Ecrit le 3 décembre 2008
Les ombres du Pays de la Mée, par Hélène Legrais
Hélène Legrais (qui a encore de la famille à Châteaubriant) connaît bien le Pays de la Mée : son arrière grand-père était garde-chasse en forêt de Juigné ; sa grand-mère a vécu au milieu des chiens et des chasseurs à la Teillais ; elle-même a passé de nombreuses vacances au 5 rue St Joseph à Châteaubriant. Journaliste dans l’audiovisuel, elle a déjà publié cinq romans depuis 2004. Le sixième, elle a souhaité le situer à Châteaubriant où elle a mis en scène une « grande famille », les Le Gallois, qui « a contribué à faire de Châteaubriant la capitale mondiale de la charrue ». Pour éviter les confusions, Hélène Legrais précise que cette famille était concurrente « de la famille Huard ».
A l’occasion d’un décès, Mélanie Le Gallois, la narratrice, découvre qu’il y a, dans le caveau familial, le corps d’une petite fille inconnue. « Un mort de trop, dans la chapelle familiale ! Quelle audace ! Se faire inhumer au milieu des Le Gallois ! Il faut attaquer le fossoyeur en justice ! Il a dû se laisser acheter ! Une honte ! » … Mélanie mène l’enquête sur cette fillette dont nul ne connaît même le prénom...
Un roman bien construit qui promène le lecteur castelbriantais dans les rues qui lui sont familières, la Place de la Motte, la rue Aristide Briand noire de monde le jour du marché, le quartier des Vauzelles et le cimetière de Béré. Et bien sûr le village de la Teillais en forêt de Juigné. Et même « Maurice Caron » ce « retraité affable » passant son temps « à collecter, classer, répertorier tous les documents relatifs à l’histoire de la ville » [On y reconnaîtra sans peine Michel Charron !]. La recherche du secret de la « grande famille » conduit Mélanie à La Forge à Moisdon, et chez sa grand-tante à Pouancé. N’y a-t-il pas là quelques photos oubliées ? Ou des papiers jaunis cachés dans le double fond d’une boîte en haut de l’armoire ?
Le roman est profondément enraciné dans ce pays qu’Hélène Le-grais connaît bien, au point d’en utiliser naturellement le vocabulaire local. « Cesse tes agrignoches » dit la vieille servante. Le père Tual, qui parle le gallo, évoque « les pouvoirs du guenaud » (sorcier) cependant que « Le Pelot est encore en train de courir la guède dans les taillis ». Mélanie se risque à « braver la Bête à corps de mouton et aux yeux rouges » et c’est « les yeux ébrasillés » qu’elle découvre ….
Cette promenade dans les lieux et le langage du Pays de la Mée est un vrai plaisir à chaque page. Et l’intrigue, bien menée ma foi, révélera des secrets inattendus, de ceux qu’il fallait cacher, assurément, pour rester une « grande famille » bien honorable.
Les Ombres du pays de la Mée
par Hélène Legrais, Collection Terres de France
Hélène Legrais signera son roman, samedi 6 décembre à 14h30 à la Librairie Le Farfadet, rue A.Briand à Châteaubriant.
Ecrit le 13 janvier 2010
La Croix des Outrages
Au milieu des années 60, à Collioure, les jours s’égrènent paisiblement, jusqu’au soir où Luce Colomine, femme de ménage dans une usine de salaison d’anchois, retrouve le cadavre de son patron, tête plongée dans un tonneau de saumure. Et d’autres morts s’enchaînent : celle du pharmacien tué par un harpon de sa barque ; celle du notaire victime d’une chute d’échelle ; et celle d’un célibataire endurci, mort sans son lit, une bourse de cuir posée près de lui.
Arrive la semaine sainte. Luce, très croyante, lève les yeux sur la Croix des Outrages qui porte les instruments de la Passion. Et là elle relève des indices que le jeune inspecteur stagiaire Philippe Michel, l’aidera à approfondir.
Hélèle Legrais, à qui l‘on doit Les ombres du Pays de La Mée, publie La Croix des Outrages dans la collection Polars de France. 300 pages, 19 €.