Ecrit le 30 novembre 2016
Sans appel
A Neuilly, le 7 novembre 2016, Nicolas Sarkozy déclarait, sous les applaudissements :
« Si dans sa famille, on ne mange pas de porc, le jour où à la cantine, il y a des frites et une tranche de jambon. Eh bien, le petit ne prend pas de tranche de jambon et prendra une double ration de frites ».
« c’est la République. La même règle et le même menu pour tout le monde », a-t-il conclu en ajoutant : « Je sens monter un ras-le-bol généralisé d’une France silencieuse ».
Il avait raison.
Les résultats définitifs du 20 novembre sont les suivants :
- Fillon : 44,1 %
- Juppé : 28,6 %
- Sarkozy : 20,7 %
- Lemaire : 2,3 %
- NKM : 2,6 %
- Poisson : 1,4 %
- Copé : 0,3 %
Les électeurs de la Droite et du Centre ont donc montré un ras-le-bol généralisé de Nicolas Sarkozy (président du Parti Les Républicains) et de Jean-François Copé (ex-secrétaire Général puis président du même mouvement, du temps où il s’appelait UMP). A la cantine électorale, Sarkozy et Copé ont pris une double raclée.
En Loire-Atlantique, N.Sarkozy a fait pire encore avec 13,22 %.
Même dans le Pays de Châteaubriant avec 14,6 %.
Ce résultat a été acquis après les votes qui ont eu lieu dans la France entière le 20 novembre dernier : environ 4 millions de votants, dans 10 228 bureaux de vote ouverts en France. Cette primaire, M. Sarkozy, 61 ans, n’en voulait. Et voilà qu’elle lui impose de disparaître, quatre ans après sa défaite à l’élection présidentielle de 2012, pour laisser le champ libre à son ancien premier ministre, taxé de « collaborateur » au cours de son mandat.
Une fois de plus on peut s’interroger sur le rôle de la presse qui ne cessait de mettre en vedette les propos de Sarkozy et d’annoncer la victoire de Juppé. François Fillon a quasiment été plébiscité sur une ligne idéologique très à droite.
Le succès de Fillon c’est le triomphe du clocher et du terroir. Dans la France en crise, comme de nombreux pays du monde, les citoyens se replient sur eux-mêmes. Aux éructations d’un Sarkozy, porteuses de polémiques et de divisions, ils ont préféré l’onctuosité d’un Fillon et le flou sur son programme. Par exemple, celui qui dit ne pas vouloir revenir sur la loi Taubira autorisant le mariage homosexuel, a accepté d’être soutenu par « Sens commun » qui est l’émanation de La Manif pour Tous à laquelle, il y a un mois, il renouvelait dans un message sa « sympathie » et son « soutien ». Qui dit que, demain, il n’orientera pas la loi dans le sens de ses partisans.
Par exemple : 100 milliards d’euros d’économies en 5 ans sur les dépenses publiques. Sur quels postes ? En même temps il promet : 40 milliards de baisse des charges pour les entreprises et 10 milliards d’allégements sociaux et fiscaux pour les ménages et Suppression de l’Impôt sur la fortune. Et 12 milliards d’euros de plus dans la sécurité, la défense et la justice, sans oublier des allocations familiales pour tous ou presque puisque le plafond du quotient familial serait porté à 3000 € par demi-part.
Le site http://www.novethic.fr a recensé ce qui a pu être dit, ici ou là , par le candidat Fillon. d’un côté il écrit « Arrêtons d’emmerder les Français »(sic !) et il souhaite supprimer de nombreuses normes. De l’autre il dit : « Accorder une attention particulière au respect des normes sociales et environnementales dans la chaîne de production ». Faudrait savoir.
En matière d’emploi, il propose « mettre en place un accès facilité au marché du travail pour les chômeurs et les inactifs ». c’est facile à dire mais comment fait-on ? Et comment trouver des emplois si 500 000 fonctionnaires sont privés de leur poste ?
Un oubli flagrant : le respect dû aux personnes handicapées. Un exemple : le site Fillon2007 comporte un document « calaméo » ce qui est une vraie calamité pour les personnes ayant besoin d’un grossissement du texte, les seniors par exemple.
Un lecteur nous écrit :
On dit que, l’année prochaine, les Français n’auront le choix qu’entre Le Pen et Fillon... On dit aussi qu’il ne faudrait pas faire parler les morts... Je me l’autorise aujourd’hui en envisageant la moins pire des solutions de manière graphique. Le résultat, évidemment, est désastreux. Fillon, c’est très bien pour la France, dirait Margaret Tatcher, car la croissance va augmenter : celle des inégalités, des chômeurs, des travailleurs pauvres, des services publics en miettes. Celle de la peur de l’autre, des handicapés sans solution, celle de l’aéroport de NDDL, etc.
Ecrit le 7 décembre 2016
Paris, mon amour
Dans un communiqué, Christophe Clergeau (PS) déclare :
Quelques jours après sa désignation comme candidat de la droite à l’élection présidentielle, François Fillon a annoncé une ré-organisation du parti « Les Républicains ». Comme on pouvait s’y attendre, Bruno Retailleau s’y trouve en bonne place en tant que membre du comité politique resserré.
président de la Région des Pays de Loire, président des sénateurs Les Républicains, président du parti Les Républicains en Vendée et maintenant, membre du comité politique resserré jusqu’où compte-t-il aller ? Pourtant, lundi, il disait « Je suis président de groupe parlementaire, président de Région (Pays-de-Loire, ndlr) : cela suffit très largement à mon bon- heur ».
Alors que tous les médias parlent de lui comme un futur Ministre (voire Premier Ministre !), ses absences sont de plus en plus fréquentes et cela se ressent dans la lenteur des prises de décisions au Conseil régional. Je serai très attentif à ce que cette boulimie de mandats et de fonctions ne se fasse pas au détriment des habitants des Pays de la Loire !
Hunault rallié
A Châteaubriant notre cher maire, qui était partisan d’Alain Juppé, s’est vite rallié à François Fillon. Est-ce pour lui qu’on peut lire ceci dans Marianne : « Jésus Christ a converti moins de monde en une semaine que François Fillon ! Bernard Accoyer rit de bon cœur, le dimanche 27 novembre, quelques minutes avant l’officialisation du triomphe de son champion. Fidèle de la première heure, le Savoyard observe d’un Å“il amusé le bal des élus venus se rallier à celui qui, il n’y a pas si longtemps, ne suscitait qu’indifférence dans les rangs de son parti. Des cadres LR dont beaucoup apparaissent désormais - le jeu politique est souvent bien cruel - dans toute leur veulerie ».
Les ralliements opportunistes sont d’ailleurs une tradition familiale. Rappelez-vous Michel Hunault (le frère du maire), alors député, soutenant Balladur (qui était alors le favori des sondages) et se précipitant ventre-Ã -terre pour rejoindre Sarkozy quand celui-ci était au zénith.
Maintenant que Retailleau est bien placé à la tête des Fillonistes, Alain Hunault va faire assaut d’amabilité, avec ce tropisme typiquement familial lui aussi, qui le pousse à se coller près, tout près, des personnalités en vue.