Accueil > Châteaubriant > Entreprises > Entreprises diverses > UFM : c’est l’AGS qui paiera
Sommaire
- Dernier jour
- La fin ?
- Table ronde
- Reprise ?
- La justice ?
- Une association
- Parti Communiste
- Gilles Bontemps
- Yves Blais
- Alain Bocquet
- Les Socialistes et la nounou
- Danièle Catala
- Pascal Bioret
- Françoise Gentil
- Des pistes pour la création (…)
- Les révoltés d’UFM
- Le soutien du Conseil Général
- Le drapeau : Un coup fumant
- UFM : vente aux enchères
- UFM : c’est l’AGS qui paiera
- Garage Renault-Sadac : Grève (…)
- 33 salariés sur 42 sont en grève
- Gendres en peine
- Un salarié crée sa boite
- Dernier jour
- La fin ?
- Table ronde
- Reprise ?
- La justice ?
- Une association
- Parti Communiste
- Gilles Bontemps
- Yves Blais
- Alain Bocquet
- Les Socialistes et la nounou
- Danièle Catala
- Pascal Bioret
- Françoise Gentil
- Des pistes pour la création (…)
- Les révoltés d’UFM
- Le soutien du Conseil Général
- Le drapeau : Un coup fumant
- UFM : vente aux enchères
- UFM : c’est l’AGS qui paiera
- Garage Renault-Sadac : Grève (…)
- 33 salariés sur 42 sont en grève
- Gendres en peine
- Un salarié crée sa boite
UFM Marie : les ouvriers refusent le harcèlement -
la situation ubuesque de l’entreprise
que j’aime ma patronne
licenciements : tous gelés
La prise de position de l’action catholique ouvrière
Les salariés souhaitent une cession
UFM Marie : la vindicte du patron
Licenciements pour cause de syndicats
La fête sauvage
Je refuse ce que j’ai promis
16 février 2006 : l’usine occupée
Le dernier jour
Des garanties pour les salariés
UFM : fin de l’occupation. Nous sommes sortis debout
Une table ronde et des espoirs
Et la justice ?
UFM : le soutien du Parti Communiste
... et des militants socialistes
Des pistes pour la création d’entreprise
Les révoltés
Publié le 1er mars 2006 :
Dernier jour ...
Jeudi 23 février 2006, septième jour d’occupation de l’usine UFm à Châteaubriant. Dans le hall de l’entreprise bon nombre de salariés sont là , à midi, dans un silence impressionnant : ils attendent les conclusions des délégués syndicaux qui ont négocié toute la matinée avec le liquidateur judiciaire.
« Ce n’est pas une victoire, les gars, car il y a 60 licenciements. Mais nous sortirons la tête haute » dit le délégué syndical Roger Corvé.
Yvan Ricordeau, secrétaire général de la CFDT-44 explique :
« En occupant l’usine vous aviez deux objectifs : sécuriser les locaux et obtenir le maximum de garanties pour les salariés licenciés. »
« En ce qui concerne les locaux, toutes les serrures sont changées par ordre du liquidateur judiciaire ». La famille Marie ne pourra donc plus pénétrer dans les locaux. Il n’y aura plus de pillage possible.
En ce qui concerne les salariés, des assurances sont données sur quatre points précis :
– Pour les aides au reclassement, la cellule de conversion va se mettre en place à partir du 23 février 2006, pour tous les salariés, qu’ils aient été licenciés le 8 décembre 2005 ou le 16 février 2006. Douze mois sont accordés pour tous, avec extension possible. L’Etat s’engagerait à verser le maximum d’aides
– Pour les départs en pré-retraite : des départs sont possibles dans le cadre de l’ASFNE (allocation spéciale du fonds national de l’emploi)
– Pour les allocations dégressives (qui sont versées sur une certaine durée, aux salariés qui subissent une perte de salaire dans un nouvel emploi), le système va se mettre en route
– Enfin les différents retards de salaires (salaires de février, 13e mois, indemnités de licenciement, congés payés), l’AGS (assurance garantie des salaires) devrait pouvoir les prendre en charge.
– Il reste deux points à étudier par le liquidateur : le prolongement de la mutuelle pendant 3 mois après le départ de l’entreprise, et les reliquats de participation.
A la suite de ces garanties, la décision de cesser l’occupation de l’usine a été prise le 23 février.
La fin ?
Et maintenant ? Eh bien ce n’est pas fini !
D’une part les responsables syndicaux annoncent une réunion pour le lendemain vendredi 24 février, à leur demande. Le Sous-préfet de Châteaubriant qui, le 20 février, disait que l’Etat n’a pas à intervenir dans cette affaire, va finalement présider une « table ronde » qui réunira le président du Tribunal de Commerce, le Directeur départemental de l’emploi, le liquidateur, un représentant de la préfecture et le maire de Châteaubriant (qui est aussi président de la Communauté de Communes du Castelbriantais). Deux élus CFDT y participeront. But de la réunion : envisager la suite, voir ce qui peut être fait par les différentes collectivités territoriales.
Par ailleurs, disent-ils, cette réunion permettra de poser des questions sur la suite de l’histoire, notamment sur les sanctions qui pourraient être prises à l’encontre de la Famille Marie, coupable, à leurs yeux, de faillite frauduleuse.
« En effet, nous avons pu avoir le rapport de l’expert sur les flux financiers dans les différentes entités du groupe Marie. Il apparaît évident que tout a été organisé pour que la société commerciale IST » pompe « toutes les finances du UFM, laissant celle-ci en situation de grande fragilité au moindre coup dur, par manque de trésorerie ». Il va donc falloir voir ce qu’il va advenir de IST. En revanche la société ITC installée à Sousse en Tunisie, est hors d’atteinte !
Table ronde
Le vendredi 24 février, à l’issue de la Table Ronde, la CFDT a fait le point avec les salariés : « cette réunion a été utile ».
– pour les mesures sociales, il y a certitude d’un financement par l’Etat. Mais la représentante de la Direction du Travail s’est insurgée devant cette charge, portée par l’Etat alors que la famille Marie a encore (beaucoup) d’argent et que les actionnaires s’en sont mis plein les poches.
– il y aura bien 30 000 € pour la formation des salariés licenciés. De son côté le président de la Communauté de Communes du Castelbriantais s’est engagé à hauteur de 500 € par salarié.
– un dossier de reprise a été envoyé par le liquidateur à tous les administrateurs judiciaires et des démarches sont entreprises pour consolider les projets existants.
Reprise ?
En ce qui concerne la reprise de cette belle entreprise, un projet a été déposé auprès du Tribunal de commerce. réponse d’ici le 15 mars. « Mais l’activité devra se faire sur des bases saines, et non pas avec des sangsues comme IST »
Un autre projet de reprise émane des salariés qui vont être reçus par différentes instances (Communauté de Communes, Région, Codela) pour aide et conseils. C’est ainsi qu’a été ouverte l’entreprise Dixence en mai 2006
– Les salariés licenciés peuvent demander une priorité d’embauche, selon l’article L 122-12 du Code du Travail. Cela peut être utile si l’usine de Martigné sort de terre.
La justice ?
Les délégués CFDT vont voir de quelle façon il est possible d’attaquer la famille Marie en justice, pour faillite frauduleuse.
En ce qui concerne le pillage fait par la famille Marie dans la nuit du 15 au 16 février, les salariés qui ont constaté la disparition d’un moule en ont fait la déclaration écrite au liquidateur judiciaire (nature de la pièce, état d’avancement de la réalisation) avec photocopie de leur pièce d’identité. Les salariés qui ont été insultés, harcelés et licenciés espèrent que justice leur sera rendue.
Ils veulent savoir aussi ce qui va advenir de la société commerciale IST et de l’atelier en construction à Martigné Ferchaud. « La société IST, si elle est autorisée à poursuivre son activité, va continuer à faire travailler des sous-traitants, tout en ramassant tous les bénéfices .... et des aides publiques. Ce qui nous paraît tout à fait amoral ». Le rapport de l’expert désigné par le Tribunal de Commerce confirme les dires des salariés : l’assèchement volontaire des ressources financières de l’usine UFM. D’où sa fragilisation.
L’affaire donc, n’est pas finie.
Une association
Du côté des salariés cette histoire a changé beaucoup de choses. « LÃ où nous étions isolés, nous avons découvert maintenant que nous sommes solidaires, et que nous avons envie, tous ensemble, de reprendre le boulot, pour faire un travail de qualité comme nous savons le faire » disent les salariés.
Un projet d’association, (et de livre !) est dans les têtes. Réunion à ce sujet le 7 mars 2006 à 18 h.
Communiqués :
Parti Communiste
Gilles Bontemps
Le Parti Communiste, par la voix de Gilles Bontemps (vice-président de la Région) a apporté son soutien aux salariés d’UFM, le 21 février 2006 :
" Devant le gâchis organisé par votre direction qui a décidé de casser cette entreprise qui était il y a quelques temps encore l’un des fleurons de l’industrie castelbriantaise et de jeter des dizaines de salariés à la rue, l’élu communiste que je suis ne peut que s’indigner et soutenir toutes celles et tous ceux qui décident de relever la tête et d’agir dans l’intérêt des salariés et de la collectivité.
Le « Temps des Seigneurs » est révolu : les salariés ne sont pas des kleenex que l’on jette et méprise après avoir largement profité du résultat de leur travail.
Au moment où le gouvernement tente par tous les moyens de casser le code du travail, les salariés ont besoin au contraire de toute la législation sociale possible pour empêcher de telles pratiques privilégiant les actionnaires au détriment de l’emploi et de la dignité des salariés. "
Yves Blais
De son côté Yves Blais, pour la section locale du Parti Communiste estime que « les salariés de UFM sont victimes de ces patrons-voyous qui se servent de la »loi de sauvegarde des entreprises« , votée par la droite (UMP-UDF) en janvier 2005. Cette loi - combattue par la gauche dont le Parti Communiste en première ligne - n’a pour but que de permettre aux banques et aux patrons de sécuriser leurs super-profits, de sauver leurs meubles. L’amendement pour y associer le plan de sauvegarde de l’emploi, déposé par la gauche, a été repoussé. Les dégâts sont visibles aujourd’hui à Châteaubriant »
Alain Bocquet
Le président du groupe des député-e-s communistes et républicains a posé une question écrite au ministre gérard Larcher le 24 février : " Je tiens à attirer votre attention sur la situation scandaleuse dans laquelle se trouve la société mécanique de précision UFM Marie de Châteaubriant (Loire-Atlantique), démantelée, puis liquidée en toute impunité, le 15 février dernier, selon le bon vouloir d’actionnaires-dirigeants peu scrupuleux-
(...). Cette fabrique de moules pour l’industrie automobile, modernisée en 1995 avec 3 millions de francs de subventions européennes, est économiquement viable, disposant d’un savoir-faire reconnu et d’un potentiel de commandes conséquent. « (...). Alain Bocquet évoque ensuite la » vampirisation « de UFM, de ses activités et de ses ressources. » Le cas de l’entreprise UFM n’est malheureusement pas isolé. Trop d’hommes d’affaires utilisent le dépôt de bilan et les procédures collectives pour restructurer, délocaliser ou supprimer sans contraintes des filiales volontairement sacrifiées. La loi dite de sauvegarde des entreprises, adoptée par votre majorité UMP, si elle rassure les banquiers créanciers, laisse les salariés et les élus locaux démunis devant ces pratiques de patrons voyous. « (...) » Quelles dispositions comptez-vous prendre, sans plus attendre, pour que l’entreprise UFM Marie ne vienne allonger la liste noire du saccage honteux de nos PME-PMI ? "
Les Socialistes et la nounou
Les socialistes ont choisi d’être présents aux côtés des salariés d’UFM qui occupent leur usine, et s’expriment par internet. [http://www.autrevoixchateaubriant.com/].
Danièle Catala
Danièle Catala s’interroge : " où sont passés les élus de la droite locale ? Pas un seul ne s’est déplacé à l’usine pour aller soutenir moralement les salariés durant le week end. Pas un seul n’est descendu ce matin [ndlr : 22 février, manif au marché] pour venir les saluer. On a aperçu MJH, adjointe aux Affaires sociales, mais elle est sortie en douce, essayant de ne pas se faire remarquer, même pas une petite poignée de main, pas concernée sans doute.
Le Maire UMP Alain Hunault répondra que la Communauté de Communes et le Syndicat Mixte de Pays qu’il préside verseront des aides pour le reclassement des salariés licenciés, comme il a été fait pour les licenciés FOCAST il y a quelques mois (c’est d’ailleurs François Favry, président de la CC Nozay et non notre Maire qui en a fait la proposition le premier). Cela est bien normal, puisqu’il s’agit de l’argent de la collectivité, destiné à la solidarité.
Mais ce chèque, c’est un peu une prime sans affection, comme des parents qui partiraient en vacances en laissant des sous sur la table pour que les petits se débrouillent avec la nounou.. ".
Pascal Bioret
Pascal Bioret met en cause les élus de la Communauté de Communes du Castelbriantais où « à part les élus de gauche affichés, les autres jouent la partition du maire de Châteaubriant et sont aux ordres ». Il stigmatise aussi « l’absence de soutien du vice-président en charge de l’économie (maire de Rougé) car si les souffleurs ne sont pas à ses côtés il lui est difficile de tenir un discours sur les patrons voyous puisqu’il les fréquente régulièrement. »
Il rappelle enfin que des patrons castelbriantais ont soutenu ... les grévistes d’UFM et qu’il ne faut pas mettre tous les patrons dans le même sac !
Françoise Gentil
Suite à la manifestation contre la liquidation de la société UFM Marie, [ndlr : 22 février] Françoise Gentil, conseillère régionale des Pays de la Loire et conseillère municipale de Châteaubriant « réaffirme son soutien aux salariés victimes de comportements inacceptables de certains patrons ».
Elle rappelle que la Région n’a pas vocation à se substituer aux responsabilités de l’entreprise en matière de reclassement et de reconversion.
Françoise Gentil tient, cependant, à préciser : « la Région s’est engagée à mettre à disposition des salariés des programmes régionaux de formations qualifiantes et mobilise son dispositif d’aide au recrutement par la formation. Celui-ci permet aux entreprises susceptibles d’embaucher des ex-salariés de l’entreprise Marie de bénéficier de l’aide de la Région ».
Elle indique également que des contacts sont noués avec des repreneurs potentiels afin de maintenir l’activité sur le site.
Enfin, elle pense que la collaboration entre les services de l’Etat et les collectivités locales est une condition préalable à la mise en œuvre de toutes les solutions pour offrir des perspectives de travail ou de formation aux salariés.
Dans ce sens, Françoise Gentil s’étonne : « des réunions de travail se déroulent sans que nous en soyons informés alors que la Région est compétente en matière de formation professionnelle et de développement économique ».
Des pistes pour la création d’entreprise
Pour les salariés qui vont se mettre à leur compte :
Pays-de-Châteaubriant-Initiative
Pour tous, penser à la validation des acquis de l’expérience , auprès de l’ANPE ou du CIO (centre d’information et d’orientation) ou de l’atelier pédagogique personnalisé
Les révoltés d’UFM
Les salariés d’UFM Marie ont mis fin à l’occupation de leur entreprise, le 23 février 2006 quand ils ont eu la certitude d’une sécurisation des lieux. Le 15 mars les représentants syndicaux CFDT sont allés à Paris rencontrer un ancien administrateur judiciaire pour faire le point sur leur situation présente et voir comment aller plus loin.
Le 22 mars ils ont rencontré le Conseil Général (Philippe Grosvalet, Jean Poulain, Gilles Philippot ) et le Codela (comité d’expansion de la Loire-Atlantique) pour voir quelles sont les aides possibles en matière de reconversion et de lutte contre la précarité. (lire plus loin)
Un certain nombre de points restent en suspens : les derniers salaires, et le 13e mois de 2005. Et la somme de 30 000 € qui devait servir à financer la cellule de reconversion.
Reprise ?
Le projet de reprise, par des intervenants extérieurs, n’a pas eu l’accord du Tribunal de Commerce.
Mais deux cadres licenciés de l’entreprise, bien au courant des processus de conception et de fabrication, ont le projet de démarrer une entreprise, avec 10 salariés au départ et peut-être davantage. Ils ont reçu l’appui du Conseil Régional. Il reste à finaliser le dossier et notamment à trouver des locaux. démarrage en mai ?
Famille
La famille Marie, qui est accusée d’avoir sciemment coulé l’entreprise, aurait démarré, à Martigné-Ferchaud, une activité de finition des moules fabriqués en Tunisie. Dans des locaux provisoires.
Emploi
Les 18 premiers salariés ayant quitté l’entreprise en 2004 (11 licenciements + 7 départs volontaires) ont retrouvé du travail.
Sur les 60 salariés licenciés en février 2006 (dont une dizaine travaillent à Martigné avec la famille Marie !!) :
– 8 sont en situation d’emploi
– 8 sont en formation
– 10 pourraient retrouver du travail avec l’entreprise qui sera créée par 2 cadres.
« On ne se fait pas d’illusion : la plupart de ceux qui ont trouvé du travail sont obligés de quitter la région de Châteaubriant » .
Justice
Deux cadres qui ont porté plainte devant les prud’hommes, connaîtront le jugement le 10 avril.
Neuf autres salariés seront entendus le 26 avril. Les rappels de salaires, liés à la Convention Collective, porteraient sur plus de 600 000 euros.
L’enquête concernant les 14 plaintes pour harcèlement moral, est terminée. Attente du jugement. La CFDT s’est portée partie civile.
Un avocat sera consulté le 7 avril, pour dépôt de plainte au pénal, au sujet de détournement d’actifs et pillage de l’entreprise. La CFDT espère que le liquidateur de l’entreprise portera plainte pour banqueroute.
Dans l’immédiat les ex-UFM ont constitué une association pour maintenir les liens d’amitié entre eux.
Le soutien du Conseil Général
Sur la photo, de gauche )Ã droite :
Yves Daniel, Jean Poulain, Gilles Philipppot, Michel Neveu
Les Conseillers généraux Yves DANIEL, Jean POULAIN, Gilles PHILIPPOT et Michel NEVEU ont souhaité s’exprimer à propos d’UFM Marie, rappelant que, en 1995 une aide a été accordée à l’entreprise, 304 898 €, avec 0% d’intérêt, remboursable sur 10 ans avec différé d’amortissement. « La dernière annuité, celle de janvier 2006, soit 60 979 €, n’a pas été remboursée ». Le Conseil Général fait donc partie des créanciers de l’entreprise.
(ndlr : 304 898 € à 0 % sur 10 ans, avec différé d’amortissement de 5 ans, c’est un joli cadeau, une économie de 68 000 € au moins ).
Le Conseil Général a une vocation sociale, « cet argent était destiné à soutenir le développement local » dit Yves Daniel « nous sommes en droit de savoir ce que sont devenus les fonds » dit Gilles Philippot. Le Conseil Général va faire les démarches nécessaires pour récupérer son dû, face à un employeur qui « a organisé et revendiqué le sabotage de l’entreprise ». Il va aussi intervenir auprès de la Région Bretagne pour que la famille Marie ne bénéficie pas de nouvelles aides publiques !
Le Conseil Général a demandé au CODELA d’accompagner les deux cadres qui veulent relancer une activité (trouver un bâtiment, des machines et des marchés)
En ce qui concerne les salariés UFM, le Conseil Général met à disposition ses « aides au reclassement » pour couvrir des frais de formation, pour compenser des frais de garde d’enfant, pour amortir des frais de déménagement ou de double domicile. Chaque salarié pourra disposer ainsi d’une aide maximum de 280 €.
Le drapeau : Un coup fumant
début décembre 2005, une grande majorité des salariés d’UFM CHATEAUBRIANT décide de se mettre en grève pour protester contre le refus de la Direction de laisser les salariés licenciés participer à une réunion d’information organisée par la cellule de reclassement.
Autour d’un feu, le mouvement bon enfant n’a d’autre but pour les salariés qu’une nouvelle fois s’opposer à une Direction rétrograde.
Alors qu’aucun incident n’est à signaler, un salarié de la Société commerciale IST basée dans les locaux d’UFM, fait irruption et s’adresse aux grévistes en leur reprochant que la fumée dégagée par le feu allait entamer la propreté d’un drapeau « bleu, blanc, rouge » qui se trouve à proximité.
La section syndicale CFDT s’interroge encore sur l’excès de patriotisme du salarié qui était sans doute téléguidé par la Direction. néanmoins, les salariés ne tombent pas dans le piège de cette provocation et demandent au trublion de regagner son poste de travail. Mais celui-ci, se considérant victime, va porter plainte à la gendarmerie.
Trois salariés dont deux délégués CFDT viennent d’être convoqués pour avoir brûlé le drapeau (ce qui est inexact) et insulté le trublion.
Après avoir organisé le gâchis industriel, la Direction UFM voudrait-elle maintenant, par procuration, poursuivre ceux et celles qu’elle a harcelés et jetés à la rue ?
(Communiqué du 28 mars 2006)
UFM : vente aux enchères
D’anciens salariés se pressaient dès 9 h, le 11 mai, dans l’ancienne usine UFM-Marie à Châteaubriant : c’était le début des temps de visite préalable à la vente aux enchères.
En fait, une partie du matériel a déjà été vendue, dans le cadre du projet de reprise par deux anciens cadres.
Mais une manœuvre a été tentée par la famille Marie, par l’intermédiaire d’un ancien fournisseur,M. Landeau. Celui-ci était censé proposer un prix global qui aurait coupé l’herbe sous le pied des deux anciens cadres.
Cela s’est fait de la manière suivante :
– Les deux cadres ont proposé un prix, M. Landeau aussi. Le prix de ce dernier étant inférieur, les deux cadres avaient donc toutes chances de l’emporter.
– Y a-t-il eu quelques fuites ? En tout cas M. Landeau a fait deux nouvelles propositions de prix, peu intéressantes. Le tribunal de commerce, le 10 mai 2006, a cependant eu la surprise de constater que M. Landeau, ayant découvert le prix proposé par les deux cadres, surenchérissait, y compris pendant le délibéré final ! La manœuvre était trop grossière. Les juges de Nantes l’ont bien vue et ont accordé le marché aux deux cadres.
Le temps d’installer les machines dans le nouveau local (= ex-garage mérel, route d’Ancenis), la nouvelle entreprise devrait redémarrer prochainement avec les deux cadres (bien connus des clients pour leur sérieux) et avec une dizaine d’ex-salariés UFM qui sont devenus actionnaires de la nouvelle entreprise en y apportant leur indemnité de licenciement.
Souhaitons bonne chance à cette entreprise et espérons que des individus malveillants ne viendront pas y faire des dégradations : on peut en effet s’attendre à tout de la part de harceleurs qui n’ont pas hésité à démolir des salariés et à casser une entreprise pour le plaisir de prouver qu’ils sont au-dessus de toute loi.
Signalons que les dirigeants de l’ex-UFM Marie ont bien recréé une petite entreprise « Ateliers services mécanique générale » à Martigné-Ferchaud (zone industrielle du Pigeon blanc). La société indique, comme dirigeants, les deux époux des filles Marie. Ils viennent de faire rentrer des nouvelles machines.
La vente aux enchères du matériel d’UFM Marie a eu lieu le 12 mai 2006. Des entrepreneurs locaux étaient présents, ainsi que des revendeurs professionnels (et une association venue acheter une machine à café !). Les mises à prix n’étaient pas élevées (30 € le four micro-ondes, 320 € le coffre-fort, 50 € un ensemble de mobilier de bureau) et les acheteurs ne se pressaient à faire enchérir. Des potences à 500 € n’ont pas trouvé preneur, des araignées de manutention ont été soldées à 200 €. Une presse à injecter du caoutchouc a été vendue à 60 000 €, environ 5 fois moins que sa valeur. Les ex-salariés UFM étaient là , assistant au démantèlement de l’entreprise qu’ils aimaient et pour laquelle ils ont beaucoup travaillé. Quel dommage que le patron n’ait pas eu une attitude correcte.
UFM le ministre s’en préoccupe
UFM : c’est l’AGS qui paiera
Eté 2004, la situation économique de l’entreprise UFM-Marie connaît de moins bons résultats : la Direction décide de faire des économies en imposant une baisse de salaire aux salariés. Deux personnes, qui ont eu l’incroyable idée de refuser une baisse de 26 % et la perte de leur statut de cadre, sont licenciées. [A l’époque il n’y avait pas de syndicat dans l’entreprise. Tout le monde faisait le gros dos]. Les deux cadres font appel à un avocat pour les défendre devant les Prud’hommes.
Le 26 juin 2006, l’entreprise UFM est condamnée à verser 22 000 € et 29 000 € à ces cadres. Mais comme l’entreprise a été liquidée, ce n’est pas M. Marie qui va payer, c’est l’AGS (assurance garantie des salaires).................. Est-ce bien moral, ça ?
Neuf autres dossiers pour licenciement abusifs ont été engagés depuis, ainsi qu’une plainte pour harcèlement moral, avec témoignage de 35 salariés environ.
Ecrit le 19 novembre 2003
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Garage Renault-Sadac : Grève reconductible
Les salariés, avec leur syndicat CGT-FO, avaient dit : " nous souhaitons une négociation ". Une rencontre avec le chef du personnel du groupe GUILMAULT (qui possède onze concessions automobiles dans l’Ouest, dont Renault-Sadac) a eu lieu le mercredi 12 novembre et n’a débouché sur rien. Les salariés sont donc partis en grève reconductible à partir du jeudi 13 novembre.
33 salariés sur 42 sont en grève
Les revendications portent sur :
1.- l’élection de délégués du personnel - Celle-ci s’est faite en juin 2003, sans que la section syndicale ait été prévenue. Une nouvelle élection est demandée
2.- l’application de la Convention Collective (avenant n° 35)
Cet article fixe les classifications et qualifications. " La Direction applique cet accord national quand ça l’arrange. Ici, au garage Renault-Sadac de Châteaubriant, la plupart des salariés sont classés au bas de la grille. Le Directeur du Personnel est prêt à faire un geste pour 8 salariés. Nous demandons l’application de l’avenant pour tous " dit le permanent Patrice Pambouc, de CGT-FO.
3.- les salaires.
L’horaire de travail à Renault-Sadac est resté à 39 h/semaine. Les salariés devraient être payés en heures supplémentaires de la 36e à la 39e heure. Or ce n’est pas le cas.
De plus, l’avenant 35 a prévu une augmentation générale des salaires de 1,5 % depuis le 1er juillet. La direction veut appliquer cette augmentation au 1er novembre, sans rattrapage des mois passés.
Des négociations ont eu lieu le 14 novembre. Quelques avancées, rien de signé. Devant tant d’intransigeance, les salariés poursuivent leur mouvement lundi 17 novembre 2003, et plus si nécessaire.
Ecrit le 26 novembre 2003 : RENAULT-SADAC
Les salariés du garage castelbriantais, en grève à partir du 13 novembre 2003, ont repris le travail dans l’après-midi du 17 novembre après avoir obtenu, par écrit, satisfaction partielle à leurs revendications. Les négociations continuent.
Ecrit le 10 juin 2004 :
Logan : une bagnole à 5000 euros
La voiture du pauvre
Une bagnole à 5000 euros : c’est le pari que Renault a lancé, en direction des pays les plus pauvres, et, pourquoi pas, des nouveaux pauvres des pays riches.
Cette voiture, présentée comme solide, adaptée aux routes défoncées, d’une technologie simple, facilement réparable par des garagistes locaux, est produite à ce prix car elle est débarrassée d’un certain nombre de gadgets qui font monter les prix. Et surtout parce qu’elle est produite dans l’usine Dacia, en Roumanie, avec des salariés sous-payés.
Ainsi, Renault, marque emblématique de la France, montre l’exemple en épousant la logique de l’Europe libérale : aller s’installer dans les pays à moindre législation sociale et à salaires dérisoires.
En somme, après la voiture du peuple c’est la voiture du pauvre, faite par des pauvres, pour des pauvres.
Chez Renault, on prévient d’emblée que la Roumanie sera sans doute l’un des seuls pays où la voiture sera vendue à 5 000 euros. En fonction du pays, des options pourront être ajoutées, faisant grimper l’addition, qui sera également fonction des coûts de production locaux.
Ecrit le 15 novembre 2006 :
Gendres en peine
Les gendres de M. Marie (= UFM-Marie) qui avaient ouvert une entreprise à Martigné-Ferchaud, avec une dizaine de fidèles, sont bien en peine : plus de boulot. déjà deux salariés ont été licenciés début novembre. Dommage pour eux.
A côté de cela l’entreprise Dixende, créée par 2 anciens cadres grévistes, tourne bien, avec une dizaine de salariés. Les clients savent reconnaître les artisans sérieux.
Ecrit le 21 février 2007
Un salarié crée sa boite
Voir l’AFTMP - Jean Philippe Rembourg