Ecrit le 11 décembre 2013
Les jeunes, de nos jours, sont nuls ...
Et vous qu’auriez-vous répondu ?
Au classement PISA, la France n’a obtenu qu’un score médiocre. Situés au milieu du classement des pays de l’OCDE, les résultats des élèves français sont particulièrement inégaux en matière de mathématiques.
Voici cinq des cinquante problèmes de mathématiques sur lesquels ont dû plancher les collégiens.
De la croissance des lichens
Une des conséquences du réchauffement de notre planète est la fonte des glaces de certains glaciers. Douze ans après la disparition de la glace, de minuscules plantes : appelées lichens : font leur apparition sur les rochers. Au fil de leur croissance, les lichens se développent sous la forme d’un cercle. La relation entre le diamètre de ce cercle et l’âge du lichen peut être calculée de manière approximative par la formule :
où d est le diamètre du lichen en millimètres et t le nombre d’années écoulées après la disparition de la glace.
- a) En utilisant la formule, calculez le diamètre du lichen, 16 ans après la disparition de la glace.
- b) Anne a mesuré le diamètre d’un lichen et a trouvé 42 millimètres. Depuis combien d’années la glace a-t-elle disparu à cet endroit précis ? Indiquez le calcul effectué.
Du prix des pizzas
Une pizzeria propose deux pizzas rondes de la même épaisseur, de tailles différentes. La plus petite a un diamètre de 30 cm et coûte 30 zeds. La plus grande a un diamètre de 40 cm et coûte 40 zeds. Laquelle des deux pizzas est la plus avantageuse par son prix ? Indiquez votre raisonnement.
Cambriolages
Lors d’une émission télévisée, un journaliste expose un graphique et dit : « Ce graphique montre qu’il y a eu une très forte augmentation du nombre de cambriolages entre 1998 et 1999. »
Considérez-vous que l’affirmation du journaliste est une interprétation correcte de ce graphique ? Justifiez votre réponse par une explication.
Vol spatial
La station spatiale Mir est restée sur orbite pendant 15 ans et a fait à peu près 86 500 fois le tour de la Terre pendant la durée de son vol spatial. Le plus long séjour d’un cosmonaute dans la station Mir a duré approximativement 680 jours.
Combien de fois, environ, ce cosmonaute a-t-il fait le tour de la Terre ?
A. 110B. 1 100C. 11 000D. 110 000
La perfusion
Des infirmières calculent le débit D d’une perfusion à l’aide de la formule :
- d est le facteur d’écoulement en gouttes par millilitre (ml)
- v est le volume en millilitres de la perfusion
- n est le nombre d’heures que doit durer la perfusion
Une infirmière veut doubler la durée d’une perfusion. décrivez avec précision la façon dont D change si n est doublé et si d et v ne changent pas.
Enquête réalisée en mai 2012
La France n’est pas en tête dans les résultats de cette enquête et La Droite s’acharne sur les Socialistes au pouvoir. Sauf que l’enquête a été réalisée du 9 au 25 mai 2012 et Fr. Hollande n’a été officiellement président que le 15 mai 2012. L’enquête PISA est donc la résultante d’une décennie de ministres de Droite !
La précédente enquête PISA en mathématiques date de 2003. En neuf ans, les élèves français ont perdu 16 points en mathématiques, ce qui les a fait passer du groupe ’au-dessus de la moyenne’, au groupe ’dans la moyenne’.
Si l’Hexagone compte « Ã peu près autant d’élèves très performants » en maths par rapport à 2003, il a aussi « beaucoup plus d’élèves en difficulté », ce qui sous-entend que le système s’est dégradé principalement par le bas entre 2003 et 2012.
Inégalités
« En France, la corrélation entre le milieu socio-économique et la performance est bien plus marquée que dans la plupart des pays de l’OCDE », souligne l’enquête en commentant : « Lorsqu’on appartient à un milieu défavorisé, on a aujourd’hui clairement moins de chances de réussir qu’en 2003 ».
Lorsque l’on compare les performances en mathématiques des élèves les plus favorisés la France se classe en 13e position sur les 65 pays et économies participants, soit bien au-dessus de la moyenne de l’OCDE et de son classement global aux évaluations PISA 2012.
En revanche, si l’on compare uniquement les performances en mathématiques des élèves les plus défavorisés, la France n’arrive qu’en 33e position, soit 20 places de moins, ce qui représente l’écart le plus marqué de tous les pays et économies participant au cycle PISA 2012.
Engagement et plaisir
Pour réussir à l’école et plus tard faire face aux défis et opportunités qu’ils rencontreront tout au long de leur vie, les élèves doivent s’engager vis-Ã -vis de l’école, avoir confiance en leurs compétences, et avoir la capacité et la volonté de faire ce qu’il faut afin d’atteindre leurs objectifs. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, 35% des élèves ont déclaré être arrivés en retard à l’école dans les deux semaines précédant l’évaluation PISA. En France, ce sont 32 % des élèves qui étaient dans ce cas. Les élèves qui arrivent en retard ou sèchent des cours ne mettent non seulement pas toutes les chances de leur côté pour réussir, mais perturbent aussi leur classe et le travail des autres élèves.
La France est un pays où se mêlent plaisir d’apprendre et anxiété d’être évalué (en France, les élèves restent, comme en 2003, parmi les élèves les plus anxieux des pays de l’OCDE avec ceux d’Italie, de Corée, du Japon et du Mexique). Même si prendre du plaisir à l’école n’est pas systématiquement un gage de réussite :ainsi dans certains pays comme le Japon, on peut réussir en prenant moins de plaisir que dans la moyenne des pays de l’OCDE : ce facteur est un élément important pour permettre aux élèves de s’épanouir, mais aussi d’avoir envie d’apprendre, et parfois compenser certaines lacunes de départ. Les différentes études PISA ont d’ailleurs montré que les élèves français prennent en général plus de plaisir que la moyenne des pays de l’OCDE dans l’apprentissage des matières.
Dans PISA 2012, 65 % des élèves de 15 ans en France déclarent s’intéresser aux choses qu’ils apprennent en mathématiques (contre 53 %, en moyenne, dans les pays de l’OCDE) et 42 % déclarent faire des mathématiques parce qu’ils aiment cela, contre 38 %, en moyenne, dans les pays de l’OCDE
Ecrit le 11 décembre 2019
Enquête PISA
L’enquête Pisa sur le niveau scolaire au sein des pays de l’OCDE a été publiée le 3 décembre 2019. Avec 600 000 élèves de 15 ans interrogés dans 79 pays, l’enquête Pisa est la plus approfondie du genre. Elle s’appuie sur trois items (compétences à l’écrit, en mathématiques et en sciences) pour établir un score, en points, pour chaque pays, permettant ainsi toutes sortes de comparaisons.
Des résultats globalement corrects. En compréhension de l’écrit autant qu’en mathématiques, les élèves français se classent plutôt bien, avec un score au-dessus de la moyenne de l’OCDE. En lecture, le score moyen à l’échelle de tous les pays interrogés est de 487. La France est légèrement au-dessus (493), mais reste assez loin derrière le peloton de tête. Comme c’est le cas depuis plusieurs années, les pays ou régions qui obtiennent les meilleurs scores se situent en Asie (Singapour, Macao, Hong-Kong, Corée du sud). Le Canada et l’Estonie sortent également du lot avec des scores supérieurs à 520
En sciences et mathématiques, les scores français sont également honorables, sans toutefois, là encore, atteindre ceux des pays les plus performants.
Des inégalités toujours criantes
c’est sur le terrain des inégalités sociales entre élèves que la situation reste la plus préoccupante : alors que l’écart de points entre les élèves venant des milieux les plus riches et ceux des milieux les plus défavorisés est, en moyenne, de 88 dans l’OCDE, il est de 107 en France. Cela fait de la France un des pays les plus inégalitaires de l’OCDE, avec l’allemagne et le Luxembourg. Selon l’OCDE, l’une des causes essentielles de ces inégalités en France est le manque de mixité sociale dans les établissements : les élèves venant de milieux pauvres ne fréquentent pas les mêmes établissements que ceux des milieux riches, et un élève de milieu défavorisé n’a « qu’une chance sur six de fréquenter le même lycée » qu’un élève de milieu plus riche.
Du côté du ministère de l’Éducation nationale en tout cas, on juge que ces résultats « confortent » la politique engagée depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron : le ministre Jean-Michel Blanquer se félicite de la politique « d’élévation du niveau et de justice sociale » déployée par son ministère : « Afin d’attaquer à la racine la difficulté scolaire, la priorité a été mise sur l’école primaire : instruction à 3 ans, dédoublement des classes de CP et de CE1 en zone d’éducation prioritaire au profit de 300 000 élèves, dédoublement à venir des grandes sections de maternelle en zone d’éducation prioritaire, 8 000 postes créés depuis 2017, évaluations nationales pour permettre aux professeurs de mieux répondre aux besoins des élèves, renforcement des méthodes de lecture et de mathématiques, transformation de la formation continue des professeurs. » Les enquêtes Pisa des années à venir montreront si cette politique aura réellement permis, ou non, « d’attaquer à la racine » les inégalités dans l’accès au savoir.