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Ecrit le 8 décembre 2004 :
Château : de belles découvertes
Mardi 30 novembre 2004, la Commission d’Appel d’Offres du Conseil Général a fait une visite détaillée des travaux entrepris, sous la direction de M. Pascal Prunet architecte des Monuments historiques et de M. Jocelyn Martineau, archéologue.
Le programme global de travaux de consolidation et de restauration du château de CHATEAUBRIANT correspond à une opération inscrite dans le Contrat de Plan ETAT/REGION 2000/2006. Les travaux visent à la conservation et la protection de courtines et des Logis et sont principalement concentrés sur le château médiéval dont les dernières campagnes de grosses réparations remontent au début des années 1970 pour la chapelle et avant 1950 pour le donjon et les courtines.
Trois phases
Le programme de ces sept années de travaux 2000/2006 a été scindé en trois phases :
Phase 0 : Travaux de confortement et de reprise du mur de courtine nord, partiellement effondré. Cette phase engagée en 2002 a été réceptionnée en 2003.
Phase 1 : Château médiéval zones ouest et nord comprenant le confortement et la mise en accessibilité des courtines, la restauration des charpentes et couvertures de la Chapelle, du Petit Logis et du Grand Logis avec restitution de la toiture à l’impériale.
A l’issue de ces travaux, le public pourra accéder à une grande partie du chemin de ronde, à la Chapelle et au Logis du Chapelain, dégagés de leurs remblais jusqu’au sol du XIIIe siècle.
Ces trois tranches annuelles engagées depuis avril 2004 seront achevées en juin 2006.
Phase 2 : Interventions sur le château médiéval zone est et sud ainsi que sur le château Renaissance. Cette dernière phase de travaux devrait être exécutée de septembre 2006 à fin 2008.
Au-delà des aspects sanitaires de conservation et d’assainissement, cette 3e phase s’attachera à permettre l’ouverture à la visite du donjon, d’une partie du chemin de ronde et des combles du Grand Logis, parties jamais encore rendues accessibles au public.
L’étude sur la restauration du château a été entreprise dès 1998, par la recherche d’archives (que poursuit Denis Blanchard) de façon à avoir une vision globale de cet édifice monumental construit et modifié à différentes périodes : XIIIe, XVe et XVIe siècles. Les premiers travaux ont consisté à consolider les ruines en « médecine d’urgence » et à empêcher la poursuite des dégradations.
Les travaux sont conduits avec présence d’archéologues. L’un d’entre eux a pu, par exemple, dater les charpentes du Petit Logis : 1560. Des géotechniciens apportent aussi leur savoir : « Nous avons constaté des fissures évolutives dans le Donjon. Celui-ci bouge, il faut éviter sa destruction ». Cela nécessite, entre autres, des travaux importants de drainage pour éliminer les infiltrations d’eau.
découvertes
« L’ensemble est d’une grande complexité. Nous faisons régulièrement des découvertes qui obligent à modifier les projets initiaux » dit Pascal Prunet. Par exemple, un escalier de schiste a été découvert entre la chambre du Chapelain et le chemin de ronde, ce qui va obliger à modifier la tout nouvelle charpente.
Les deux grands chantiers actuels concernent la Tour de la Chapelle, et la Chapelle.
La Tour de la Chapelle, qui était remblayée presque jusqu’Ã son sommet, était « habitée » en son centre par un majestueux tilleul dont les racines attaquaient les murailles. L’arbre a été supprimé, la Tour a été dégagée : « On a découvert que c’était une tour à archères, avec appareil de grès roussard. La Tour a sans doute été démolie en 1488, au siège de Châteaubriant. Par la suite elle a été reconstruite avec aménagement de deux canonnières que nous avons pu dégager » dit M. Prunet.
Dans les murs de la Tour ont été retrouvés des boulets de canon, les uns en granit, les autres en métal. A la base de la Tour, il reste une porte du XIIIe siècle.
Dans la Chapelle, un certain nombre de pierres ont été « dessalées » avec des compresses (1). Le toit a été muni d’un dispositif discret de récupération des eaux de pluie. Un assainissement a été réalisé au niveau du chemin de ronde et des contreforts. Le sol a été creusé à plus de deux mètres de profondeur pour retrouver le sol de l’ancienne chapelle dont on voit encore les portes au sud et à l’ouest.
D’après M. Prunet il resterait des traces d’une chapelle encore plus ancienne.
Le logis du chapelain a été dégagé. On accède ainsi à une petite chambre sous les toits, dotée d’une splendide cheminée en granit (au contraire des autres cheminées du château qui sont généralement en schiste).
Pour éviter les infiltrations d’eau dans le mur nord de la chapelle, le chemin de ronde (tout dallé de schiste) qui longe la chapelle par l’extérieur, a été rehaussé et couvert. Cela permettra au public, dans quelques années, d’aller en toute sécurité de la Tour de la Chapelle jusqu’au Donjon en jouissant d’une vue splendide sur la ville et sur l’Étang de la Torche.
Une étude est menée sur la charpente du Petit Logis qui présente des caractéristiques très originales.
Il reste à attendre, avec impatience, l’ouverture au public.
Ecrit le 27 avril 2005 :
Quel projet culturel pour le château ?
La commission culture et loisirs du Conseil Général de Loire-Atlantique a tenu une réunion de travail, mardi 19 avril, au château de Châteaubriant. On remarquait la présence de Marie Odile Bouillé et Yvon Mahé (vice-présidents) et de Gilles Philippot (Conseiller Général du canton de Nozay).
« J’ai trouvé le château plus détérioré que je le croyais » a dit Marie Odile Bouillé après une visite complète, des caves aux greniers.
Actuellement la partie médiévale est en réfection. On peut voir le Petit Logis totalement protégé : les entreprises ont défait la toiture, les archéologues étudient ses caractéristiques avant de la refaire. Les travaux en cours se montent à 3 300 000 euros : 1 927 653 € du Conseil Général, 914 898 € de l’Etat et 457 449 € du Conseil Régional . Cela devrait permettre l’ouverture à la visite du Donjon, d’une partie du chemin de ronde et des combles du Grand Logis, parties inaccessibles jusqu’ici.
La commission s’efforce d’élaborer un projet culturel, pour le château, en lien avec la région castelbriantaise. Au mois de juillet ouvrira l’exposition « Des charrues et des hommes », réalisée avec les musées locaux (Abbaretz, Treffieux), les associations locales, la Chambre d’Agriculture, etc. prétexte pour explorer l’histoire et l’actualité de l’agriculture dans le département et promouvoir une action scientifique à travers les musées agricoles de Loire-Atlantique.
Par ailleurs, autour de Mme Loir-Mongazon se met en place tout un projet cohérent de visites, et d’accueil de scolaires. « Mais il ne faut pas mettre la charrue devant les bœufs » : il y a en effet un important travail de recensement et de réflexion à mener, par exemple autour du schiste (qui sera le thème de la prochaine exposition au château).
Châteaubriant capitale de la charrue
A partir de juillet 2005, et pour 18 mois, 42 objets seront exposés dans la Salle Verte du Château de Châteaubriant. L’araire rigoleuse voisinera avec la brabanette, le rouleau à billons échangera ses impressions avec la sous-soleuse. Un recensement complet des fabrications, des usages (et des anecdotes) a été réalisé par Nina Gouraud.
NOTES:
(1) technique qui est employée, aussi, pour la restauration de la crypte de l’église de Saint Julien de Vouvantes.
(1) pour distinguer Sion-les-Mines de Sion-l’Océan par exemple, et de Sion (Gers)