Violences dans l’avion Paris-Bamako
Ecrit le 5 septembre 2007
L’été est fini, pourri : personne n’a vraiment eu l’impression de prendre des vacances, personne n’est vraiment détendu.
La rentrée est morose ....
... même l’inimaginable
Un enfant se jette par la fenêtre pour échapper au centre de rétention. Un bébé est placé à la DDASS parce que sa mère, elle, n’a pas échappé au centre de rétention. Des dizaines de sans-papiers, à Lille, doivent mettre leur vie en danger pendant des semaines pour que le gouvernement accepte, au moins en paroles, d’examiner leurs dossiers selon des critères humains. Un préfet exige que les maires de son département se fassent rabatteurs dans la chasse aux étrangers. C’est la France de l’été 2007, c’est ainsi que l’on prétend construire son « identité nationale » officielle (...)
Le maire de la ville où le même Nicolas Sarkozy voulait traquer « la racaille » a trouvé, quant à lui, un instrument de nettoyage plus original que le célèbre karcher de 2005 : un vaporisateur anti-mendiants, pulvérisant un produit malodorant pour éloigner des SDF indésirables des centres commerciaux. Même sa police municipale a refusé cette désinfection d’un nouveau genre. C’est la France de l’été 2007, c’est ainsi que l’on prétend être à l’écoute des pauvres « qui se lèvent tôt » et ne sont concernés ni par le bouclier fiscal, ni par la diminution de l’ISF.
En matière de justice, monsieur Sarkozy a une idée : faire juger par une Cour d’assises les personnes déclarées mentalement irresponsables... pour honorer les victimes. C’est la France de l’été 2007, c’est ainsi que l’on prétend rendre justice au nom de la République.
Les droits des étrangers, les droits des justiciables, les droits des SDF : ce sont aussi les nôtres. C’est l’avenir de toute une société que ces mesures mettent en danger. La Ligue des droits de l’Homme (LDH) appelle les citoyens à juger l’arbre sécuritaire aux fruits qu’il portera si les gouvernants ne reviennent pas à la raison.
(communiqué du 30 août 2007)
... je vous en supplie
Yekaterina et Vladimir Popov deux sans-papiers du Kazakhstan ont été transportés au centre de rétention de Oissel (près de Rouen) avec leurs deux enfants véronique (4 ans) et Geoffrey (quelques mois). Connaissant les risques qu’ils encourent en cas de retour au Kazakhstan (Yeka-terina a reçu un courrier officiel lui disant qu’elle est déchue de la nationalité Kazakh), ils supplient les autorités françaises de les autoriser à laisser les deux petits à leur grand-mère maternelle à Angers. « La France nous oblige à partir vers la mort, c’est sûrà cent pour cent. Mais au moins sauvez les enfants ».
Mais les gendarmes ont dit non ....
Sans doute ont-ils des ordres ...
Secret ? Non !
Mi-juillet, victime de violences conjugales, une Algérienne, dont la carte de séjour a expiré au début de l’été, trouve refuge au sein de l’association d’aide aux femmes battues de Belfort. Elle est prise en charge par Catherine Bernard, l’une des assistantes sociales, et placée en lieu sûr.
Le 17 juillet, Catherine Bernard reçoit la visite de la police aux frontières dans les locaux de l’association. Emmenée au commissariat, elle est placée en garde en vue pendant 3 h 30 et menacée de poursuites judiciaires. Les policiers veulent l’adresse de sa « protégée » et réclament que Catherine Bernard reconnaisse son délit.
Selon l’association nationale des assistants de service social (ANAS), qui s’est saisie de l’affaire mardi 28 août, les policiers intimident couramment les travailleurs sociaux, alors même que ces derniers sont tenus au secret professionnel.
L’explication est évidente : « Les policiers sont maintenant soumis à une obligation de résultats. Ils vont donc chercher les sans-papiers là où ils sont facilement repérables. On l’a vu récemment avec les écoles, maintenant c’est le tour des associations d’aide et de soutien. »
Dans cette affaire, la police ne respecte pas la loi. Seule « l’assistance à personne en péril » peut justifier une violation du secret professionnel. L’ANAS va demander un rendez-vous à la ministre de l’intérieur, Michèle Alliot-Marie, pour demander des éclaircissements et obtenir que les conditions d’exercice des travailleurs sociaux soient garanties.
Il faut que cessent la chasse à l’enfant, la chasse aux parents, le démantèlement des familles, la traque des amoureux, les arrestations de grévistes de la faim dans les hôpitaux, les arrestations à domicile, etc...
Ce sont toutes ces horreurs commises à bas bruit qu’il faut faire connaître autour de soi et dont il faut dire ce qu’on pense aux responsables ; C’EST IMPORTANT !
Communiqué du Réseau Education sans frontières
Note du 12 septembre 2007
Pas de quota pour les êtres humains
Nicolas Sarkozy veut faire « du chiffre » et expulser 25 000 clandestins, car c’est une promesse de campagne présidentielle. Brice Hortefeux, rappelé à l’ordre par la présidence, convoque les préfets, le 12 septembre, pour faire monter la presion. Mais le principal syndicat de policiers ne veut pas d’un « quota sur les êtres humains. »
L’avis de ce syndicat de policiers
Ecrtit le 12 septembre 2007
La Grand-mère dans son bain
Il était une fois une grand-mère de 68 ans, qui a 19 petits-enfants français, et quatre filles vivant régulièrement en France (dont deux françaises). Elle-même de nationalité Centreafricaine, elle a été arrêtée par la police le 19 juin 2007 à Mainvilliers (Eure et Loir) alors qu’elle prenait son bain. Elle a failli être expulsée le 20 juin.
Le tribunal l’a relaxée, le 6 septembre, eu égard à sa situation familiale et à son état de santé. Un dossier de régularisation va être déposé pour cette personne.
La décision du tribunal ne plaît sans doute pas en haut-lieu et ne va pas contribuer à améliorer les relations entre les magistrats et la ministre Mme Rachida Dati.
Fraternité de la Mée : une fin heureuse
Le réseau de solidarité Fraternité de la Mée vient de se dissoudre : Laurent et Viviane Dilu Konko, réfugiés politiques, ont maintenant des papiers et un travail en CDI. Ils peuvent enfin se projeter dans l’avenir, faire des projets.
Ils expriment leur reconnaissance à toutes celles et tous ceux qui, au long de 6 années, ont donné du temps, de l’argent, parce qu’ils-elles ont cru à leur cause. Des hommes et des femmes qui pensent qu’il y a des situations humainement inacceptables imposant un geste concret pour s’y opposer
Sans soutien, Laurent aurait été expulsé (tout comme Viviane et les enfants) vers le Congo-Kinshasa où son engagement dans une association de défense des droits de l’homme lui avait valu prison et tortures .