Ecrit le 14 septembre 2011
La foire inaugurée par un âne
Retard : ça alors, pour une surprise ce fut une surprise ! Le sous-ministre Frédéric Lefèvre s’est d’abord fait désirer. Comme disait Gandhi : « Etre en retard est un acte de violence » !
Puis il a parcouru la Foire au pas de course (comme l’avait fait Christian Estrosi naguère) serrant quelques mains ici ou là . ce qui ne l’a pas empêché de dire qu’il avait rencontré des exposants et discuté avec eux ! Même La Mée a eu droit a une poignée de mains. Ah monsieur le sous-ministre, c’est que vous ne nous lisez pas !
Roulettes : innovation : les gendarmes chargés de barrer la rue Amand Franco étaient cette année équipés de ganivelles à roulettes, modification locale.
Carabosse : plusieurs confréries gastronomiques ont participé à l’inauguration de la 962e foire de Béré. Parmi elles : la confrérie de la fée Carabosse, créée en juin 2011, pour mettre en valeur les produits culinaires et les anciennes recettes du Pays de Guémené-Penfao.
Bond : la foire fut ouverte, d’un bond, par un cheval blanc perforant une grande affiche de la foire. Parfaite maîtrise du cavalier !
Larmes : pendant que le ministre coupait le ruban d’inauguration, un gamin pleurait. « Du boulot à 20 ans, la retraite à 60 ans ». C’est ce que nous avons cru entendre.
Discours : on ne le redira jamais assez : les discours de la Foire c’est loooong comme un jour sans soleil et ça ne sert à rien car, même s’ils restent sagement assis sur leurs chaises, les officiels n’écoutent pas. Leurs pensées vagabondent vers des paysages plus riants. Surtout quand les dits-discours n’apportent rien de nouveau...
Chemins : « Tous les chemins mènent à la Foire de Béré » a dit le président Deroche rappelant les personnalités ayant inauguré la foire. Deux d’entre elles sont devenues Premier Ministre : Raffarin et Fillon. La foire porterait-elle chance ? Verrons-nous Fredo premier ministre ? Dieu nous en préserve !
Grosvalet : le président du Conseil Général a réaffirmé que l’attractivité du département de Loire-Atlantique ne doit pas se faire au détriment des territoires ruraux. Il s’est inquiété « le ciel s’est assombri depuis quelques mois, avec la crise économique et la réforme territoriale. Qui pourra demain assurer l’équilibre des territoires ? ». That is the question, of course !
Frédéric Lefèvre a fait un discours ... nul, passe-partout, se réjouissant de la réforme des retraites et de la réduction de la dépense publique. Sa grande an-nonce : la fin du suicide ! « On me parle de familles où des gens se suicident par manque de travail » a-t-il dit en substance ajoutant qu’en France tout va bien, qu’il y a plus de créations d’emplois qu’ailleurs et que demain ce sera mieux qu’avant ! Ce qui a fait dire à un participant : « La Foire a été inaugurée par un âne ». Pour un exporama sur le thème du cheval, c’était la moindre des choses.
Gentil : c’est vrai que ce n’est pas gentil de dire cela ! Mais, rassurez-vous, c’est sans conséquences : vu que le site internet de la Foire de Béré, s’il fait une revue de presse, n’y intègre pas une seule ligne de La Mée ! C’est que votre journal préféré sent le soufre assurément ! En tout cas les articles de La Mée accueillent pas mal de visiteurs : 308 pour la foire 2010, 633 pour la foire 2009, 375 pour la foire 2008 et le record : 1517 visiteurs uniques pour les échos sur la foire 2007.
Debout : le coup d’éclat du sous-ministre fut d’inciter tout le monde à une minute de silence pour les victimes du 11 septembre Celles de New-York en 2001, bien sûr. Près de 3000 morts. Mais les victimes du 11 septembre 1973 au Chili sont, elles, oubliées. Trois mille morts aussi, disparus tragiquement dans les geôles militaires ; souvent torturés avant d’être exécutés de diverses façons comme d’être lâchés du haut d’un avion dans l’océan !
Le ministre n’a pas dit un mot sur les changements intervenus depuis 10 ans : et notamment sur la guerre en Afghanistan et en Irak. Ces guerres, avant tout payées par les peuples qui en ont été les victimes, pèsent sur les Etats-Unis et plus largement sur l’Occident. Elles ont permis une remise en cause des libertés au nom de la lutte contre le terrorisme, légalisé la torture, les enlèvements, les écoutes illégales, les assassinats ciblés, etc., pratiques qui se sont étendues malgré l’élection du président Barack Obama, comme le montre le maintien du bagne de Guantanamo ou l’utilisation sans restriction de drones. Le terrorisme est devenu un concept attrape-tout permettant aux Etats de justifier leur politique de répression.
Et puis ces guerres coûtent des sommes folles, entre 3 000 et 5 000 milliards de dollars pour les seuls Etats-Unis, selon le Prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz. Elles ont accéléré l’éclatement de la crise financière (favorisée aussi par les cadeaux aux banques) et réduit les marges de manœuvre de l’Etat. (1)
(source : Alain Gresh, le diplo de septembre)
Mais revenons à la Foire de Béré ...
Gastronomie : et voilà , nous vous annonçons, confidentiellement, que l’exporama de la 963e foire de Béré sera consacré à la gastronomie.
Il est vrai qu’il y a de quoi faire ! En parcourant les allées, et notamment le pavillon des « Rencontres à la ferme », nous avons découvert les producteurs locaux, légumes, fromages, fruits ... et le jardin des confitures à Vritz : pêche au basilic, fraise au safran, figue sèche au thé, duo de brugnons, trio d’agrumes, quatuor de fruits rouges ... une symphonie de goûts et de couleurs « de la Terre à l’Assiette ».
Saveurs du Sud : avec un fort accent de Toulon, deux producteurs ont fait goûter les Olivades (olives noires, ail, câpres, huile d’olive), les artichauts rôtis au four, l’ail confit, les tomates confites, les aubergines à la provençale, les feuilles de vigne, la pistonnade et les petites olives niçoises !
Claude Onesta
L’ADIC (association pour le développement inter-entreprises de la région de Châteaubriant) a décerné ses 18e trophée en cette période difficile qui vit le présentateur évoquer « la menace d’une nouvelle crise, des cycles de plus en plus courts, entraînant une grande prudence des chefs d’entreprise ».
L’ADIC annonce, pour le 9 novembre, une conférence à Châteaubriant avec Claude Onesta, entraîneur de l’équipe de France de Handball qui viendra parler du management dans le sport et de sa transposition à l’entreprise. Ce sportif participera à un entraînement au Centre Municipal des Sports et rencontrera des adolescents. L’ADIC compte bien, ainsi, rencontrer des jeunes et les motiver, les inciter à choisir les formations du lycée professionnel.
L’ADIC annonce aussi une réforme de sa politique de communication.
Trophées de l’ADIC - 2011
Les 18e trophées de l’ADIC (association d’industriels) ont distingué deux entre-prises : Biomedilam et Moulin Roty en fonction de trois critères : la participation à la vie économique du territoire, le rayonnement sur le territoire et la communication hors du territoire.
Biomédilam : le laboratoire a été créé en 1948 avec deux personnes salariées. Il en compte maintenant 46 (45 équivalent temps plein). Siège central Châteaubriant et trois succursales à Guéméné, Héric et Pouancé. Ouvert 24 h/24 et 7j/7, il traite 650 dossiers par jour et peut faire jusqu’Ã 300 analyses différentes sur le sang et, globalement, Mylène Langeard, médecin biologiste, explique que ce labo peut effectuer 99,5 % des analyses de-mandées. Le labo est accrédité « Cofrac », il fut le premier dans la région et il n’y a que 200 labos accrédités en France (sur 4000)
Biomédilam a entrepris un rapproche-ment-mutualisation avec Ancenis avec, à terme, un partage des analyses, y compris des examens de routine. Il anticipe ainsi l’évolution qui se dessine : ne conserver que 300 ou 400 labos en France, quelquefois un seul par région. Ce sera plus rentable, plus automatisé ... et moins d’emplois !
Notes. Naguère la politique d’embauche faisait partie des critères de sélection des lauréats de l’ADIC. Mais les temps sont durs ...
Au sujet de Biomédilam, le présentateur a situé l’entreprise auprès de l’hôpital, de la clinique « et de l’école vétérinaire ». Il voulait parler de l’école d’infirmières !!
Moulin Roty : l’aventure a commencé un peu après 1968 quand un groupe d’amis a décidé de vivre en communauté, pratiquant d’abord l’agriculture et l’élevage au lieu-dit « Moulin-Roty » à Saffré, puis l’artisanat. Ce qui a débouché sur la création d’une SCOP (coopérative ou-vrière, un homme=une voix) et la production de deux objets qui ont marqué l’arrivée de la marque dans le monde de l’enfance : la voiture bois et la douillette (poupée souple en chiffon).
L’entreprise s’est développée, travaillant avec de grandes centrales de puéri-culteurs spécialisés dans le domaine de l’enfance, et de grandes centrales de jouets. Elle compte 2000 points de vente en France, 800 à l’étranger sur 30 pays. Elle a exporté 25 % de sa production en 2010 (30 % en 2011) et emploie 38 personnes pour produire un million et demi d’objets par an. Albert le mouton, Philémon le cochon, Amédé le canard, Apoliine la taupe : ils ont tous de bonnes bouilles et la qualité de fabrication.
Suite à incendie, le Moulin-Roty s’est maintenant installé à Nord sur Erdre.
Alessandro
Poursuivant dans le domaine du sport, Didier Elin a proposé à ses collègues de sponsoriser Alessandro di Benedetto. L’homme a bouclé en 9 mois un tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance, sur un petit bateau de 6,50 m, franchissant les 40e rugissants, les 50e hurlants, les 60e sifflants, là où les vents soufflent en tempête
et où les vagues peuvent atteindre 35 mètres de haut. Une folie, à la limite de la résistance humaine.
Son projet : faire le prochain Vendée-Globe (départ le 10 novembre 2010) sur un bateau de 10.28 m.
Didier et Tiffany La passion de l’élevage
Au stand de la Parthenaise, Didier Mar-chand, éleveur à Marsac sur Don, parle avec enthousiasme de son métier.
Pour lui la Parthenaise est la Rolls-Royce des races à viande, « du haut de gamme en qualité gustative et nutritive ». Pivoine, Galette, Grisbi ... c’est un animal de haut rendement : 77 % de viande (au lieu de 55 % pour la noire et 65 % pour la normande). « Ici les vaches ne produisent du lait que le temps nécessaire à la nourriture du veau. Pivoine a 12 ans, pèse 940 kg, et fait ici sa 8e foire. Elle a eu un veau par an. Je mets les animaux à l’herbe entre avril et novembre, puis je les nourris avec du concentré fermier produit à la ferme ». Pour lui, la sécheresse n’a pas été trop dure sur le secteur de Marsac. « On manque un peu d’herbe et le maïs manque de hauteur mais les poupées sont bien formées »
L’avenir de l’exploitation (45 ha) est assurée car Demoiselle Tiffany, fille de Didier, est passionnée par l’élevage. Elle a obtenu son baccalauréat professionnel C.G.E.A. (conduite et gestion des exploitations agricoles) et poursuit ses études. Le cadeau de ses 18 ans : sa première vache Montbéliarde !
« Je ne suis pas toujours d’accord avec nos responsables agricoles, dit Didier Marchand : ce n’est pas en grossissant les exploitations qu’on favorisera l’installation de jeunes. Il nous faut réfléchir à nos conditions de travail, pour que les jeunes agriculteurs puissent vivre comme les jeunes cadres, car la surcharge de travail peut créer des tensions dans les couples ». « Mais moi, je n’ai jamais eu de vacances, alors cela ne me manque pas ».
Tourisme
Au stand de l’ORPAC la composition florale avait été installlée dans une (mini) charrette à cheval. Le stand du tourisme , très beau, réalisé par Jean-Pierre Prime, avait privilégié les palis de schiste y compris dans l’abri rustique qui annonçait le salon des oiseaux de volière et présentait ... deux petits cochons noirs. Une très belle sculpture « Tête de cheval » de Michel Leray (meilleur ouvrier de France).
Nous avons rencontré des artisans passionnés et fiers de leur métier
La Foire de Béré, c’est l’occasion, la chance de rencontrer des artisans passionnés de leur métier. En voici quelques-uns, vus sur le stand de « Châteaubriant- initiative » ou sur celui de « Rencontres à la ferme ».
Valérie Stoll
Sylvain Latouche
D-cap-Ouest
Christine Baslé
Espace-création et Envival
St Patern
Ecrit le 21 septembre 2011
Derniers échos Foire
Entrées payantes : 40 145 entrées en 2011 - contre 44 240 en 2010. Il y a donc une perte sèche, due en partie à la forte pluie du dimanche matin et au temps incertain du lundi.
Il est possible aussi que le prix d’entrée, 5.80 €, ait été quelque peu dissuasif, en cette période de crise économique. Les commerçants ont bien remarqué les réticences à acheter, de la part de leurs clients.
Total des entrées : avec les entrées gratuites attribuées aux bénévoles tenant les nombreux stands, le Comité de la Foire estime qu’il y a eu 55 000 entrées
(et 100 000 à la fête foraine)
Ribéra : André Ribéra, commissaire général de la foire depuis septembre 2009, ne renouvelle pas cette fonction bénévole. « Je ne dispose malheureusement pas de la disponibilité suffisante pour exercer ces fonctions compte tenu de mes autres activités. Je reste membre du Comité de la Foire de Béré et de son Conseil d’Administration ». Cette démission est très regrettable : A.Ribéra avait les capacités nécessaires. Yves Pinson et Marcel Auffray quittent aussi la Foire. Ce sera sans doute le tour du président Deroche l’an prochain. La Foire va devoir trouver d’autres piliers aussi solides.
Dernier écho : la foire évolue ! A la fête foraine, au tir à la carabine par exemple, à côté de la pêche à la ligne de canards à anneaux ou petites grenouilles, on ne gagne plus des peluches, mais des iphones ou des playstations. Eh oui !