait possible, mais que cela coûterait cher.
La DGAC a porté son étude sur 5 millions de passagers, puis 7 millions et 9 millions sans donner de délai. Notons seulement qu’en 2012, Nantes-Atlantique a compté 3,6 millions de passagers, alors qu’il n’en comptait que 2 millions en l’an 2000 donc l’augmentation est sensible mais le nombre de mouvements d’avions est en réduction : 60 208 mouvements en 2012 contre 72 156 mouvements en 2000.
Notons aussi que Notre-Dame-des-Landes, était prévue en 2017, pour 4 millions de passagers et n’atteindrait les 9 millions qu’en 2060, avec des travaux supplémentaires, évidemment.
Curieusement, l’étude DGAC juge nécessaire d’allonger à 3.600 mètres la piste actuelle de Nantes-Atlantique, pour d’hypothétiques A380, ce qui n’est même pas prévu à Notre-Dame-des-Landes .
L’étude DGAC parle aussi du mauvais état de la piste actuelle avec « plusieurs creux et bosses avec des écarts de plus de 3 mètres » (oui, 3 mètres !). Et pourtant, le 29 septembre 2011, à Rome, les compagnies aériennes régionales ont remis le trophée
ERA Award 2011-2012 du meilleur aéroport européen à Nantes-Atlantique ! Ils sont fous ou quoi ?
L’étude de la DGAC prend donc clairement parti pour Notre-Dame des Landes, quitte à convoquer toutes sortes d’arguments (impossibilité, puis coût, puis bruit) en comparant même ce qui n’est pas comparable !
En ce qui concerne le bruit, les opposants à Notre-Dame des Landes écrivent : "Le bruit est souvent mis en avant pour justifier le transfert de l’aéroport de Nantes Atlantique à Notre Dame des Landes, alors que les vraies questions, notamment celle de la comparaison avec Toulouse, ne sont pas posées. La commission du dialogue a demandé des analyses contradictoires sur l’impact futur du bruit aérien.
Les nouveaux plans d’exposition au Bruit (PEB) calculés par la DGAC (Direction générale de l’aviation civile) « explosent » le bruit sur Nantes, justifiant ainsi le transfert. Ceux calculés par le cabinet mandaté par le céDpa (opposants) donnent au contraire des résultats beaucoup plus limités, démontrant ainsi que ni le bruit ni la limitation de l’urbanisation ne sont des justifications pertinentes. Fermement engagée en faveur d’un nouvel aéroport à Notre Dame des Landes, la DGAC a fait le choix d’hypothèses plus que discutables pour faire croire à une aggravation future des nuisances sonores. Elle a notamment refusé de prendre en compte la réduction du bruit liée à la modernisation des appareils. Sur le dossier de Notre Dame des Landes, ce n’est pas la première fois que la DGEC tord les chiffres."
Une conférence de céDpa est prévue le 12 novembre à Nantes avec Jacques Bankir qui fut successivement Directeur du Projet Charles-de-Gaulle, Directeur de planification des routes, Vice-président adjoint cargo, Vice-président Amérique du Nord, Vice-président des aéroports et services à bord et Vice-président de la planification. Il a ensuite été Vice-président exécutif de la compagnie aérienne française AOM. Puis, il a lancé et dirigé Air Tahiti Nui. Puis directeur général de CityJet et président directeur général en charge de la fusion de 3 compagnies aériennes qui ont donné naissance au groupe Regional, qui figure aujourd’hui parmi les leaders européens. désormais, il intervient en tant que consultant stratégique dans le secteur de l’aérien et des aéroports.
Contact : 06 75 40 32 79