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Ecrit le 23 novembre 2011
N’importe quoi !
Le président du Conseil Général Philippe Grosvalet réagit à l’annonce de Nicolas Sarkozy. « Le président de la République-en-campagne a annoncé aujourd’hui à l’occasion d’un déplacement électoral consacré à la » fraude sociale « l’obligation prochaine pour les bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA ) de travailler sept heures » pour la collectivité « , pendant six mois, sous peine de sanctions. Le rapprochement de ces deux idées est en soi profondément choquant. mais conforme à l’idée de » cancer de l’assistanat" évoqué il y a quelque temps par un ministre de M Sarkozy.
Je préfère pour ma part souligner l’ irréalité d’un tel dispositif, pour autant qu’un jour il soit mis en application. c’est en effet une spécialité de la Droite que de penser des réformes reposant sur des usines à gaz et faisant appel à d’ impraticables modalités, qui ne donnent jamais au final le résultat annoncé : dans ce registre, on peut citer la fin de la carte scolaire qui a achevé de ghettoïser les collèges de quartiers ; la suppression de la taxe professionnelle qui appauvrit les collectivités et endette encore plus l’Etat ; la fin de la formation des professeurs des écoles qui finit par décourager les vocations.
20 000 personnes à sept heures par semaine
qu’en est-il de la dernière idée du président de la République ? Obliger les bénéficiaires du RSA à travailler 7 heures chaque semaine, cela veut dire concrètement, dans le département de Loire-Atlantique que je préside et qui compte plus de 20 000 bénéficiaires du RSA (soit 1,5 % de la population), trouver chaque mois 560 000 heures de travail.
Soit l’équivalent de 4 000 postes à temps plein ! Et dans le secteur non-marchand qui plus est.
Cette proposition farfelue revient donc à demander aux collectivités locales et associations de trouver l’équivalent de 4 000 postes. On imagine qu’il faudra commencer par identifier des besoins non-pourvus, les diviser en 7 heures, afin de les affecter. Mais qui encadrerait ces allocataires du RSA ? Des fonctionnaires uniquement missionnés pour cela ? Dans les Conseils généraux, chefs de file pour l’insertion ? Au moment où le Gouvernement met la pression sur les collectivités pour qu’elles réduisent l’emploi public ? Ou bien des bénévoles dans les associa- tions ? n’ont-ils pas mieux à faire au service de leurs adhérents ?
On voit bien dans quel irrespect le Gouvernement tient tout à la fois les allocataires du RSA , les collectivités territoriales et leurs fonctionnaires, ainsi que les associations, qu’il veut transformer en supplétifs de sa politique de culpabilisation sociale.
Je pose d’autres questions : dans quel parcours d’insertion, de retour à l’emploi, valorisant et qualifiant pour les personnes, un tel contrat au rabais peut il prétendre s’inscrire ? Et lorsque ces personnes seront malades, devront-elles aussi supporter des jours de carence, prélevés sur leur RSA ?
Je rappelle ce qu’est, à Gauche, notre conception de l’insertion : depuis 2004, notre majorité départementale a fortement favorisé le retour à l’emploi des allocataires en leur faisant confiance et en leur proposant de vrais contrats d’insertion (de 26 à 35 heures), dans la durée. Elle a fait de la Loire-Atlantique un département pilote dans la mise en place du RSA , bien avant sa généralisation en juin 2009. l’an dernier, 2 600 contrats aidés ont été financés, soit 3 fois plus qu’en 2006. Le département n’hésite pas à pallier les mouvements de stop-and-go de l’Etat : en février dernier nous avons débloqué en urgence 500 000 € pour assurer 400 contrats menacés par la baisse des crédits d’Etat.
La solidarité nationale, même à hauteur de 460 € par mois, ne doit pas conduire ses bénéficiaires à s’excuser, par le travail, d’être pauvre.
Aujourd’hui ce ne sont pas ces personnes qui sont éloignées de l’emploi mais c’est l’emploi qui s’est éloigné de ces personnes.
Dans notre société de consommation, la pauvreté n’est un idéal de vie pour personne. Il est grand temps de respecter ces personnes, leurs difficultés et leurs capacités, mais aussi le travail d’insertion mené par les Conseils généraux, les travailleurs sociaux et les associations, sans arrière pensée politicienne médiocre ni mise en cause de nos concitoyens.
Philippe Grosvalet
Communiqué du 15.11.2011
Et les licenciements continuent, dans les banques cette fois, pas du côté des traders aux salaires-fous, mais du côté des employés.
A l’étranger : HSBC : 30.000 emplois supprimés, Lloyds Banking : 15.000, Barclays : 3.000, UBS : 3.000, Crédit Suisse : 2.000 Commerzbank : 7.000, HSh Nordbank : 900, Bankia 2.900, Intesa Sanpaolo : 4.000, ABN Amro, Nordea 2.000.
et en France : BNP Paris : 1396 suppressions dont 373 en France -
Société Générale : 600 emplois.
Un lecteur nous écrit :
Ouest-France du 17 novembre en page 2, fait part de la multiplication, au niveau mondial, des plans sociaux engagés ou envisagés à court terme. La potion va être rude à avaler, dans la banque de financement et d’investissement en particulier (la banque de guichet, à rentabilité élevée, est pour l’instant épargnée, sans vouloir faire de l’humour, noir, face à des familles qui vont tout prochainement tomber de haut).
Il est de notoriété publique que lorsque votre (cher) banquier commence à présenter quelques symptômes qui risqueraient au pire de le faire tousser, vous comme moi, simples particuliers, savons en être au stade ultime de la phtisie super-galopante. Bref, c’est du noir de noir annoncé sur ciel hermétiquement plombé... Des chiffres ? Accrochez-vous : de par le monde, 128 000 personnes quitteront de gré ou de force le système bancaire mondial sous 3 ans. Pour mieux comprendre ce chiffre, cela représente 10 ou 11 fois la population entière de Châteaubriant, femmes et enfants compris.
Le tiercé perdant ? : 1) Royaume-Uni avec 40% - 2) Etats-Unis 27% - 3) Italie 10%. Ca continue par Suisse, Pays-Bas, Japon, ....., France. Reste à venir, sans doute pour bientôt, et selon les différentes implantations, le triste verdict des licenciés pays par pays.
Comme l’on goûte un bon vin ou un bon cigare, je vous laisse apprécier le cynisme de la justification de ces plans sociaux exécutés par anticipation :« la mise en application de ces [nouveaux] règlements entraîne une baisse structurelle des revenus du marché » et donc des « suppressions d’emplois assez massives ». Et les « conditions actuelles de marché ont tendance à accélérer cette tendance (sic) » C’est fort de café-cognac, non ?
Mais notre sauveur est là ! Après l’annonce du plan de licenciement de Peugeot-Citroen, N. Sarkozy déclare se saisir du dossier alors qu’il s’agit d’une société privée. Aurait-il quitté sa fonction présidentielle pour rejoindre Pôle Emploi ? Aurait-il quelques idées de génie pour relancer les ventes de PSA après presque cinq années sans la moindre imagination ?
Malheureusement non, seulement la promesse d’en finir avec le colossal déficit budgétaire qu’il a contribué à créer.