Ecrit le 19 décembre 2012
Le conflit s’enlise à Notre-Dame des Landes. Il y a ceux qui sont contre, depuis des lustres, ils sont nombreux, et loin d’être une poignée d’activistes professionnels ! Il y a ceux qui ont changé d’avis, comme Hervé Boscher : il avait sans doute peur qu’on lui retire son poste de vice-président du Conseil Général, comme c’est arrivé à Françoise Verchère ! Il y a ceux qui sont pour l’aéroport, parce que la Chambre de Commerce et la Chambre des métiers leur ont dit que ce serait un atout formidable pour eux. Et puis, il y a toute la masse des citoyens, qui regardent et commencent vraiment à s’interroger sur le bien-fondé de cet aéroport !
Alors, le syndicat aéro-portuaire (que préside Jacques Auxiette, président PS du Conseil Régional), vient de lancer « des avis d’appel public à la concurrence pour des marchés d’actions de lobbying ». Cible visée : les médias sociaux, afin de promouvoir la réalisation du futur aéroport du Grand-Ouest.
La stratégie mise en place « devra être efficace et opérationnelle ». Il s’agira d’identifier et de fidéliser les intervenants, les décideurs, les relais et alliés. Et de bonifier « l’e-réputation de l’aéroport ». Le budget de ce contrat pourrait atteindre 120 000 euros hors taxes sur deux ans. Cela veut dire que les promoteurs de l’aéroport prévoient une bataille de longue haleine.
Un autre contrat, prévoyant une enveloppe maximale de 70 000 euros, est dévolu aux relations avec la presse, tant au niveau national et qu’européen. Pour des actions ponctuelles, le syndicat mixte se propose de prendre en charge « le transport et l’hébergement des journalistes ». « On assume, note t-on du côté du Syndicat mixte aéroportuaire. On a du mal à faire entendre nos arguments. On a décidé de réagir. »
Conclusion : il y a du fric dans ce syndicat aéro-portuaire ! Avis aux chômeurs, retraités, rsastes, smicards et autres. Le fric fera-t-il la différence entre des gens animés de véritables convictions à soulever des montagnes et un appareil politique de plus en plus bourgeois et bouffi d’orgueil ?
démolitions
Venus de 75 départements, près de 300 représentants des comités de soutien anti-aéroport sont rassemblés les 15-16 décembre à Notre-Dame-des-Landes. Objectifs : se fédérer et élaborer une plateforme commune de revendications.
Contestation
Après les 65 cartes d’électeurs déchirées le 7 décembre à Châteaubriant, 95 autres cartes ont été déchirées à Nozay le 10 décembre, devant la permanence d’Yves Daniel, député PS.
Un lecteur écrit : Les « déchireurs » de cartes électorales pour empêcher l’aéroport me font penser à l’époque des « renvoyeurs » de livrets militaires pour empêcher les guerres. Ca n’a pas marché ! Par contre pour discréditer les fraichement élus et faire revenir Berlusconi, ça peut le faire.
NB les « renvoyeurs », prudents, expédiaient une photocopie, afin de pouvoir présenter l’original quand ils passaient au tribunal
Chiffres
L’aéroport de Notre-Dame des Landes est-il viable économiquement ? Ce n’est même pas sûr. Le magazine Reporterre a repris les calculs et révèle, selon lui, « le tour de passe-passe qui a permis à l’Etat de faire croire que le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes serait rentable ».
Quant aux chiffres annoncés pour le trafic aérien à Notre-Dame des Landes, on peut en douter aussi à la lecture du dossier établi par Breizhjournal (1) qui révèle que, à partir de 2022, lorsque le barreau sud de la ligne ferrée à grande vitesse en Ile-de-France sera achevé, les passagers nantais pourront aller à Roissy ou à Orly en TGV. Pour le passager, économie de temps et de coût garantie.
A l’heure actuelle, il faut 2 h 20 en TGV et 61 à 79 € pour se rendre de Nantes à la gare TGV de l’aéroport de Roissy. Avec l’achèvement en 2017 de la nouvelle LGV et le barreau sud en Ile-de-France, Nantes sera à 1 h 30 de Roissy et d’Orly.
En comparaison, il faudra compter entre 217 et 291 € pour 1 h 05 de vol pour s’y rendre en avion (hors délais d’enregistrement). (et on sait que ceux-ci sont très importants). On peut donc en conclure que l’intérêt de l’aéroport sera limité.
On se demande pourquoi les autorités départementales et régionales tiennent tant à cet aéroport qui se justifie de moins en moins, alors que les possibilités d’amélioration de « Nantes-Atlantique » sont réelles.
B.Poiraud
Ecrit le 13 novembre 2013
Pile et face
Centre d’accueil, chemin écologique, passerelle d’accès à la Maison du lac le Conseil Général aménage la maison du Lac de Grandlieu. côté face, la nouvelle vitrine environnementale, alibi du CG44 . côté pile, Notre-Dame des Landes, ses zones humides sacrifiées, ses espèces protégées passées par pertes et profits !