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Ecrit le 8 août 2018
Avant le 17 septembre
La Maison de l’emploi ferme définitivement ses portes à Châteaubriant le 31 août 2018 mais tout ne ferme pas pour autant : la Mission Locale continue, et plus que jamais. Certes, il y a une embellie dans le domaine de l’emploi, des jeunes trouvent plus facilement du travail mais il reste des jeunes en difficulté : manque d’autonomie, soucis de santé, pas de permis de conduire, pas les moyens financiers pour financer le permis et se payer une voiture. La Mission Locale est donc là pour les aider, notamment avec le dispositif : Garantie Jeunes
La Garantie Jeunes concerne les jeunes qui ne sont ni en emploi, ni en formation, et leur propose un accompagnement d’un an et une indemnité de 480 €/mois.
Pendant le premier mois, sous forme de réunion collective, 10-12 jeunes, la Mission Locale s’efforce de lever les freins à leur insertion, en travaillant les questions de santé, de logement, de mobilité mais aussi de loisirs et de sports. L’objecti : reprendre confiance en soi, savoir parler de soi de façon positive, communiquer avec les autres, travailler en équipe, respecter un minimum de règles, la ponctualité par exemple. « Nous sommes là pour rassurer, réconforter, travailler sur le savoir-être » dit Gaë lle Leparoux, conseillère Mission Locale. Ateliers santé, budget, logement .sont proposés.
Au bout d’un mois, chaque jeune prépare son insertion professionnelle et sociale, avec un suivi régulier de la Mission Locale, des stages en entreprise voire un emploi intérimaire. « Heureusement, les agences d’intérim ont bien compris la démarche et y participent » dit Jean Louis Dornier. Ces emplois, même précaires, ont un avantage : se rendre compte qu’on est capable de travailler. « Il faut reconnaître qu’il est plus facile de trouver un emploi ou un stage quand on habite autour de Nort sur Erdre. Pour la région de Châteaubriant, il se pose des problèmes de mobilité. c’est vrai qu’il y a le tram-train, mais les horaires ne sont pas souples et puis cela a un coût »dit Florence Joulain.
Le financement du permis de conduire est un réel souci car il y a des jeunes qui ne peuvent avancer l’argent d’autant plus que, pour certains, l’indemnité des jeunes sert à faire vivre leurs parents ou fratrie. Il y a des situations de pauvreté dont on n’a pas conscience !
Pour sa part, le Sous-préfet estime que la Garantie Jeunes est un bon système, encore pas assez connu et il incite les maires à aller trouver les familles pour « sortir les jeunes de leur chambre ». Il incite aussi les chefs d’entreprise à donner leur chance aux jeunes, au moins en les acceptant en stage.
Il y a des places disponibles pour la Garantie Jeunes, dans la région de Châteaubriant et Nort sur Erdre. Le prochain atelier collectif démarrera le 17 septembre. Depuis le début du dispositif, en septembre 2015, 163 jeunes ont bénéficié d’au moins une période d’immersion en milieu professionnel. 42 % des jeunes qui ont fait un parcours complet ont une situation positive le jour de leur sortie du dispositif. « Et pour tous nous constatons une évolution de leur comportement et de leurs compétences sociales et professionnelles ».
Photo : Jean-Louis, Anaïs et le Sous-préfet, Florence et Gaë lle
Anaïs raconte : « quand j’ai obtenu mon baccalauréat, j’étais très contente, mais que faire après ? Et plus le temps passait, plus je me refermais sur moi-même. Et puis j’ai pu intégrer la Garantie Jeunes, on m’a proposé un contrat aidé grâce auquel j’ai pu passer le code puis le permis de conduire, et développer mes connaissances informatiques, maintenant j’ai davantage d’aisance relationnelle ». Il reste que, pour certains jeunes, il est difficile d’aller vers les autres, d’entrer dans une association et encore plus dans un milieu de travail. La solitude, ça ne touche pas que les personnes âgées !
Contact Mission Locale : 02 40 28 29 31
Ecrit le 8 août 2018
L’isolement des jeunes
Une étude du Credoc faite pour la Fondation de France, titre :« T’as pas d’amis, tu sers à rien ». 6 % des 15-30 ans, vivent une situation objective d’isolement. Autrement dit, ils n’ont aucun contact (au-delà du simple « bonjour ») avec au moins un réseau de sociabilité : famille, amis, voisins, collègues, camarades de classe ou personnes rencontrées dans une association.
Certains jeunes sont également considérés en situation de vulnérabilité car ils ne passent régulièrement du temps qu’avec les membres d’un seul réseau. c’est le cas de 1,4 million de jeunes, soit 12 % des 15-30 ans. Ils fréquentent souvent plus leur famille que des amis. L’étude qualitative montre que certains jeunes assument cet isolement, notamment pour se protéger des autres (sources de souffrance), privilégier leur famille ou leur travail, ou encore se reposer.
qu’il soit subi ou non, l’isolement crée une fragilité sociale. 60 % des jeunes vulnérables se sentent inutiles (contre 51 % des 15-30 ans). Il peut aussi affecter la confiance dans ses capacités : seulement 37 % des jeunes vulnérables pensent pouvoir résoudre seul un problème (44 % des 15-30 ans). De fait, ceux qui ont un unique réseau de sociabilité disposent de moins de contacts à mobiliser en cas de souci. c’est en cela, entre autres, que la Mission Locale entend répondre par le système de la Garantie Jeunes.
Ce que l’on sait peu : l’excès de mortalité attribuable à l’isolement social est selon certaines études trois fois plus élevé que celui lié à l’obésité et quinze fois plus que celui lié à la pollution de l’air ! Il est désormais urgent de trouver les bonnes solutions : le combat contre le chômage et la précarité des jeunes, l’insertion par l’éducation, la culture, le sport, la lutte contre toutes les formes de stigmatisations et un meilleur accès aux soins psychiques.
Le cercle vicieux : un petit salaire, ou pas de salaire du tout + un loyer à payer + des factures = pas de permis, pas de voiture, pas de boulot, ou = pas de sorties entre potes ou = pas de shopping entre copines ou encore = pas de petits week ends sympa, pas de vacances Je sers à rien !
Se pose alors la question des actions à mener pour les jeunes, ou plutôt avec les jeunes : les loisirs, oui, mais surtout ce qui leur permet d’exister, d’être fiers de ce qu’ils ont fait. [exemple la mini-entreprise de l’été, lire page 3].[Autre idée : le système Tapaj : dispositif de travail alternatif payé à la journée, comme à Bordeaux]