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Grappillages et Mée-disances du 11 février 2004/
Relevé dans le Canard Enchaîné du 28 janvier 2004 ( et dans la Tribune du 26/1) : « Le déficit de l’État va avoisiner cette année les 57 milliards d’Euros ( Près de 375 milliards de francs ) ce qui constitue le record absolu dans l’Histoire de la France ». CHIRAC, RAFFARIN et MER sont les plus lamentables gestionnaires que notre pays ait connus depuis la nuit des temps. Qui dit mieux ?
De l’éditorial de Bastille-République-Nation (sous la signature de Pierre LEVY) : « L’affaire fit quelque bruit : la Commission Européenne a engagé un recours contre le Conseil Européen devant la Cour européenne : Monsieur PRODI et ses collègues estiment que les Ministres des Quinze ont outrepassé leurs droits en suspendant les sanctions contre la France et l’Allemagne, et qu’il convient donc d’appliquer les punitions prévues par le » pacte de stabilité « . Cet affligeant jeu de rôle ne doit pas cacher la réalité : les sanctions ne sont suspendues qu’en échange d’un plan d’austérité sans précédent depuis la Libération... ». Il s’agit d’une situation que le Père UBU n’eût pas désavouée : des fonctionnaires européens qui n’ont été élus par personne (PRODI et consorts) attaquent devant un tribunal (qu’on n’ose qualifier de circonstance) les Ministres des finances des Quinze pays de l’Union, seule instance qualifiée (avec le Parlement européen) pour décider souverainement, et ce pour imposer, sous prétexte de pacte de stabilité, les conséquences d’une politique monétaire et financière catastrophique menée en toute indépendance du pouvoir politique (et donc en toute irresponsabilité) par leurs collègues de la banque centrale européenne (qui n’ont eux non plus été élus par personne), et ce en toute démocratie, bien entendu !
De Bastille-République-Nation, également, sous la signature de Jean-Louis CORVAISIER, secrétaire Général du Syndicat C.G.T. de la Banque de France : « En matière monétaire, la banque centrale de notre pays a vu ses marges de manœuvre réduites à néant. Notre syndicat n’a eu de cesse de dénoncer cette perspective depuis que le traité de Maastricht avait posé le principe d’une monnaie unique européenne. On mesure désormais clairement les dégâts économiques d’une telle situation : la France doit suivre aujourd’hui une politique monétaire déflationniste - c’est à dire catastrophique pour l’activité et l’emploi dans notre pays -alors que les Suédois ou les Danois, par exemple, voient leur économie, qui n’est pas dans la zone euro, évoluer plus favorablement ». A propos vous souvient-il des promesses plus démagogiques (et mensongères) les unes que les autres durant la campagne pour l’adoption de Traité de Maastricht, campagne où DELORS, GISCARD, KOHL, voire GUIGOU ou BAYROU se sont particulièrement surpassés ?
Selon le même journal : « Le ministre des Affaires Sociales a sur son bureau le rapport de Michel de VIRVILLE préconisant des C.D.D. de longue durée (3 à 5 ans) qui ouvrent la porte à la généralisation de la précarité. Michel de VIRVILLE est le secrétaire Général du groupe RENAULT. Il a été l’artisan de la fermeture de l’usine de Vilvorde en 1997 et il est généralement considéré comme l’une des passerelles entre le M.E.D.E.F. et la Gauche ! Coïncidence, c’est son homologue allemand chez VOLKSWAGEN, l’ancien directeur des ressources humaines, Peter HARTZ, qui a été la cheville ouvrière des plans du Chancelier SCHRODER visant à » flexibiliser « le marché de l’emploi outre-Rhin ». Ironie de l’Histoire, le sinistre PUCHEU, ministre de PETAIN, qui désigna lui-même les fusillés de Châteaubriant, était l’ancien Directeur du Personnel des Usines RENAULT !
De Bastille-République-Nation enfin : « Selon une enquête d’opinion commandée par Cetelem-Paribas et publiée par Financial Times, l’euro serait de plus en plus mal vu : 59 % des sondés voient essentiellement dans la monnaie unique des désavantages (contre 33 % en 1999 ). C’est en Allemagne et plus encore en Italie que les résultats semblent les plus catastrophiques : seulement 7 % des personnes interrogées considèrent la monnaie unique comme un avantage (contre 23 % au moment de son lancement) ». Ne le répétez surtout pas ; ce serait une atteinte au moral de la monnaie ... européenne, un crime d’Etat, en quelque sorte, enfin si l’on peut dire.
De Marianne du 26 janvier au 1er février : « En janvier 2003, les services des écoutes américains demandèrent de l’aide à leurs confrères britanniques pour espionner illégalement les ambassadeurs à l’O.N.U. des six pays réputés indécis à propos de la guerre d’Irak. Aujourd’hui cette affaire rebondit : est-ce à dire que les instigateurs de telles pratiques dignes d’un état totalitaire vont être sanctionnés ? Pas du tout. Au contraire, va comparaître en justice l’employé de service des renseignements britanniques, qui, profondément choqué, a dénoncé le scandale et qui a été licencié au lieu d’être décoré ». Encore heureux qu’il n’ait pas été suicidé ou emprisonné à Guantanamo !
Toujours de Marianne : « George BUSH vient d’allouer la somme considérable de 3,7 milliards de dollars à des associations religieuses contre l’avis du Congrès inquiet de cette entorse à la loi de séparation des Églises et de l’État. » Nous devons faire une place à la foi pour faire de l’Amérique un endroit meilleur « , a expliqué le président des États-Unis ! Au fond la rupture avec BEN LADEN ne tient-elle pas à un malentendu ? ». Et l’Amérique n’est-elle-pas en train de devenir une théocratie ?
Du même journal : « Le journal de 20 heures de France 2 a consacré plusieurs minutes de direct au dîner d’une centaine de parlementaires au ministère de l’Intérieur chez SARKOZY. Bientôt, comme sous Louis XIV, on aura droit dans le journal du matin, au lever du Roi, l’après-midi à la collation de M. le Dauphin et, à 20 heures, au petit souper du Duc d’Orléans ». Et à minuit à la décollation de tout ce beau monde, à moins que la gauche libérale ne revienne au pouvoir, auquel cas il s’agira d’une récollation, voire d’un recollage .
De même source : « George BUSH, président des États-Unis, dans son message sur l’Etat de l’Union : Maintenant, personne ne peut plus douter de la parole de l’Amérique ». Ni de l’exceptionnel culot de son président.
De Marianne encore : « Malgré l’entrée en vigueur de nouvelles sanctions contre l’utilisation d’enfants-soldats, l’organisation Human Rights Watch évalue leur nombre actuel à 300.000 dans une vingtaine de pays. C’est le continent africain qui détient le triste record pour des recrutements forcés de mineurs. Ainsi dans le nord de l’Ouganda, l’Armée de Résistance du Seigneur a enlevé plus de 8000 enfants en 2003 soit le plus fort taux d’enlèvements en dix-sept ans de conflits. La République démocratique du Congo, pour sa part, a vu des atrocités d’ampleur inconnue commises par et sur des enfants ». Et dans quelle catégorie faut-il ranger les États-Unis d’Amérique dont on vient d’apprendre que, dans le cadre de la guerre contre l’Afghanistan, ils détenaient et ils détiennent encore emprisonnés à Guantanamo des enfants de 13 ans ?
Selon Alternatives Économiques de février 2004 : « les restos du cœur sont débordés. L’association est confrontée à une augmentation de plus 10 % en moyenne du nombre de demandeurs d’aide alimentaire, avec des pointes en Région Parisienne et dans l’Est ( + 30 %) et dans le Sud-Est ( + 4 % )... ». S’ils n’ont pas de pain, qu’ils mangent de la brioche, disait déjà Marie-Antoinette : ça ne lui a pas réussi !
Relevé dans Alternatives économiques : « ... Les marges arrières continuent de progresser dans la grande distribution.Cette pratique, qui s’est développée depuis l’instauration de la loi GALLAND en 1996, est censée rémunérer des prestations spécifiques du distributeur au producteur, comme la mise en avant de la tête de gondole. Cette loi visait à protéger les producteurs en interdisant la revente à perte. Mais dans l’impossibilité d’obtenir des rabais, la grande distribution a depuis commencé à facturer aux producteurs des prestations plus ou moins fictives. Malgré la parution, fin 2002 , de la circulaire DUTREIL, les marges sont passées en moyenne de 3,5 % du prix du produit à 3,2 % en 2003, selon l’institut de liaison et d’études des industries de consommation (ILEC). Et 2004 ne s’annonce pas mieux ». Ce ne sont pas ceux qui gagnent l’avoine qui la mangent, dit la sagesse populaire, et on peut ajouter ni ceux qui l’achètent non plus !
Dans Alternatives Économiques encore : « Tout en produisant beaucoup de discours et de nombreux débats sur l’école, notre pays y consacre une part de ses richesses de moins en moins importante. Au cours des 10 dernières années, la dépense intérieure d’éducation (publique et privée) est passée de 7,4 % du Produit Intérieur Brut en 1993 à 6,9 % en 2002. L’effort du budget de l’État diminuant de 4,5 % à 4,2 % du PIB. Avec toujours des inégalités très fortes : la dépense moyenne est de 6850 euros pour un étudiant à l’université et de 13220 euros pour un élève de classe préparatoire ». Pour parodier un certain SULLY, on peut dire que verbiage et poudre aux yeux sont les deux mamelles de la bonne gouvernance .
Toujours dans Alternatives Économiques : « Les immigrés sont 4,3 millions (7,4 % de la population, une proportion stable ), mais tous ne sont pas des étrangers : être immigré signifie être né à l’étranger de parents étrangers. Une partie des immigrés sont devenus Français, comme peuvent le demander à l’âge de 16 ans, les enfants de parents étrangers qui vivent en France depuis 5 ans. On compte 3,3 millions d’étrangers, soit 5,6 % de la population. Leur nombre tend à diminuer ; ils sont 338.000 de moins qu’en 1999... ». Alternatives Économiques nous apprend d’autre part que le solde migratoire de l’Espagne (excédent d’arrivée d’étrangers sur les départs) est de 225 000 personnes, l’Italie 207 000 , l’Allemagne 160 000 ; Avec un solde estimé à 60 000 personnes, la France est, après les Pays-Bas, le pays le moins accueillant d’Europe, rapporté à sa population ". La France a un cœur grand comme ça, mais un tout petit estomac !
Lu dans Alternatives Économiques : « Tous les métiers ne sont pas également pénibles. Ainsi, avant 60 ans, le taux de mortalité des travailleurs manuels est de 71 % plus élevé que celui des non-manuels ». Il s’agit là d’un fait bassement matériel qui n’appelle ni exégèses, ni spéculations pseudo-scien-tifiques .
Relevé dans le Courrier International du 29 janvier au 4 février 2004 (en provenance de Der Spiegel de Hambourg ) cette déclaration de Mohamed EL-BARADEI, Directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) :
« Jamais le danger d’une guerre atomique n’a été aussi grand qu’aujourd’hui. Il souligne les risques liés au marché noir de l’armement nucléaire et déplore que le souvenir d’Hiroshima et de Nagasaki commence à s’estomper dans bien des esprits ». Nos arrières-arrières grands parents n’avaient paraît-il qu’une crainte, c’est que le ciel leur tombe sur la tête, mais aujourd’hui les bombes atomiques se vendent sous le manteau dans tous les tripots de la planète, et les poètes n’ont même plus la possibilité de se réfugier dans la lune .
Du Courrier International (et du New York Times) : « Pour la première fois, un juge américain a accepté de se plier à une décision de La Haye sur la peine de mort. Osbaldo TORRES dont l’exécution est ajournée, est l’un des 52 Mexicains condamnés à mort aux États-Unis. Tous les recours possibles ayant été épuisés, Osbaldo TORRES, condamné à mort pour un meurtre commis aux États-Unis aurait déjà dû être exécuté. Mais, depuis que les 15 juges de la Cour de Justice internationale de La Haye, saisis par le Gouvernement mexicain, ont temporairement interdit son exécution, il attend des précisions sur son sort dans une cellule de la prison de McAlester dans l’Oklahoma ». Une hirondelle ne fait pas le printemps.
Du Courrier International (et de Al Hayat de Londres) : « Huit parlementaires américains sont arrivés le 25 janvier en Libye. Il s’agit de la première visite de ce genre depuis plus de 30 ans. Après avoir rencontré ces élus, le Premier Ministre libyen Choukri CHANEM a déclaré s’attendre à ce que les sociétés pétrolières américaines reviennent en Libye avant un an ». On se disait aussi ... !
Enfin du Courrier International (et de l’Orient-Le Jour de Beyrouth) : « Au Liban le Cheikh Mohammed HUSSEIN FADLALLAH a tenu des propos apaisants sur la question du voile en France : Si la loi interdisant le voile islamique à l’école est adoptée, nous ne conseillons pas aux musulmans de recourir à la violence pour affronter cette mesure ; Il existe des moyens de s’adapter légalement à cette loi, a ajouté le leader chiite : porter une perruque, par exemple ! » Sur le voile ou sous le voile ? ?
Echos cueillis par jean Gilois