Tourisme industriel
Site internet : http://lesvoixdelaforge.free.fr/
Ecrit le 18 octobre 2006
Symposium européen des forges
A l’initiative de Bernard Bresnu, forgeron et ferronnier d’art, véritable figure locale, le 6e Symposium Européen des Forges se déroulera à Saffré. Créé par l’IFRAM (Institut de Formation et de Recherche pour les Artisanats de métaux), organisé par les Voix de la Forge, association loi 1901, le Symposium Européen des Forges sera accueilli pour la première fois dans le Grand Ouest, du 24 au 29 octobre, poursuivant ainsi son tour des régions après la Normandie en 1999, le Midi-Pyrénées en 2001 et la Franche-Comté en 2004.
Bernard Bresnu, forgeron à Saffré, fils et petit-fils de forgeron et de ferronnier d’art, possède une technique exceptionnelle reconnue au niveau européen. Ses spécialités : la maîtrise de l’atmosphère de chauffe et la technique de l’entrelas celtique. Il pratique son art depuis 23 ans à Saffré.
Depuis 1989, par l’intermédiaire de l’IFRAM, il participe régulièrement à des rencontres internationales qui lui apprendront beaucoup : à Cardiff (Pays de Galle), Venise, Suisse, Hollande, Angleterre, ..). Depuis 1999, il a transformé une grange en forge où il s’est installé. Passionné par son travail, il souhaite activement faire découvrir tous les aspects de son métier d’art trop souvent méconnu et qui véhicule une image restrictive . « La notion de création dans ces métiers est importante et ne doit pas être oubliée » souligne t-il, « l’implication des femmes dans ces métiers est quasi-inexistante à cause de l’image dévoyée qui est transmise. » « Les métiers de la forge ne nécessitent pas d’avoir de la force mais une vision, un regard, une sensibilité et la maîtrise des techniques ».
C’est pourquoi il a décidé en partenariat avec l’association Les Voix des Forges, créée pour l’occasion, d’ouvrir ce colloque au public et aux écoles, alors qu’il est d’ordinaire réservé aux professionnels. Bernard Bresnu ouvre les débats : faire connaître les métiers des forges , les techniques traditionnelles et leur ouverture sur le monde contemporain. Sur le thème « Techniques traditionnelles, métiers de demain », ces journées seront consacrées à des ateliers professionnels et à des conférences sur les techniques des différents métiers de la forge, leur avenir et les nouvelles voies d’expression.
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Les différents métiers de la forge
– La ferronnerie : travail artistique du fer
– La serrurerie : fabrication des dispositifs de fermeture et des objets en métal ouvré.
– La coutellerie : fabrication de couteaux
– La maréchalerie : travail sur le ferrage des chevaux
– La dinanderie : travail des objets en cuivre.
– La taillanderie : fabrication des outils de taille ( cisaille, sécateurs...)
– L’orfèvrerie : travail d’ouvrage sur des métaux précieux
Orfèvrerie vient de fèvre qui signifie forge ; Orfèvrerie signifie donc forger de l’or.
– La fonderie : travail sur la fusion des métaux et des alliages
– La gravure : travail de gravure sur métaux destinés à l’imprimerie ...
Initiative locale
Dans ce cadre, le symposium accueillera deux figures de la ferronnerie européenne : Cees Rombout, forgeron hollandais qui a enseigné pendant huit ans à l’Institut San Servolo de Venise, et Alessandro Ervas, maître d’art italien issu d’une longue lignée de ferronniers. Ils possèdent chacun une technique propre. Expérimentés dans la restauration du patrimoine, ils développent à l’heure actuelle, des créations contemporaines. Disposant d’un savoir-faire incomparable et ancestral, ils désirent faire partager leur passion.
Aussi lorsque Bernard Bresnu propose son projet pour le symposium 2006, ils répondent à l’appel. Mais B. Bresnu n’en reste pas là ; instigateur du projet en milieu rural, il crée une forte dynamique locale : « Il existe une énergie latente riche en milieu rural, qui ne demande qu’à prendre vie dans des projets » . Une cinquantaine de bénévoles décident de l’aider, onze groupes de travail sont créés pour participer à l’organisation de cet événement, chacun proposant sa compétence, à moindre coût, à travers différents services : un électricien s’investit dans l’installation du site, des musiciens locaux proposent des concerts en soirées ...
Depuis des mois, des petites fourmis s’activent pour offrir au grand public, aux jeunes, aux écoles et aux professionnels, la découverte de métiers anciens, trop souvent oubliés mais qui sont toujours sollicités pour la restauration du patrimoine mais aussi sur la demande de particuliers.
Rien n’est laissé au hasard : la restauration proposera des plats typiques, régionaux, faits avec les produits locaux. 60 à 70 % de matériel ont été récupérés grâce aux dons de personnes et d’entreprises. B. Bresnu a fabriqué ainsi 12 forges (avec ces matériaux de récupération) nécessaires aux ateliers des stagiaires et a créé par l’entremise de ce projet, deux emplois à durée déterminée, à mi-temps.
Les élus, eux aussi, ont rebondi sur le projet en apportant différentes aides : un peu de budget, un lieu d’accueil (l’animation se fera sur le site du Château) et une mise à disposition de matériel pour l’organisation.
Un peu d’histoire
La première apparition de l’acier se situe entre 1650 et 1700 avant notre ère, chez les Hittites, peuple d’Asie mineure (Caucase). C’est tout d’abord du métal impur. Ce minerai ou oxyde de fer, se présentait alors, sous la forme de petites roches que l’on ramassait à fleur de terre. Dans un trou à même le sol, paré de pierres qu’ils recouvraient de couches d’argile, ils mettaient du charbon de bois qu’ils allumaient et sur lequel ils entassaient en couches alternées du minerai de fer et du charbon de bois.
La température que l’on obtenait dans ces trous était relativement basse, du fait d’un manque de soufflage efficace, celui-ci provenait de tiges creuses (chalumeaux) au travers desquels on soufflait. Ils obtenaient de ce fait et après bien des efforts, une masse pâteuse, incandescente, appelée « LOUPE », qu’ils devaient impérativement battre énergiquement afin de la débarrasser de ses scories (résidus, dus à la chauffe et au charbon de bois). Ces « loupes », ensuite forgées sur un « TAS » devenaient des objets de la vie quotidienne et aussi des armes.
La Ferronnerie connaît un développement très important au début du XIXe siècle avec l’apparition de la fonderie et la diffusion de modèles industriels de ferronneries moulées.
L’industrialisation va bouleverser les techniques de production : on passe d’un système artisanal, manuel, de production, dans des lieux dispersés, à une production centralisée, recourant de plus en plus à une énergie provenant de machines, qui produisent en grandes séries, utilisant des normes ou standards.
Aujourd’hui, la profession de ferronnier connaît une résurgence ; il existe une véritable demande. Mais, malheureusement, la France manque de personnel qualifié contrairement à l’Allemagne qui subventionne les stages d’apprentissage. En effet, les centres de formation des forges et donc d’apprentissage des techniques de restauration n’existent plus. Il ne reste plus que quelque écoles (dont une dans le Jura), souvent privées, qui dispensent ces formations.
Les jeunes souhaitant s’engager dans ces métiers doivent être très motivés car rien ne leur est facilité. Très peu de subventions pour les formations sont accordées. En centres privés, les coûts de stages qualifiants sont inabordables. Avec la décentralisation, les centres de formation ne sont plus aidés par l’Etat. Le Conseil Régional des Pays de la Loire est le premier à financer les métiers d’art mais l’ANPE ne suit pas toujours les demandes des jeunes et l’aide reste insuffisante.
Cette année, à Saffré, le symposium accueillera des stagiaires américains, anglais, maliens. Des professionnels de Suisse, Slovaquie, Allemagne, Italie, Belgique, Espagne, Angleterre....
Une belle rencontre en perspective pour un échange de savoirs, une transmission aux générations futures de techniques ancestrales qui font honneur à nos artisans. Comme quoi, en France, il reste des savoirs qui ne demandent qu’Ã être partagés pour que le flambeau puisse
Marie Pierre Monnier
Ecrit le 25 octobre 2006 :
Symposium de la forge européenne
A côté des conférences qui concernent les spécialistes, des rencontres avec les professionnel de la forge sont possibles tous les jours, le temps d’une soirée conviviale
Animations Musicales :
Mardi 24 octobre 2006 : soirée jazz
19h00, trio jazz à l’apéro
19h30, repas sur réservation (10 €)
21h, concert de jazz manouche.
Mercredi 25 octobre : soirée musicale animée par des musiciens locaux.
19h30, repas sur réservation (10 €)
21h, concert.
Jeudi 26 octobre : rencontre entre les participants du symposium et ceux du coloque « Des charrues et des Hommes ».
Vendredi 27 octobre : soirée steel band, ensemble de percussions métalliques.
19h30, repas sur réservation (10 €)
21h, concert.
Samedi 28 octobre : soirée cabaret chanson rock.
19h30, repas sur réservation (15 euros, soirée cabaret comprise)
21h, concerts (5 euros sur place).
Les repas sont à réserver au restaurant « le Cheval Noir » à Saffré (02 40 77 22 23). Conférences tous les jours à 9h Salle St Pierre à Saffré
Animations Jeunesse (enfants et ados) :
Atelier de découverte de la forge (sur réservation) : les mercredi, jeudi, vendredi, samedi et dimanche, par groupes de 8 maxi, de 14h à 18h : visite guidée du symposium et de ses ateliers de forge en activité, initiation au travail de la forge. Ouvert à tous le week end réservation sur place dès 14 h 00.
Atelier de confection de « pan » (steel drum) (sur réservation) : les vendredi, samedi et dimanche, par groupe de 8 maxi, de 14h à 18h : dans la continuité du concert du vendredi soir, réalisation guidée de « pan », percussion métallique à base de bidons des steel band de Trinidad. Ouvert à tous le week end, réservaion sur place dès 14 h
Samedi 28 et Dimanche 29 de 14 h 00 à 19 h 00
– Visite du symposium
– 12 ateliers de forge
– exposition de girouettes, enclumes
et serrures anciennes.
– Fournisseurs de matériaux et outillage
– Librairie spécialisée
Entrée gratuite. Participation de 5 € pour les ateliers découvertes et confection de steel drum
Rens. 02 40 77 28 99
Les artisans présents à Saffré
Les ateliers de forge en commun : partage des pratiques
Placées sous la direction de spécialistes réputés pour la maîtrise d’un savoir-faire spécifique, ces « masterclasses » sont organisées de manière à ce que chaque artisan participant puisse découvrir et acquérir de nouvelles techniques.
L’objectif final étant que les professionnels soient en mesure de mettre en pratique ce qu’ils auront appris durant ces cours de forge et d’imaginer des utilisations nouvelles susceptibles d’enrichir leur production, leurs méthodes de travail.
1 - Michel Artouz, fondeur ciseleur à l’Atelier Giboire Travail du bronze : du modelage à la ciselure
2- Bernard Courant, restaurateur du patrimoine
Fabrication et restauration de targettes, loquets, pentures
3- Vincent Bouquain, maréchal-ferrant
Fabrication de fers « bourrus » (recyclage de fers usagés) et pose sur des chevaux de traction
4- Claude Jacquet, serrurier
Restauration de serrures anciennes
5- Bernard Bresnu, forgeron
Auto-construction de forges à charbon et maîtrise des feux
6- Cees Rombout, ferronnier d’art hollandais
Techniques traditionnelles et ferronnerie contemporaine
7- Alessandro Ervas, forgeron et restaurateur italien
La ferronnerie vénitienne ancienne : dessin et construction
8- PRESTA ENTREPRISE
Restauration des ferronneries nantaises du )(VIII siècle
9- Peter Staffen, repousseur sur métaux slovaque
Atelier de repoussage
10- Pascal Berland, dinandier orfèvre
Patine à chaud des cuivreux : préparation, application et protection des patines
11 - Carole Leroy, enseignante en forge à l’Ecole Nationale Supérieure des
Beaux Arts de Paris .
Aide et élaboration d’un projet artistique : utilisation des techniques de forge dans la
création artistique
12- Steven et Brecht Dujardyn, ferronniers d’art belges
Fabrication d’une grille « mystère » à la manière des défenses de fenêtre de l’église
Notre-Dame de Bruges (Belgique).
Ecrit le 25 octobre 2006
Colloque international :
Techniques de travail de la terre
Le colloque international « Techniques de travail de la terre, hier et aujourd’hui, ici et là -bas » débutera le mercredi après-midi 25 octobre 2006 à Nantes et se poursuivra du jeudi 26 au samedi 28 octobre prochain dans la région Nozay-Derval-Château-briant, en lien étroit avec l’exposition « Des charrues et des hommes » du château de Châteaubriant.
Ce colloque devrait être un moment de rencontres passionnantes pour tous ceux qui s’intéressent au travail du soL En tout cas, il sera dense puisqu’il comportera :
34 interventions (historiens de toutes les époques, archéologues, ethnologues, agronomes, agriculteurs en activité ou en retraite, anciens coopérants) dont une douzaine portant sur des pays étrangers.
Le jeudi matin 26, une séance attendue de reconstitution de techniques anciennes de labours (Ã La Tardivière à Nozay)
Le vendredi 27 à 20h30, une soirée culturelle « grand public » avec chants de Dastum 44 et films de la cinémathèque de Bretagne (Ã l’Espace Campagn’Arts de St Vincent)
Cinq visites-rencontres (symposium des forgerons à Saffré, collection de la Mulnais à Treffieux, musée agri-rétro d’Abbaretz, Ecole de Grandjouan, Ecomusée de Vigneux)
Enfin, le samedi matin 28, à 9h, une table ronde sur les problèmes actuels des labours avec participation d’agriculteurs en activité et de spécialistes internationaux des « non-labours » (Ã l’Espace Campagn’Arts de St Vincent)
Le programme détaillé, les participants, les organisateurs, les partenaires scientifiques... Se trouvent sur le site
http://palissy.humana.univ-nantes.fr/
labos/cicpr /index.html
Ce colloque est organisé grâce à un réseau de partenaires existant sur le Pays de Châteaubriant et au soutien des collectivités locales qui en assurent le financement.
Contacts : Hervé Camus ( 02 40 34 87 81)
et René Bourrigaud (02 40 31 09 25) (rene@bourrigaud.fr)