Ecrit le 1er juin 2011
La situation de l’aCPM (Actions pour les chômeurs du Pays de La Mée) est grave, financièrement : 42 000 € de déficit en 2009 et 92 000 € en 2010. Explications :
– La modification de la prise en charge par l’Etat : 35 000 € de perte en un an.
– L’embauche d’un directeur, (suite à la demande des autorités de tutelle) survenue juste au moment où sévissait la crise économique.
– la conjoncture économique (moins de travail)
– Les travaux facturés trop bas et les augmentations de frais de fonctionnement qui ont conduit à une moindre rentabilité des travaux effectués
l’association a dû puiser sur ses fonds propres. Ceux-ci baissent dangereusement mais l’association n’a pas de dettes.
Suite à la procédure d’alerte du cabinet d’expertise comptable, des mesures drastiques ont été prises, approuvées par le personnel à l’unanimité : par exemple la suppression de la (modeste) prime de fin d’année et la non-revalorisation des salaires, l’augmentation du tarif horaire des travaux, la chasse aux temps morts et un suivi très rigoureux des frais de fonctionnement. Sans oublier une politique commerciale intensive. Il y a urgence. En attendant des jours meilleurs.
l’assemblée générale du 19 mai 2011 a voté le quitus au bureau (par 37 voix sur 40) et renouvelé sa confiance au président Yves Blais qui commente : « Nous aurons peut-être besoin d’une ligne de trésorerie, à la fin de l’été » dit-il. « Mais nous avons surtout besoin de travail. Nous sommes la seule structure au nord du département à proposer travail et soutien aux personnes qui nous sont envoyées ».
Au cours de cette « assemblée générale des turbulences », Yves Blais a déclaré : « Nous sommes un bateau pris dans un gros temps, pas un paquebot de luxe, mais un cargo qui transporte du fret. Nous avons fait les améliorations demandées par nos organismes de tutelle . Mais ceux-ci ne nous donnent plus de frêt ! Nous mettons en avant les valeurs humaines et l’esprit associatif. Mais on nous parle de rentabilité sans nous donner les moyens suffisants ».
Les mois à venir vont être difficiles
Les mois à venir vont être difficiles. La simple reconduction des subventions actuelles de l’Etat va se traduire encore par une perte de 24 000 € en 2011. De plus l’Etat annonce une nouvelle baisse de 34 % des subventions aux associations intermédiaires et de 14 % des subventions aux chantiers d’insertion.
Ces difficultés financières, qui touchent au moins 7 autres structures du même type en Loire-Atlantique, viennent impacter le fonctionnement de l’association. Celle-ci a pourtant fourni 39 847 heures de travail en 2010, à 133 personnes.
Le Conseil Général, par la voix d’Yves Daniel, a apporté son soutien et mobilise ses services pour confier de nouveaux travaux. La Com’Com’ du Castelbriantais, elle aussi, a promis des travaux supplémentaires. Un beau chantier de construction est prévu à Mouais (mais pas avant septembre).
Le personnel de l’association est impliqué dans ces mesures. L’Etat a l’intention, sous 15 jours, de réunir tous les partenaires concernés par la survie de cette association qui, sans cela, risque de disparaître par manque de travail.
Une situation financière mauvaise, mais pas de dettes. Le personnel et les partenaires mobilisés. La barre se redresse
Bilan de l’année 2010
Contrats individuels
Au 31 décembre 2010, l’aCPM comptait 99 personnes inscrites au fichier des « Mises à disposition » dont 41 nouvelles. l’aCPM a fourni 12 720 heures de travail à 82 de ces personnes soit une moyenne de 155 heures sur une année. Cela représente 1028 contrats de travail : un intense travail administratif !
Ce sont les particuliers qui donnent le plus de travail (46 % des heures), puis les collectivités locales et associations (38 %) Les entreprises représentent 16 % des heures. [En cela il y a une importante différence avec l’association Ancre, à Nort sur Erdre où les travaux effectués pour les collectivités représentent 52 %].
63 personnes ont quitté l’aCPM en 2010 dont 41 % de sorties « dynamiques ». L’Etat exigeait 60 % mais c’était avant la crise.
Chantier d’insertion
51 personnes (11 femmes, 40 hommes) ont été embauchées en 2010, pour 22 127 heures de travail, soit 479 h en moyenne pour chacune, avec des travaux pour les communes (Fercé, La Meilleraye, Moisdon, Grand Auverné, Louisfert, Ruffigné, Soudan, St Aubin des Châteaux).
Mais aussi la Forêt de Domnaiche, le Syndicat du Don, la Com’Com’ du Castelbriantais, le Conseil Général, les Ateliers de la Mée et des particuliers.
Rappelons qu’en novembre 2010 il a fallu se battre ! L’Etat, pour faire des économies sur le dos des plus faibles, avait tout simplement suspendu les contrats d’insertion, créant de l’incertitude et une insécurité financière pour les salariés et pour les associations.
29 personnes ont quitté le chantier en 2010, mais avec, seulement, 7 sorties dynamiques. Le score exigé de 60 % est donc loin d’être atteint
qu’est-ce qu’une sortie dynamique ?
– Soit une sortie durable : Embauche en CDI ou CDD de plus de 6 mois (intérim et alternance compris)
– Soit une sortie de transition (CDD de moins de 6 mois, ou contrat aidé)
– Soit une sortie positive (formation)
Formations
18 sessions de formation ont été organisées au sein de l’aCPM en 2010 : sauveteur-secouriste du travail, pré-qualification espaces verts, découverte des métiers, initiation à la conduite (sur simulateur), informatique, etc. d’autres activités ont eu lieu : photolangage, look et bien-être, information santé, mobilité La plupart ont eu lieu hors temps de travail.
Grâce à des dons d’appareils du Conseil Général (2), du Conseil de développement (2), du Relais Accueil Proximité (3), de l’Ecole d’Agriculture de Derval (5), de la CAF (3), de particuliers, 16 personnes ont pu être équipées d’ordinateurs reconditionnés. Le site internet de l’association propose, tous les jours, les dernières offres d’emploi. Il accueille 900 visiteurs uniques par mois.
Accompagnement
Un des rôles prioritaires de l’aCPM réside dans l’accompagnement vers l’emploi du public qu’elle accueille. Pour nombre de personnes, il est nécessaire de passer par une (ou des) phase(s) de reconstruction, de reprise de confiance en elles. Santé, logement, sont les points les plus importants, sans oublier la préparation du permis de conduire et la recherche d’un emploi ou d’une formation.. Cela passe aussi par des activités de loisirs (sorties à la journée, par exemple).
+ 58 %
Le travail de prospection réalisé auprès des collectivités locales et des entreprises, pour faire valoir les clauses d’insertion dans les marchés publics, entamé durant l’année 2009, a commencé à porter ses fruits en début d’année 2011
Au 30 avril 2011, la Mise à Disposition (contrats individuels) enregistre une hausse d’activité de 58%, avec 6 681 heures travaillées (soit une moyenne de 1 670 heures mensuelles), contre 4 236 en 2009. La poursuite d’une telle activité, qui semble se dessiner pour 2011, alliée à la réévaluation des tarifs mise en œuvre au 1er avril, devrait conduire à une sensible amélioration de la situation financière de ce secteur d’activité de l’association. d’autant plus que la construction du tram-train devrait aussi apporter des heures de travail.