Ecrit le 15 mai 2013
A la veille du 8 mai 2013, la presse a longuement commenté une étude parue dans le Bulletin Epidémiologique. Vous pouvez la consulter ici (44 pages)
Ivresse : Jusqu’Ã 93 %
En résumé : l’alcool est la substance psychoactive la plus précocement expérimentée à l’adolescence, souvent dans un cadre familial. Ainsi, l’expérimentation de boissons alcoolisées est déclarée par 59% des élèves de 6e, elle concerne jusqu’Ã 83% des élèves de 3e, puis 93% des élèves en terminale.
La part de ceux qui déclarent avoir déjà connu une ivresse progresse nettement, passant de 17% en 4e à 69% des élèves de terminale. De même, l’usage régulier d’alcool (au moins 10 fois lors du dernier mois précédant l’enquête) passe de 3% en 4e à 27% en terminale. Très inquiétant ! Parallèlement, les types de boissons alcoolisées bues par les adolescents évoluent : le cidre et le champagne ( ! ) sont les boissons les plus communément bues au début de l’adolescence, les bières et les alcools forts deviennent rapidement les boissons alcoolisées préférées des lycéens.
Le binge drinking
« Binge drinking » disent les jeunes. Ivresse expresse, disent les adultes, c’est le fait de consommer cinq verres ou plus d’alcool dans un délai de 2 heures pour les hommes et quatre verres ou plus pour les femmes. Cette pratique est devenue, en quelques années, un des principaux problèmes de santé publique chez les jeunes de tous milieux.
Le Pr Shane A. Phillips, professeur agrégé de thérapie physique à l’Université de l’Illinois (Chicago) a étudié les conséquences cardiovasculaires chez les jeunes adultes, constatant que les buveurs excessifs présentent une altération de la fonction des deux types principaux de cellules qui con-trôlent le flux sanguin (la cellule musculaire lisse et la cellule endothéliale). Ces modifications vasculaires sont comparables à celles constatées chez des personnes qui consomment de l’alcool en excès tous les jours. Cela veut dire que les jeunes adeptes du « binge drinking » ont des risques de maladies prématurées (crise cardiaque, AVC, etc).
Le sexe virtuel
A l’occasion du lancement de sa version smartphone, le site de sexcam CAM 4 a commandé à l’Ifop une enquête sur le goût des Français pour le « sexe virtuel » et les différents jeux sexuels réalisés via de nouveaux moyens de communication comme les webcams, les mobiles ou les messageries instantanées. Première étu-de de ce type, ce sondage montre à quel point l’espace virtuel offert par Internet constitue un lieu idéal pour assouvir des fantasmes que l’on ne peut pas observer ou donner à voir dans la réalité.
Quelques chiffres clés
- - Les fantasmes de nature voyeuriste ou exhibitionniste sont partagés par de nombreux Français mais rarement accomplis dans la réalité.
- - Près d’un Français sur trois ( 31 % ) admet être excité à l’idée d’observer des gens en train de se livrer à des jeux ou à des ébats sexuels et près d’un sur cinq ( 19 % ) voit son désir attisé par l’idée de se faire surprendre en train de faire l’amour. Le potentiel d’excitation de ce genre de situations est donc loin d’être négligeable.
- - Les technologies actuelles permettent désormais d’observer ou de s’adonner plus facilement à des actes sexuels « explicites ». Consistant à échanger par voie électronique des messages, photos ou vidéos à caractère sexuel, le « sexting » est ainsi une pratique particulièrement répandue chez les jeunes de moins de 25 ans : plus du tiers ( 35 % ) a déjà reçu des photos ou des vidéos d’autrui nu ou dénudé et un quart d’entre eux ( 25 % ) a déjà envoyé des photos ou des vidéos d’eux nus ou dénudés, sachant qu’ils sont aussi nombreux à avoir sollicité ( 26 % ) ou avoir été sollicités ( 26 % ) pour envoyer des photos ou des vidéos intimes.
Les sexcams
Les sexcams : une activité sexuelle virtuelle qui séduit de plus en plus de jeunes.
La disposition des Français à faire l’amour virtuellement via une webcam est de plus en plus forte : 22 % des Français pourraient se livrer à une telle expérience, contre 17 % en 2009 : mais elle reste, dans les faits, une pratique encore limitée dans l’ensemble de la population ( 8 % contre 6 % en 2009 ).
En revanche, elle se développe fortement chez les jeunes : la proportion de jeunes de moins de 25 ans s’y étant déjà adonnés a doublé en 4 ans, passant de 9 % en 2009 à 16 % en 2013. Au total, plus d’un jeune sur trois ( 35 % ) s’est donc déjà livré ou déclare qu’il pourrait se livrer un jour à ce type d’expérience.
On observe d’ailleurs le même niveau de pratique pour les jeux réalisés via une messagerie instantanée : 17 % des jeunes se sont déjà livrés à des jeux sexuels avec Skype ou MSN et près du double ( 36 % ) pourraient le faire. Le téléphone est quant à lui un outil un peu moins prisé pour ce type de jeux, que ce soit vocalement ( 13 % ) ou via la webcam d’un téléphone portable ( 3 % ).
L’observation de spectacles érotiques en direct est aussi une pratique de plus en plus répandue si l’on en juge la proportion de jeunes ayant déjà visionné l’exhibition d’une personne devant sa webcam, que ce soit comme simple spectateur (22 %) ou en tchatant avec elle (18 %). Dans le détail, on remarque que les adeptes de ce genre de shows sont, sans surprise, beaucoup plus nombreux dans la gent masculine ( 29 % des hommes de moins de 25 ans) que féminine ( 11 % ) tout en étant sur-représentés dans les catégories populaires ( 16 % ).
La proportion de jeunes ayant eux-mêmes déjà réalisé un live show sexuel devant leur webcam est en revanche plus faible ( 10 % en moyenne), confirmant l’idée selon laquelle y compris sur le web, les pratiques exhibitionnistes comptent toujours moins d’adeptes que les pratiques voyeuristes.
Permettant de satisfaire sa libido ou d’entretenir les liens affectifs au sein du couple, les expériences sexuelles virtuelles viennent peu à peu enrichir le répertoire sexuel des Français. Certes, ces jeux sexuels virtuels restent des formes minoritaires de la sexualité. Mais le désir des gens, et notamment des jeunes, d’expérimenter des choses nouvelles, susceptibles de rompre avec la relative banalité de leur vie sexuelle, en font une source de créativité et de diversification de la sexualité.
« Plus largement, on note que l’intégration de ces nouvelles technologies dans la sexualité tend à inverser le mouvement de dissimulation de l’activité sexuelle et d’intériorisation des pulsions induit par le processus historique de civilisation. Car en garantissant aux gens un total anonymat tout en leur permettant d’élargir leurs choix de partenaires potentiels, Internet constitue un terrain idéal pour accomplir des fantasmes voyeuristes ou exhibitionnistes que l’on ne pouvait pas assouvir dans la vie réelle. L’engouement pour des sites spécialisés comme les sites de sexcam tient donc au fait qu’ils permettent aux adeptes de ce genre de pratiques d’assouvir des pulsions difficiles à réaliser dans la » réalité ". (propos tenus par François Kraus, directeur d’études au département Opinion de l’Ifop].
Dormir pour maigrir
Augmenter le nombre des heures de sommeil nocturne chez l’adolescent permettrait de réduire la prévalence de l’obésité. L’effet apparaît d’autant plus net que l’obésité est importante. Atteindre 8 à 10 heures de sommeil par nuit à l’âge de 18 ans pourrait avoir comme résultat une réduction de 4 % du nombre des adolescents ayant un IMC (indice de masse corporelle) au-dessus de 25 kg/m2.
Coup de blues
Etre adolescent c’est pas tous les jours facile. On quitte petit à petit l’enfance pour devenir adulte mais parfois on ne sait pas quel chemin emprunter. On est en quête d’identité, de repères et de limites. On peut avoir peur de ne pas se trouver. Est-ce que je vais être capable de compter sur moi-même ? De prendre mon envol, sans mes parents ? Cet inconnu peut faire peur et rendre fragile, voire faire souffrir.
Les termes cafard, blues, déprime, dépression sont souvent employés à tort et à travers. Une dispute avec les copains ou ses parents, une mauvaise note, une grosse fatigue.... et c’est un coup de cafard. On n’a plus qu’une envie : se réfugier sous sa couette (cocon protecteur), pleurer un bon coup ça décharge et on se sent mieux. Ces moments de déprime sont passagers et normaux. Ils permettent de souffler et de prendre du recul. Ils sont donc nécessaires car ils viennent enrichir l’expérience de vie.
Mais parfois on se sent triste, désespéré et la souffrance perdure dans le temps. Il est alors important d’en parler à ses proches : parents , amis, une personne que l’on aime bien... Parler de ce qui fait mal permet déjà d’apaiser la tristesse et de ne pas rester seul avec ce poids.
La dépression est une maladie : on se sent envahi par une tristesse anormale, persistante. Insomnies répétitives, irritabilité, fatigue anormale, fort sentiment de culpabilité, difficultés scolaires, diminution ou augmentation de l’appétit, consommation excessive de tabac, d’alcool, usage de drogue sont autant d’indices de la dépression.
A cette liste peuvent s’ajouter les pensées sur la mort, les idées noires, signes de profonde souffrance, à prendre au sérieux. On a envie d’en finir avec tout ça, de mettre un terme à cette souffrance qui épuise et que l’on ne peut plus porter. On se sent minable. On se déteste. Et on en veut aux autres. On voudrait hurler au secours mais on se barricade dans le silence. On imagine (Ã tort) que la mort est la seule solution pour supprimer ce profond mal de vivre. Il est urgent d’en parler pour essayer de comprendre les raisons de ce vouloir en finir.
Les adultes (parents, amis, enseignants, éducateurs, médecin généraliste...) peuvent aider à envisager les choses autrement. On peut aussi s’adresser à l’infirmière scolaire et à l’assistante sociale scolaire. On peut leur parler sans les parents. Elles comprennent les jeunes et les aident. Elle peuvent les réconforter en étant à leur écoute. L’assistante sociale peut également accompagner vers les lieux d’accueil et de consultation. Quand on a un ami qui est en grande souffrance psychologique, on n’arrive pas à l’aider seul. Le rôle d’ami est alors d’alerter l’entourage. Si on n’ose pas en parler à ses parents, l’infirmière scolaire et l’assistante sociale peuvent faire relais entre le jeune en souffrance et les parents.
On peut également en parler avec un professionnel de la santé dans les lieux d’accueils jeunes ou sur Fil santé jeunes au 32 24.