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Labours anciens
Nous labourons
Ecrit le 11 mai 2005
Des charrues au château
Châteaubriant : capitale de la charrue ... et pas un musée de la charrue dans cette ville. C’était l’un des regrets de Paul Huard. L’exposition réalisée par Les Amis de l’Histoire, en ce mois d’avril 2005, a comblé un peu ce manque. Il reste à espérer que, dans les anciens bâtiments Huard, route de Fercé, la municipalité actuelle installera une salle-souvenir ...
Le monde agricole est en plein déclin démographique. Les techniques de nos anciens sont appelées à disparaître. Le Musée des Arts et métiers de Paris, lui-même, a relégué dans ses caves toute sa collection de matériels agricoles.
En Loire-Atlantique, huit musées exposent 170 charrues. Le Centre International de Culture paysanne et rurale (Treffieux) en possède 70.
A partir de juillet 2005, et pour 18 mois, 42 objets seront exposés dans la Salle Verte du Château de Châteaubriant. L’araire rigoleuse voisinera avec la brabanette, le rouleau à billons échangera ses impressions avec la sous-soleuse. Un recensement complet des fabrications, des usages (et des anecdotes) a été réalisé par Nina Gouraud.
Un bon nombre d’objets seront fixés au mur, pour permettre aux visiteurs d’en distinguer les pièces et de bien en comprendre le fonctionnement. L’exposition s’intitulera : « Des charrues et des hommes ».
Amoureuse
« Nous voulons faire le lien avec l’histoire locale » explique Gilles Philippot. « Ces charrues ont souvent été inventées par des artisans locaux, s’adaptant aux besoins de leurs clients. Il y a là un témoignage d’une tradition ouvrière et de l’évolution du monde agricole »
Roland Drouard aimait dire : « Labourer c’est amenuiser la terre pour la rendre amoureuse de la graine qu’on va y mettre ».
Cette exposition sera une histoire de passion, de paysans amoureux de leur métier. « Il nous a fallu apprivoiser ces gens qui ne savent pas se mettre en avant ». Ce sont souvent des bénévoles qui ont ramassé les vieux outils mis au rebut, pour les restaurer, les réutiliser (au Nicaragua par exemple), les remettre en valeur comme témoins de l’identité de notre région. Il fallait voir avec quel soin ces bénévoles ont déchargé leurs charrues au château et les ont hissées par l’escalier d’honneur vers la Salle des Gardes.
« L’avenir s’enracine dans le passé » dit Gilles Philippot. « Tous ces outils, c’est de la richesse diffuse. Il est temps de retrouver la mémoire qui s’en va »
Aussi étonnant que cela puisse paraître, cette exposition sur les charrues est innovante en France. Le Conseil Général qui l’organise, notamment avec Élisabeth Loir-Mongazon, espère un retentissement national.
" Pour la première fois les collections du Musée des Arts et métiers vont ressortir et
être exposées en province. Nous allons mettre face à face les maquettes des savants agronomes, et celles qui ont été réalisées pour l’enseignement, avec les charrues réalisées avec la science empirique locale "
Petit clin d’Å“il : l’exposition présentera un trophée avec attelage de bœufs. Quand les seigneurs exhibaient avec fierté les grands cerfs tués à la chasse à courre, les paysans rendaient hommage aux compagnons bovins qui rendaient leur travail un peu moins difficile.
Exposition en juillet 2005 au château
Ecrit le 13 juillet 2005 :
Des charrues et des hommes
Une charrue sept socs, réversible, rutilante
à la Porte des Champs
Un fil rouge dans les allées du château
Et jusqu’aux marches de l’escalier
d’honneur.
Le visiteur intrigué est conduit
jusqu’Ã la Salle des Gardes
à la découverte de cet objet commun
et si peu étudié : la charrue
« Depuis la révolution néolithique (7500 à 3500 avant notre ère) les hommes tirent l’essentiel de leur nourriture de base des plantes cultivées dans les sols travaillés » écrit René Bourrigaud.
La houe (ou bâton à fouir) et l’araire ont été les premiers instruments, encore largement utilisés dans le monde. On raconte que les Etrusques matérialisaient la limite d’une ville avec un araire en bois tiré par une génisse et un taureau blanc, symbolisant l’union sacrée du ciel et de la terre.
L’araire est devenue charrue en s’équipant d’un versoir et de rouelles. La première charrue aurait été conçue par Shen Nong, en Chine au 28e siècle avant notre ère.
Le versoir, en bois au départ, a progressivement été fabriqué en fer. Chaque forgeron de village avait son coup de main pour fabriquer et assembler les pièces.
Les pièces ? L’expérience peu à peu en a imposé l’usage. Le soc coupe la motte de terre horizontalement. Le coutre la coupe verticalement. Le versoir la retourne. Le sep permet à la charrue de s’appuyer sur le fond de la raie et sur la muraille du labour ...
Différentes
Les charrues sont présentées dans leur évolution et leurs différents usages.
La brabanette, avec ses versoirs réversibles, ressemble encore à la charrue primitive notamment par la présence de deux mancherons qui permettent à l’homme de la guider. Elle servait naguère à la vigne.
La charrue brabant, beaucoup plus lourde, ne nécessite plus la présence de mancherons. Elle est la marque de l’industrialisation, de la production en série.
La charrue à treuil, utilisée dans les zones escarpées, était fixée à une extrémité du rang par une ancre et tractée de l’autre bout du rang avec un treuil à main.
Araire rigoleuse, charrue fer de lance, rouleau à billons, sous-soleuse (encore appelée charrue-taupe) : 42 objets sont ainsi présentés, mis en scène dans une exposition qui propose quatre parties :
pourquoi on laboure
Anatomie d’une charrue
Châteaubriant, capitale de la charrue
4) Regards croisés sur les agriculteurs
En Loire-Atlantique on trouve une dizaine de musées locaux, ou collections privées, qui sont riches de plus de 300 charrues. Elisabeth Loir-Mongazon (conservateur départemental) et Nina Guiraud, chargée de mission, en ont fait le recensement, s’intéressant aux détails techniques et à leur histoire.
Des silhouettes en bois évoquent quelques grands noms de l’histoire internationale ou locale.
– Matthieu de Dombasle (inventeur d’une charrue restée célèbre),
– Thomas Jefferson (qui fut président des USA mais aussi inventeur en 1796 du versoir hélicoïdal. « Avant lui, c’est au hasard que les ouvriers taillaient les oreilles des charrues qu’ils construisaient » disaient des professeurs d’agriculture en 1838.).
– Jules Rieffel (inventeur de l’école d’agriculture de Grandjouan où il expérimentait les techniques de défrichage et la valeur fertilisatrice des engrais).
– Louis Bezard (forgeron à St Aubin des Châteaux) et Raymond Leroux (peintre en machines agricoles)
– André Roul (syndicaliste célèbre et sauveur du marteau pilon Erié qui marque la Maison de l’Economie)
– Rogatien Mortier (amoureux colectionneur)
– Roland Drouard dont la citation ouvre l’exposition : « Labourer, c’est amenuiser la terre pour la rendre amoureuse de la graine qu’on va y mettre »
L’exposition comporte aussi une statue de St Isidore (patron des laboureurs) et de nombreuses photos d’hommes et de femmes de Fercé, Treffieux, Teillé, Soulvache, agriculteurs et fiers de l’être.
L’exposition est réalisée en français et en anglais, mais aussi largement en breton (Burzudus Eo ! disait la publicité des charrues Huard) . « Look after my wheat and make it golden » (regarde mon blé et fais en de l’or)
Trois bouts soutiennent le monde : le bout du sein, le bout du soc, et l’autre bout comme vous savez .........
Exposition au château de Châteaubriant
– ouverte les samedi-dimanche de 14 à 18 heures, fermée le mardi,
– ouverte les autres jours de 10 à 12 h et de 14 à 18 h .
tél 02 40 28 20 20
Ecrit le 26 octobre 2005 :
Des charrues ... dans la rue
Cambrai a ses bêtises
Limoges a ses porcelaines
Aix a ses calissons
Cholet a ses mouchoirs
et ... Châteaubriant a ses charrues
En parallèle avec la très belle exposition qui se tient au Château jusqu’Ã novembre 2006, un collectif d’associations a lancé une idée :
Mettez vos charrues dans la rue !
Les 33 communes du Pays de Châteaubriant, ainsi que les Communautés de Communes ont été sollicitées. Les sept communes de la Communauté de Communes du secteur de Derval se sont déclarées intéressées. La première commune à avoir lancé la réalisation concrète est Sion-les-Mines.
Et si on arrivait à mettre une centaine de charrues dans le Pays de Châteaubriant ? Cela créerait un événement qui renforcerait l’identité du Pays
Le bulletin municipal de Sion s’intitule : « Et sion en parlait ? ». L’opération charrues montre que dans cette commune on relève le défi : « Et sion le faisait ? ». Comme dit Yves Daniel, il y a les disous, ici il y a les faisous
Sion-les-Mines (qui s’appelait Sion jusqu’en 1918)(1) dispose d’un vaste territoire : 5500 hectares. Elle revendique son caractère de commune rurale mais ne renie pas son passé industriel. « on dit que ce sont les Romains qui, les premiers, ont installé des bas-fourneaux dans la forêt de Domnesche qui, à cette époque, appartenait à Sion » dit Maryse Hélion, maire, en rappelant les Forges de la Hunaudière et le Moulin du Pont.
Mais où donc trouver une charrue ? Le responsable des services techniques de la commune, M. Marcel Fraslin, s’est souvenu de celle qui était conservée parmi les outils des « cantonniers » : une charrue de quelque 50 ans, entièrement fabriquée par le forgeron du village, mis à part le soc et le versoir qui sont des « Huard ». Cette charrue a deux particularités : elle ne comporte pas de coutre (2) et son timon est renforcé, au dessus et au dessous, d’une large bande métallique.
Claude Bouron, responsable du syndicat d’initiative , raconte que cette charrue n’était pas destinée au labour : tirée par un cheval, elle était utilisée par la douzaine de cantonniers de l’époque, pour travailler les chemins à créer ou à empierrer, et pour curer les rigoles latérales. C’est pourquoi elle n’avait pas besoin de coutre. En revanche le versoir était très utile pour ameublir la terre que les cantonniers sortaient ainsi plus facilement, à la pelle.
A l’époque les paysans avaient des charrues de différentes dimensions, selon les usages (rien à voir avec les monstres qui existent maintenant). Il y avait ainsi une petite charrue légère appelée « pied de bique » qui servait à recouvrir les graines juste après les semailles, ou à « décacher » les pommes de terre au printemps.
Sion-les-Mines connaît une augmentation de population : 1352 hab. en 1999 et 1515 en 2004, ce qui entraîne une forte rénovation du bâti ancien, le maintien de deux écoles, des commerces et professions de santé.
Une pointe, un soc, un versoir
L’opération « Des charrues dans la rue » accompagne l’exposition réalisée au Château par la Conservation départementale, en lien avec les musées locaux où des passionnés ont conservé les outils d’autrefois. Il s’agit de « donner une visibilité à cette richesse » a dit Gilles Philippot, très attaché à la mise en place d’animations liées à la ruralité . « Dans notre région, dit-il, la charrue est un objet identitaire, témoin d’un savoir faire agricole et métallurgique ».
« On a essayé beaucoup de matériels, par exemple les rotobêches, dit Yves Daniel, mais rien n’a vraiment remplacé la charrue car les constructeurs ont su adapter les versoirs à tous les types de sol ».
« La charrue est le fruit de la terre, ancré sur la vie des hommes, assurant la pérennité des hommes » dit-il encore. Un outil mondialement connu, mondialement utilisé mais encore méconnu, voire méprisé.
Jusqu’en novembre 2006, les animations vont se poursuivre : « randonnées, veillées, collectage, programmation cinéma » dit Nicolas Louineau qui envisage aussi un site internet. Un colloque devrait avoir lieu en septembre 2006.
La commune de St Vincent des Landes a déjà installé trois charrues, dont une à l’Espace Campagn’Arts .
La Maison du département expose une très belle charrue dans son hall d’accueil
A qui le tour ?
Colloque
Le Centre International de Culture Paysanne et Rurale (CICPR ) et le Service culturel du département de Loire-Atlantique vous proposent un colloque qui a l’ambition de réunir des acteurs locaux du patrimoine rural et des chercheurs européens sur le thème :
Techniques de travail de la terre _ Hier et aujourd’hui - Ici et là -bas
_ en septembre 2006 _ à Nantes-Châteaubriant
Pourquoi un colloque ?
Depuis des milliers d’années, les hommes tirent l’essentiel de leur nourriture des plantes cultivées sur des sols travaillés. La fertilité naturelle de la terre a besoin de rencontrer le travail du paysan pour nourrir l’humanité. Dans les derniers siècles, la rencontre de la métallurgie et de l’agriculture a permis de substituer progressivement le fer et l’acier au bois dans la fabrication des instruments, ce qui a ouvert à l’innovation des voies nouvelles.
Mais du bâton à fouir jusqu’aux derniers modèles de charrues multisocs contrôlées par ordinateur, que de chemin parcouru ! A vrai dire, un chemin qui n’a été parcouru entièrement que par nos agriculteurs suréquipés, car la majorité des paysans du monde utilise encore la traction animale qui représente déjà un progrès considérable par rapport aux techniques manuelles.
Ainsi les fondements matériels de notre civilisation reposent-ils sur le geste du laboureur. Mais combien d’ouvrages sont consacrés à cette question ? Finalement très peu... et l’on pourrait dire : de moins en moins. Depuis l’ouvrage de référence d’Haudricourt, nous n’avons pas de nouvelles synthèses. Or, si les techniques modernes de préparation du sol sont aujourd’hui affaire de spécialistes, les méthodes anciennes restent toujours une question reléguée à l’arrière-plan dans les préoccupations des historiens.
Nos connaissances sur les techniques anciennes, sur la répartition géographique des divers modes d’attelages, sur les assolements pratiqués, sur les rythmes et les modalités des changements intervenus dans le passé sont très incomplètes. Les témoignages des anciens paysans ou des artisans retraités ne sont pas recueillis systématiquement.
En revanche, il existe un certain engouement, dans notre région, pour les collections de matériels anciens. Pas moins d’une dizaine de collections répertoriées existent dans le département de la Loire-Atlantique.
Pour fédérer ces collections et leur donner une visibilité plus grande, le service culturel du département a pris l’initiative d’organiser une grande exposition « Des charrues et des hommes », pendant 18 mois, au château de Châteaubriant, à partir du 7 juillet prochain. Cette exposition s’appuie sur des échantillons pris dans chacune des collections associées au projet. Diverses animations sont prévues autour de cette exposition.
L’une d’entre elles sera ce colloque que nous proposons. Il pourrait se tenir en septembre 2006, et se clore par une journée de visite de certains sites et de plusieurs collections, dans la région de Châteaubriant.
Appel à communications
Ce colloque est prévu sur trois journées, vers le 10-12 septembre 2006, comprenant des séances d’interventions et de débats, et des visites de terrain. Le programme définitif sera fixé ultérieurement. Pour faciliter l’expression du plus grand nombre et notamment de ceux qui n’ont pas l’habitude de s’exprimer dans ce genre de manifestations, on utilisera la technique des « posters » : une association ou une personne présente le contenu de ce qu’elle a à dire ou à montrer sur un panneau exposé dans un hall d’entrée ou une salle. Elle peut ensuite le résumer ou le commenter dans une séance d’échanges d’expériences et de savoirs.
Avant de bâtir le programme définitif, nous avons besoin de recenser les volontaires disponibles et leurs champs de recherches. Les communications et témoignages pourraient porter sur les thèmes suivants, étant entendu que les époques étudiées et les zones géographiques concernées seront précisées par les auteurs. Voici une première liste des thèmes qui pourraient être abordés, mais ce n’est pas limitatif :
- Techniques anciennes de travail du sol et systèmes de culture : écobuage, labours en sillons, travail à la main, techniques de défrichements, pratiques des jachères, rotations et assolements...
- Araires et charrues : modèles, zones de diffusion, coexistence et passage de l’araire à la charrue, lien avec les assolements et les systèmes de culture. Autres matériels anciens de préparation du sol : herses, rouleaux, scarificateurs, butoirs, houes à main ou à cheval...
- Moyens de traction : traction animale (bœufs ou chevaux de différentes races, vaches, buffles ...) et passage de la traction animale au tracteur (modalités, rythmes, conséquences socioéconomiques)
- Artisanat et industrie : charrons et forgerons, problèmes techniques à résoudre, petits industriels, histoire de la concentration, histoires d’entreprises...
- Traditions, inventions et diffusion des techniques nouvelles : coutumes régionales, inventeurs heureux et malheureux, succès de la charrue Dombasle, échec du labourage à la vapeur... Raisons des lenteurs ou du succès rapide, rôle des prix, de la publicité, mesure du progrès de la productivité.
- Modes de culture dans les pays du sud (Afrique, Amérique latine, Asie du sud-est...)
- Littérature, peinture et travail de la terre (selon les lieux, les époques et les arts, le domaine peut être immense : tout dépend des propositions des volontaires)
- Valorisation du patrimoine : Etat des collections de matériels anciens, problèmes de conservation et de mise en valeur. La parole serait donnée en priorité aux responsables des collections, en dialogue avec les conservateurs des grands musées et les responsables des services culturels et du Patrimoine des collectivités publiques (Etat, région, départements, communes).
Visites
Il s’agit, bien entendu de visiter et commenter l’exposition Des Charrues et des Hommes au château de Châteaubriant. Mais les sites intéressants en rapport avec le thème du colloque sont nombreux, notamment dans la région de Châteaubriant. En fonction des disponibilités, le circuit pourra comporter la visite de :
– l’usine Kuhn (ex Huard leader européen de la fabrication de matériels agricoles),
– la collection de Treffieux (CICPR : matériels à traction animale)
– celle d’Abbaretz (Rétro-musée de Rogatien Mortier : vieux tracteurs et autres matériels à moteur)
– le site de l’ancienne école de Grand-Jouan à Nozay (ancêtre de l’ENSA de Rennes)
– la CUMA de Puceul (grosse coopérative d’utilisation de matériel agricole moderne).
Ce programme permettrait de relier l’ancien et l’actuel, l’amont et l’aval, l’industrie et l’agriculture.
Organisation et renseignements
L’organisation est prise en charge par l’association CICPR , avec le soutien de l’Université de Nantes et du Centre d’Histoire du Travail de Nantes qui assurera la publication des Actes du colloque en 2007.
La direction scientifique de ce colloque est assurée par un comité d’initiative constitué à l’origine de
– François SIGAUT, spécialiste de l’histoire des techniques agricoles, directeur de recherches à l’EHESS
– Elisabeth LOIR-MONGAZON, conservateur du département de Loire-Atlantique
– René BOURRIGAUD, université de Nantes, historien de l’agriculture
– avec le soutien de l’Association Histoire et Sociétés rurales.
Il s’ouvrira à toute personne intéressée, ayant des compétences reconnues ou représentante d’une collection ou d’une association.
Participants et communicants
Il s’adresse plus particulièrement
– aux membres des musées et associations qui conservent des matériels de travail du sol, dans le département de Loire-Atlantique et ailleurs,
– aux historiens, ethnologues, conservateurs de musée... qui ont fait des recherches dans ce domaine ou qui souhaitent perfectionner leurs connaissances,
– aux enseignants et techniciens de l’agriculture qui souhaitent replacer les évolutions actuelles dans une perspective de long terme,
– aux collectionneurs et amateurs individuels.
Bulletin de pré-inscription, à retourner, au plus tard au 31 décembre 2005, à :
René Bourrigaud
Courriel : rbourrig@club-internet.fr
Ecrit le 11 janvier 2006
Labours anciens
Le Centre International de Culture Pay-sanne et Rurale (CICPR ) de TREFFIEUX et le Centre de Formation au Machinisme Agricole (CFMA ) La Tardivière - NOZAY invitent à une
Journée d’étude sur les labours anciens dans l’Ouest de la France
mardi 7 février 2006 de 9 H 30 à 17 H
au CFMA , la Tardivière, NOZAY
Cette journée est préparatoire au colloque international « Techniques de travail de la terre, hier et aujourd’hui, ici et là -bas » qui se tiendra du 25 au 28 octobre 2006.
Il s’agit de rassembler les connaissances et les compétences pour la mise en place d’essais de reconstitution de labours en sillons pratiqués autrefois dans la région.
Public invité :
Les membres et anciens membres du CICPR ,
Les membres des associations et musées de Loire-Atlantique qui conservent des matériels de travail du sol,
Les historiens de l’agriculture et du monde rural,
Les agriculteurs et techniciens intéressés.
Programme
9 H 30 : accueil et présentation des participants. Puis exposé de François SIGAUT, spécialiste de l’histoire des techniques agricoles. Thème : labourer pour quoi faire ? Les fonctions des instruments aratoires dans les agricultures d’autrefois.
14 H : Visite du terrain d’essais pour la reconstitution de labours en sillons, puis présentation des résultats provisoires de l’enquête en cours sur les labours anciens dans le département, par René Bourrigaud, historien de l’agriculture.
15 H : présentation du document préparatoire au colloque (recueils de textes et croquis sur les labours anciens) et discussion sur l’organisation et le programme du colloque.
15 H 30 : Exposé sur les questions actuelles du travail du sol par Stéphane Choquart, formateur au CFMA .
16 H : Discussion générale sur la mise en place d’essais de reconstitution de labours en sillons et de semis sous raie :
– sillons de quatre raies pratiqués dans la région de Châteaubriant.
– sillons du sud-Loire effectués avec la crételeuse et un butteur spécial.
Pour cette partie, toutes les équipes susceptibles de participer seront invitées à faire des propositions : choix de matériels adaptés, moyens de traction animale disponibles, personnes expérimentées pour conduire les travaux...
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les connaissances sur les techniques anciennes de labour, la répartition géographique des divers modes d’attelages et les différents types de matériels de travail du sol, les assolements... sont très incomplètes. Peu de témoignages ont finalement été recueillis et étudiés. On constate en revanche un certain engouement pour le collectage de matériels agricoles anciens.
C’est sur cette constatation, et avec l’objectif de construire un programme culturel en lien avec l’histoire locale (la production de l’usine Huard a donné à Châteaubriant le surnom de « capitale de la charrue »), que le Conseil Général de Loire-Atlantique a réalisé l’exposition « Des charrues et des hommes », avec la volonté de croiser les publics les plus divers. Le colloque « Techniques de travail de la terre, hier et aujourd’hui, ici et là -bas » réunira historiens, agriculteurs, ethnologues, collectionneurs, passionnés par le travail du sol en Europe et dans le monde, autour des pratiques paysannes réelles comme le labour en sillons.
NOTES:
(1) pour distinguer Sion-les-Mines de Sion-l’Océan par exemple, et de Sion (Gers)
(2) Le coutre coupe la terre verticalement.
Le soc la tranche horizontalement.
Le versoir retourne le bloc de terre découpé