Ecrit le 31 octobre 2012
La pétition Air Food
Vous connaissez le Air Guitar, qui consiste à avoir l’air de jouer de la guitare comme un pro, mais sans guitare ? La Belgique a même un championnat de ce genre ! Eh bien le Air food Project, c’est un peu la même chose. c’est un dîner où l’on mange mais avec des assiettes vides.
Car dans quelques mois et sans l’aide alimentaire européenne, 18 millions d’Européens, eux, auront l’air de manger mais ne feront pas semblant. Le Air Food Project, c’est une idée, un film, mais aussi un site internet, une pétition, pour permettre à chacun de soutenir le projet à sa manière. Rendez-vous sur le site de ce projet.
Si vous souhaitez aider les ASSOCIATIONS qui fournissent de l’aide alimentaire à des familles démunies et en grande difficulté cliquez sur le lien : descendez dans la page, (sous la vidéo) et mettez votre nom prénom et adresse mail, code postal et pays puis cliquez sur « soutiens » pour faire partie des SIGNATAIRES qui militent pour que l’aide alimentaire soit réinstaurée définitivement. (ne cochez pas ce qui concerne facebook)
Le programme historique d’aide alimentaire européenne (PEAD), a été voté en 1987 par les institutions européennes. Il représente seulement 1 € par Européen, et permet, depuis plus de 25 ans, d’assurer les besoins vitaux alimentaires de plus de 18 millions de personnes en grande difficulté.
Jusqu’Ã présent, 20 des 27 pays européens ont souhaité en bénéficier. Sept pays (l’allemagne, l’autriche, le Danemark, les Pays-Bas, la République Tchèque, la Suède et le Royaume-Uni) ne comprennent pas encore l’intérêt d’une aide alimentaire européenne.
Pour quatre associations françaises (Banque alimentaire, Croix-Rouge, Secours Populaire , Restos du Cœur), cette aide représente de 23% à 50% des denrées alimentaires distribuées, soit 130 millions de repas qui risquent de disparaitre dans un an. Il nous reste donc 3 mois pour interpeller les pouvoirs publics et mettre les décideurs européens face à leurs responsabilités, dans un contexte de crise économique : et donc humanitaire : aggravé.
130 millions de repas
La flambée des prix agricoles et des prix à la consommation rend inaccessibles les produits d’alimentation vitaux à plusieurs millions d’Européens. Pour répondre aux demandes qui vont se multiplier, les associations devront prévoir, seules, leur approvisionnement dans les mois qui viennent, et risquent de se retrouver impuissantes pour faire face.
Si un nouveau programme n’est pas voté dans le cadre financier pluriannuel d’ici décembre 2012, ce sont 130 millions de repas qui risquent de disparaitre fin 2013.
Pour cela, les quatre associations ont lancé cette vaste opération de mobilisation des opinions publiques à travers un concept nouveau : le Air food.
C’est sûrqu’il y a quelque chose à faire : Chaque Français jette entre 20 et 30 kilos de nourriture par an, un gaspillage que le gouvernement veut diviser par deux d’ici 2025, en favorisant la vente de produits à l’unité ou la récupération des invendus par les associations d’aide aux plus démunis ...
- - à condition que des ’grandes surfaces’ acceptent de donner les produits qu’elles préfèrent jeter ou vendre à Valdis, usine de méthanisation d’Issé !
- - à condition aussi que les règlements sanitaires soient moins stricts : il est en effet interdit de donner les restes d’une cantine scolaire ou d’une soirée repas.
Quand on risque de mourir de faim, doit-on avoir peur de denrées de la veille ?
Quand on risque de mourir de froid, doit-on avoir peur de denrées qui n’ont pas suivi la chaîne du froid ?
Voilà un travail de réflexion (et d’action) pour des centres communaux d’action sociale !
Manger rien !
Le gouvernement vient de lancer une campagne contre... le gaspillage alimentaire. Fort bien, mais est-ce suffisant ?
Comme dit Lutte Ouvrière : « c’est le chômage, les bas salaires, les retraites rognées, la hausse des prix des produits de première nécessité, qui fait que la pauvreté ne cesse de se développer et que des gens, en France, ne mangent pas à leur faim ».
Mais que cela ne vous empêche pas d’aller signer la pétition ici
Histoire du PEAD
Le programme PEAD est parti d’une idée de Coluche proposée en 1987 à Jacques Delors : on puise dans les excédents de la Pac (Politique agricole commune, ndlr) qu’on redistribue aux associations. Le problème, c’est qu’il n’y a plus d’excédents depuis deux ou trois ans. Alors le budget a servi à financer des achats directs sur les marchés. Pour 2012 par exemple, sur les 500 millions de budget, 117 financent les excédents et 383 correspondent à des achats sur les marchés. Certains pays s’opposent à ce principe. Un compromis a été signé en novembre 2011 pour prolonger le financement de ce programme jusqu’Ã fin 2013. Après ?
La Commission Européenne prévoit la baisse de près d’un tiers des ressources accordées aujourd’hui aux associations. Les dotations tomberaient ainsi de 480 millions à 360 millions d’euros par an. De plus, ce mécanisme servirait aussi à l’aide locative, vestimentaire, etc. Il ne prendrait donc pas en compte la priorité absolue que représente l’aide alimentaire.
Ecrit le 23 janvier 2013
Aide alimentaire : un euro par an
Banque alimentaire, Croix Rouge , Restos du Cœur, Secours Populaire : les quatre associations françaises d’aide alimentaire se sont unies à leur homologue allemand, Die Tafeln, pour porter leur message auprès du président du Parlement européen, Monsieur Martin Schulz, qui les a reçues, à Bruxelles, mercredi 9 janvier et qui a affirmé son soutien à la cause des plus démunis. Il s’est prononcé pour le vote d’un budget à la hauteur des besoins, c’est-Ã -dire au moins équivalent au budget actuel, considérant que l’Europe se doit de rétablir un équilibre social.
Les cinq associations saluent cette initiative fortement symbolique, claire et courageuse et restent résolument mobilisées afin d’obtenir un vote favorable des chefs d’Etats à la veille du Conseil européen des 7 et 8 février prochain durant lequel le budget du futur programme sera discuté.
Elles ont avancé les chiffres d’une augmentation toujours plus inquiétante du nombre de personnes venant chercher de l’aide : plus de 10% par rapport à l’année passée. Ce constat alarmant s’inscrit en contradiction forte avec la volonté de certains Etats de supprimer ce programme bénéficiant à 18 millions d’Européens depuis plus de 25 ans et dont le coût n’est pourtant que d’un euro par an et par Européen.
Si le Conseil européen supprimait ou diminuait le budget de cette aide, le coût économique et social en serait considérablement plus élevé que si l’on maintenait ce programme. De même, les répercussions écologiques (sur le développement durable, la lutte contre le gaspillage...) ainsi qu’en matière de santé seraient catastrophiques. Bien au-delà , une telle décision conduirait à un véritable tsunami alimentaire et au retour de carences alimentaires
graves sur notre continent.