Ecrit le 15 juin 2011
Dans la première moitié du siècle dernier, on nourrissait les élèves avec des haricots, quand on ne savait plus quoi leur donner à manger. En effet, le haricot était considéré comme un aliment nourrissant et pas trop cher. Quand il n’y avait même plus de haricots à manger, c’était la fin de tout. C’est de là que provient l’expression « C’est la fin des haricots » que l’on emploie quand on veut signifier que « c’est la fin du monde », souvent de façon ironique.
E.coli
Eh bien il va nous falloir revenir aux haricots car on ne sait plus quoi manger ! Les pauvres concombres ont été accusés de receler E.Coli, une bactérie tueuse. On a dit ensuite que c’était les tomates, ou les salades. On a parlé d’un restaurant allemand, et puis des graines germées. Et voilà que cela se précise : la fameuse bactérie, qui a quand même fait une bonne trentaine de morts, viendrait de graines germées de radis, produites dans une ferme bio ! Un comble !
35 morts, 3255 malades dans 16 pays. Vive la mondialisation ! (1)
Reste que les graines germées n’ont pas fabriqué la bactérie fatale elle-même ! Celle-ci proviendrait de souches d’origine humaine. Un défaut d’hygiène peut-être ? Quelle salade !
En attendant, l’Europe a connu un vent de folie : à Nantes, première région française productrice de concombres, les maraîchers ont détruit une cinquantaine de tonnes de cette plante potagère. L’Espagne a brûlé les siens (les concombres, pas les maraîchers). Partout c’est le blues du légume. Et les producteurs n’ont plus un radis. Et tandis que les rumeurs conduisent à l’écrabouillement du travail des hommes, on parle d’indemnisation. Celle-ci ne sera pas à la hauteur du préjudice subi. Il reste à espérer qu’on nous débarrasse des … cornichons.
Farines animales
Car voilà que le consommateur est encore roulé dans la farine : dix ans après leur interdiction, pour cause de maladie de la vache folle, on s’oriente vers une réintroduction des farines d’origine animale dans l’alimentation animale. L’UFC Que-Choisir n’y est pas favorable : « Bruxelles met en garde contre les contaminations croisées de farines issues d’espèces différentes. Sera-t-il possible d’éviter ces risques de croisements dans les usines, les transports et les élevages. Pour l’instant, il n’existe pas d’usines dédiées à la fabrication d’aliments spécifiques à une seule espèce. Et dans les élevages, rien ne permet d’assurer que tous les éleveurs suivront le protocole, que des porcs ne mangeront pas des farines de porcs, même involontairement. La traçabilité ne nous paraît pas suffisante » .
Les éleveurs s’inquiètent aussi : « Il ne sert à rien d’être plus compétitif, en réduisant nos coûts de production, si le consommateur n’est pas rassuré ». Selon l’autorité européenne de sécurité des aliments, les risques seraient « négligea-bles ».
Médicaments à risques
On peut douter de l’avis des experts au vu des scandales à répétition, par exemple dans le milieu pharmaceutique. Après le Distilbène, l’Isoméride, le Vioxx, le Médiator, les autorités deviennent plus prudentes. Le 9 juin ont été interdits Actos et Competact pour le traitement du diabète car on s’est aperçu que ces médicaments contenaient de la pioglitazone, molécule augmentant de 22 % le risque de cancer de la vessie. 22 %, rien que ça !
77 autres médicaments sont sous surveillance ou ont été retirés du marché, accusés de risques graves sur le foie, les poumons ou le système digestif : ils soignent une maladie et rendent la personne malade !
La bactérie dans des steaks hachés
Sept tonnes de viande en Italie
Ecrit le 15 septembre 2021
Des steaks végétaux
Vous êtes écolo, vous savez qu’il faut réduire la consommation de viande. En plus de nuire à l’environnement, votre consommation de viande nuit gravement à votre santé. Vous consommez donc des steaks végétaux ; Alerte ! Il y a tromperie !
Killian Bouillard est docteur en sciences du sport, spécialisé en nutrition. Dans le journal Reporterre il explique qu’il est grand temps de nous affranchir des industriels, qu’ils soient de la viande, du lait, des œufs ou des alternatives « végétales », et de tirer les conclusions fournies par la recherche en nutrition.
Les steaks végétaux sont des produits industriels, des aliments ultratransformés. C’est-à-dire des aliments obtenus à partir de transformations industrielles sans équivalent domestique, généralement constitués d’au moins cinq ingrédients dont bien souvent de l’huile, du sucre (ou un équivalent industriel : maltodextrine, dextrose, sirop de glucose...), des déchets revalorisés de l’industrie laitière (poudre de petit lait, poudre de babeurre, matière laitière anhydre…), des fragments d’aliments bruts (fibres, germes de blé, amidon, gluten...) et des additifs, tels qu’émulsifiants, stabilisants, conservateurs.
Des chercheurs, après une étude sur plus de 100 000 personnes, ont montré qu’une consommation accrue de produits ultratransformés était associée à davantage de risques de maladies cardiovasculaires, de maladies coronariennes et de maladies cérébrovasculaires, à davantage de risques de cancers, et à davantage de risques de surpoids et d’obésité. Substituer un steak végétal à son bifteck, ce serait donc passer de Charybde en Scylla.
Il existe pourtant une solution simple qui a de quoi faire rêver : une alimentation centrée exclusivement sur des aliments peu transformés et d’origine végétale. C’est-à-dire une alimentation fondée sur des légumineuses, des céréales complètes, des légumes, des fruits, des fruits à coques et des graines, et excluant presque tout produit d’origine animale (viande, œufs, poissons et produits laitiers) et tout produit ultratransformé.
Ce qui devrait nous enthousiasmer et nous encourager à adopter ce type d’alimentation, c’est qu’elle semble pouvoir prévenir et traiter la majeure partie de nos maladies chroniques (obésité, diabète, cancers, maladies digestives, maladies neurodégénératives…).
Reste à savoir si ce type d’alimentation est compatible avec le rythme de la vie « moderne »