Ecrit le 19 décembre 2018
6,7 millions de personnes, soit environ 3,3 millions de ménages, ont éprouvé en 2017 des difficultés à payer leurs factures de gaz et d’électricité, d’après les derniers chiffres de l’Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE) publiés vendredi 23 novembre.
Le taux d’effort énergétique : un ménage est considéré comme étant en situation de précarité énergétique dès lors qu’il consacre plus de 8 % de ses revenus à ses dépenses en énergie dans son logement et qu’il appartient aux 30 % des ménages les plus modestes.
Selon le Secours catholique, le montant médian des impayés de factures d’énergie atteint aujourd’hui 789 euros. En dix ans, il a augmenté de 189 euros. Quant à l’électricité, son coût a flambé de 44 % sur la même période. « Certains se contentent de vivre dans une seule pièce. Les plus en difficultés n’ont même plus les moyens d’allumer la lumière et demeurent dans le noir, avec des lampes électriques » explique Jacqueline Brahim, de l’association Éco-habitat. Ces gestes, devenus parfois des réflexes, ont des conséquences désastreuses sur la santé, sur le moral et sur l’estime de soi.
Les collectivités ont mis en œuvre plusieurs dispositifs parmi lesquels :
– Le chèque énergie pour payer les factures : d’un montant moyen de 150 euros, il a été adressé à 3,6 millions de ménages en 2018. En 2019, son montant sera augmenté de 50 euros et sera étendu à 2,2 millions de foyers en plus.
– d’autres organismes aident au paiement des factures d’énergie : le Fonds de solidarité pour le logement, géré par les départements ; les centres communaux d’action sociale (CCAS ) ou encore des associations comme la Croix-Rouge ou le Secours catholique.
– Pour rénover leur logement, les ménages modestes peuvent bénéficier du programme « Habiter mieux » de l’agence nationale de l’habitat (Anah) qui permet de subventionner jusqu’Ã 50 % des travaux. 52 268 foyers ont rénové leur habitation grâce à ce dispositif en 2017.
L’ONPE a calculé qu’il faudrait 3,1 milliards d’euros par an pour sortir l’ensemble des ménages de la précarité énergétique. Cela représente 710 €/an par ménage.
L’urgence : rénover-isoler les logements. Les passoires énergétiques coûtent cha-que année 750 millions d’euros en dépenses de santé. Leur disparition serait non seulement bénéfique pour nos émissions de gaz à effet de serre, pour nos finances publiques, mais surtout pour la dignité de dizaines de milliers de familles. Mais face au labyrinthe administratif pour décrocher une subvention et le désintérêt du gouvernement, les choses avancent trop lentement.
Ecrit le 5 février 2020
précarité énergétique
L’Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE) et l’ademe ont alerté, début janvier, sur une hausse du nombre de personnes en situation de précarité énergétique (+ 233 000 en 2018). Ce nombre s’élève à présent à 6,8 millions de personnes. Ce chiffre est d’autant plus préoccupant qu’il était auparavant en baisse, depuis deux ans.
Selon les indicateurs de l’ONPE, 15 % des ménages ont souffert d’une sensation de froid pendant l’hiver 2018-2019 : qui, pourtant, n’a pas été particulièrement rude. Dans 41 % des cas, cette situation est due à une mauvaise isolation du logement ; dans 24 % des cas, de défaillances techniques de l’installation de chauffage. Dans 7 % des cas, l’insuffisance de chauffage provient de restrictions liées à des raisons financières.
IDe 2017 à 2018, le nombre de personnes ayant subi une « intervention » d’un fournisseur d’énergie, allant d’une réduction de puissance à la résiliation du contrat, a crû de 4 % (572 440 ménages concernés).
Seul point positif dans ce triste constat : l’ONPE constate que les différents dispositifs d’aide, notamment les chèques énergie et le programme Habiter mieux de l’anah permettent de limiter un peu les conséquences de cette hausse de la précarité. En 2019, 5,7 millions de chèques énergie ont été distribués : c’est un million de plus que l’année précédente. Habiter mieux a permis de rénover 62 500 logements, pour une facture d’un demi-milliard d’euros.