Ecrit le 7 juillet 2021
Doggy bag
LePoint.fr du 01/07 : A compter de ce jeudi 1er juillet, les restaurateurs ont l’obligation de proposer un contenant recyclable ou réutilisable pour récupérer les restes du repas. Proposés par certains établissements, ces fameux doggy bags figurent dans la loi Agriculture et Alimentation, censée endiguer le gaspillage alimentaire. Votée en 2018, la loi prévoit que les débits de boissons soient aussi concernés par cette mesure.
Si le principe est courant aux États-Unis, les doggy bags n’ont pas toujours bonne presse auprès des Français. Dans un sondage YouGov de 2014, un tiers des sondés trouvait cet usage « inutile ». Pour 15 % d’entre eux, rapporter son repas à la maison ferait même radin ! Cela dit, avec les confinements successifs, nombre de patrons de restaurants ont pris l’habitude de fournir ces contenants à leurs clients, pour favoriser les livraisons ou le click-and-collect.
Des raisons culturelles peuvent expliquer le décalage entre la France et les États-Unis : outre-Atlantique, les portions servies en restaurant sont plus généreuses qu’en France, où les assiettes seraient « travaillées de façon plus individuelles ». De plus, dans de nombreuses familles, on apprend très tôt aux enfants à finir leurs assiettes.
Désormais, plus d’excuses pour ne plus emporter son restant de pâtes, sa part de pizza ou son bout de steak. Pour rappel, la restauration reste l’un des secteurs où le gaspillage est le plus élevé. Plus d’1,5 million de tonnes de nourriture terminent dans les poubelles des restaurants de France. Avec 157 grammes de denrées alimentaires jetés par personne et par repas, le gaspillage en restaurant serait même cinq fois plus élevé qu’à domicile.
Employé russe
LePoint.fr du 03/07 : C’est officiel : François Fillon a été nommé au conseil d’administration de Zaroubejneft, un groupe pétrolier public russe. L’ancien Premier ministre français a entamé sa mission le 28 juin dernier.
Condamné en juin 2020 à cinq ans de prison, dont deux ferme dans une retentissante affaire d’emplois fictifs qui avait fait dérailler sa campagne présidentielle en 2017, François Fillon entre dans le groupe russe en tant que président d’Apteras Sarl, la société de conseil qu’il a fondée en 2017 et qui travaille déjà avec des entreprises françaises implantées en Russie.
D’autres anciens hauts responsables étrangers font déjà partie du CA de groupes pétroliers russes.
L’ex-cheffe de la diplomatie autrichienne Karin Kneissl, qui avait dansé une valse avec le président russe Vladimir Poutine en 2018, a été nommée en juin au géant pétrolier russe Rosneft, où l’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder est déjà présent depuis plusieurs années.
Fondé en 1967, le groupe Zaroubejneft a pour mission d’apporter une assistance technique aux pays amis de l’URSS pour y construire notamment des infrastructures pétrolières et développer leurs gisements d’hydrocarbures. Ainsi, il a participé à la réalisation de nombreux projets dans le domaine pétrolier notamment en Algérie, en Afghanistan, au Vietnam, en Égypte, en Inde, en Syrie, ou encore au Vietnam.
Délit fiscal
20minutes.fr du 01/07 : Allen Weissel-berg, directeur financier de la Trump Organization et fidèle de l’ancien président américain, a plaidé non coupable de délit fiscal, jeudi à Manhattan. Des avocats de l’entreprise, poursuivie comme personne morale, ont également plaidé non coupable. Et si Donald Trump échappe pour le moment à des poursuites, sa holding pourrait avoir du mal à survivre si elle se trouve dans l’incapacité d’emprunter.
Allen Weisselberg est accusé d’avoir dissimulé 1,76 million de dollars de compensations indirectes non-déclarées au fisc américain (loyers gratuits, frais de scolarité, véhicules) entre 2005 et 2021, soit environ 100.000 dollars par an. L’acte d’accusation mentionne une charge de fraude en « bande organisée » entre le directeur financier, la Trump organisation et le co-conspirateur non-inculpé #1.
La question cruciale est la suivante : l’individu non-nommé est-il Donald Trump en personne ? Plusieurs ex-procureurs estiment que la justice de New York cherche à faire pression sur Allen Weisselberg pour qu’il collabore avec les autorités. Il risque, à 73 ans, une lourde peine de prison se chiffrant en années.
Si Donald Trump échappe pour l’instant aux poursuites, il reste sous la menace d’une possible inculpation future. Et en attendant, c’est son empire d’hôtels et de casinos, déjà ébranlé par la crise du Covid-19, qui pourrait trembler.
En général, les banques sont en effet plus que réticentes pour prêter à une entreprise accusée de fraude financière. Et si les créanciers de la Trump organization, qui a déjà des prêts de plusieurs centaines de millions de dollars arrivant à échéance, demandaient tous à être remboursés, l’empire que Donald Trump a bâti pourrait risquer une faillite.
Travail forcé
Les Echos.fr du 01/07 : Alors que Pékin est accusée par l’Occident de torture, de travail forcé, voire de génocide sur la communauté Ouïghoure, plusieurs géants mondiaux du textile sont accusés de complicité par des associations de défense des droits humains. Quatre enseignes sont désormais dans le collimateur de la justice française.
Une enquête pour « recel de crimes contre l’humanité » a ainsi été ouverte fin juin contre Uniqlo France (groupe japonais Fast Retailing), Inditex (marques Zara, Bershka, Massimo Duti), SMCP (Sandro, Maje, de Fursac…) et le chausseur de sport Skechers.
Ouverte par le pôle « crimes contre l’humanité » du parquet national antiterroriste (Pnat), cette enquête fait suite à une plainte déposée début avril à Paris par l’association anti-corruption Sherpa, le collectif Ethique sur l’étiquette et l’Institut ouïghour d’Europe.
Les associations reprochent à ces entreprises de commercialiser des produits fabriqués dans des usines où des Ouïghours sont soumis au travail forcé. Elles estiment aussi que ces sociétés ne justifient pas d’efforts suffisants pour s’assurer que leurs sous-traitants ne sont pas impliqués dans les persécutions de cette minorité.
Liste noire
L’Obs du 28/06 : Le Parlement européen a mis cinq eurodéputés français du groupe d’extrême droite Identité et Démocratie sur liste noire pour avoir effectué de faux voyages d’observation électorale, dont Thierry Mariani, la tête de liste malheureuse du Rassemblement national aux élections régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Celui-ci, ainsi qu’Hervé Juvin, Philippe Olivier, Jean-Lin Lacapelle et Virginie Joron, a été sanctionné après avoir observé des scrutins en Crimée annexée par la Russie et au Kazakhstan et réalisé des rapports de complaisance.
Ces « surveillances fictives » étaient faites à l’invitation de gouvernements hôtes autocratiques lors de voyages tous frais payés quelques jours avant la tenue d’élections.
« C’est un problème urgent de grande importance », a déclaré Stefanie Schiffer, la cheffe d’European Exchange, une ONG qui documente cette pratique. « Cela concerne également les députés nationaux d’Europe et cela se fait de manière systématique à grande échelle », a-t-elle déclaré, estimant à 5 000 le nombre de faux observateurs invités au dernier scrutin présidentiel russe.
Le 6 mai dernier, Thierry Mariani avait déclaré au Monde : « Tout est transparent. La puissance invitante est bien la Russie, et nous donnons le détail des frais pris en charge dans la déclaration transmise au Parlement européen. »