Ecrit le 2 avril 2008
Travail dissimulé, tolérance zéro
Romain n’est pas content. Il porte plainte contre son employeur qui le fait travailler sans le déclarer. Au noir quoi ! Il attaque donc devant le Conseil des Prud’hommes de Paris. Celui-ci a rendu son jugement le 10 mars 2008 et a prononcé un non-lieu.
c’est qu’il a reçu un fax du Ministère des Affaires Etrangères disant que l’employeur bénéfice « d’une immunité totale pour ses actes accomplis à titre privé ou public ».
Faut dire que l’employeur est le Prince Ben Abdul Aziz, Ministre de la défense d’Arabie Saoudite, un des meilleurs clients de la France en matière de canons et armements divers.
Il possède un hôtel particulier à Paris, un chalet à Megève, une villa sur la Côte d’Azur. Vous ne voudriez quand même pas qu’on aille vérifier le contrat de travail des domestiques, cuisinières, chauffeurs, secrétaires et autres gouvernantes ?
Il vaut mieux réserver la police pour faire de spectaculaires descentes sur des chantiers ou ateliers où des clandestins gagnent trois-francs-six-sous.
A Saint-Nazaire des ouvriers grecs sont en grève de la faim pour obtenir le paiement de leur salaire. Alors que Romain s’estime déjà heureux de toucher le sien. La sécu et l’URSSAF, dans son cas, peuvent toujours attendre. La justice sait être tolérante quand d’autres intérêts sont en jeu.