Ecrit le 15 janvier 2020
En 2022, les hommes ont épuisé les ressources naturelles. Seul le soleil vert, sorte de pastille, parvient à nourrir une population miséreuse qui ne sait pas comment créer de tels aliments. Omniprésente et terriblement répressive, la police assure l’ordre. Accompagné de son fidèle ami, un policier va découvrir, au péril de sa vie, l’effroyable réalité de cette société inhumaine. [un film de Frichard Fleischeir, 1974].
Richard Fleischer nous emmène dans un futur terrifiant et inquiétant dénué de faune et de flore, sous une étrange lumière jaune. La population se nourrit uniquement de tablettes de différentes couleurs ! LÃ , ce ne sont pas que les feuilles que l’on ramasse à la pelle, mais les manifestants au tractopelle et dans un autre registre les femmes qui font partie du mobilier dans les appartements de luxe. On y suit Thorn, un journaliste de « premier ordre » vivant avec Sol, un vieillard qui a connu la terre comme on l’a connait, verte et peuplée de différentes faunes et flore et peste contre ce nouveau monde, tandis que Thorn est habitué à la canicule permanente et la nourriture de synthèse. Thorn sera amené à enquêter sur un meurtre puis, au fur et à mesure de son enquête va découvrir les vérités sur ce monde, avec tous les dangers qui vont avec.
Un spectateur écrit : En 1974, quand je l’ai vu au cinéma, je me suis dit : « c’est ignoble mais c’est pour 2022, on a encore le temps ». Quand je l’ai revu en 1995 à la TV, après avoir travaillé dans des quartiers surpeuplés et crados de notre bon vieux Paris, le 18e tout ça quoi, je me suis dit : « Mais j’ai déjà vu cela quelque part ! ».
Aujourd’hui, après avoir vu les faubourgs de Nairobi et avoir suivi les reportages sur les quartiers pauvres de la puissante Amérique, sachant aussi ce que Monsanto fait aux paysans des pays en voie, non pas de développement, mais en voie de libéralisation économique, je l’admets avec la bouche ouverte sur un cri qui jamais ne sortira : « on est cuit, on y est ! ». Réfléchissez bien les mecs et regardez un peu les réserves de poissons sauvages, les pics de productions agricoles, technologiques, et surtout la courbe d’une démographie galopante. Nous sommes grillés et rien ne nous sauvera, surtout pas le libéralisme et l’économie de marché. Ce film est génial car il a prévu, en 1974, les événements quasiment exacts qui vont avoir lieu dans la décennie à venir. Le final, la main ensanglantée qui crie une vérité irréversible par la bêtise des financiers m’a marqué à tout jamais d’une haine envers eux, alors qu’ils pouvaient nous éviter tout cela d’un simple accord commun ... « Comment a-t-on fait pour en arriver-là ? »
°°°°°°°°°°°°°°°°°°
Nous sommes en 2020, après la Russie et le Brésil, l’Ukraine et l’australie vivent à leur tour ce scénario prémonitoire. Les émois sont grands. Des commentateurs s’enflamment, c’est de saison, et évoquent pour les uns la destruction massive des animaux ou pour d’autres, au choix, la situation désespérée des populations touchées, la destruction des lieux d’habitation, la responsabilité de « l’Homme », l’indifférence des dirigeants des pays On parle également volontiers d’échéance pour agir contre la fin du monde : trop tard ? encore possible ?
A côté des catastrophes climatiques, la guerre fait rage partout. La « civilisation » moderne est celle de la mort directe ou différée. Par exemple en Syrie où la terreur et la mort s’abattent depuis des mois sur les populations civiles syriennes et plus spécifiquement sur la région d’Idlib.
« délibérément et stratégiquement privée de nourriture et de soins depuis des mois par des bombardements intensifs et des déplacements de population massifs qui font craindre le pire, la région d’Idlib se meurt en silence face à une communauté internationale qui paraît résignée ». La communauté internationale « refuse » à cette population une « aide humanitaire frontalière, ce qui serait un véritable soulagement »