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Ecrit le 20 avril 2011
Une génération désenchantée
La Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC) a rendu publics les résultats de sa dernière enquête. 6.028 jeunes de 15 à 30 ans ont été interrogés dans les lycées, les universités, les foyers de jeunes travailleurs. Et ce qui est très net c’est que la colère des jeunes augmente lorsqu’ils commencent à travailler.
Environ 66% des jeunes scolarisés estiment qu’une vie réussie passe par « une belle carrière professionnelle ». Ils ne sont plus que 49% à partager cette opinion chez les jeunes actifs.
Seulement 47% des sondés estiment avoir eu le choix de leur premier emploi. l’arrivée dans le monde du travail est souvent une désillusion. 63 % des jeunes ne se sentent pas considérés par les chefs d’entreprise. [Rien d’étonnant quand on voit la façon dont les jeunes sont traités, voire maltraités, par leurs compagnons adultes dans certaines entreprises]. L’entrée dans le monde du travail détériore la qualité de vie des jeunes, les privant même du minimum vital. L’instabilité de l’emploi les empêche de construire un projet professionnel : un jeune travailleur sur deux seulement déclare avoir une visibilité nette sur son avenir professionnel à cinq ans. l’autre moitié navigue à vue sur un océan d’emplois instables et pas assez rémunérés, estiment les intéressés.
75 % des sondés pensent que les politiques les considèrent « comme des chiffres ou des objets »... 57 % des jeunes intérimaires se sentent considérés comme des objets par leur employeur.
Un quart des jeunes interrogés estiment par ailleurs ne pas avoir accès à des logements décents à prix abordables.
Les difficultés sont encore plus grandes pour les jeunes aux revenus instables, les intérimaires par exemple. Le logement est un véritable enjeu de société !
Près d’un jeune sur 10 rencontre également des difficultés d’accès aux soins. La situation s’aggrave lorsque les jeunes ne vivent plus chez leurs parents
48 % des jeunes estiment être mal informés de leurs droits. Et la situation s’aggrave avec l’âge.
Pour expliquer les discriminations dont ils pensent être victimes, les jeunes des quartiers populaires évoquent leur lieu d’habitation. Ils sont également plus nombreux à ne pas être écoutés et reconnus par la société. [ainsi germe la violence !]
et pourtant optimiste
Malgré ces constats, 77% des jeunes interrogés se disent optimistes pour leur propre avenir même si, paradoxalement, 65% se disent pessimistes pour l’avenir des jeunes en France, et même pour l’avenir de la France
en général.
Confiance
France, que fais-tu de ta jeunesse ? Dans un pays qui vieillit, la jeunesse est considérée comme un danger, un monde qu’il faut contrôler, voire punir.
De ce fait, les jeunes Français se sous-estiment, disent facilement « je suis nul », et ne sont pas toujours encouragés dans leurs ambitions. Alors que la culture américaine crée des jeunes ambitieux, parfois jusqu’Ã l’arrogance, qui surestiment souvent leurs capacités, et sont à l’aise pour parler en public.
Un juste milieu entre les deux serait souhaitable .