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Ecrit le 24 juin 2015
Le retour du bâillon
De jefklak du18/06 : Doucement mais sûrement, en France, la liberté d’expression est en passe d’être réduite à peau de chagrin. De la loi anti-terrorisme de 2014 à la multiplication des procédures pour outrage ou provocation à la commission d’actes délictueux, les mots mènent de plus en plus en prison. Quant au droit de la presse, il est lui aussi attaqué par des procureurs nostalgiques des lois scélérates de la fin du XIXe siècle. Avec le procès du 29 juin 2015 contre une personne soupçonnée d’être directrice de publication du site d’information Iaata à Toulouse, on voit clairement s’affirmer le retour du délit d’opinion : contrairement aux grands discours sur la liberté d’expression de ces derniers temps.
Pendant ce temps, à l’assemblée nationale, les débats ne portent pas sur la liberté d’expression mais plutôt sur les moyens d’améliorer la collusion entre police et médias de masse. c’est ce qu’on lit dans un rapport remis à l’assemblée nationale en mai 2015 : « Journalistes et forces de l’ordre ont tout à la fois un intérêt commun et un devoir de travailler ensemble et, à tout le moins, de ne pas nuire à l’exercice du métier de l’autre. En effet, la transparence sur leur professionnalisme et sur l’attitude violente et/ou délictueuse de certains manifestants ne peut que servir les missions des forces mobiles »
Bref, un bâillon généralisé se met en place en France, s’inscrivant dans une logique générale de prévention des critiques portant sur un pouvoir de plus en plus policier.
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Ecritle 15 juillet 2015
Le bâillon s’est étouffé
La Mée a déjà parlé du procès intenté à Toulouse contre une personne qui était suspectée d’être directrice de publication du site d’information toulousain Iaata : elle risquait 5 ans de prison et 40 000 euros d’amende pour un compte rendu de manif publié en ligne. Le procès, prévu le 29 juin, n’a même pas eu lieu, les accusateurs ayant plié devant les conclusions envoyées par la défense avant l’audience. Une belle déculottée pour des magistrats aussi impulsifs que vindicatifs, qui voulaient par cette attaque intimider celles et ceux qui protestent contre les violences policières et la mort de Rémi Fraisse. Cette tentative de procès aura au moins renforcé la solidarité envers les médias libres. Longue vie à eux !
La liberté en matière de presse est toujours un combat. Rappelons les lois « scélérates » de 1893-1894 qui servirent à enfermer des anarchistes à tour de bras pour avoir émis publiquement des opi-nions contraires à celles du pouvoir en place. Et l’article 24 de la loi de 1881 : « Cris et chants séditieux » : qui permettait de condamner ceux qui chantaient « L’Internationale » pendant le régime de Vichy. Et un article de la loi du 12 décembre 1893 : toujours en vigueur aujourd’hui : qui peut conduire à la mise en détention provisoire d’une personne suspectée d’avoir tenu des propos provoquant ou faisant l’apologie de crimes et délits et qui peut être utilisée pour réprimer des propos de ras-le-bol face à la police et la presse qui en fait état !