Traité constitutionnel (TCE)
Accueil > Pays (international) > Europe (UE) > Europe (33) : c’est NON au référendum
Sommaire
- LE PEUPLE A DIT UN NON HISTORIQUE
- Ce n’est pas un non à l’Europe
- Une cassure
- Un OUI d’espoir
- Analyse des résultats du référendum
- 13 porte malheur ?
- Il semble donc que, en 13 ans, (…)
- Fracture
- Le mouton noir se rebiffe
- Entendez-vous dans nos campagnes
- désaveu du PS
- Rien compris
- Les médias ... tiquent
- Le requin et la mouette
- Un an après
- Harlem désir
- Deux ans après
- LE PEUPLE A DIT UN NON HISTORIQUE
- Ce n’est pas un non à l’Europe
- Une cassure
- Un OUI d’espoir
- Analyse des résultats du référendum
- 13 porte malheur ?
- Il semble donc que, en 13 ans, (…)
- Fracture
- Le mouton noir se rebiffe
- Entendez-vous dans nos campagnes
- désaveu du PS
- Rien compris
- Les médias ... tiquent
- Le requin et la mouette
- Un an après
- Harlem désir
- Deux ans après
[Referendum européen : c'est non->2013#non] [Le NON dans la région de Châteaubriant->2013#nonchbt] [Un an après->2013#unan]
LE PEUPLE A DIT UN NON HISTORIQUE
_ Non aux capitalistes de Francfort,
non aux technocrates de Bruxelles,
non à tous les pouvoirs liés au libéralisme
Eh bien c’est fait : le NON l’a emporté.
Avec une forte participation électorale :
de l’ordre de 70 %
Avec un résultat sans appel :
presque 55 % pour le NON.
C’est une grande victoire
pour le peuple qui a su résister
au plus formidable matraquage
de tous les temps.
Tous les « grands dirigeants » politiques, syndicaux, économiques, journalistes, patronaux ... ont mis tout leur pouvoir dans la balance. Et le peuple a dit non.
Le peuple a jugé que les fameuses « avancées » qu’on lui présentait, étaient plus incantatoires que réelles, collection de voeux pieux, non contraignants, face au rouleau compresseur d’un libéralisme qui n’a rien à voir avec la liberté et le droit social.
Il a compris que sa voix, celle des sans-grades, des prétendus « imbéciles », celle des gens « qui ne comprennent rien », pouvait peser face à l’assurance et à la morgue des zélites.
Ce n’est pas
un non à l’Europe.
C’est un non
au libéralisme.
-Non à l’horreur démocratique
qui a présidé à l’élaboration de ce Traité Constitutionnel, sorti du chapeau de magicien de M. Giscard d’Estaing, qui présidait la Convention qui l’a écrit. Sans aucun mandat. Sans aucun débat. Sans assemblée constituante. Sans les peuples européens.
- Non aux politiques européennes suivies ces dernières années,
appliquées avec zèle dans chaque pays, elles ont fait de l’Europe la zone la plus régressive du monde en matière économique et sociale.
- Non à ce traité qui proposait une immense bureaucratie.
Les politiques libérales seraient devenues la seule politique possible :
– absence totale d’harmonisation sociale par le haut et perspective d’une harmonisation par le bas.
– Absence de toute garantie pour les droits sociaux, alors que les droits des propriétaires du capital, eux, auraient été entièrement garantis.
Le peuple a senti le mépris de la démocratie.
II a compris que la concurrence sauvage aurait été érigée en principe constitutionnel, entre les personnes, entre les Etats membres de l’Union, entre l’Union et le reste du monde.
Il a compris enfin que s’organisait la soumission de la diplomatie et de la défense à l’OTAN et aux Américains.
Une cassure
Ce non manifeste une cassure
– entre le peuple et les zélites.
– entre ceux qui se croient « bêtes » et ceux qui se pensent intelligents,
– entre ceux qui ont peu de choses -
et ceux qui ont le savoir, le pouvoir et la richesse.
Les résultats sont parfaitement contrastés.
– Paris et de nombreuses grandes villes (dont Nantes) ont voté OUI
– La campagne a plutôt voté non.
– Les villes ouvrières aussi (St Nzaire, Couë ron, etc)
En Loire-Atlantique la couronne nantaise, le vignoble et la région côtière (La Baule, Pornichet, Guérande, Le Croisirc, Piriac) a voté OUI avec 59 % de oui à Nantes, 63 % de oui à La Baule.
En revanche la quasi-totalité du Nord de la Loire-Atlantique a voté NON (avec cependant des exceptions comme
La Grigonnais 50,7 % de oui,
Grand Auverné 50,9 % de oui,
Puceul 52,2 % de oui et
Moisdon 60 % de oui).
Le NON atteint 74 % à Juigné-les-Moutiers et 67 % à Soulvache.
Cette cassure n’est plus entre la Droite et une Gauche, elle passe au sein de tous les partis ou presque. Le Parti Socialiste a été désavoué par le peuple, un certain nombre de syndicats aussi, dont la CFDT.
Le peuple n’a pas compris l’alliance objective de la Droite, du Parti Socialiste, des Verts et du grand patronat.
« On » a agité l’épouvantail Le Pen dans cette campagne où le peuple n’avait que le choix entre le OUI et le OUI.
Mais ce n’est pas Le Pen depuis le 21 avril 2002, qui a détruit nos acquis sociaux, mais Chirac et Raffarin, Seilliére, Sarkozy, qui sont infiniment plus dangereux aujourd’hui que Le Pen en pratique !
C’est Chirac qui gouverne, pas Le Pen, et c’est Chirac qui a attaqué les retraites, la sécu, les 35 h, le droit du travail...
Et c’est avec Chirac et Sarkozy et le Medef que les zélites appelaient à voter pour un texte constitutionalisant la politique de Chirac, de Sarkozy et du Medef.
Cataclysme
La victoire du non est un cataclysme pour une partie de la « gauche » française qui se voyait déjà au pouvoir dans quelques années. Sans se rendre compte, hélas, à quel point les masses populaires ont perdu confiance en elle.
Il faut se rendre à l’évidence :
– Les leçons du 21 avril 2002 n’ont pas été tirées (Le PS s’est contenté d’accuser « les autres » de sa défaite). De la même façon les leçons des municipales de 2001 à Châteaubriant n’ont pas été tirées.
– après trois ans de retrait et de silence, M. Jospin n’apparaît toujours pas comme un recours. Il n’a pas récupéré la confiance de ceux qui n’ont pas voté pour lui en 2002. Et personne actuellement au PS (ni Fabius ni d’autres) n’a assez d’envergure pour représenter un réel espoir.
Le gouvernement va devoir tenir compte du rapport de forces créé par la victoire du Non. Il essaiera cependant de manœuvrer et de faire passer de force les réformes néolibérales qu’il a gardées dans un carton jusqu’après les élections. S’il confie le poste de Premier Ministre à Nicolas Sarkozy, ce sera pire qu’avant.
L’Assemblée Nationale s’est discréditée, on prête au président Chirac, perdu pour perdu, l’intention de la dissoudre avec l’espoir de retrouver une majorité à sa main. Nul ne doute que les grands médias vont mener le même combat car ils sont entre les mains de puissances d’argent dont le seul but est de garder le pouvoir pour continuer à faire des affaires.
Le « Tout-Paris politique, médiatique, intellectuel et artistique » (1), le petit monde clos des « grands » journalistes est discrédité aussi, mis en échec par « l’irrationalité des cancres à courte vue » (1).
Et sans doute n’a-t-il pas encore compris car, dans les commentaires post-élections, on n’a entendu que les ténors des grands partis : les zélites savent toujours se raccrocher aux branches.
Le PS{{}} est condamné s’il continue à rester dans « les hautes sphères » . On ne l’a guère entendu au moment des grandes difficultés sociales du pays. Et il est regrettable d’entendre un Julien Dray soutenir la répression policière contre les lycéens, et un Malek Boutih, secrétaire national du Parti Socialiste, soutenir le rapport du Ministre de l’Intérieur concernant l’immigration (ce qui lui a valu l’hommage vibrant du journal du Front National le 13 mai 2005)
Un OUI d’espoir
Il s’ouvre donc en France une période de crise, entre les zélites qui vont s’accrocher au pouvoir et le peuple qui manque encore de confiance en lui-même et qui va avoir besoin de se trouver des leaders en qui il ait confiance.
Le peuple réclame une Europe confraternelle, basée sur la démocratie et le respect des peuples qui la composent . Tout est à reconstruire.
La difficulté va être maintenant de RECONSTRUIRE LA GAUCHE, de fédérer ceux qui, à gauche, ont su mener la bataille pour le non, pour qu’ils puissent mener la bataille au niveau français et au niveau européen.
La difficulté va être de donner de l’espoir à ceux qui, sans se mobiliser, ont su voter NON dans le fond de leur cœur, après avoir entendu les arguments des uns et des autres.
L’espoir côtoie la difficulté car de nombreux progressistes, dans les autres pays européens, attendaient ce non de la France
BP
(1) Selon l’analyse de gérard Mauger,
directeur de recherche au CNRS
Les électeurs floués
En tournée à Toulon, François Hollande a affirmé, pour convaincre les électeurs de gauche de ne pas céder au « Vote Sanction », que le PS aurait appelé à voter NON, s’il s’était agi de se débarrasser de Jacques Chirac ! On a entendu ça.... Stupeur... L’intewiever, stupéfait lui aussi, a reformulé ce que venait de dire Fr. Hollande.... qui n’a pas démenti.
Autrement dit, le PS était prêt à sacrifier cette « magnifique Constitution Européenne », pour obtenir le départ de Chirac... Et sa place.
Il serait intéressant de savoir ce qu’en pensent les « militants du Oui de gauche » du PS...
Et le 29 mai au soir, François Hollande met en accusation la politique de Jacques Chirac mais se garde bien de réfléchir à ce que fut l’attitude du PS. S’il continue ainsi c’est mal parti pour le PS !
Communiqué du mouvement ATTAC
La victoire du NON en France, le 29 mai 2005, « est aussi un oui à la démocratie, honteusement tournée en dérision par une propagande d’Etat agissant de conserve avec un système médiatique dont la quasi totalité des acteurs a fait preuve d’une partialité inouïe et d’une morgue insultante à l’égard des » moutons noirs « qui avaient l’audace de ne pas prendre pour argent comptant les arguments d’autorité assénés par les partis du » oui ". Les citoyennes et les citoyens ont démontré avec leur bulletin de vote qu’ils étaient allergiques au bourrage de crâne.
C’est pourquoi cet événement, par sa valeur d’exemple, a une portée historique, aux très importantes répercussions dans le reste de l’Europe et du monde. Attac France va immédiatement engager, tant en son sein qu’en liaison avec les collectifs auxquels l’association participe, un travail de définition des politiques européennes répondant aux attentes qui se sont exprimées ce 29 mai "
Ecrit le 8 juin 2005 :
Analyse des résultats du référendum du 29 mai 2005
En examinant le tableau qui porte sur les 33 communes du Pays de Châteaubriant :
– Une forte participation : 5 communes entre 68 et 70 %, toutes les autres au-dessus, avec même 81 % à Mouais. La moyenne pour le Pays de Châteaubriant est 72,9 %, davantage que la moyenne nationale (qui est de 69,34 %.) Une telle participation donne du poids au vote exprimé.
– Le vote NON majoritaire : 29 communes sur 33 ont voté non, parfois jusqu’Ã 74 %. La moyenne du pays de Châteaubriant est 54,79 % pour le non (un peu supérieure à la moyenne nationale qui est de 54,68 %). Un écart de cette importance est à prendre en considération.
– L’appel des maires a eu peu d’impact. Les communes dont le maire a appelé à voter oui ... ont plutôt voté non (sauf une)
Villepôt .... 55,80 % de non
Issé ... 53,56 % de non
St Vincent des Landes ... 58,25 % de non
Sion-les-Mines ... 52,12 % de non
La Grigonnais ... 50,74 % de oui
Le maire et l’ancienne maire de Châteaubriant ont appelé à voter Oui. Or la ville a voté non à 52,38 %
Le député de la circonscription de Châteaubriant, Michel Hunault, a fait campagne pour le oui. Or le Pays de Châteaubriant a voté non à 54,79 %. Tout comme la circonscriptinn de Châteaubriant.
13 porte malheur ?
En comparant les résultats des référendum de Maastricht (1992) et ceux de 2005 :
En 1992 : Non à 48,96 %
En 2005 : Non à 54,68 %
Cela fait quasiment 6 points de différence soit 2 500 000 personnes (le même nombre que les chômeurs !)
– En 1992 : 53 départements ont voté Non
– En 2005 : 84 départements ont voté Non
Un département, la Vendée, qui avait voté Non en 1992, est passé au Oui en 2005.
32 départements qui avaient voté Oui en 2002, ont basculé vers le Non en 2005
Il reste 13 départements qui ont voté Oui :
– 7 dans l’Ouest : Finistère, Morbihan, Ille et Vilaine, Mayenne, Loire-Atlantique, Maine et Loire, Vendée
– 3 vers l’Est : Bas Rhin, Haute Savoie, Rhône
– 3 en région parisienne : Paris, Hauts de Seine, Yvelines
Il semble donc que, en 13 ans, la Construction Européenne a été de plus en plus mal comprise.
– . d’une part, les affaires européennes se sont déroulées loin des électeurs, dans le secret des cabinets noirs de Bruxelles et d’ailleurs
– . d’autre part les décisions européennes ont été ressenties comme des contraintes sans contreparties positives suffisantes. « On ne tombe pas amoureux d’un marché commun » disait Jacques Delors
Fracture
Le vote Oui, apparaît comme un vote des grandes villes (Paris, Nancy, Nantes, Rennes, Bordeaux, Djon, Lyon, Tours, Toulouse, Laval, Brest, Lorient, etc)
mais les banlieues et les villes ouvrières ont plutôt voté non : Calais, Marseille, Limoges, Clermont Ferrand, St Nazaire, Châteaubriant, Le Mans, Roubaix, Rouen, Lille, etc)
le vote Non semble être un vote de la campagne (du moins si l’on considère le nord de la Loire-Atlantique) mais la Mayenne, très agricole, a massivement voté oui
Il ne faut donc pas chercher, entre le oui et le non, une opposition ville-campagne. La coupure passe en réalité entre :
– les prétendues « élites » d’un côté
– et les autres
La gauche (au sens de peuple, et pas de parti) est largement majoritaire sur le NON. Les bas revenus ont largement voté NON. C’est donc un vote de classe.
Le mouton noir se rebiffe
Tous les discours moralisateurs et méprisants de la campagne électorale ont contribué à aggraver cette fracture. Mais il n’est pas sûrque les « élites » l’aient compris. Il suffit de lire l’éditorial de Serge July dans Libération du 30 mai 2005 où, sous le titre de « chef d’œuvre masochiste », il traite les partisans du non de xénophobes, populistes, guidés par « des leaders d’occasion » maniant « la maladresse et les mensonges éhontés », issus d’une « classe politique élevée par des autruches, portée aux mensonges depuis de nombreuses années », en somme « des incompétents notoires ».
Traités de « moutons noirs » les Français ne sont pas revenus vers le troupeau, ils ont dit non et non. Et tant pis si « les zélites » ont le sentiment, justifié, qu’il s’agit d’un vote de « la France d’en bas » contre « la France d’en haut ».
Ce vote est lié à des situations de précarité, de bas salaires, de difficiles conditions de vie. Mais il est lié aussi au ressentiment face au mépris des zélites.
Entendez-vous dans nos campagnes ...
A première vue il est difficile de comprendre le vote non des campagnes. Les paysans français ne sont-ils pas les chouchous de l’Europe par le biais de la Politique agricole commune ? C’est vrai : ce secteur a connu de profondes mutations et l’Europe a beaucoup fait, pendant 40 ans, pour soutenir le niveau de vie des paysans (du moins de ceux qui n’ont pas été éliminés). Mais les paysans, âgés, se souviennent de cette élimination dont ils rendent l’Europe responsable. Et, de plus, les choses changent. Les aides vont aller en diminuant, d’où l’inquiétude pour l’avenir.
Pire : c’est le moral qui est atteint. Les agriculteurs se rendent compte que travailler ne sert à rien puisque les aides qui restent seront attribuées en fonction de « références historiques », découplées de la production. Certains pourront ne rien faire, ne rien produire, et recevoir ces aides. D’autres pourront travailler comme des bœufs sans vivre de leur travail. D’où ce refus d’une politique européenne injuste. Voir : les agriculteurs et le Traité constitutionnel
désaveu du PS
Malheureusement le PS et le gouvernement semblent n’avoir rien compris.
Le PS (avec ses alliés Les Verts), a vite oublié la merveilleuse Constitution que Giscard voulait donner à l’Europe, pour en revenir aux querelles internes : les partisans du Oui partant à l’attaque contre les partisans du Non. Le PS fait comme si le résultat du référendum est un désaveu de la politique de M. Chirac. Oui, il l’est, entre autres choses, mais il est aussi un rejet, non pas de l’Europe, mais de la construction européenne telle qu’elle est menée depuis plus de 30 ans.
Ce désaveu est, aussi, un désaveu infligé aux Partis qui ont soutenu aveuglément cette évolution, alors qu’ils auraient pu et dû faire quelque chose quand la tendance social-démocrate était au pouvoir majoritairement dans les pays européens. Mais on ne peut pas adorer le veau d’or (= le libéralisme) et tendre une main secourable aux citoyens en difficultés.
Rien compris
M. Chirac n’a rien compris. Alors que le pays crie son désarroi et son mal de vivre, le président de la République s’amuse à changer de premier ministre. C’est vrai que l’autre était usé. Mais la manœuvre n’amuse plus l’électorat qui trouve qu’on a vite, très vite tourné la page de ce vote « non », comme si on voulait l’oublier pour ne pas en tenir compte. Le nouveau gouvernement a déjà l’air usé.
Syndicats
Pour la CES (confédération européenne des syndicats), ce vote non, « il ne semble pas que ce soit un rejet de l’Europe en général, mais un rejet de l’Europe néo-libérale. C’est aussi une réaction face aux craintes liées au chômage, aux délocalisations et à l’insécurité. » (...) « C’est un signal très clair à l’Union Européenne : elle n’a pas suffisamment écouté les appels en faveur de l’Europe sociale. Le marché intérieur doit être associé à une dimension sociale forte, prenant en compte les préoccupations des travailleurs et des syndicats. L’Union Européenne doit se rapprocher des citoyens et de leurs revendications » (communiqué de la CES).
Ainsi la CES (confédération européenne des syndicats) se raccroche aux branches ... alors que le vote NON des Français et des Hollandais l’a désavouée, elle aussi. Il est vrai que la CES fait partie des « zélites » coupées de la base syndicale depuis belle lurette.
Le Patronat
Ernest Antoine Seillière, qui va prendre la direction de l’UNICE (syndicat patronal européen) estime que, après le Non au referendum, « la compétition entre les entreprises sera encore plus vive ».. Evidemment, puisque ce sont les actionnaires et les patrons qui l’organisent. L’adoption du traité constitutionnel n’aurait rien changé puisque rien n’y venait limiter la concurrence sauvage !
Les médias ... tiquent
« Avec ce vote à 55 %, je pensais qu’enfin nous pourrions avoir quelque écoute » dit un partisan du Non. Eh bien non : les grands médias remettent une couche de mépris.
Voici ce qu’en dit la revue Acrimed (action critique médias) (extraits) :
" On a beau réajuster ses lunettes et tendre l’oreille, on ne lit, voit et entend rien qui vienne remettre en question la débâcle des médias dominants. (...). Pourtant ils sont partie prenante de la crise politique et sociale qu’ils prétendent observer (...). Nul ne conteste la liberté d’expression des prescripteurs d’opinion pris un à un, bien que les nuances qui les distinguent n’affectent guère leur consensus. Mais comment ne pas constater que, pris dans leur grande majorité, ils détiennent un quasi-monopole qui s’exerce au mépris du débat démocratique dont ils se croient les tenanciers ?
Le « déficit démocratique », comme on dit, qui affecte la représentation politique et partisane s’étend aux médias dominants eux-mêmes, dans la mesure où leurs formes d’appropriation et de financement, leurs hiérarchies rédactionnelles et leurs orientations éditoriales contribuent à les transformer en instruments de campagnes politiques à contre-sens de la volonté populaire.
(...) Les chroniqueurs et responsables des médias qui tiennent leur domination pour légitime parce qu’ils ne cessent de proclamer qu’ils sont eux-mêmes des incarnation de la Raison (..) attribuent la victoire du « non » à l’ignorance (Ã quand l’instauration d’un permis de « bien » voter ?), à la bêtise voire au « populisme » d’une partie de leurs lecteurs, auditeurs et téléspectateurs. On comprend que, bénéficiaires de la domination exercée par l’ordre médiatique qu’ils servent, ils ne soient guère enclins à le remettre en question ".
Hervé Maler, extraits
Mais que l’on se rassure. La France est un pays démocratique, on n’en est plus à porter la tête de Serge July, Christine Ockrent ou François régis Hutin Desgrés du Lou, au bout d’une pique.
Communiqué du mouvement Rouge et Vert
d’Ille et Vilaine :
Très nettement, un non citoyen et populaire s’est exprimé contre la constitutionnalisation d’une politique libérale. Nos concitoyens ont su peser les mots et les enjeux à la balance de leur vie quotidienne. Ce vote souligne le renforcement de la fracture sociale et une crise de la représentativité. Plutôt que de stigmatiser l’électorat populaire, face à ce nouveau refus des politiques antisociales et inégalitaires, la gauche se doit de construire des réponses concrètes et progressistes.
Communiqué du MRC
(mouvement républicain et citoyen)
Le Mouvement Républicain et Citoyen salue le courage des Français qui ont lucidement rejeté le projet de loi sur la Constitution Européenne malgré une propagande gouvernementale sans précédent.
Enfin interrogés sur une Europe dont le destin leur avait échappé depuis 1992, ils se sont prononcés pour un rejet de la dérive libérale et autocratique qui caractérise son organisation depuis Maastricht. Les résultats ont montré un formidable fossé entre les positions de la classe politique dirigeante et l’électorat.
Le peuple de gauche, même de sensibilité différente, avec ou sans le soutien des partis, a su se rassembler pour faire échec à un mauvais projet européen, ce sursaut est porteur d’espoir et doit permettre de refonder la gauche sur la base des valeurs républicaines de solidarité et de progrès social (communiqué)
Ecrit le 8 juin 2005 :
Le requin et la mouette
J.Chirac est un président autiste qui, à de vraies inquiétudes populaires, répond par de mauvaises réponses : De Villepin-Sarko, le mariage de la mouette royale et du requin de Neuilly. [Un des livres de M ; de Villepin s’intitule : le requin et la mouette ! Ca ne s’invente pas ]
Pendant les prochains 22 mois la droite tentera la seule politique qu’ elle n’ a pas osée ouvertement jusqu’au ce jour : une politique ultra-libérale. Souhaitant sans doute traiter le mal par le mal.
Le prochain chantier de Chirac n’est pas l’emploi : c’ est la réforme du Code du Travail. Quand on n’a aucune marge de manœuvre économique ( Pacte de stabilité oblige !) la seule variable d’ajustement est de rogner sur les prestations sociales .
Poursuite des transferts de compétence de l’ ANPE vers les sociétés de travail intérimaires, assouplissement du CDI (ou fusion du contrat CDD-CDI pour en faire un outil de flexibilité) ... la Droite va vouloir faire payer le referendum aux classes populaires. Gare à l’explosion !
M. de Villepin a écrit « Les cent-jours ou l’esprit de sacrifice » prémonitoire ? Pour qui les sacrifices ?
Un an après
Contre le libéralisme, Pour une Europe sociale, solidaire et démocratique : Rassemblement lundi 29 mai 2006, 18 heures devant la préfecture de Nantes.
Il y a un an, le 29 mai 2005, le peuple français rejetait massivement le projet de constitution européenne qui lui était proposé. Peu de temps après, ces sont les citoyen/ne/s néerlandais qui émettaient le même vote. Ce qui a été rejeté, ce n’est nullement l’idée européenne et l’élargissement des cadres nationaux, mais c’est le carcan politique dans lequel cette constitution voulait enfermer la communauté européenne pour de nombreuses années : le libéralisme comme seul horizon et moteur de notre société, tout pour « la concurrence libre et non faussée ».
Qu’en est-il un an après ? Le gouvernement a continué et accéléré sa politique, celle à laquelle le peuple a dit NON le 29 mai dernier. De son côté, la Commission européenne a ressorti la directive Bolkestein et tente de ressortir le projet de Traité constitutionnel.
A plusieurs reprises, la société française s’est insurgée contre le libéralisme, destructeur de vies et d’avenir. A l’automne 2005, la jeunesse de nombreux quartiers populaires, confrontée au chômage, à l’exclusion et aux discriminations, a manifesté sa révolte. En mars et avril 2006, c’est par millions que jeunes et salariés se sont mobilisés contre le CPE, la précarité et la volonté de la droite gouvernementale de détruire le Code du travail.
Le rassemblement du 29 mai veut montrer que les forces qui ont permis la victoire du NON au référendum sont encore unies et mobilisées contre la précarité et la casse des droits sur l’autel du profit, contre les privatisations et les fermetures de services publics, pour poser ensemble les bases d’une alternative crédible au libéralisme
Harlem désir
De son côté le Parti Socialiste a invité M.Harlem désir, le mercredi 24 mai 2006 à Châteaubriant, sur le thème :
Face à une Europe en panne, quelle relance et quelles propositions des socialistes ? 20h30 au théâtre de Verre.
Ecrit le 23 mai 2007
Deux ans après ...
Pourquoi non, pourquoi oui ?
L’éditeur allemand Reiner Schleicher, installé à Châteaubriant, a longuement réfléchi au référendum constitutionnel européen de 2005 « J’ai voulu faire connaître, en Allemagne et en Angleterre, les raisons du non français et hollandais, et j’ai voulu, en même temps, faire connaître aux Français les raisons du oui dans d’autres pays » dit-il.
Il a donc entrepris un travail colossal : rassembler des textes et les traduire pour les rendre accessibles à tous. Il publie désormais des « cahiers européens », par thèmes, qui sont vendus à Francfort (au club Voltaire), à Châteaubriant (librairie Lanoe) et à Nantes. « Pour moi, la victoire du NON est due à l’arrogance du OUI, trop sûrde sa victoire et trop peu argumenté ».
Les cahiers européens, publiés en français, allemand et anglais, reviennent sur ces arguments, du oui, et du non, peu connus. Il y a même un cahier avec les arguments des femmes !
A l’heure où on parle de « mini-traité » européen (qu’est-ce que ça change ? est-ce justifié ?) Reiner Schleicher veut ré-ouvrir le débat.
Réunion à Nantes le 29 mai à 20 h au café Le Flesselles, avec des intervenants du Non et du Oui. Un débat du même type pourrait avoir lieu prochainement à Châteaubriant.