Accueil > Thèmes généraux > Personnes âgées, retraités > Retraites > Retraites : manif du 28 octobre et du 6 novembre 2010
Ecrit le 3 novembre 2010
28 octobre 2010, septième manifestation contre la réforme des retraites.
Et encore 1023 personnes dans la rue. Moitié moins que le 19 octobre, certes, malgré la présence, comme les autres fois, de gens de Blain, Nort sur Erdre, Fercé, Moisdon, Louisfert et autres. Moitié moins, en nombre. Mais tout aussi en colère !
« J’en aurais mis ma tête à couper » dit un manifestant, au sujet de ses voisins qu’il pensait ne jamais voir dans une manif !
En France les manifestations, sans être de la taille des deux dernières restent énormes alors que nous sommes en pleine vacances de la Toussaint, que le bourrage de crâne du gouvernement sur le « respect de la démocratie » après le vote de la loi contre les retraites bat son plein et son trop plein dans les principaux médias.
Et l’unité syndicale qui tient bon : tous les syndicats appellent à la journée d’action du 6 novembre. A Châteaubriant, 15 h au rond-point de la Ville en Bois.
Le soutien de la population reste, lui aussi, énorme. Selon le dernier sondage CSA, 65 % de la population soutient la journée d’action. LÃ aussi, c’est énorme. Les opposants à la mobilisation restent extrêmement minoritaires (19 %).
Après des mois de conflits, la haine contre cette loi scélérate et contre Sarkozy s’installe durablement. Il est de plus en plus le président des plus riches de ce pays !
Ce n’est pas parce que la loi a été votée par le Parlement qu’elle a gagné un gramme de légitimité. Elle reste toujours aussi inique, financée à 85 % par le salariat et à 15 % par le capital. Sa principale fonction est de permettre aux profits, aux dividendes des actionnaires, de mettre la main sur la part de la richesse nationale qui devrait revenir aux retraités dans un pays dont, en 40 ans, la richesse doublera.
Et re en 2013
Le gouvernement sait bien que sa réforme ne règlera pas la question des retraites : il a même prévu de rediscuter une réforme en 2013. C’est-Ã -dire demain !
Car la réforme actuelle n’a pas pour but de sauver le système des retraites. Elle vise seulement à faire baisser les retraites pour pousser les gens à adopter une retraite par capitalisation !
N. Sarkozy, qui avait dit ne pas vouloir toucher à la retraite à 60 ans, a été incité à le faire par un de ses conseillers, David Thesmar, membre du CAE (Conseil d’analyse économique, auprès du premier ministre), et directeur scientifique du fonds de pension « BNP Paribas Hedge Fund » qui, le 24 février 2007 dans Le Monde, écrivait : il faut « infléchir le système de retraite. Raboter le système par répartition pour les Français ayant un certain niveau de revenu. Cotisant moins, récupérant moins, ils seraient incités à acheter des actions ce qui permettrait de développer des fonds de pensions français ».
Les fonds de pension, on a vu ce que ça donnait lors de la crise qui a éclaté en 2008. Rabotés aussi !
Alors, cette réforme Sarkozy de 2010, qu’est-ce que ça va faire ?
Actuellement 40 % des personnes qui font valoir leur droit à la retraite ne sont déjà plus en activité. Durant les deux ans et demi qui les séparent de l’entrée dans le système de retraite, elles sont prises en charge par l’Assurance-chômage ou des minima sociaux en attendant de pouvoir liquider leur retraite. On peut donc s’interroger sur les bénéfices financiers d’une réforme qui consiste à transférer pour partie les coûts du système de retraite vers d’autres dépenses sociales. (1)
En France le taux d’emploi des 55-64 ans stagne à 39 % en 2010, contre 48 % pour la moyenne de l’Europe. « les freins à l’emploi ne sont pas principalement d’ordre légal. Ils relèvent de politiques de formation, du travail et de l’emploi inadaptées au contexte du vieillissement de la main-d’œuvre. Il serait donc urgent de permettre aux seniors de durer en emploi en rendant le travail soutenable, et de convaincre les entreprises que les seniors peuvent être autre chose qu’une variable d’ajustement de leur masse salariale » dit Anne-Marie Guillemard (1)
(Canard Enchaîné, 27.10.2010)
Inquiétudes à Châteaubriant
Les syndicats, à Châteaubriant, sont contents du déroulement des manifestations. « Nous travaillons bien en intersyndicale, depuis plusieurs mois » dit Bernard Gaudin (CFDT) . « Plus de 10 000 personnes sont passées dans les manifs » dit Serge Adry (CGT).
« l’attaque du gouvernement a fait sortir les gens » dit Gilles Barracand (Sud). Chefs d’équipe, commerçants, cadres, secrétaires, ouvriers, paysans, enseignants, jeunes, retraités, salariés du privé comme du public : toutes les catégories sociales.
Les syndicats s’inquiètent de la dégradation dans la zone d’emploi de Châteaubriant : « fin août 2010, en catégorie A, on compte 3815 chômeurs : chiffre en hausse de 16,3 % en un an, nous sommes les premiers des Pays de Loire où la moyenne est de 2,8 % » dit B.Gaudin. « En catégories ABC la hausse est de 18,4 %, nous sommes encore les plus forts dans les Pays de Loire où la hausse est de 7,7 % »
« La situation s’aggrave, la crise s’installe durablement » dit Serge Adry en comparant les emplois relevés par l’aSSEDIC :
Sur le Pays de Châteaubriant :
Com’Com’ | 2008 | 2009 | Variation |
Com’Com’ Chbt | 8363 | 7797 | - 566 |
Com’Com’Nozay | 1723 | 1689 | - 34 |
Com’Com’Derval | 1065 | 1078 | + 13 |
Pays | 11151 | 10564 | - 587 |
« En un an, le Pays de Châteaubriant a perdu 587 emplois, principalement sur la Com’Com’ du Castelbriantais. Ce sont les intérimaires qui ont le plus trinqué » dit Gilles Barracand.
« Le reprise n’existe pas ; dans les entreprises on vivote. Il n’y a plus d’intérimaires, les sous-traitants sont durement touchés » dit Serge Adry. Et Bernard Mabilais (FSU) complète : « Il y a de plus en plus de non-titulaires dans les services publics. De ce fait les personnels ne se fixent pas à Châteaubriant ». Et Hervé Le Goff (CFDT-Hôpital) ajoute : « Pas une seule infirmière de la dernière promotion de l’IFSI n’est restée à Châteaubriant. A l’hôpital, il y a 20 % de contractuels. Les emplois proposés sont des contrats très courts sans perspective de titularisation alors que nous manquons d’infirmières »
Et pendant ce temps-là les salariés les plus qualifiés s’en vont vers les territoires voisins où ils trouvent de meilleures garanties d’emploi et de meilleurs salaires. « Il y a là un risque de déperdition des ressources humaines du Pays de Châteaubriant ».
Tout cela contribue à la non-attractivité de la région castelbriantaise ! La Clinique Ste Marie est à vendre depuis des années, et personne n’en veut. Le bâtiment de France télécom, libéré depuis 2 ans est toujours à vendre. Nul n’en veut. On continue à le chauffer !
Un grenelle de l’emploi
Les syndicats demandent aux autorités locales de regarder la situation en face, en cessant de se répéter que tout va bien. « Nous demandons la réunion des partenaires sociaux et une véritable discussion, un grenelle de l’emploi, si on ne veut pas se retrouver demain dans un territoire de plus en plus appauvri »
(1) Source : article de Anne-Marie Guillemard, sociologue, dans Le Monde du 28.10.2010
Ecrit le 3 novembre 2010
Le déclin éditorial : des consignes données aux journalistes
Trop, c’est trop ! En ces temps de mouvement social de grande ampleur, () chaque matin ou presque, pour voler au secours de Sarkozy et de sa politique, la UNE [de Ouest-France] affiche une ligne idéologique à sens unique. () Le projet de réforme des retraites est présenté comme une évidence qui doit s’imposer à tout esprit sain et raisonnable. Sa contestation prolongée et résolue est d’une irresponsabilité coupable au regard des générations futures. La radicalisation du mouvement social met en péril l’équilibre économique et sape les fondements de notre démocratie. Le gouvernement, droit dans ses bottes, incarne l’ordre et la fermeté. Les opposants, eux, alors qu’ils ont le soutien de la majorité des Français, sont présentés comme divisés et sans projets sérieux.
Que deviennent le pluralisme, la défense de la démocratie, le respect du lecteur qu’Ouest-France brandit, à la première occasion venue, comme son étendard ?
Les consignes données aux rédactions par la hiérarchie sont sans ambiguïté : il faut restreindre la couverture des manifestations « pour éviter de lasser » le lecteur ; il importe de mettre l’accent sur les perturbations : lycées bloqués, stations services à sec : et de donner surtout la parole « aux gens dont l’activité commence à être perturbée par le mouvement ».
Sur le terrain, de nombreux journalistes ont été interpellés par des lecteurs choqués et qui se sentent trahis. Dans nos rangs [les rangs des journalistes] aussi, la colère s’exprime, comme lors de l’aG de la section Ouest-France du SNJ : « Qu’on arrête enfin de nous faire passer des choix idéologiques pour des choix journalistiques, s’insurge une consoeur. Non, les gens qui sont contre le mouvement social actuel ne créent pas un événement à couvrir au même titre que ceux qui manifestent ! » « Qu’on arrête d’essayer de minimiser l’ampleur de ce mouvement, en nous demandant de donner la parole à tout le monde », s’indigne un autre.
Le SNJ n’est pas opposé à l’expression d’opinions affirmées dans les éditoriaux. A
condition que les points de vue divergents puissent s’exprimer à la même place. A condition que le traitement de l’actualité reste dans le cadre dont il n’aurait jamais dû sortir : celui d’une information honnête et équilibrée des lecteurs.
Communiqué du SNJ, syndicat des
journalistes de Ouest-France
Ecrit le 3 novembre 2010
En Allemagne aussi
Le syndicat allemand IG Metall a annoncé, le 26 octobre, le lancement d’une série de manifestations pour réclamer un changement de la politique économique menée, avec dans sa ligne de mire la retraite à 67 ans et le plan d’économies adopté par le gouvernement.
Le responsable du syndicat pour l’arrondissement de Francfort, Armin Schild, explique ces manifestations par « le sentiment croissant d’injustice au sein des salariés et de la population ». « Avec les réductions de retraites, une médecine à deux vitesses et le plan de rigueur (gouvernemental), les employés ne cessent de payer. Dans le même temps, les banquiers en faillite encaissent de nouveau des bonus » dénonce-t-il.
Tous des irresponsables, ces Allemands !
Ecrit le 3 novembre 2010
pénurie et restrictions
En ces temps de restrictions sur les carburants, concernant le blocage des raffineries et des dépôts de carburant,
la France n’est pas consciente de ce que va représenter l’après-pétrole et je n’entends rien sur une anticipation, une préparation des mentalités, alors que l’après pétrole c’est à notre porte. Quand je vois que des Français se taperaient dessus pour deux gouttes de pétrole, ça donne à réfléchir. A Fercé, en une semaine, il y a eu 7 vols d’essence !
Et concernant la grève du ramassage des ordures, là pareil la France ne voit pas la masse de déchets liés à la sur-consommation et au suremballage qu’elle génère.
Finalement est ce que la mondialisation et son capitalisme destructeur ne va pas sombrer avec la disparition des énergies fossiles ?
Serge B.
Ecrit le 10 novembre 2010
Justice sociale

Samedi 6 novembre 2010, une pluie incessante. 500 manifestants quand même (et 800 si on y ajoute les parapluies). Le Rond-Point de la Ville en Bois a été bloqué (ce qui ne bloquait nullement les automobilistes : ils pouvaient contourner) et le cortège s’est rendu tranquillement au Rond-Point Alexandre ménard rebaptisé, pour la circonstance, « Rond-Point de la Justice Sociale ». Cette justice que les manifestants revendiquent même si certains n’ont pas osé affronter la pluie. Les autres sont rentrés chez eux, après deux heures de manifestation, trempés jusqu’Ã la peau, mais toujours bien décidés à montrer leur détermination.
Ecrit le 17 novembre 2010
Retraites : Matinal
La loi de réforme des retraites a été définitivement adoptée par l’assemblée Nationale le mercredi 27 octobre 2010 par 366 voix pour et 233 voix contre.
C’est à 2h22 très précise, le 10 novembre 2010, qu’a été promulguée l’injuste loi portant sur la réforme des retraites ! Dans cette nuit du 9 au 10 Novembre 2010, quarante ans exactement après la mort du Général de Gaulle, celui qui mit en œuvre le programme du Conseil National de la Résistance et ses avancées sociales !
référendum
un référendum d’initiative populaire est constitutionnellement possible. Il suffit pour cela d’avoir 4,5 millions de signatures de citoyens.
Pour signer cet appel, c’est ici :
http://www.referendumretraites.org/
(sauf quand il n’est pas coupé ! Censure ?)
Mark Weisbrot
Mark Weisbrot est économiste, et anglais. Il a signé un article dans The Guardian disant : Le nombre d’actifs par retraité est passé de 4,4 en 1983 à 3,5 en 2010, mais la croissance du revenu national a été beaucoup plus que suffisante pour compenser l’évolution démographique. La croissance du revenu national au cours des 30 ou 40 prochaines années sera également suffisante pour payer les augmentations des dépenses de pension dues à l’évolution démographique, tout en permettant aux générations futures de profiter du même niveau de vie que les gens d’aujourd’hui.
La taxe sur les transactions financières, dit-il aussi, pourrait apporter des milliards de dollars de recettes. Une augmentation de l’âge de la retraite est une décision très régressive qui va frapper les personnes
qui travaillent le plus durement. Les travailleurs les plus pauvres ont une espérance de vie plus courte et perdront une proportion plus élevée de leurs années de retraite. Les travailleurs qui doivent prendre une retraite anticipée pour cause de chômage ou d’autres épreuves auront un avantage réduit à la suite de ce changement. Et, bien sûr, cette réduction ne touchera pas les personnes les plus riches de la société. () Les Français se battent pour l’avenir de l’Europe - et sont un bon exemple pour les autres .
Mais cet article du Guardian est tenu secret par la presse française, sauf Marianne !
http://www.marianne2.fr/Quand-the-Guardian-applaudit-les-grevistes-francais_a198996.html
http://www.guardian.co.uk/commentisfree/cifamerica/2010/oct/20/france-protest