Ecrit en octobre 2000
Mission Locale : la fin des PAIO
Le 28 septembre 2000, la PAIO (permanence d’accueil, d’information et d’orientation) est devenue MISSION LOCALE. On passe ainsi d’un sigle auquel on avait fini par s’habituer (depuis le temps ! 1982) mais qui ne voulait vraiment rien dire, à une nouvelle appellation pas beaucoup plus évocatrice puisque le mot « jeunes » n’y figure même pas ! Enfin, bon, c’est comme ça !
Ce qu’apporte ce passage en Mission Locale :
– Une équipe technique étoffée...
Augmentation d’un poste et demi en équivalent temps plein
– Un rééquilibrage de l’accueil sur le territoire d’intervention (c’est-Ã -dire le Syndicat Mixte du Pays de Châteaubriant, les cantons de Nozay et Blain et une partie du canton de Nort sur Erdre, en tout 92 000 habitants)
Recrutement d’un conseiller supplémentaire
– Un développement de la mission d’accompagnement vers l’emploi en collaboration avec l’ANPE (Label Espace Jeune) qui va se traduire par :
– Optimalisation du recueil et du traitement des offres d’emploi
– Suivi des jeunes en entreprise pour consolider certaines situations de travail
– Une action renforcée pour lever les obstacles à l’insertion professionnelle : Logement, Santé, Mobilité...
– Une meilleure connaissance du public jeune par le développement d’une fonction étude en étroite collaboration avec l’Observatoire du Comité de Bassin d’Emploi
– Un positionnement clair dans les démarches de Pays afin que soient pris en compte les souhaits, les préoccupations et les besoins des jeunes.
– Une communication efficace sur les services proposés, par la Création d’un site Internet
En fait, au delà des phrases toujours ronflantes, il faut bien voir qu’une « mission locale » a un rôle plus vaste que celui des PAIO : il s’agit désormais de traiter l’ensemble des difficultés des jeunes (emploi, logement, santé), pour une véritable insertion, aussi bien sociale que professionnelle. La Mission Locale n’a pas vocation pour régler, seule, les problèmes des jeunes, elle doit chercher à insérer ses actions dans une dynamique de réseau (par exemple avec l’association pour le logement des jeunes à Châteaubriant, l’ANPE, les organismes de santé, etc).
Dans le cadre d’une « Mission Locale » les collectivités locales s’engagent financièrement à hauteur de 500 F par an, par Demandeur d’Emploi de moins de 26 ans. L’Etat en verse autant de son côté.
Il peut paraître étonnant que ce passage en « Mission Locale », avec des moyens financiers accrus, se fasse au moment où diminue le nombre de jeunes qui font appel à la PAIO. En fait, les jeunes restant « sur le carreau » ont des handicaps personnels, professionnels et sociaux assez lourds pour justifier une prise en charge accrue. « Construire ensemble une place pour tous les jeunes » est le but de la toute nouvelle Mission Locale.
TRACE
TRACE : Trajet d’Accès à l’Emploi . C’est un dispositif qui résulte d’une circulaire du Ministère de l’Emploi et de la Solidarité en date du 1er juillet 1998.
Le programme TRACE a pour objectif une insertion professionnelle durable et s’adresse aux jeunes en difficulté, en particulier aux jeunes issus des quartiers en difficulté ou des zones rurales défavorisées, particulièrement ceux qui sont sortis du système scolaire sans aucun diplôme ou qualification, et ne peuvent accéder directement à l’emploi.
Il a pour ambition de proposer, à terme à 60 000 jeunes, (au niveau national), un accompagnement personnalisé et d’offrir un parcours d’insertion pouvant aller jusqu’Ã 18 mois.
Ce parcours articule, en fonction de la situation particulière du jeune concerné, des actions de bilan, de remobilisation, d’insertion, de mise en situation professionnelle, ainsi que des actions de formation visant à l’acquisition des connaissances de base ou d’une qualification professionnelle.
Le programme TRACE se fonde tout d’abord sur la mobilisation du réseau des Missions Locales et des PAIO, qui est ainsi chargé, chaque fois qu’il dispose des capacités et des compétences nécessaires, de l’accompagnement des jeunes et du montage des parcours, en partenariat avec l’ANPE.
Le programme ouvre également la possibilité d’intervention d’opérateurs externes (pour la région de Châteaubriant-Ancenis, il s’agit de « Culture et Liberté »).
Le programme TRACE vise à garantir, pour les jeunes, l’accès aux droits fondamentaux et notamment à affirmer le droit à l’emploi. Le Conseil Général, le Conseil Régional, la Direction du Travail et le Fonds social européen apportent leur soutien financier à ce dispositif.
Forte motivation
En 1999, 45 jeunes ont bénéficié du programme TRACE (27 sur Châteaubriant et 18 sur Ancenis). Ils étaient tous d’un bas niveau de qualification, mais d’une forte motivation à s’en sortir. Chacun d’eux a pu bénéficier d’un « référent » qui s’est engagé à le suivre jusqu’au terme de son parcours, pendant une durée pouvant aller jusqu’Ã 18 mois.
Dès l’entrée dans le dispositif TRACE (qui peut se faire à n’importe quel moment dans l’année), le jeune a pu bénéficier d’un bilan professionnel et psychosocial, dans le but de repérer les obstacles à son insertion, et de lui proposer des solutions adaptées. Chaque jeune a ensuite été accompagné dans ses démarches d’insertion, dans ses stages théoriques ou en entreprise.
En plus de cet accompagnement individuel, des actions collectives ont été organisées : c’est ainsi que 10 jeunes ont pu préparer et obtenir une attestation de formation aux premiers secours. D’autres ont organisé un concert au foirail le 13 mai dernier, pour leur permettre de toucher du doigt les problèmes concrets d’organisation, et pour récolter un bénéfice (1688 F) qui a été remis à la responsable du programme TRACE, Mlle Delphine GAUDUCHON, dans le but d’aider d’autres jeunes. Ces fonds ont servi notamment à aider 10 jeunes à financer leur permis de conduire (chaque jeune payant lui-même 1000 F pour cette formation).
Initiation à la mécanique, secourisme, découverte de l’environnement, usage des transports en commun : tels ont été quelques-uns des projets menés à bien avec les jeunes, toujours dans une perspective d’insertion personnelle, et de débouché sur un emploi durable. Il y a même eu une opération « location de mobylette » à raison de 7 F par jour (qui se poursuit), pour permettre aux jeunes de se déplacer plus facilement vers un emploi ou une formation.
Le programme TRACE est reconduit pour l’an 2000. Objectif : 70 jeunes. Pour l’instant 46 jeunes sont entrés dans ce dispositif, dont 42 sur Châteaubriant et sur Ancenis.
Ecrit le 7 mai 2003 :
Le programme TRACE (TRajet d’ACcès à l’Emploi) a été mis en place par la loi du 29 Juillet 1998, relative à la lutte contre les exclusions.
Public : Les jeunes les plus éloignés de l’emploi : peu ou pas qualifiés et rencontrant des difficultés sociales, familiales, culturelles....qui freinent leur accès au monde du travail.
Le programme TRACE se traduit par la mise en place d’un accompagnement alternant emploi et formation avec une réflexion sur les freins à l’insertion
Le programme TRACE offre : :
– Accès à une couverture sécurité sociale
– Possibilité d’aides financières
– Bourse d’accès à l’emploi (les jeunes entrés sur le dispositif en 2003 n’en bénéficient plus)
Localement la Mission locale (voir page 16) a organisé pour ces jeunes :
– une action collective pour favoriser leur mobilité
– une action collective de prévention autour de la santé
– une action de mobilisation professionnelle
– un chantier d’insertion TRACE évolutif et
adapté à la problématique locale, permettant à un groupe de 8 jeunes d’acquérir une connaissance de leur environnement et d’y développer un projet professionnel réaliste à partir des réalités du territoire.
165 jeunes ont été suivis dans le cadre du programme « Trace » en 2002
L’opération en Alternance
143 jeunes ont été concernés par l’opération « alternance 2002 » de la Mission Locale de Châteaubriant. 66 ont trouvé quelque chose : contrat d’apprentissage ou contrat de qualification.
A noter quand même que 120 jeunes ont demandé un contrat d’apprentissage et que 68 seulement en ont trouvé un.
Le public qui vient à la Mission Locale a entre 16 et 21 ans et est à majorité féminin. En revanche le public qui a trouvé un contrat en alternance est plutôt masculin s’il a entre 16 et 17 ans, et féminin dans la tranche d’âge 18/21 ans.
Selon la nature des contrats les secteurs recherchés et les secteurs porteurs divergent. :
– Pour les contrats d’apprentissage, qui représentent 83,9 % des demandes et 87,8 % des contrats alternés trouvés, les recherches se concentrent autour du commerce, de la mécanique, du bâtiment. Le secteur du bâtiment confirme le fait d’être un secteur porteur d’emploi, 68 % des jeunes recherchant un contrat dans ce domaine ont vu leurs démarches aboutir. Les domaines de la restauration et de l’artisanat connaissent eux aussi un fort taux de réussite, mais ont une demande de la part des jeunes moindre. En revanche les secteurs des services aux personnes, et de la mécanique n’ont pas permis à la majorité des jeunes demandeurs dans ces domaines de voir leur souhait couronné de succès.
– Pour les contrats de qualification, le tertiaire et le commerce regroupent la majorité des demandes des jeunes (78%). Cependant le taux de réussite reste faible en 2002 (Ã peine 40%).
L’année 2000 fut l’année de la transformation de la PAIO (permanence d’accueil, d’information et d’orientation) en Mission Locale en date du 28 Septembre 2000. Le label « Mission Locale » constitue une reconnaissance de l’importance et la qualité des services rendus en direction des jeunes de 16 à 25 ans à la recherche d’un emploi ou d’une formation
Situation de l’emploi des jeunes
Lors de son Assemblée Générale du 31 mai 2001, Jean-Louis DORNIER, directeur de la Mission Locale a dressé un bilan du chômage des jeunes sur son territoire d’action c’est-Ã -dire sur les régions de Châteaubriant, Nozay, Blain et Nort sur Erdre .
La baisse du chômage affecte l’ensemble des demandeurs d’emploi (- 20 % entre décembre 1999 et décembre 2000) et surtout les jeunes :
– 21 % par rapport à 1999
– 33,5 % entre décembre 98
et décembre 2000
Certes, on peut toujours se demander si cette baisse du chômage des jeunes est due à une reprise de l’emploi ou à un départ des jeunes vers les grandes villes. On constate cependant, pour les jeunes qui fréquentent la Mission Locale, une augmentation de 35 % des emplois en CDI (contrat à durée indéterminée) et de 33 % des contrats d’intérim.
Toutefois une donnée reste préoccupante, la proportion des femmes parmi les demandeurs d’emploi : 58 % des jeunes chômeurs sont des femmes alors qu’on constate en même temps que la formation des jeunes femmes est d’un niveau plus élevé que celle des hommes. On peut donc se poser des questions :
– Les employeurs de la région hésitent-ils à employer des femmes ?
– La formation des femmes est-elle adaptée aux emplois de la région ?
Activité de la Mission Locale
Pour la première fois depuis 5 ans le nombre de jeunes qui fréquentent la Mission Locale est en baisse. Malgré cette diminution, le nombre de contacts continue à progresser, ceci témoigne du développement des pratiques d’accompagnement notamment dans le cadre du dispositif TRACE : en effet, le même jeune peut venir plusieurs fois au cours de l’année.
La situation de l’emploi s’améliorant, les jeunes semblent moins intéressés par les formations qualifiantes (-21 % ) « ce qui est préjudiciable dans un contexte où les entreprises réclament de la main d’œuvre qualifiée. » a dit Jean-Louis Dornier.
Dispositif TRACE : TRajet d’ACcès à l’Emploi
Ce dispositif a une finalité : l’emploi durable, c’est-Ã -dire amener un maximum de jeunes à décrocher un CDI, un CDD de longue durée ou un contrat de travail en alternance.
Les moyens pour y parvenir :
– Un accompagnement personnalisé pouvant aller jusqu’Ã 18 mois avec un engagement fort du jeune
– Un soutien à la recherche d’emploi - (les jeunes en dispositif TRACE sont du public ultra-prioritaire donc bénéficient d’un accès facilité aux emplois « aidés ») . Le jeune est accompagné dans la négociation d’un emploi et dans sa consolidation. On lui offre même la possibilité de louer un cyclomoteur à moindre frais afin de répondre positivement à une opportunité d’insertion professionnelle
– Une aide matérielle à la mobilisation sur le dispositif TRACE : le jeune est défrayé pour les déplacements et repas nécessaires à sa participation habituelle aux activités TRACE et dans ses démarches professionnelles
– Une prise en compte du jeune dans sa globalité : mise en place d’actions collectives originales pour travailler sur les freins à l’insertion (mobilité, santé, gestion de budget, initiation à internet ... ). Ces actions permettent au jeune de retrouver « la pêche », d’apprendre à s’exprimer, à vivre en commun , à mieux se présenter..
– Un travail en partenariat avec les professionnels susceptibles de concourir à la résolution d’une difficulté sociale : Travailleurs sociaux, Foyer du jeune travailleur, fonds d’aide aux jeunes, droit une couverture sociale du régime général de sécurité Sociale
Oui mais, les plus démunis ?
Au niveau national, 93 000 jeunes sont entrés dans ce dispositif « Trace », et 15 mois après leur entrée, 80 % d’entre eux travaillaient ou étaient en formation.
Toutefois les partenaires associatifs déplorent que le dispositif TRACE n’ait pas bénéficié à ceux qui rencontrent les plus grosses difficultés. « 95 % des jeunes qui ont bénéficié de ce programme global, fréquentaient déjà les missions locales, tous les autres sont dans la galère » dit la présidente de la fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale. « Tous les autres, c’est-Ã -dire 120 000 jeunes, au niveau national, sans aucun lien social, sans ressources », des jeunes en complète rupture sociale.
Le problème, permanent, est donc d’aller au devant de ces jeunes au point que le gouvernement réfléchit à la création d’un parcours intermédiaire, qui pourrait préparer les jeunes à entrer dans un programme d’insertion. Il réfléchit aussi à la possibilité de créer des « Maisons de la solidarité » afin de répondre dans un lieu unique à toutes les demandes et situations d’urgence.
Le nouveau bureau (Ã partir de juillet 2001)
Après les changements intervenus lors des élections municipales, la Mission Locale (ex-PAIO) a renouvelé son bureau. président : Christian de Grandmaison (Nozay). Vice-présidents : Yannick Massard (Fercé) et Daniel Boistuaud (La Chevallerais). secrétaire Albert Frémont (Casson). secrétaire adjoint Michel Machard (Châteaubriant). Trésorier Jean Seroux (Châteaubriant).
La Mission Locale est engagée dans les dispositifs PARE (plan d’aide au retour à l’emploi), PAP (projet d’action personnalisée) et TRACE (trajet d’Accès à l’emploi). tél 02 40 28 29 31