Ecrit le 1 octobre 2014
Samedi 27 septembre 2014, la troisième manifestation de l’année pour la réunification de la Bretagne a rassemblé 15 000 à 40 000 personnes. De nombreuses personnalités publiques et associations étaient présentes pour assurer leur soutien et leur union. Les rassemblements mobilisent de plus en plus et de plus en plus souvent. Cela sera-t-il entendu ?
Paul Molac, député UDB,PS,EELV de la 4e circonscription du Morbihan était présent. Il soutient depuis longtemps la réunification. Nous l’avons interrogé sur son ressenti après le défilé. Voilà ce qu’il nous répond, en substance. « Nous sommes la seule région de France capable de faire descendre autant de gens dans la rue sur ce problème de découpage administratif. Il y a un véritable engouement dans toute la Bretagne ». Au-delà de l’engouement du peuple, il souligne l’importance économique de ce changement administratif. « La Loire-Atlantique (LA) a plus de liens économiques avec la Bretagne administrative qu’elle n’en a avec le reste des Pays de La Loire (PDL). »
Le 23 juillet dernier, il a été voté une carte des nouvelles Régions françaises. A cause de la revendication pour la réunification et par manque de courage politique, il a été décidé que les trois régions entourant notre département ne changeraient pas.
Nous avons interrogé P. Molac sur ce qu’il imaginait maintenant au niveau du Parlement. En substance, voilà ce qu’il dit. « Le bon sens voudrait qu’il y ait une région Val de Loire (Centre+49+72+53) vu que la Région Centre défend elle aussi ce point de vue. Le 85 intégrerait le Poitou-Charentes et le 44 la Bretagne. Le problème est que les PDL ne veulent pas de cette option. Ce n’est pas pour leur Région, pour l’économie, la culture, la population, c’est pour un confort d’élus qui disent qu’ils travaillent ensemble depuis 40 ans. En attendant je pense donc qu’il faut faire une fusion Centre-PDL avec un droit d’option facile à mettre en place pour qu’un département change de Région. Le département concerné et la Région d’accueil voteraient pour cela. »
Sceptique de l’évolution « facile » nous lui avons demandé comment il pensait que cela se mettrait en place, pourquoi cela changerait-il maintenant ? Il était quelque peu ennuyé et a répondu que c’était par des événements comme aujourd’hui que cela pouvait pousser ceux qui légifèrent à changer.
« Conscients d’un blocage institutionnel, plusieurs actrices et acteurs du mouvement en faveur de la réunification se sont réunis pour proposer une solution possible et démocratique à la question de l’unité administrative de la Bretagne. » « DIBAB- décidez la Bretagne » a annoncé samedi un forum de lancement de leur plateforme le 25 octobre à Rennes. « Une conférence-débat permettra d’échanger sur les expériences démocratiques Basques, Écossaises et Catalanes qui font progresser la démocratie pour mettre en place notre propre modèle de votation en Bretagne. ». Nous lui avons demandé ce qu’il en pensait. « Chaque initiative citoyenne est importante et permet d’avoir du poids pour défendre la réunification ».
Pour P. Molac, si la réunification ne se fait pas maintenant ce n’est pas perdu pour autant. En substance, il dit que l’État français n’avance que lorsqu’il est face à de graves problèmes. « Il faut que la France comprenne qu’il est possible d’avancer sans qu’il y ait de guerre ou de révolution. Les pays qui nous entourent sont tous fédéraux, la France devra évoluer sinon c’est l’Europe qui l’y poussera. » Il croit réellement que cela se fera.
La croyance ne suffit pas, il faut y travailler ensemble.
Signé : PL