Accueil > Thèmes généraux > Grappillages et Mée-disances > Mée disances du 23 mars 2022
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Ecrit le 22 mars 2022
Quelle question !
Puremédias du 18/03/2022 : Le président de la République tenait hier une grande conférence de presse pour présenter son programme de deuxième mandat : près d’une trentaine de mesures. Parmi elles, la réforme du RSA , le report de l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans, la transformation de Pôle Emploi ou encore les 15 milliards de baisses d’impôts pour les entreprises et les ménages. Des journalistes racontent : les équipes du candidat souhaitaient savoir quelle question serait posée. « on est plusieurs journalistes à être très choqués par cette pratique. Ça a été un peu la blague cet après-midi. Quand ils nous demandaient quelle était notre question, on leur répondait : ’Une question sur son programme’ ». Simon Le Baron a ajouté qu’il n’a pas « connu un seul collègue », « qui a donné le thème de sa question » : « A mon avis, aucun ne l’a fait. Ça a donné lieu à quelques tensions » .
La guerre sainte
L’Église orthodoxe russe justifie la guerre contre l’Ukraine et le positionnement poutinien. Le 6 mars 2022, le patriarche Kirill de Moscou et de toute la Russie a célébré la Liturgie dans la cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou. A la fin du service, le primat de l’Église orthodoxe russe a prononcé un sermon enflammé pour justifier les causes de la guerre, en endossant le discours de Poutine sur l’Ukraine. « Ce qui se passe aujourd’hui ne relève pas uniquement de la politique Il s’agit du Salut de l’homme, de la place qu’il occupera à droite ou à gauche de Dieu le Sauveur, qui vient dans le monde en tant que Juge et Créateur. » a-t-il déclaré, rejoignant les propos de V.Poutine.
Les traitres
Courrier International du 17/03 : dans un discours « extrêmement émotionnel » qu’il a donné mercredi 16 mars, en ouverture du Conseil économique et social de soutien aux régions, Vladimir Poutine a déclaré que la Russie ne pardonnerait pas aux « traîtres » qui « rampent » devant la « caste supérieure occidentale » . Il a accusé l’Occident de vouloir « diviser [la] société » russe, « provoquer une confrontation civile » et « utiliser cette cinquième colonne pour parvenir à son objectif : la destruction de la Russie ».
Face à la menace qu’il évoque, il en brandit une autre, celle d’une « autopurification nécessaire de la société ». « Tout peuple, en particulier le peuple russe, est capable de distinguer les vrais patriotes des racailles et des traîtres, et de les recracher comme un moucheron qui serait accidentellement entré dans leur bouche. »
[Ndlr : Ainsi apparaît un régime aux abois, irrationnel, prêt à toutes les violences et à tous les mensonges pour survivre et atteindre ses buts.
Un dictateur en guerre non seulement contre l’Ukraine, mais contre l’Occident et ceux, dans son propre peuple, qui ne sont pas d’accord avec lui.]
Poutine et poutine
Libé du 14/03 : Qui est déjà allé au Québec a forcément goûté la spécialité locale, nommée poutine, un assortiment de frites et de cheddar arrosé de sauce brune (obtenue à partir d’un bouillon de viande), un plat inventé vers la fin des années 1950. Mais qui porte le nom du dictateur russe va-t-en-guerre en activité. Or, du fait de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, cette homonymie porte les germes d’un malaise grandissant au Québec et par-delà les frontières de la province canadienne. A tel point que des restaurants, rapporte la presse locale, ont décidé de changer, au moins temporairement, l’intitulé de ce plat populaire de bûcherons aujourd’hui mondialisé (et présent jusqu’en Russie).
Un débat futile ? Il y a presque vingt ans, alors que la France s’opposait devant l’ONu à la guerre en Irak, les cafétérias du Congrès américain, sous l’impulsion d’un représentant républicain, avaient, elles, remplacé leur « french fries » par des « freedom fries » en soutien à l’intervention américaine. Preuve que la politique se joue aussi (Ã tort ou à raison) dans le langage gastronomique.
Cabinets
LeMonde du 18/03 : Gestion de la crise sanitaire, réformes des aides personnalisées au logement (APL), de la formation professionnelle, organisation de colloques : la commission d’enquête du sénat sur le recours par l’Etat aux cabinets de conseil a dénoncé dans son rapport publié jeudi 17 mars le « phénomène tentaculaire » de leur présence dans la sphère publique.
Le rapport sénatorial se risque pour la première fois à livrer un chiffre, bien qu’imparfait : les sénateurs ont dénombré 945 missions de conseil. Le Monde, qui a enquêté parallèlement, en a recensé des centaines d’autres, arrivant à un total de près de 1 600 contrats depuis 2015, pour un montant estimé à près de 2 milliards d’euros : des chiffres probablement inférieurs à la réalité. Parmi ceux-ci, le cabinet de conseil américain McKinsey & Company qui n’a payé aucun impôt sur les sociétés en France depuis dix ans.
[Ndlr : était-il aussi conseil en évasion fiscale ?]
Les enfants martyrs
Golias du 17/03 : Les enfants martyrs de Riaumont
A Liévin dans le Pas-de-Calais, se niche une communauté religieuse catholique traditionaliste. Pendant soixante ans, au cœur du bois de Riaumont, des centaines de garçons âgés de 5 à 21 ans ont été admis dans une maison de correction, encadrés par des prêtres, des éducateurs et des laïcs bénévoles, selon des préceptes religieux, scouts et paramilitaires. Aujourd’hui, des dizaines d’anciens pensionnaires témoignent des sévices sexuels, physiques et moraux dont ils ont été victimes, avec la complicité de l’ensemble des institutions éducatives, judiciaires et religieuses, publiques et privées.
[Ndlr : 11 personnes ont été mises en examen, un livre est paru le 2 mars.]
Covid, pour qui ?
La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), en collaboration avec l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), a publié jeudi 17 mars une étude intitulée « Caractéristiques socio-économiques des individus aux formes sévères de Covid-19 au fil des vagues épidémiques »"‹. Celle-ci a été menée en rapprochant deux bases de données : celle des patients hospitalisés pour Covid-19, et le fichier démographique de l’Insee sur le logement et les individus.
Couvrant la période mars 2020 : novembre 2021, elle a permis de comparer les profils de 67 millions de Français et de 382 000 personnes hospitalisées. Aux facteurs de risques connus de l’âge et dans une moindre mesure du sexe, l’étude permet de mettre en évidence d’autres aspects : la densité du logement, le niveau de vie, le lieu de naissance
L’étude souligne que le principal facteur de risque pour les formes sévères de Covid-19 est l’âge. 72 % des personnes hospitalisées ont plus de 60 ans, quand cette catégorie d’âge représente 27 % de l’ensemble de la population.
Le sexe joue dans une moindre mesure : 52 % des hospitalisés de plus de 60 ans sont des hommes, alors qu’ils ne représentent que 45 % des 60 ans et plus.
L’étude met en lumière le rapport entre le logement et le risque de se retrouver à l’hôpital. Les personnes hospitalisées résident plus souvent dans des logements densément peuplés, et appartenant au parc social. 15 % de la population française est logée dans le parc social. Mais les habitants de logements sociaux représentent 21 % des hospitalisés.
La Drees relève aussi que plus le niveau de vie est élevé, plus le risque d’hospitalisation baisse. Les personnes hospitalisées ont un niveau de vie inférieur de 6 % au niveau de vie moyen de l’ensemble de la population, 57 % d’entre elles ont un niveau de vie inférieur à la médiane.