Ecrit le 17 avril 2013
Les trois commissions qui travaillaient sur le projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes ont a rendu leurs rapports. On peut les lire sur internet, ici
Le plus formidable c’est que tout le monde est content et que rien n’est réglé.
Parti communiste
Le Parti Communiste considère que le projet d’aéroport a été validé et souhaite qu’on entre dans la phase active « de cette réalisation d’intérêt général qui doit permettre au grand ouest de poursuivre son développement économique social et culturel tout en améliorant la qualité de vie des populations actuellement survolées ».
En cela, il n’est pas d’accord avec le Front de Gauche dont il fait partie.
Front de gauche
Un communiqué commun des Alternatifs, de la Gauche Anticapitaliste, de la Gauche Unitaire et du Parti de Gauche de Loire Atlantique, estime que " De nombreux arguments portés depuis des années par les opposants sont de fait validés par ces commissions. Il en est ainsi des mesures de compensation pour la destruction des zones humides, qui constituent la majorité des terres concernées, que le rapport demande de revoir. Même remise en cause pour l’emprise au sol du projet actuel, signifiant la destruction de nombreuses terres agricoles et pour les conséquences sur de possibles inondations mal évaluées dans le projet actuel.
La saturation de Nantes-Atlantique est également démentie et l’indécision sur l’avenir de la piste de Nantes Atlantique, avec son impact sur le devenir même du site d’Airbus à Bouguenais y est expressément mentionnée.
En outre, quelques points risquent de décevoir certains soutiens des porteurs du projet : c’est le report sine die de l’accès par la ligne de tram-train Nantes-Châteaubriant qui était pourtant liée au projet ; c’est l’impossibilité de chiffrer les espaces libérables Sud Loire, ou encore la nébuleuse où se sont fondus les milliers d’emplois fixes allègrement claironnés précédemment. En résumé, ce rapport confirme que le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes est inutile et absurde, auréolé du flou le plus total quant à ses coûts sociaux, écologiques, financiers, en contradiction avec l’intérêt public ".
Le communiqué poursuit : « La prise en compte de ces remarques et préconisations aurait dû conduire le gouvernement à renoncer à ce projet dispendieux. A ce stade il n’en est rien, le Premier Ministre affirmant même sa volonté de poursuivre Notre Dame des Landes en tenant compte des demandes exprimées dans les trois rapports - ce qui conduirait à augmenter considérablement le coût du projet, et restreindre les recettes du concessionnaire Vinci, diminuant de fait les hypothétiques montants financiers liés aux retours à meilleure fortune pour la Collectivité publique ».
" Pour nous, organisations membres du Front de Gauche 44, la seule issue possible à ce projet - qui a déjà trop coûté aux collectivités y compris pour la répression et pour la communication - est son abandon pur et simple. Nous exigeons du gouvernement qu’il annonce le report sine die des travaux et des expulsions.
L’étude d’autres possibilités, à commencer par l’éventuelle optimisation de l’aéroport de Nantes Atlantique, l’exploitation des lignes de train, la mise en réseau des nombreux aéroports de l’Ouest, permettront de répondre aux besoins de l’Ouest de la France ".
ACIPA
L’ACIPA (Association Citoyenne Intercommunale des Populations concernées par le projet d’Aéroport de Notre Dame des Landes)
considère que " tous les arguments avancés par les associations anti-aéroport depuis le débat public, en passant par les enquêtes d’utilité publique et les enquêtes loi sur l’eau sont reconnus sur la forme et sur le fond. En conséquence, l’occupation et la protection de tous les sites de la ZAD sont totalement justifiées. Ce qui est déjà détruit est inacceptable.
La mobilisation continue à travers les prochains rendez-vous : Sème ta ZAD le 13 avril, Chaîne humaine le 11 mai, ainsi que le grand rendez-vous de l’été, les 3 et 4 août. Il en sera ainsi jusqu’Ã l’arrêt définit du projet, par l’abrogation de la déclaration d’Utilité Publique ".
Peinturlure
Le Conseil Général fait de la peinture : toutes les inscriptions sur les routes, du style aéroport non (avec le petit avion), doivent être effacées au kärcher ou peinturlurées en noir, et les panneaux annonçant la chaine humaine du 11 mai et donnant diverses infos ne doivent en aucun cas être sur le domaine public [on a vu des agents du CG, par exemple à Fercé, arracher des panneaux sur domaine privé !).
Japon
Au Japon, à Narita, près de Tokyo, une poignée d’agriculteurs résistent inlassablement, depuis 47 ans, à l’extension de l’aéroport international.
Europe Écologie Les Verts
Au niveau européen, pour Europe Écologie Les Verts, le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes apparaît de plus en plus fragilisé. les trois rapports montrant que le projet n’a pas été correctement monté. En ce qui concerne la loi sur l’eau, le fait que la commission scientifique décide de ne pas valider telle quelle la méthode de compensation proposée, en recommandant une nouvelle démarche, sonne comme un désaveu scientifique pour les porteurs du projet, qui avaient sous-estimé les enjeux environnementaux. Force est de constater que son réquisitoire sévère souligne sa liberté de conclusion et les fragilités du dossier.
De par sa décision, le collège scientifique empêche le début des travaux sur site...
Sandrine Bélier, elle, députée européenne, rappelle que « les services de la Commission européenne ont maintenant dix semaines pour analyser la réponse de l’État français et éventuellement demander des informations complémentaires avant d’envisager une saisine de la Cour de Justice de l’Union Européenne. Il est entendu que d’une part, le fait d’être associé à cette instruction permettra au Parlement européen (Commission des pétitions) de contribuer à éviter toute situation irréversible et de participer à l’application effective et entière des normes qu’il a votées. D’autre part, sur la base des analyses des trois rapports rendus publics, l’État français serait bien inspiré de notifier à l’Europe l’abandon de ce projet ».
CICPR
Ce projet d’aéroport a provoqué bien des débats, y compris au CICPR (Centre Internationale de Culture Paysanne et Rurale, à Treffieux). Le refus de débat, au départ, a provoqué la démission de trois administrateurs. Le CICPR est actuellement en crise et a mis en place un « comité de gestion provisoire » dont la principale tâche sera de redéfinir son projet associatif, en lien avec ses partenaires principaux.
Et finalement un débat a eu lieu au CICPR . Un administrateur démissionnaire, René Bourrigaud, analyse : « cette question de l’aéroport »sème la zone« dans nos associations et jette le trouble dans les consciences. Pour ma part, je comprends parfaitement ce trouble car nous sommes placés dans une situation inédite : nous sommes conduits à nous opposer à une décision qui a été prise démocratiquement : au moins formellement : par nos instances départementales et régionales élues. Qui plus est, par des majorités de gauche pour lesquelles nous avons souvent voté. J’ai rédigé plusieurs pages, [cf la Mée du 7 janvier], pour expliquer que l’affaire Dreyfus était là pour nous montrer que les décisions prises légalement ne sont pas toujours justes, que si le principe des élections libres est tout à fait fondamental dans une démocratie, la démocratie ne se résume pas à l’élection : les élus restent sous le contrôle des citoyens. Le cœur de la démocratie, c’est le débat citoyen permanent, en faisant appel à de véritables argumentations ».
Mais les affrontements continuent ...
Une centaine de personnes ont pique-niqué mardi 16 avril 2013 à midi devant la gendarmerie de Châteaubriant (Loire-Atlantique), en soutien à un agriculteur opposé au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes placé en garde à vue.
Impliqué dans la lutte contre la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, l’agriculteur, habitant la commune de Couë ron, avait reçu une convocation de la gendarmerie pour mardi matin et il avait prévu de s’y rendre, selon ses soutiens. Les gendarmes se sont rendus à son domicile tôt mardi matin et « l’ont embarqué manu militari », a précisé gérard Durand, secrétaire national de la Confédération paysanne et exploitant en Loire-Atlantique.
Pique-nique de soutien à un agriculteur
Ecrit le 10 avril 2013
Des étrangers...
Récemment je lisais un journal du dimanche m’instruisant de l’influence positive des étrangers sur la richesse de notre vie, culturelle, économique, politi- que, et en d’autres temps sur la défense de notre territoire. Et en 1998, la belle coupe du monde de football gagnée par une équipe multicolore (de peaux) : ils étaient tous de bons Français, ce jour-là , les joueurs !
Rappelons-nous aussi le peintre Chagall, le danseur Noureev, le pianiste Estrella, l’historien Fejtö, le journaliste Solo, le théologien Evdokimov, le surréaliste Brauner, les écrivains Troyat, Kundéra, Breytenbach, la styliste Karolyi, les cinéastes Verneuil, Gûney, le musicien Cziffra, les auteurs-compositeurs Oryéma, Moustaki... et des milliers d’autres. N’oublions pas non plus les millions d’Européens partis jouer les étrangers (colonisateurs) aux Amériques, en Afrique, en Asie... exportant LE Bien et LE Savoir dans ces contrées.
Soudain, je me remémorais la dernière assemblée de la Communauté de Communes du Secteur de Derval, lors de laquelle Monsieur le président proposa à l’adoption un texte contre la violence sur le site de Notre Dame Des Landes, en oubliant de mentionner qui induisait et pratiquait cette violence. Cette omission ne peut d’ailleurs nous surprendre : Monsieur le président ainsi que les membres de l’assemblée n’ont, sans aucun doute, jamais mis les pieds en ces lieux, à l’occasion de ces évènements. Malheureusement la présentation de cette proposition fut étayée de réflexions sur les étrangers présents sur le site, et j’ai même cru comprendre qu’il y avait des étrangers plus étrangers que d’autres. Le plus décevant et le moins rassurant de cette histoire, c’est que le texte fut voté à l’unanimité. Je souhaiterais que Monsieur le président et son Assemblée n’oublient pas que, dans ce monde, nous sommes TOUS les étrangers de quelqu’un, de quelque part, depuis plus ou moins longtemps (ce qui différencie le bon, du mauvais étranger).
Et depuis ce jour, je m’interroge : « Dans quelle catégorie d’étrangers suis-je ? »
Jozef JULIEN.
Concertation